L action publique urbaine moderniste - article ; n°3 ; vol.9, pg 133-143
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Politiques et management public - Année 1991 - Volume 9 - Numéro 3 - Pages 133-143
Cette note de réflexion s'interroge sur l'essor d'un mouvement moderniste du gouvernement des collectivités territoriales : la promotion et la mise en place de démarches stratégiques pour favoriser le développement local et urbain.
Ce mouvement de rationalisation promeut de nouvelles catégories de penser et d'agir. Il n'est pas sans soulever des interrogations : la montée d'un pouvoir oligarchique urbain inédit, la tentation de l'évasion institutionnelle. Ces nouveaux phénomènes suggèrent un profond renouveau de l'analyse des politiques publiques.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Jean-Gustave Padioleau
L'action publique urbaine moderniste
In: Politiques et management public, vol. 9 n° 3, 1991. La souveraintenté éclatée : les nouveaux cadres de l'action
publique - Actes du Quatrième Colloque International Bruxelles - 1 1/12 octobre 1990 - (Deuxième partie) - Mutation
des espaces : marché, logiques locales, négociation sociale. pp. 133-143.
Résumé
Cette note de réflexion s'interroge sur l'essor d'un mouvement moderniste du gouvernement des collectivités territoriales : la
promotion et la mise en place de démarches stratégiques pour favoriser le développement local et urbain.
Ce mouvement de rationalisation promeut de nouvelles catégories de penser et d'agir. Il n'est pas sans soulever des
interrogations : la montée d'un pouvoir oligarchique urbain inédit, la tentation de l'évasion institutionnelle. Ces nouveaux
phénomènes suggèrent un profond renouveau de l'analyse des politiques publiques.
Citer ce document / Cite this document :
Padioleau Jean-Gustave. L'action publique urbaine moderniste. In: Politiques et management public, vol. 9 n° 3, 1991. La
souveraintenté éclatée : les nouveaux cadres de l'action publique - Actes du Quatrième Colloque International Bruxelles - 1 1/12
octobre 1990 - (Deuxième partie) - Mutation des espaces : marché, logiques locales, négociation sociale. pp. 133-143.
doi : 10.3406/pomap.1991.3014
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1991_num_9_3_3014L'ACTION PUBLIQUE URBAINE MODERNISTE
Jean-Gustave PADIOLEAU*
Résumé Cette note de réflexion s'interroge sur l'essor d'un mouvement moderniste du
gouvernement des collectivités territoriales : la promotion et la mise en place
de démarches stratégiques pour favoriser le développement local et urbain.
Ce mouvement de rationalisation promeut de nouvelles catégories de penser
et d'agir. Il n'est pas sans soulever des interrogations : la montée d'un pouvoir
oligarchique urbain inédit, la tentation de l'évasion institutionnelle. Ces
nouveaux phénomènes suggèrent un profond renouveau de l'analyse des
politiques publiques.
* Ecole Supérieure de Commerce de Paris.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 9, n° 3, septembre 1991.
© Institut de Management Public - 1 991 . Jean-Gustave PAD IOLE AU 134
Cette note de réflexion s'interroge sur l'essor d'un mouvement moderniste du
gouvernement des collectivités territoriales : la promotion et la mise en place
de démarches stratégiques pour favoriser le développement local et urbain.
Des deux côtés de l'Atlantique, cette modernité participe à des mouvements
profonds de rationalisation de l'action publique. Avec plus ou moins
d'ampleur, les démarches stratégiques revendiquent l'emploi systématique
d'outils et de procédures invoquant à l'arrière plan des fondements
scientifiques ou techniques. Ensuite, d'une manière ou d'une autre, cet
usage affiche toujours l'ambition d'améliorer l'efficacité de l'action publique 1 .
L'ampleur du phénomène de rationalisation transparaît dans l'emploi des
techniques de management pour gérer les services fonctionnels et
opérationnels des villes et autres collectivités territoriales 2. Si les logiques
managériales permettent, et singulièrement dans les sphères comptables ou
financières, d'innover et de parfaire la qualité des services, elles ne
revendiquent pas ou peu de transformer des catégories fondamentales de
l'action urbaine, bien que les conséquences des pratiques gestionnaires
peuvent induire des transformations plus ou moins subreptices comme celle
du passage de la notion de service public à l'idée de service du public.
