Les dilemmes américains au Moyen-Orient - article ; n°4 ; vol.53, pg 911-919
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Description

Politique étrangère - Année 1988 - Volume 53 - Numéro 4 - Pages 911-919
Les Etats-Unis ont profité du soulèvement en Cisjordanie et à Gaza pour donner une nouvelle impulsion aux négociations israélo-arabes. Les Israéliens comme l'OLP furent surpris par le plan Shultz et la résistance des Palestiniens dans les territoires occupés. De même que le plan Shultz a été conduit dans une impasse par l'immobilité politique d'Israël et de la communauté palestinienne, l'Administration américaine a été prise dans le piège du temps au terme de son mandat. Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, après l'euphorie des premiers mois de YIntifadah, se sont heurtés à la dure tâche de convertir leurs victoires dans la rue en acquis politiques de longue durée. L'OLP pourra-t-elle faire face ou devra-t-elle obtenir l'aide de la Jordanie dans les négociations ?
US Dilemmas Toward the Middle East, by Kenneth W. Stein
The United States used the uprising in the West Bank and Gaza as a means to activate the Arab-lsrael negotiating process. Israelis and the PLO alike were taken by surprise by the initiative and resilience of Palestinians in the territories. Just as the Shultz initiative was stymied by the internai political immobility within Israel and the Palestinian community, so was American diplomacy caught in a time trap of an Administration coming to an end. Palestinians in the West Bank and Gaza, overcome with euphoria during the early months of the Intifadah were faced with the reality of translating their street successes into long-term political gains. Could the PLO deliver or would they have to look to Jordan for assistance in the negotiating process?
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Stein
Les dilemmes américains au Moyen-Orient
In: Politique étrangère N°4 - 1988 - 53e année pp. 911-919.
Résumé
Les Etats-Unis ont profité du soulèvement en Cisjordanie et à Gaza pour donner une nouvelle impulsion aux négociations
israélo-arabes. Les Israéliens comme l'OLP furent surpris par le plan Shultz et la résistance des Palestiniens dans les territoires
occupés. De même que le plan Shultz a été conduit dans une impasse par l'immobilité politique d'Israël et de la communauté
palestinienne, l'Administration américaine a été prise dans le piège du temps au terme de son mandat. Les Palestiniens de
Cisjordanie et de Gaza, après l'euphorie des premiers mois de YIntifadah, se sont heurtés à la dure tâche de convertir leurs
victoires dans la rue en acquis politiques de longue durée. L'OLP pourra-t-elle faire face ou devra-t-elle obtenir l'aide de la
Jordanie dans les négociations ?
Abstract
US Dilemmas Toward the Middle East, by Kenneth W. Stein
The United States used the uprising in the West Bank and Gaza as a means to activate the Arab-lsrael negotiating process.
Israelis and the PLO alike were taken by surprise by the initiative and resilience of Palestinians in the territories. Just as the
Shultz initiative was stymied by the internai political immobility within Israel and the Palestinian community, so was American
diplomacy caught in a time trap of an Administration coming to an end. Palestinians in the West Bank and Gaza, overcome with
euphoria during the early months of the Intifadah were faced with the reality of translating their street successes into long-term
political gains. Could the PLO deliver or would they have to look to Jordan for assistance in the negotiating process?
Citer ce document / Cite this document :
Stein. Les dilemmes américains au Moyen-Orient. In: Politique étrangère N°4 - 1988 - 53e année pp. 911-919.
doi : 10.3406/polit.1988.3819
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1988_num_53_4_3819POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 911
Les dilemmes américains
Kenneth W. STEIN * au Moyen-Orient _K _ . ^
Au début de 1988, pour la seconde fois en huit ans, l'Administration
Reagan a proposé, face aux événements du Moyen-Orient, de
relancer les négociations entre Israël et les pays arabes, alors au
point mort. Le soulèvement palestinien en Cisjordanie et dans la bande de
Gaza, qui a vraiment commencé en décembre 1987, a décidé un gouverne
ment jusque-là récalcitrant à opter pour une diplomatie active. L'initiative
de George Shultz revêt un caractère exceptionnel si l'on sait que l'Administ
ration Reagan était partie du principe qu'elle éviterait soigneusement
d'intervenir dans les tractations tant qu'elle n'aurait pas constaté chez les
principaux intéressés de la région une réelle volonté d'aborder les questions
de fond. Un intérêt manifesté, pendant une année électorale, pour l'action
diplomatique pouvait vraisemblablement traduire une attitude de laisser
faire. Nous étions habitués, du moins depuis l'échec de l'accord israélo-
libanais de mai 1983, à voir l'Administration Reagan avant tout s'efforcer,
au Moyen-Orient, de trouver des moyens de libérer les otages américains
retenus au Liban, de préserver l'intégrité territoriale des pays arabes du
Golfe menacés par l'Iran et, par tous les moyens, de détourner l'attention
des révélations embarrassantes sur le scandale de l'Irangate et de l'aide aux
Contras en limitant autant que possible les dégâts.
