La véritable nature du conflit israélo-arabe - article ; n°3 ; vol.48, pg 647-660
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Description

Politique étrangère - Année 1983 - Volume 48 - Numéro 3 - Pages 647-660
Le conflit israélo-arabe résulte du refus arabe de reconnaître à Israël le droit d'exister. Cette intransigeance qui domine les diverses composantes du conflit se retrouve dans le refus obstiné de la Syrie de reconnaître la souveraineté libanaise. L'action israélienne au Liban, qui a été si critiquée, constitue un cas flagrant de légitime défense expressément prévu à l'article 51 de la Charte des Nations-Unies. De plus la loi internationale fait obligation aux Etats de refuser abri à des bandes terroristes et d'empêcher leur action contre un autre Etat. Aujourd'hui la défaite politique et militaire de l'OLP est patente. Aussi les Arabes palestiniens qui vivent en Judée-Sama-rie savent-ils que leur avenir passe par la coexistence avec Israël. Mais l'OLP n'a en rien modifié ses conceptions jusqu'au-boutistes pour tenir compte de ces nouvelles données. Son objectif ultime n'est pas de créer un Etat palestinien à côté d'Israël mais à la place de celui-ci. La dimension profonde du conflit est le rejet obsessionnel de l'existence juive — quelle que soit l'extension du territoire d'Israël — au nom de l'impérialisme islamique. Le sionisme pour l'Islam militant est perçu comme le mal absolu. Il s'est approprié une partie du dar al Islam et il s'agit donc de réprimer cette révolte d'esclaves victorieux. Israël par contre n'a jamais pratiqué l'équivalence d'une politique d'intransigeance et de refus juif de la souveraineté arabe. Pour que s'établisse la paix israélo-arabe, les Etats arabes doivent accepter l'existence de l'Etat juif.
The real meaning of the Israeli-Arab conflict, by Meir Rosenne
The reason for this conflict is Arab refusai to recognise Israel's right to exist. Their intransigeance is pervasive and Syria's obstinate refusai to recognise Lebanon's sovereignty is but another example. The much criticized Israeli action in Lebanon constitutes a clear case of legitimate defence as expressly laid down in article 51 of the United Nations Charter. In addition, according to international law, it is obligatory for a state to refuse entry to terrorist organisations and to prevent their action against another state. Today, the political and military defeat of the PLO is clear. Palestinian Arabs living in Judea and Samaria know that their future dépends on coexistence with Israël. In the light of the new situation however, the PLO has not budged from its all-or-nothing position. Its ultimate objective is not the creation of a Palestinian state alongside Israel, but as a substitute for Israel. Whatever the extent of Israel's territory, the deeper reason behind the conflict is obsessive réjection of Jewish existence in the name of Islamic imperialism. For militant Islam, Zionism is the absolute evil. It has appropriated a part of dar al Islam, and this revolt of victorious slaves must be repres-sed. Israël, on the contrary, has never practised this kind of political intransigeance or refusai of Arab sovereignty. The Arab states must fully accept the existence of the Jewish State, if peace is ever to be established.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Meir Rosenne
La véritable nature du conflit israélo-arabe
In: Politique étrangère N°3 - 1983 - 48e année pp. 647-660.
Citer ce document / Cite this document :
Rosenne Meir. La véritable nature du conflit israélo-arabe. In: Politique étrangère N°3 - 1983 - 48e année pp. 647-660.
doi : 10.3406/polit.1983.3334
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1983_num_48_3_3334Résumé
Le conflit israélo-arabe résulte du refus arabe de reconnaître à Israël le droit d'exister. Cette
intransigeance qui domine les diverses composantes du conflit se retrouve dans le refus obstiné de la
Syrie de reconnaître la souveraineté libanaise. L'action israélienne au Liban, qui a été si critiquée,
constitue un cas flagrant de légitime défense expressément prévu à l'article 51 de la Charte des
Nations-Unies. De plus la loi internationale fait obligation aux Etats de refuser abri à des bandes
terroristes et d'empêcher leur action contre un autre Etat. Aujourd'hui la défaite politique et militaire de
l'OLP est patente. Aussi les Arabes palestiniens qui vivent en Judée-Sama-rie savent-ils que leur avenir
passe par la coexistence avec Israël. Mais l'OLP n'a en rien modifié ses conceptions jusqu'au-boutistes
pour tenir compte de ces nouvelles données. Son objectif ultime n'est pas de créer un Etat palestinien à
côté d'Israël mais à la place de celui-ci. La dimension profonde du conflit est le rejet obsessionnel de
l'existence juive — quelle que soit l'extension du territoire d'Israël — au nom de l'impérialisme
islamique. Le sionisme pour l'Islam militant est perçu comme le mal absolu. Il s'est approprié une partie
du dar al Islam et il s'agit donc de réprimer cette révolte d'esclaves victorieux. Israël par contre n'a
jamais pratiqué l'équivalence d'une politique d'intransigeance et de refus juif de la souveraineté arabe.
Pour que s'établisse la paix israélo-arabe, les Etats arabes doivent accepter l'existence de l'Etat juif.
