La gouvernance mondiale en 2010 : possible, en voie de réalisation ...

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• Publié par: elakoves
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La gouvernance mondiale en 2010 : possible, en voie de réalisation, gage de paix pour le XXI ème siècle Guillaume Rauffet Mai 2010  

    L’idée de gouvernement mondial fut longtemps une chimère, dont l’origine est contemporaine de l’avènement de la pensée histo rique au cours du XVIII ème  siècle. Elle apparaît comme un projet pacifiste chez l’abbé de Saint Pierre, avant d’être reprise par Kant sous un titre faisant une allusion ironique à la paix perpétuelle des cimetières. Comme si elle était une illusion accompagnant nécessairement les péripéties de la conscience historique, à travers les violences, les guerres et les divisions, elle a connu des avatars à chaque époque qui reflétaient chacun à leur manière les processus de construction politique en cours : rêve d ’empire européen puis planétaire au XIX ème siècle, de règne mondial du prolétariat ou encore de diffusion universelle de la démocratie libérale de marché au XX ème . Rompant avec la lignée du réalisme politique des hommes d’Etat européens, il y eut à plusieu rs reprises au cours du XX ème siècle des époques proches de croire en sa réalisation, au lendemain des deux guerres mondiales, en 1920 avec la victoire temporaire des idéaux de Wilson, en 1945 et après la fin de la guerre froide, en 1990. Mais il s’agissai t de mouvements de balancier, de déclarations d’intentions au dessus du vide. On avait l’idée mais pas la méthode.   Certains développements géopolitiques récents laissent penser que ce vide est en train d’être comblé, que les idéalistes s’accordent aujourd’hui avec les pragmatiques pour constituer une gouvernance mondiale. Ce mouvement encore embryonnaire est progressif mais concret ; il s’opère autour de politiques limitées dotées d’objectifs précis. Notre thèse est que ce changement est plus qu’une simple   évolution. En posant les prémisses d’une conduite commune à l’échelle planétaire de certains secteurs de l’activité humaine, il constitue une rupture en profondeur des constitutions politiques. Le protocole de Kyoto et ses suites, jusqu’au récent sommet d e Copenhague, la lutte contre le terrorisme et la piraterie, la coordination des réponses aux nouvelles pandémies, et la réaction du G20 à la crise financière, voilà une liste non exhaustive d’événements récents qui témoignent tous, à des degrés divers, d ’une coopération des Etats du monde entier, de la définition d’un intérêt général planétaire, sans pour autant que ces initiatives passent par une institution stable, d’où le concept de gouvernance.

 

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