La protection contre la grêle - article ; n°2 ; vol.11, pg 155-178
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1935 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 155-178
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 80
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lieutenant-Colonel Ruby
La protection contre la grêle
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 11 n°2, 1935. pp. 155-178.
Citer ce document / Cite this document :
Ruby . La protection contre la grêle. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 11 n°2, 1935. pp. 155-178.
doi : 10.3406/geoca.1935.6421
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1935_num_11_2_6421PROTECTION CONTRE LA GRÊLE LA
PAR LE LIEUTENANT-COLONEL RUBY
Le Comice agricole de Lyon, et plusieurs syndicats viticoles
du Rhône, m'ayant demandé, l'année dernière, s'il serait pos
sible, par un moyen quelconque, d'organiser une défense effec
tive contre la grêle, j'ai exposé dans une conférence, sous la
présidence de M. Peissel, député du Rhône, les résultats des
études que j'avais faites sur ce sujet et les possibilités de
défense que j'entrevoyais.
La Commission météorologique du Rhône ayant abordé cette
question dans sa réunion du n octobre 1934, je viens reprendre
ici cet exposé en détail et étudier les expériences qu'on pourrait
tenter pour se défendre contre ce fléau.
La première condition pour combattre un ennemi . avec
succès est de le connaître parfaitement.
Nous commencerons donc par étudier la formation de la grêle
en nous basant, non pas sur des théories pures sujettes à con
troverses, mais en partant de faits visibles et en remontant
ensuite jusqu'aux causes premières, causes que nous n'ad
mettrons qu'après les avoir vérifiées de façon indiscutable par
l'expérience.
Autrement dit, nous partirons de l'examen des grêlons pour
en déduire leur formation dans le nuage de grêle, et cette fo
rmation sera vérifiée sur place en allant, en avion, faire des
sondages dans ses différentes parties. I56 LIEUT.-COL. RUBY
Disons tout de suite que ces sondages sont extrêmement
dangereux, que les avions qui ont pénétré dans un nuage de
grêle l'ont toujours fait involontairement, et, une fois dedans,
n'ont eu qu'une idée, c'est d'en sortir le plus vite possible.
Toujours est-il que les renseignements qu'ils en ont rapportés
éclairent nettement la théorie de la formation de la grêle.
CONSTITUTION DE LA GRÊLE
La forme première de la grêle est le grésil.
Le grésil se présente sous la forme extérieure de petits glo
bules sphériques, friables, d'un blanc mat, de 1 à 3 millimètres
de diamètre, rarement plus. Sa contexture intérieure peut avoir
deux formes : amorphe ou cristallisée.
Le grésil est formé d'une petite boule de glace spon
gieuse, friable, renfermant dans sa masse d'innombrables bulles
d'air, qui lui donnent la teinte mate. On dirait une petite boule
de neige pressée.
Le grésil cristallisé est formé d'un amas d'aiguilles micros
copiques convergeant vers le centre. Il a la même forme exté
rieure que le grésil amorphe.
Cette contexture du grésil nous indique clairement, d'après
les lois de la physique, les circonstances de sa formation.
Le grésil amorphe n'a pu être formé que par un amas de
gouttelettes renfermant de l'air, arrivant dans une zone très
froide, et se solidifiant brusquement, soit normalement, soit
par surfusion.
Le grésil cristallisé s'est formé de la même façon, mais en se
solidifiant par surfusion au contact d'une particule de glace
provenant d'un cirrus et provoquant la formation convergente
d'aiguilles autour de l'aiguille mère.
Les expériences de laboratoire nous montrent ces sortes de
solidifications.
Nous voyons tout de suite la différence qui existe entre le
grésil, quelle que soit sa contexture, et la neige. La neige est PROTECTION CONTRE LA GRELE 157
formée de cristaux en étoile à 6 branches, relativement grands
et plus ou moins compliqués, dont l'agglomération forme les
flocons. Ces cristaux ont nécessité pour se former un abaisse
ment de température d'autant plus lent qu'ils sont plus im
portants, d'après les règles de la cristallisation. Nous constatons,
en effet, que les chutes de neige à gros flocons n'ont lieu que
par des températures relativement douces et stables, jamais
après une chute brusque et importante du thermomètre. C'est
le grésil qui se présente dans ce dernier cas.
