Article paru dans l'Annuaire Français de Relations Internationales ...

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• Publié par: edyxolec
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• Langue: Français

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r icle paru dans l'  aire Fra çais de Re a io s er a io a es ( o ume 2, 2001 , Ed. Bruylan , pp. 865-888)

ECHE ON : OR G NES ET ERS ECT ES N T TR NSN T ON

par Fra eprévos Professeur au départeme t de mathématiques de 'U iversité oseph Fourier ( re o e e er ra d War sfe a tre de co fére ces à a facu té de droit de 'U iversité Re é Descartes (Paris

2 ques ions, par les remous provoq Eu ope e au L'année 000 a é é marquée, parmi d'au res uées en r sein des ins i u ions communau aires par de nouvelles révéla ions concernan l'exis ence d'un disposi i ransna ional d'in ercep ion élec ronique qui serai , pour l'essen iel, dirigé par les É a s- Unis e leur principale agence édérale en la ma ière, la Natio a Security Age cy (NS ). Si beaucoup a déjà é é écri sur un el suje , on a encore peu pris en comp e la dimension poli ique d'un el déba e sa signi ica ion au regard du con ex e des rela ions in erna ionales dans l'après- guerre roide. Ce ar icle n'a pas d'au re bu que de syn hé iser l'essen iel de ce que l'on peu raisonnablemen adme re comme acquis concernan ce e orme d'espionnage élec ronique e de décrire, le plus idèlemen possible, le processus par lequel ce suje opaque e long emps res é l'apanage de quelques exper s a pu devenir un hème poli ique, juridique e – par cer ains cô és – é hique, don le rai emen e les conséquences ne seron pas sans e e sur les rela ions euro- américaines dans la prochaine décennie.

1. a réa i é de espio age é e ro iq e ra s a io a

On connaî depuis plusieurs dizaines d'années les origines his oriques de ce que nous appelons aujourd'hui "Echelon". Il s'agi de la prolonga ion e de l'ins i u ionnalisa ion - pour cause de guerre roide - de la coopéra ion echnique e opéra ionnelle scellée en re la Grande-Bre agne e les É a s-Unis duran la seconde guerre mondiale en ma ière de renseignemen e de cryp analyse.

1.1 Les origines d'Echelon

Duran le second con li mondial, on sai l'impor ance s ra égique que pri rapidemen l'exploi a ion du renseignemen issu des in ercep ions radios e du décryp emen des machines à chi rer allemandes e japonaises 1 . une première collabora ion engagée dans les premiers mois de la guerre en re les services rançais, polonais e bri anniques (e qui permi no ammen d'ob enir les premiers décryp ages de la machine Enigma allemande 2 ) succéda, en e e , dès l'en rée en guerre des É a s-Unis, une rela ion privilégiée en re les services bri anniques e                                                 1 C . no ammen F. W. Win erbo ham, The U tra Secret , Weiden eld Nicolson, Londres, 1 , raduc ion rançaise : U tra , ober La on , 1 6 e pour les décryp emen s des chi res japonais ames usbridger Eric Nave, Betraya of Pear Har or - How Churchi Lured Rooseve t i to Wor d War II , Simon Schus er, Ne Yor , 1 1, raduc ion rançaise : Trahiso à Pear Har our - Comme t Churchi a e tra é Rooseve t da s a Seco de uerre o dia e , ygmalion/Gerard Wa ele , 1 2 onald W. Clar , The a Who Broke Purp e , Weiden eld Nicolson, Londres, 1 . 2 C . no ammen – en ce qui concerne les émoignages du cô é rançais - Gus ave Ber rand, E igma ou a p us gra de é igme de a guerre 1939 -1945 , lon, 1 e aul aillole, Notre age t chez Hit er , ober La on , 1 85.

ã F. Leprévos   B. Warus el ( ri) 2001 p. 1/ 0 2

r icle paru dans l'  aire Fra çais de Re a io s er a io a es ( o ume 2, 2001 , Ed. Bruylan , pp. 865-888)

par iculièremen la "Governmen Code and Cypher School" (créée en 1 1 e ra achée au Foreign O ice) de Ble chley ar e les services de renseignemen élec romagné ique de l'armée américaine   . E ce e coopéra ion – démarrée o icieusemen dès la in de 1 0 - u concré isée par l'accord B US (Bri ain-US ) signé en mai 1   .

