La Lettre du Crocodile Année 2005 N° 2 CIRER Incohérisme Vient de ...
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La Lettre du Crocodile Année 2005 N° 2 CIRER Incohérisme Vient de ...

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La Lettre du Crocodile Année 2005 N° 2 CIRER Incohérisme Vient de paraître Les trois premiers volumes desmorceaux d'incohérismedeRémi Boyer,l’exemplaire solaire,Fragments d'Absurdité Sacrée, l’exemplaire lunaire,Le Quadrant de l'Eveiletl’exemplaire mercuriel, 22 brefs traités incohéristes,publiés auxÉditions Rafael de Surtis, sont désormais épuisés. Ils sont réédités sous le titreEveil et incohérismeauxEditions Arma Artis, regroupés en un seul volume augmenté de l’exemplaire jupitérien inédit jusqu’alors,du Grand Rien et lambeaux deFlambeaux Totalité, Ouvrage grand format, 250 pages. Prix : 39 Euro, port compris. Arma Artis, B.P. n°3, 26160 La Bégude de Mazenc, France. D’autre part, la traduction portugaise des deux premiers volumes, l’exemplaire solaire,Fragments d'Absurdité Sacréeetexelirempla lunaire,Le Quadrant de l'Eveilsont disponibles chezHugin Editores sous le titrePoeiras de absurdidade sagrada. Editions Hugin, apartado 1326, 1009-001, Lisboa, Portugal.
Jacqueline Kelen La Divine blessuredeJacqueline Kelen, récemment publié chezAlbin Michel, pose la questionFaut-il guérir de tout ?Poser la question, c’est bien sûr déjà y répondre par la négative. A contre-courant d’une idéologie thérapeutique et psychologique qui viserait au confort plutôt qu’à la joie, par l’évitement plutôt que par la conquête, Jacqueline Kelen nous rappelle la voie héroïque telle qu’elle est mise en œuvre dans les grands mythes traditionnels. C’est aux côtés d’Achille, d’Ulysse, de Philoctète, de Lancelot, de Tristan, d’Osiris ou du Christ, que le lecteur chemine en lui-même pour y découvrir les blessures sacrées, autant d’intervalles sur le Réel, autant d’accès à la source première de l’amour. Avec la conscience, s’accroît la sensibilité, non la sensiblerie et son corollaire, la créativité. La force et la richesse de la fragilité résident dans l’obligation faite à l’être de sortir de la prison des représentations communes pour partir en queste de sa propre réalité. S’exposer pour mourir au conditionnement et renaître à soi-même, libre. L’initiation plutôt que l’éducation. « Toutes les flatteries d’amour-propre invitent à rester à la maison, plus exactement dans la prison. Or, comme Platon l’a admirablement décrit dans le
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mythe de la Caverne, au septième livre de saRépublique, la plupart des mortels préfèrent rester entravés et actifs mais à l’abri, plutôt que de s’arracher aux reflets, aux illusions du monde, afin de contempler la source de Lumière. Voilà pourquoi ils restent des mortels. L’éveil est un arrachement, une coupure irréversible. Le prisonnier de l’apologue platonicien qui, seul, s’est retourné vers le Réel en refusant l’empire de l’habitude et de l’ignorance, et qui s’est détaché du groupe des captifs, sera à jamais marqué par une déchirure qui est sa noblesse et sa singularité, qui signe aussi l’accès à l’Être. Ce retournement et cet éveil de conscience le séparent du commun des mortels, de la mortifère inconscience commune. Aussi est-il traité de fou ou de malade par ceux qui le croyaient des leurs. Non, il n’est plus leur semblable, leur congénère, il ne fait plus partie de ces gens qui se croient heureux, qui s’estiment tranquilles, il est un homme libre allant vers la Source, un esseulé allant vers le Solitaire. Il est marqué à vie car vive est la blessure de l’éveil. » Cette queste ne peut se mener à bien, au Bien, que par l’alliance avec l’Eternel Féminin : « Qu’on la nomme Sapience d’Amour ou Madonna Intelligenza, qu’elle apparaisse sous les traits lumineux de Nizhâm pour Ibn Arabî, de Béatrice pour Dante, de Doulce Mercy pour le chevalier Cœur, de Dulcinée pour Don Quichotte, celle que j’appelle la Dame à l’onguent n’est autre que le Féminin éternel qui est une Face, la plus belle, la plus compatissante, du Dieu caché. Cette gente Dame souffre d’être méconnue de la plupart des mortels, elle vit les affres de l’éloignement tandis que l’homme ordinaire se croit entier et suffisant, ignorant de son propre exil. L’homme est séparé mais ne s’en rend pas compte : aussi doit-il être blessé