Le plan de George Shultz, bien qu'on lui prêtât réalistement peu de chance
de faire progresser notablement les pourparlers avant les élections améri
caines et israéliennes de novembre 1988, avait quelques points positifs qui le
rachetaient aux yeux de Washington. Premièrement, le rôle déterminant
joué par les Etats-Unis dans l'ouverture des négociations israélo-arabes,
dont l'initiative revient à Henry Kissinger dans les années 70, permettait à
Washington de faire prévaloir son point de vue dans le choix de la forme et
du contenu des négociations. Deuxièmement, l'initiative américaine fourniss
ait aux Etats-Unis une occasion supplémentaire de définir et de limiter le
rôle que Moscou serait inévitablement appelé à remplir dans les tractations.
Troisièmement, cette initiative contribuait à relâcher la pression que subiss
ait le gouvernement israélien, qui, au début, avait été débordé par
l'ampleur et l'intensité du soulèvement palestinien dans les territoires
occupés. Quatrièmement, une action officieuse avait été menée auprès
d'électeurs des communautés palestinienne et israélienne afin de les amener
à envisager des solutions diplomatiques que, selon toute vraisemblance, elles
n'accepteraient pas volontiers. Cinquièmement, comme le plan Shultz était
* Emory University, Atlanta, Géorgie (Etats-Unis). 912 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
intervenu alors que les supporters d'Israël poussaient dans ce sens, il y avait
peu de chances d'avoir, pendant l'année de l'élection présidentielle, une
réaction politique hostile de l'établissement juif et non juif pro-israélien.
Sixièmement, Washington désirait, par le biais de la diplomatie américaine,
apaiser l'effervescence intérieure en Egypte et en Jordanie.
Sur le fond, le plan Shultz comportait de nouveaux concepts mais il
reprenait aussi, en les remaniant, des idées déjà présentes dans les accords
de Camp David. Il tendait à raccourcir le processus de négociation en le
faisant passer d'une période transitoire de cinq ans à trois ans. Il cherchait
à combiner les dispositions provisoires destinées à augmenter régulièrement
le contrôle exercé par les Palestiniens sur leurs affaires politiques et écono
miques tout en préservant efficacement la sécurité des Israéliens et des
Arabes. Il prônait, en outre, une délégation mixte jordano-palestinienne
pour représenter les Palestiniens à la Conférence de paix, différant en cela
notablement des dispositions des accords de Camp David. L'idée dominante
du plan Shultz était l'application et le respect de la résolution 242 des
Nations Unies, ce qui, pour Israël, signifiait implicitement la restitution des
territoires occupés en échange de la paix avec ses voisins arabes. Sur la
forme, il préconisait, comme cadre diplomatique visant à améliorer des
négociations bilatérales, la si controversée conférence internationale sur la
paix au Proche-Orient, dont les participants seraient convoqués par le
secrétaire général des Nations Unies.
Le plan Shultz achoppa sur plusieurs points. Le gouvernement multicéphale
de l'Etat d'Israël ne parvint à un consensus ni sur le fond ni sur la forme,
et l'initiative même devint un sujet de controverse au cours des débats qui
précédèrent les élections au Parlement de novembre 1988. La Jordanie, la
Syrie, Israël et l'OLP divergeaient sur le rôle qu'il conviendrait d'assigner
au niveau de la forme et du contenu à l'Union soviétique, aux Etats-Unis, à
la Grande-Bretagne, à la France et à la Chine lors de la conférence
internationale proposée. Certains voulaient que la conférence se contente de
chapeauter des actions bilatérales, les autres, en revanche, penchaient pour
une conférence dotée de pouvoirs, d'autorité et capable de faire sortir les
négociations de l'impasse. La Jordanie comme Israël entendaient s'appro
prier plus de pouvoir et priver les autres participants à la conférence de la
possibilité d'imposer des solutions ou de revenir sur des accords réalisés
dans le cadre de pourparlers bilatéraux. En revanche, la Syrie et l'OLP,
pour autant que l'on puisse décripter leurs points de vue à travers leurs
rapports hermétiques contradictoires, souhaitaient que les pays convoqués
jouent un rôle de grande ampleur et aient le pouvoir de décision. Comme il
fallait s'y attendre l'OLP rejeta publiquement et de bout en bout le plan de
George Shultz pour diverses raisons, son exclusion en tant qu'entité polit
ique indépendante participant aux négociations n'étant pas l'une des moind
res.
De son côté, George Shultz se garda bien de plonger dans l'embarras les
leaders

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