E dès ce e époque, les services bri anniques e américains u ilisaien leurs moyens d'écou e e de déchi remen non seulemen pour con rer les menaces mili aires de l' xe, mais égalemen pour surveiller les menées sovié iques dans le monde. On connaî aujourd'hui, par exemple, l'exis ence des déchi remen s "Mas " e ec ués par la GCCS à la in des années ren e sur les in ercep ions des communica ions radio en re les communis es bri anniques e le Komin ern 5 . Mais on sai sur ou qu'à par ir de 1 , l'U.S. rmy's Signal In elligence Service (devenue ensui e "Signal Securi y Service", puis "Signal Securi y gency") enregis ra les communica ions diploma iques sovié iques (en par iculier, celles en re Moscou e les É a s-Unis) e en repris à par ir de évrier 1 de les déchi rer dans le cadre d'un programme secre d'abord dénommé "Bride", puis " enona" e auquel u ensui e associée en 1 8 le service d'in ercep ion bri annique GC (qui succédai à la GCCS) 6 .

Une ois la paix revenue en Europe e l'appari ion des premières ensions de la guerre roide (sovié isa ion des pays d'Europe cen rale, crise de Berlin), les méricains e les Bri anniques reconduisiren en 1 leur accord B US sous la nouvelle dénomina ion d'UKUS (UK-US ). Selon les premières révéla ion de l'exis ence de ce accord en 1 2   , ce accord aurai é é conclu à l'origine en re les agences de renseignemen élec ronique des E a s-Unis (SS , u ure NS ), du oyaume-Uni (GC ), du Canada (CBN C) e d' us ralie (DSD). Mais les in orma ions divergen sur le nombre exac des signa aires direc s de ce accord : selon cer aines sources, par exemple, l'accord de 1 n'aurai é é réellemen signé que par les méricains e les Bri anniques e ce n'es qu'en 1 8 (da e par ois men ionnée puremen e simplemen comme celle de l'accord lui-même 8 ) que les rois au res agences anglo-saxonnes auraien à leur our con resigné l'accord ini ial   . E pour leur par , les Canadiens a irmen que leur pays n'a jamais signé ormellemen

                                                  C . no ammen alph Ers ine, " nglo-US Cryp ological Co-opera ion", con érence au 5ème colloque annuel de l'In erna ional In elligence is ory S udy Group, 18-20 une 1 (résumé in I ter atio a I te ige ce History Study roup News etter , ol. , n°1, Summer 1 , h p://in elligence -his ory. iso.uni-erlangen.de/ .   C . . Ers ine, op. ci . ames Bam ord, Puzz e Pa ace – I side the Natio a Security Age cy, America's most secret i te ige ce orga isatio , enguin Boo s, 1 82 (nvelle édi ion : 1 8 ), p. . 5 C . II SG Ne sle er, vol. 5, n°2 ( in er 1 ) égalemen The Times, 10 oc obre 1 . 6 C . no ammen Nigel Wes , e o a – The greatest secret of the Co d War , arperCollins, Londres, 1 . our une présen a ion o icielle de l'his orique du programme enona e la reproduc ion de ranscrip ions de messages sovié iques (déclassi iées en applica ion du Freedom o In orma ion c ), c . le si e o iciel de la Na ional Securi y gency (h p:// .nsa.gov/docs/venona/index.h ml). Ces décryp emen s enona uren à l'origine de la découver e de plusieurs des a aires d'espionnage sovié ique (Fuchs, osenberg, Burgess-Maclean, …) e res èren – de ce ai - long emps l'un des secre s les mieux gardés de l'après-guerre. Le programme enona ne u o iciellemen arrê é que le 1 er oc obre 1 80.   Dans un in ervie (sous le pseudonyme de Winslo ec ) publié par le magazine con es a aire Ramparts , ol. 11, n°2, oû 1 2, pp. 5-50 ("US Elec ronic Espionnage : Memoir" reprodui in h p://jya.com/nsa-elin .h m). C . in ra. 8 C . par exemple, e er Wrigh , Spycatcher: The Ca did Auto iography of a Se ior I te ige ce fficer , i ing enguin, 1 8 , p. (pour la raduc ion rançaise : Spyca cher, ober La on , 1 8 , p. 11 ).   C . Nic y ager, Secret Power , Craig o on ublishing, 1 6, p. 61.

epré os   B. War 2 p. 2/20 ã F. L v us el ( ri) 001