afin de prendre conscience de la coupure. Tel est le sens profond à trouver dans les meurtrissures qui atteignent le chevalier en quête : en brisant l’enfermement dans lequel survit et se complaît le mortel ordinaire, elles ouvrent une voie de délivrance. Ainsi, paradoxalement, la blessure reçue par le chevalier est bénéfique parce qu’elle permet de réparer la coupure ontologique. Dans les récits initiatiques, la Dame à l’onguent qui donne ses soins à l’homme blessé et lui permet de continuer sa route ne le guérit pas de façon extérieure. Ellerépare la brisureentre l’homme et la femme, entre la créature et Dieu, entre le fini et l’infini, et aussi la scission entre le corps, l’âme et l’esprit. Autrement dit, elleunifie. Or qu’est-ce qui seul a pouvoir d’unifier et d’unir si ce n’est l’ineffable Amour ? » Ce livre, traité d’initiation à l’Amour sur lequel plane l’esprit éternel de Marie-Madeleine, revivifie tant les formes de l’Aventure chevaleresque par l’enchantement que la queste sèche de l’éveil. Jacqueline Kelen donne à rêver, donne à penser, donne à réaliser enfin la Voie qui toujours demeure. Voix de la Voie. Editions Albin Michel, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.
Carlos Castaneda
Il aurait été sans aucun doute plus facile pourChristophe Bourseillerde rédiger la biographie d’un fantôme. Carlos Castaneda, comme tous ceux qui marchent sur les voies du Réel, est insaisissable.Castaneda. La vérité du mensonge, publié auxEditions du Rocher, n’en est pas moins une biographie réussie du disciple, à la fois créature et créateur, de Don Juan.
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Christophe Bourseiller montre d’abord un vrai respect de Carlos Castaneda et un authentique amour de son œuvre qui l’a profondément marqué comme elle a influencé toute une génération. Il est donc d’autant plus intéressant que, prenant la distance nécessaire, Christophe Bourseiller s’emploie à démystifier le personnage, à en établir les multiples facettes, sans juger, mais surtout, respectueux finalement en cela de la voie choisie par Castaneda, sans reconstituer une « histoire » de vie que Castaneda s’est employé à effacer, non pour ajouter du mystère à son aura, mais bien pour des raisons techniques. A la fin de l’ouvrage, le mystère Castaneda demeure entier malgré la somme d’informations pertinentes apportées par l’auteur. Pourrait-il en être autrement ? Probablement non. L’intérêt est ailleurs, il réside dans l’originalité donnée par Castaneda à l’habillage d’une voie d’éveil finalement très classique. Les chemins des Voies Réelles sont toujours serpentins, sauf vus du Ciel. Nous en avons une illustration frappante avec cette biographie de Castaneda. Si le lecteur veut à tout prix trouvé un sens à « tout ça », il se perdra dans le labyrinthe des conjectures et des interprétations. Tout au contraire, s’il prête attention, à travers les citations choisies par Christophe Bourseiller pour illustrer son propos, aux pointeurs laissés par Castaneda pour baliser quelque peu la voie, plutôt qu’aux considérations périphériques, il ne tardera pas à identifier une pragmatique et une philosophie de l’éveil présente sur tous les continents derrière les oripeaux culturels et religieux. D’autre part, le livre dresse aussi un portrait intéressant du contexte culturel et intellectuel dans lequel évoluait Castaneda, de l’Université aux mouvements New-Age, notamment dans les années 60 et 70. Mais Christophe Bourseiller, qui est un bon connaisseur et des avant-gardes et des initiations traditionnelles, ne s’intéresse pas qu’au questeur, au pseudo-gourou, à l’universitaire contesté, il met en avant une dimension essentielle de Castaneda, le poète. Castaneda est peut-être avant tout, comme le sont la presque totalité des éveilleurs, un poète de la queste, un nomade des mots, un aventurier du monde des métaphores opérantes qu’il manie à la perfection. « La poésie ne ment pas » rappelle Christophe Bourseiller. Poète, Carlos Castaneda maîtrise le langage crépusculaire. Peu importe qu’il ait été aidé ou non dans son travail d’écriture, c’est par la puissance de ce langage qu’il induit un changement, tout comme Don Juan, son personnage, fictif ou réel, multiplie l’usage des métaphores poétiques, en alternance avec les métaphores comportementales. Les livres de Castaneda peuvent être considérés