L évolution des relations extérieures de l Iran du début du XIXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale - article ; n°2 ; vol.41, pg 127-148
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L'évolution des relations extérieures de l'Iran du début du XIXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale - article ; n°2 ; vol.41, pg 127-148

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Description

Politique étrangère - Année 1976 - Volume 41 - Numéro 2 - Pages 127-148
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Khadjenouri
L'évolution des relations extérieures de l'Iran du début du XIXe
siècle à la Deuxième Guerre mondiale
In: Politique étrangère N°2 - 1976 - 41e année pp. 127-148.
Citer ce document / Cite this document :
Khadjenouri M. L'évolution des relations extérieures de l'Iran du début du XIXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale. In:
Politique étrangère N°2 - 1976 - 41e année pp. 127-148.
doi : 10.3406/polit.1976.1732
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1976_num_41_2_1732L'ÉVOLUTION DES RELATIONS EXTÉRIEURES
DE L'IRAN DU DÉBUT DU XIXe SIÈCLE
A LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE
par M. KHADJENOURI
Les relations entre l'Iran et les puissances européennes, au cours
de cette époque s'étendant sur cent quarante ans, peuvent être divi
sées en six périodes distinctes :
1) Période de 1800 à 1828 : efforts des grandes puissances à
dessein de pénétrer en Iran ;
2) Période de 1828 à 1857 : prépondérance de l'influence de la
Russie tsariste en Iran ;
3) Période de 1857 à 1907 : vive rivalité anglo-russe en vue
d'acquérir une plus grande influence ;
4) Période de 1907 à 1917 : entente anglo-russe et division de
l'Iran en zones d'influence ;
5) Période de 1917 à 1921 : prépondérance de l'influence an
glaise en Iran ;
6) Période de 1921 à 1941 : efforts iraniens tendant à mettre en
œuvre une politique d'indépendance nationale.
I. Efforts de pénétration des grandes puissances dans le premier
quart du XIX9 siècle
Au seuil du XVP siècle, c'est-à-dire au temps où la dynastie safa-
vide consolide sa puissance, des relations se trouvent tissées entre
l'Iran et certains Etats européens. Le but poursuivi par ces derniers
vise tantôt une entente avec l'Iran contre l'Empire ottoman, tantôt KHADJENOURI 128
le profit tiré de leur commerce avec l'Iran. En tout cas, ces relations
sont discontinues et ne revêtent pas beaucoup d'importance.
Avec le déclin et la chute de la dynastie safavide et les difficultés
apparues ultérieurement, les relations entre l'Iran et ces puissances
marquent pratiquement un temps d'arrêt. C'est au cours de cette
période que l'armée de Pierre le Grand, tsar de Russie, occupe une
partie du nord de l'Iran. Ce n'est qu'après la mort du tsar et le ren
forcement de la puissance de Nader Chah, d'abord commandant en
chef de l'armée, ensuite monté sur le trône, que les Russes se sont vus
contraints d'évacuer les régions qu'ils avaient occupées.
Dans la dernière décennie du XVIIIe siècle, à l'époque où le géné
ral Bonaparte s'apprête pour l'expédition militaire de l'Egypte, le
Directoire envisage de s'informer sur la situation qui règne en Iran,
ce qui lui permettrait éventuellement de rapprocher la France de
l'Inde par l'Iran.
A la même époque, l'Angleterre, renforçant son influence et
étendant ses possessions en Inde, décide de pénétrer en Iran, voisin
occidental de cette dernière.
Entre-temps, Mohammad Khan, premier Roi et fondateur de la
dynastie Qadjar, s'efforce d'asseoir sa puissance sur des bases
solides.
De son côté, Catherine II, tsarine de Russie, tirant profit des dif
ficultés intérieures de l'Iran, entend continuer l'œuvre inachevée de
Pierre le Grand et annexer certaines régions du Nord, entre autres
la Géorgie.
Ainsi, au début du XIXe siècle, les trois grandes puissances euro
péennes, la France, l'Angleterre et la Russie, chacune sous sa propre
impulsion et mettant en œuvre ses propres moyens, s'intéressent à
l'Iran et cherchent à y pénétrer.
Pratiquant une diplomatie à l'amiable, l'Angleterre envoie, par