En revanche, les démarches stratégiques proposent de nouvelles catégories
de penser et d'agir pour l'action publique urbaine. Ces dernières tentent de
mettre en œuvre de nouveaux mécanismes de légitimation rendus
nécessaires par des modalités inédites de l'action publique urbaine comme
celles des partenariats entre acteurs privés et publics 3. Comme le voit bien
L. veran à propos de la stratégie d'entreprise : "Les discours stratégiques
sont à la fois instrument de l'action et réflexion de l'action (...), ils témoignent
à la fois d'une certaine volonté d'agir et de la nécessité de justifier les modes
1 Cette étude a pu être réalisée grâce au Plan Urbain. Elle fait l'objet d'un rapport détaillé -
disponible au Plan Urbain : 64, rue de la Fédération - 75015 Paris - sous le titre Politiques de
développement et démarches stratégiques des villes (en collaboration avec R. Demeestere),
1989, 131 pages.
2 Cf. R. Demeestere "L'évolution des conceptions et des pratiques du management des villes et
des politiques urbaines" in Politiques de Développement..., op. cit. pp. 99-131.
3 Ces démarches stratégiques sont décrites dans R. Demeestere, J.G. Padioleau, op. cit.. Le
cabinet Arthur Andersen définit en ces termes la démarche stratégique : "La planification
stratégique est un processus pour gérer le changement et pour découvrir les voies d'avenir les
plus prometteuses pour les villes et les collectivités locales. Ce processus consiste à mettre à
jour les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités des villes et des collectivités".
Cette réflexion s'appuie sur des analyses concrètes effectuées en France et aux Etats-Unis.
La situation américaine est décrite dans J.G. Padioleau, "La planification stratégique" in
S. Watcher (sous la direction de) Politiques publiques et territoires, Paris, l'Harmattan, 1989,
pp. 157-187. L 'action publique urbaine moderniste 1 35
d'action choisis" 1. Dès lors, l'examen des représentations sociales de
l'action publique urbaine moderniste devient essentiel. C'est-à-dire des
paquets d'idées, de jugements et d'images, explicites ou tacites, plus ou
moins organisés qui servent à décrire, à interpréter ou à justifier les actions
collectives. Les représentations ne sont pas de simples objets mentaux, elles
correspondent aussi à des pratiques sociales de perception, de
connaissance et d'action dans lesquelles les acteurs investissent des
intérêts ou des stratégies permettant de modifier des activités et de mettre en
œuvre de nouvelles façons d'agir.
De nouvelles Les démarches stratégiques imposent l'idée centrale d'acteur 2. Les villes
catégories de assimilées à des entités actives possèdent des volontés ; les acteurs-villes
penser et d'agir développent des projets stratégiques producteurs de sens immédiats ou
futurs guidant les objectifs, les voies et les moyens que les acteurs se
donnent. Dans cette perspective une commune urbaine ne s'apparente plus à
un objet territorial ou à un espace appelant des plans d'aménagement
tangibles (infrastructures, équipement collectifs), tout se passe comme si la
ville correspondait à une entité vivante. Mais cette qualité de système vivant
n'est pas donnée, la nature d'acteur requiert la construction d'une identité
collective satisfaisant au moins à deux conditions. L'identité sociale exige
que la ville-acteur réussisse à s'attribuer des qualités et des rôles distinctifs
des autres communes. Ensuite la construction de l'identité nécessite que
cette dernière soit communiquée aux citoyens de la ville-acteur afin de
développer une conscience collective, et diffusée à l'extérieur.
Ces mouvements conjoints de distinction et de diffusion poussent les villes-
acteurs, d'une part, à mettre en relief leurs particularités et, d'autre part, à
être sensibles à la compétition d'agents rivaux (Etat-central, villes
concurrentes, etc). Il va sans dire que cette formulation organique,
systémique et stratégique présuppose que les villes-acteurs conduites par
des volontés puissent agir ou si l'on préfère : jouer. Tout d'abord, les villes-
acteurs doivent maîtriser des règles permettant de construire des jeux de
développement urbain qui leur conviennent -fût-ce au prix de s'affranchir par
exemple de celles imposées de l'extérieur par l'Etat-central ou de prendre des
libertés avec des principes traditionnels de l'action publique-. Ensuite, les
villes s'identifiant à de

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