L évolution actuelle du syndicalisme international - article ; n°4 ; vol.30, pg 444-462
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Description

Politique étrangère - Année 1965 - Volume 30 - Numéro 4 - Pages 444-462
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard Espéret
L'évolution actuelle du syndicalisme international
In: Politique étrangère N°4-5 - 1965 - 30e année pp. 444-462.
Citer ce document / Cite this document :
Espéret Gérard. L'évolution actuelle du syndicalisme international. In: Politique étrangère N°4-5 - 1965 - 30e année pp. 444-
462.
doi : 10.3406/polit.1965.2239
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1965_num_30_4_2239L'ÉVOLUTION ACTUELLE
DU SYNDICALISME INTERNATIONAL
Traiter du syndicalisme, de son évolution, et particulièr
ement du syndicalisme international, est une tâche difficile
car il y a peu d'ouvrages écrits à ce sujet. Par conséquent,
c'est à partir d'une connaissance empirique de la vie syndi
cale internationale que je vais essayer de situer les problèmes
qui lui sont propres.
Mais auparavant, je me permettrai de rappeler quelques
éléments de l'histoire du mouvement syndical international.
En 1934, pour la première fois, on parle sinon de syndica
lisme international, du moins de liaison internationale quand
une correspondance s'établit entre des travailleurs de Nantes
et de Londres.
En 1964 se crée la première Internationale, « l'Association
Internationale des Travailleurs » tandis que sont institués,
en 1889, les premiers secrétariats professionnels internatio
naux. Le Secrétariat syndical international chrétien est ins
tallé à Zurich en 1908.
La première Fédération Syndicale Internationale est créée
en 1913. Elle se scindera d'ailleurs en deux en 1920, après la
fondation par Lénine de l'Internationale Communiste (1919)
et la constitution de « Syndicale Rouge ».
La Confédération Internationale des Syndicats chrétiens
(C.I.S.C.) est fondée en 1920.
Il est intéressant de rappeler que la première Association
Internationale du Travail (A.I.T.) a été créée, non pas par Karl
Marx, comme il est souvent dit, mais seulement avec sa parti
cipation. Les militants ouvriers français ne voulaient même
pas le voir monter à une tribune parce qu'il était un intellec
tuel. En 1923, les anarchistes reprendront en main l'A.I.T., dont SYNDICALISME INTERNATIONAL 445
Marx avait proclamé la dissolution en 1876, mais que Bakou-
nine maintenue. L'A.I.T. possède alors des organisat
ions en Amérique Latine, en Espagne (de loin la plus import
ante — C.M.T.) et en France.
En 1945, à la fin de la guerre, la Fédération Syndicale Mond
iale (F.S.M.) est créée, rassemblant la totalité des syndicats
du monde, sauf ceux adhérents à la C.I.S.C. et la Fédération
du Travail des Etats-Unis qui refuse d'y adhérer. La C.I.S.C.
motive son refus par le fait que tout regroupement interne lui
est interdit.
La Fédération Syndicale Mondiale est à cette époque très
puissante ; elle comprend les deux groupes de syndicats les
plus représentatifs des Etats-Unis et de l'U.R.S.S. Il n'est pas
encore question des syndicats chinois.
Mais l'avènement de la guerre froide amène une scission au
sein du mouvement syndical international, déterminant les
syndicats scissionnaires à créer, en novembre 1949, la Confé
dération Internationale des Syndicats Libres (C.I.S.L.).
Pendant ce temps, la Confédération Internationale des Syn
dicats Chrétiens maintient ses activités, demeurant ainsi
l'organisation syndicale internationale la plus ancienne.
Il existe donc, à l'heure actuelle, trois Centrales syndicales
à la fois mondiales, interprofessionnelles et groupant toutes
les catégories de travailleurs :
— La Fédération Syndicale Mondiale, créée en 1945, dont
le siège est à Prague. Son secrétaire général, Louis Saillant,
était avant la guerre, secrétaire de la Fédération du Bâtiment
de la C.G.T. française.