l'intermédiaire de Lord Richard Wellesley, son gouverneur général
en Inde, un délégué en Iran, et réussit ainsi à marquer le premier
point avant ses rivaux. L'envoyé britannique, Sir John Malcolm,
parvient à conclure, en janvier 1801, un traité d'alliance avec l'Iran,
comptant éviter non seulement toute expédition éventuelle de l'armée
française vers l'Inde, via l'Iran, mais aussi réprimer l'Emir d'Afgha- IRAN 129
nistan qui avait promis aide et assistance aux maharadjas indiens,
hostiles à l'Angleterre.
Après la mort de Catherine II, les Russes, qui avaient évacué les
possessions iraniennes au Caucase et avaient reculé, reprennent
l'agression contre l'Iran au cours des derniers mois du règne de
Paul Ier. Sous Alexandre Ier, les attaques russes atteignent une telle
intensité qu'elles finissent par aboutir, en 1803, à une guerre russo-
iranienne qui dure plus de dix ans, jusqu'en octobre 1813.
Fath Ali Chah, qui considère l'Angleterre comme son alliée,
nourrit l'illusion de la voir intervenir et repousser l'agression russe.
Il n'en est rien. Après la mort de Paul Ier, la diplomatie britannique
s'étant rapprochée de la diplomatie russe, l'Angleterre se garde bien
d'agir contre l'envahisseur. Isolé, le Chah consent à bien accueillir le
désir manifesté par Bonaparte, alors Premier Consul, de nouer des
liens réciproques d'amitié. Au terme de pourparlers et d'échange de
plusieurs ambassadeurs, le traité de Finkenstein, signé le 4 mai
1807, fait des deux pays des alliés.
Napoléon envisage de renforcer l'Iran contre la Russie et, si les
conditions s'y prêtent, de disposer aussi d'une base d'attaque contre
l'Inde. A l'époque même où la guerre de Friedland allait se déclenc
her, il accrédite le comte Mathieu de Gardane, général de brigade,
à titre d'ambassadeur en Iran, et le place à la tête d'une mission dé
quinze militaires et de douze civils. Reçus en audience par Abbas
Mirza, Prince héritier et Commandant en chef de l'armée iranienne,
le général Gardanne et les officiers de sa suite se mettent à instruire
les soldats selon les méthodes pratiquées dans l'armée française. La
fabrication de canons et d'autres armes est en même temps mise en
chantier.
L'amitié franco-iranienne ne dure pas longtemps. Le traité franco-
russe de Tilsit conclu, Napoléon, préférant l'amitié française envers
les Russes à ses engagements à l'égard de l'Iran, donne des instruc
tions au général Gardane de ne rien faire qui serait susceptible de
contrarier la Russie, et de préparer même le terrain pour une entente
qui favoriserait la paix russo-iranienne.
Les efforts tentés par le général français étaient loin d'aboutir,
la Russie étant animée de l'ambition d'annexer à son territoire les
régions de l'Iran qu'elle avait déjà occupées, et le Chah n'étant prêt 130 KHADJENOURI
à conclure la paix que si elles étaient au préalable complètement
évacuées. D'autre part, l'Angleterre s'inquiétant de voir un jour
l'accord Napoléon-Alexandre créer un danger pour l'Inde, juge que
la présence française est de nature à menacer ses propres intérêts.
Elle s'applique à convaincre le Chah que les Français ont vendu
l'Iran à la Russie, et que seule l'Angleterre est en mesure de défendre
son pays contre la Russie. Déjà brouillé avec la Russie, l'Iran ne veut
pas davantage se disputer avec et n'a d'autre issue que
de signer par l'intermédiaire de l'ambassadeur britannique, Sir
Harford Jones Brydges, le traité d'alliance de mars 1809. Ainsi
s'achève une période d'alliance et de collaboration franco-iranienne.
L'entente anglo-iranienne ne repose pas non plus sur des bases
vraiment stables. En effet, les relations Napoléon- Alexandre allaient
se relâcher. De son côté, l'Angleterre qui projette de se rapprocher
du tsar et de former avec lui une nouvelle entente contre la France,
s'efforce à la fin de 1811 de rétablir la paix entre la Russie et l'Iran.
La Russie maintenant toujours aussi fermes ses visées d'annexion des
régions occupées, le nouvel ambassadeur britannique, Sir Gore
Ousely, exerce des pressions sur l'Iran espérant ainsi l'amener à se
plier aux conditions

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