La condition nécessaire et suffisante de la formation du grésil
-est donc un abaissement rapide de la température. Celui-ci peut
avoir lieu soit par suite de l'arrivée d'un système dépression-
naire (chute de grésil en hiver et au printemps), soit par un
mouvement de convection intense, comme il peut s'en produire
en été par forte température, quand les masses d'air humides,
échauffées au contact du sol, montent en quelques instants
dans les régions glacées, au-dessus de 1.000 mètres d'altitude.
Les dégâts occasionnés par le grésil sont faibles, d'autant que
les chutes de grésil ont lieu surtout en hiver ou au printemps.
Elles sont rares en été, dans la plaine, le grésil fondant avant
d'arriver au sol ou se transformant en grêlons.
Les grêlons sont la caractéristique de la chute de grêle pro
prement dite. Ils sont constitués de masse de glace compacte
et dure, opaque ou transparente, de formes et de dimensions
très variées. Leur diamètre courant est de 5 à 20 millimètres,
mais on en a observé de beaucoup plus gros. Angot en cite, le
2 juillet 1897, à Briick en Autriche, qui ont atteint 9 et même
13 centimètres, en forme de cristaux. Il en cite encore, le
2 octobre 1898, à Bizerte, qui pesaient 1 kilo, et le 3 juillet 1897,
en Styrie, qui atteignaient 1.100 grammes. Nous pouvons s
ignaler, dans notre région même, la chute de grêle de 1912, aux
environs de Villefranche-sur-Saône, où les grêlons ont atteint
1.200 grammes.
Inutile d'insister sur les dégâts que peuvent causer la chute
de semblables masses. A Villefranche, des animaux ont été tués,
des toitures traversées.
Constatons de suite que ces énormes grêlons n'ont été ob- I58 LIEUT.-COL. RUBY
serves que pendant les périodes très chaudes d'été. Nous verrons
dans la suite pourquoi.
Voyons maintenant la constitution des grêlons. D'abord leur
forme extérieure. Le plus souvent elle est à peu près sphérique.
Or nous savons qu'une goutte d'eau abandonnée dans l'air en
chute libre prend la forme d'une larme, qui est celle de moindre
résistance. Si cette goutte d'eau se congèle au cours de sa chute,
le grêlon conserve cette forme jusqu'au sol. Si donc le grêlon
est sphérique, c'est que cette goutte, pendant sa congélation, a
été roulée par des courants dans tous les sens et n'a pu tomber
en chute libre qu'une fois sortie de la zone glacée et humide où
la congélation s'opérait sur sa surface, c'est-à-dire une fois sortie
du nuage.
Plus le grêlon est gros, plus il est resté longtemps dans le
nuage, donc plus sont importants les courants intérieurs ascen
dants qui le roulent, le soulèvent et retardent sa chute.
Certains grêlons sont soudés ensemble. Recouverts d'eau
liquide dans une région chaude du nuage, ils ont été remontés
par le même remous dans une zone plus froide où ils se sont
gelés au contact l'un de l'autre.
D'autres grêlons, plus gros, ont la forme d'une poire, dont la
partie sphérique est brillante avec un appendice pointu mat.
Après leur formation sphérique, ils ont dû tomber en chute libre
à travers une partie calme du nuage où la congélation s'est
faite sur l'arrière, d'après la forme de moindre résistance,
c'est-à-dire pointue à l'arrière.
Certains grêlons ont été signalés ayant une forme de pyra
mide à base sphérique. Ils paraissent provenir de l'éclatement
d'un gros grêlon sphérique, soit par choc, soit par excès de
pression intérieure.
En effet, si une goutte d'eau se congèle à la base du nuage,
elle emmagasine des globules d'air à la pression où elle se trouve
et les comprime par le fait de la congélation. Si un courant
ascendant violent transporte cette goutte gelée au sommet du
nuage, elle se trouve dans une atmosphère moins dense, e

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