En 1958, la F.S.M. comptait 11 internationales professionn
elles et disait avoir 93 millions de membres dont 87 millions
à l'Est. Les Organisations de 40 pays y étaient représentées,
dont deux organisations importantes en Europe : la C.G.T.
française et la Confédération générale italienne du Travail.
L'orientation communiste de la F.S.M. est certaine ; comment
en serait-il autrement avec l'importance prise par les syndi
cats soviétiques et les syndicats chinois ?
— La Confédération Internationale des Syndicats libres, GÉRARD ESPÉRET 446
créée en 1949, qui a son siège à Bruxelles. Son secrétaire géné
ral est Omer Bécu.
En 1952, elle comptait 55 millions de membres avec une
forte représentation anglo-saxonne. 90 pays y sont représentés.
Il est à noter, nous y reviendrons, que depuis quelques années
il y a de nombreuses « désaffiliations » surtout en Afrique.
La C.I.S.L. a créé des organisations régionales (une pour
chaque continent).
— La Confédération Internationale des Syndicats chrétiens,
créée en 1920. Maurice Bouladoux en est le président, M. Vani-
stendaël le secrétaire général.
Elle compte 10 millions de membres en 1963, répartis en
72 organisations nationales. La C.I.S.C a créé des organisations
régionales (une pour chaque continent).
Indépendamment de ces trois organisations syndicales, il
existe aussi :
— une Confédération Internationale des Cadres dont la
C.G.T. est l'adhérente française.
— l'Internationale des Syndicats arabes, créée à l'instiga
tion de la République Arabe Unie à laquelle, il y a à peu près
quatre mois, l'Union Générale des Travailleurs a adhéré au
début de 1965. Elle groupe les pays arabes et est représentée
à l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail).
En outre, un mouvement se dessine en faveur d'un rassem
blement des neutres et des pays du Tiers Monde, sur le plan
syndical. L'idée en est due à plusieurs hommes et notamment
à Malick Ben Sedik, secrétaire général de l'Union Marocaine
du Travail. Des représentants de l'Amérique Latine, des pays
d'Afrique, des pays d'Asie — dont le plus important syndicat
du Japon — et de la Yougoslavie (qui n'est plus affiliée à la
F.S.M. et mène un jeu très original et très important sur le plan
international) se sont déjà rencontrés. Ce mouvement corres
pond, sur le plan syndical, au neutralisme politique.
Les problèmes les plus importants qui se posent actuell
ement au syndicalisme international sont les suivants :
a) le des pays en voie de développement, INTERNATIONAL 447 SYNDICALISME
b) le problème de la régionalisation ou de la « continenta-
lisation »,
c) le neutralisme syndical,
d) l'évolution du rôle des Internationales.
e) le syndicalisme intégré,
f) l'unité syndicale au plan international.
I. — LES PROBLEMES DU MOUVEMENT INTERNATIONAL
— Le syndicalisme des pays en voie de développement.
Depuis 1945, le nombre des pays en voie de développement
où les travailleurs ont créé des organisations syndicales, ayant
acquis ensuite droit de cité sur le plan international et dam
les institutions internationales, s'est considérablement accru.
Ce syndicalisme, qu'il faudrait peut-être analyser plus en
détail, est une force nouvelle qui pourrait renverser les major
ités à l'intérieur des Internationales syndicales exactement
comme dans les organisations internationales.
— La régionalisation.
L'organisation de l'Internationale par continent est obliga
toire ! elle correspond à une nécessité générale. Toutes les
centrales sont obligées d'appliquer une telle répartition. Au
point de vue européen, elle a été particulièrement nécessaire
en ce qui concerne les représentations au sein du Marché Com
mun et de PO.C.D.E.
Le regroupement continental se fait en Asie, en Afrique,
ainsi qu'en Amérique Latine. Cette formule nouvelle est extr
êmement importante car les personnalités « continentales »
apparaissent de plus en plus dans les réunions internationales.
Alors que les Européens n'y arrivent pas encore, l'Africain
parle comme Africain, l'Asiatique comme Asiatique. Même
quand ces représentants sont en désaccord entre eux sur
certains problèmes, au moment de l'affirmation dans la discus
sion générale, la notion d'être Af

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