comme des romans passionnants et déroutants. Ils le sont pour la plupart. Ils peuvent être ouverts aussi comme des manuels techniques rédigés dans une langue légèrement décalée, ils sont alors très révélateurs en certains passages des étapes essentielles de la voie et de leur mise en œuvre. Christophe Bourseiller semble ignorer que Castaneda, Ichazo et quelques autres, appartenaient à un même cercle chargé d’expérimenter de nouvelles formes pour les voies d’éveil. L’exercice n’est pas nouveau, il est même permanent. Aujourd’hui, pour qui sait « voir » et « lire », de nouveaux habillages traditionnels sont proposés, engendrés par quelques rares lignées. Peu de ces formes subsisteront, et ce ne sera que pour un temps. Sans conteste, Ichazo et Castaneda eurent, et ont encore, une grande influence, sans doute inattendue. Nous pouvons nous demander si cette influence est réellement bénéfique, vu le grand nombre de gens en errance qui font référence à l’un ou à l’autre. Pourtant, indépendamment de
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l’esprit initiatique lui-même, Carlos Castaneda contribue au ré enchantement d’un monde qui en a grand besoin. Revenons au livre. Le personnage décrit par Christophe Bourseiller n’est pas sans rappeler Gurdjieff, à la fois dans ses outrances et dans ses pertinences. La « personne » de Castaneda abuse du mensonge, jusqu’au pathologique peut-être, tandis que l’Être de Castaneda est d’une froide lucidité. Mais cette lucidité glaciale et lumineuse qui ne laisse aucune place à l’ego serait-elle supportable sans le mensonge ? C’est la question posée par le titre du livre. Castaneda était sans doute parfois lucide sur ses propres mensonges, mais du lieu où il parlait, il n’y avait rien à changer. Don Juan le répétait, la seule chose que l’on puisse faire, c’est être impeccable, ce que d’autres appellent l’inconditionnalité. Cette biographie est aussi l’histoire d’une rencontre, celle de Christophe Bourseiller et de Carlos Castaneda, « dynamiteur et incendiaire », à travers le papier et l’encre. Au fil des pages, le propos de l’auteur porte la trace d’un lien qui évolue du trouble vers le simple, de l’obscur vers le clair. Il ne peut être anodin de s’intéresser « réellement » à une telle œuvre. En marchant sur les traces de Castaneda, Christophe Bourseiller n’a cessé de piétiner sa propre ombre pour mieux distinguer la source de sa réalité. Castaneda aura peut-être été pour lui ce grain de sable qui ramène à sa propre réalité qu’est tout éveilleur. Toute rencontre est amoureuse.
« Carlos Castaneda jouit d’une notoriété paradoxale. On évoque une œuvre singulière, qui n’est pas sans liens avec la poétique de René Char, ni avec les fragments d’Edmond Jabès. Il demeure cependant « à cheval entre les mondes ». Il devient l’idole d’un certain milieu ésotérique, au même titre que Mme Blavastsky, Alice Bailey, René Guénon, ou Georges Ivanovitch Gurdjieff. Il est lu et commenté dans les milieux occultistes. On observe ainsi au fil des temps la litanie des méprises. L’œuvre de Castaneda se place au confluent d’une certaine mystique, d’un regard philosophique, et d’une fulgurance poétique. Mais aux yeux de la plupart de ses exégètes, l’écrivain apparaît d’abord comme un « maître spirituel », un « guide », un « précurseur », un « passeur ». Castaneda s’est-il fait le complice de ces multiples récupérations et les a-t-il endossées ? Il a manifestement succombé à lafuria« new age ». Dans les dernières années de sa vie, il s’est volontairement métamorphosé en un « mage californien », multipliant les « stages pratiques » et payants. Il semble avoir délaissé la poésie, au profit du juteux marché du paranormal. Cette descente aux Enfers justifie-t-elle l’abandon ? Doit-on aujourd’hui le reléguer dans les poubelles de la « seconde » religiosité, antichambre des oubliettes de l’histoire ? Pourquoi le dissimuler ? Il existe un mystère Castaneda, qui ne tient ni à l’ombre dans laquelle il a enveloppé sa vie, ni aux mensonges qu’il a proférés, mais à l’intensité de livres qui laissent le lecteur sans voix. C’est pourquoi j’ai voulu tenter cette aventure biographique. Dans le dessein peut-être illusoire de restaurer une œuvre, de lui rendre justice. » A lire ! Editions du Rocher, 6 Place Saint-Sulpice, 75006 Paris.
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