Abstract
The real meaning of the Israeli-Arab conflict, by Meir Rosenne
The reason for this conflict is Arab refusai to recognise Israel's right to exist. Their intransigeance is
pervasive and Syria's obstinate refusai to recognise Lebanon's sovereignty is but another example. The
much criticized Israeli action in Lebanon constitutes a clear case of legitimate defence as expressly laid
down in article 51 of the United Nations Charter. In addition, according to international law, it is
obligatory for a state to refuse entry to terrorist organisations and to prevent their action against another
state. Today, the political and military defeat of the PLO is clear. Palestinian Arabs living in Judea and
Samaria know that their future dépends on coexistence with Israël. In the light of the new situation
however, the PLO has not budged from its all-or-nothing position. Its ultimate objective is not the
creation of a Palestinian state alongside Israel, but as a substitute for Israel. Whatever the extent of
Israel's territory, the deeper reason behind the conflict is obsessive réjection of Jewish existence in the
name of Islamic imperialism. For militant Islam, Zionism is the absolute evil. It has appropriated a part of
dar al Islam, and this revolt of victorious slaves must be repres-sed. Israël, on the contrary, has never
practised this kind of political intransigeance or refusai of Arab sovereignty. The Arab states must fully
accept the existence of the Jewish State, if peace is ever to be established.POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 647
LA VERITABLE NATURE
Meir ROSENNE
DU CONFLIT ISRAELO ARABE
Certains hommes politiques et commentateurs s'efforcent d'accré
diter la thèse selon laquelle le conflit arabo-israélien serait
résolu si Israël abandonnait la Judée-Samarie (la Cisjordanie)
et Gaza, et acceptait que l'OLP y crée un Etat palestinien.
C'est une idée engendrée pour les besoins de la propagande et de
l'intoxication. De 1948 à 1967, la Jordanie et l'Egypte occupaient
ces territoires, et ils n'y ont nullement créé d'Etat indépendant en
faveur des « Palestiniens ». Quand ces derniers ont proclamé un gou
vernement palestinien à Gaza., en 1948, la Ligue arabe avait même
refusé de le reconnaître, et Le Caire avait interdit ses activités.
Le conflit arabo-israélien n'est un conflit territorial qu'en apparence.
Il n'est pas né de la reprise de la Judée-Samarie par Israël en 1967, et
ne prendrait pas fin avec l'abandon par Israël de ces territoires.
Comme l'a admis candidement Farouk Kaddoumi, le « ministre des
Affaires étrangères » de l'OLP, dans une déclaration sur laquelle nous
reviendrons, si Israël était ramené à ses frontières de 1948, l'OLP
n'en demanderait pas moins sa destruction.
Le conflit résulte simplement du refus arabe de reconnaître à Israël
le droit d'exister. C'est le caractère qu'il avait, pour certains dirigeants
arabes, depuis l'origine, c'est-à-dire depuis le commencement du
retour en masse des Juifs en Palestine, il y a plus d'un siècle, dans
ce pays, soulignons-le fortement d'emblée, où Jérusalem comptait
déjà une majorité juive cent ans avant la fondation de Tel Aviv,
en 1908. Dès 1905, Neguib Azoury avait écrit dans Le réveil de la
nation arabe : « Deux phénomènes importants, de même nature et
pourtant opposés, qui n'ont encore attiré l'attention de personne, se
manifestent en ce moment dans la Turquie d'Asie : le réveil de la
nation arabe et l'effort des Juifs pour reconstituer sur une très large
échelle l'ancienne monarchie d'Israël. Ces deux mouvements sont
destinés à se combattre continuellement, jusqu'à ce que l'un d'eux
l'emporte sur l'autre [1] ».
* Ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis. 648 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Cette dimension passionnelle, brutale, pessimiste, exclusive n'a cessé
de marquer l'approche du problème par les extrémistes arabes, et
produit l'échec des innombrables tentatives de solution. Depuis le
traité de paix conclu en 1919 entre le Dr Weizmann et l'émir Fayçal,
qui organisait la coopération étroite de la Palestine juive et d'un grand
Etat arabe, issus du partage de l'Empire ottoman, jusqu'au refus
syrien d'aujourd'hui d'évacuer le Liban occupé illégalement, et qui
veut faire avorter le traité israélo-libanais, en passant par la mise
en quarantaine de l'Egypte de Sadate, après 1977, quand ce dernier
accepta les offres réitérées d'Israël de conclure enfin la paix.
C'est cette intransigeance arabe qui dominera dans les diverses
composantes du conflit. Chacun de ses aspects occupe — à tort,
croyons-nous — tout l'avant-scène de l'actualité. Le seul problème,
le seul obstacle à la solution de tout le contentieux israélo-arabe,
c'est cette intransigeance arabe, et la connivence de certaines puis
sances avec les intransigeants.
Israël et le Liban
Cette intransigeance se retrouve notamment dans le refus obstiné de
la Syrie de reconnaître la souveraineté libanaise, d'obtempérer à
l'invitation pressante du gouvernement de Beyrouth de mettre fin à
son occupation militaire. Une obstination dans l'illégalité qui bénéficie
cependant de la compréhension suspecte de certaines capitales occi
dentales, puisque c'est à Israël, qui accepte le principe de l'évacuation
du Liban, et qui l'a amorcée, que l'on impute la volonté de diviser
ce pays et d'en annexer le Sud.
Or le traité de mai 1983 traduit l'identité de vues de Beyrouth et
de Jérusalem sur le problème essentiel du Liban : la restauration de
sa souveraineté. En commençant à redéployer une partie de son armée
en juillet 1983, Israël a amorcé unilatéralement la mise en œuvre
de ce traité. Il a permis au gouvernement libanais d'élargir la zone
sur laquelle s'étendra graduellement sa souveraineté. Israël souhaite
le retrait le plus rapide possible de la totalité de ses troupes, subor
donnée, bien entendu, au retrait syrien : il n'a jamais existé de reven
dication territoriale d'aucune sorte d'Israël à l'égard du Liban.
Israël n'a pas envahi le Liban en juin 1982, mais l'Etat dans l'Etat
que l'OLP avait installé au Sud-Liban et à Beyrouth. L'OLP avait
transform&

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