Les inondations du bassin de la Garonne et du Languedoc en mars 1930 - article ; n°2 ; vol.6, pg 135-148
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les inondations du bassin de la Garonne et du Languedoc en mars 1930 - article ; n°2 ; vol.6, pg 135-148

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les Études rhodaniennes - Année 1930 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 135-148
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 122
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Les inondations du bassin de la Garonne et du Languedoc en
mars 1930
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 6 n°2, 1930. pp. 135-148.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Les inondations du bassin de la Garonne et du Languedoc en mars 1930. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 6
n°2, 1930. pp. 135-148.
doi : 10.3406/geoca.1930.6314
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1930_num_6_2_6314LES INONDATIONS
DU BASSIN DE LA GARONNE
ET DU LANGUEDOC
EN MARS 1930
PAR MAURICE PARDË1
La France tout entière vit encore dans l'émotion de la catastro
phe qui a dévasté les rives du Tarn et de ses affluents, de la Ga
ronne et de plusieurs autres rivières. La presse quotidienne a pu
blié en abondance les comptes rendus tragiques de ce désastre.
Nous nous proposons d'en donner une description scientifique, ou
plutôt une esquisse, car l'étude complète d'un tel sujet exige le
il. En raison de l'urgence de cette publication d'actualité, M. Maurice Pardé
et le directeur du Petit Dauphinois nous ont autorisés à reproduire ici, presque
intégralement, les articles que cet auteur, après avoir étudié les faits sur place,
a publiés dans ce journal les 28 et 29 mars et le 5 avril 1930. Nous les avons comp
létés sur certains points, grâce à la bienveillante autorisation de l'auteur et des
éditeurs, avec plusieurs extraits du mémoire publié par M. Pardé dans la Revue
des Deux Mondes du 1er avril 1930, p. 673 à 683, sous le titre « les Inondations
du Midi ». Nous renvoyons d'ailleurs le lecteur à ce très intéressant travail, en
attendant, sur le même sujet, la publication, par le même spécialiste, de mé
moires scientifiques plus étendus, dont nous rendrons compte en détail. Les
extraits de la Revue des Deux Mondes sont ici précédés d'un astérisque. La fig. 1
est reproduite d'après la carte donnée par l'auteur au Petit Dauphinois le 28
mars. La figure 2 a été dressée par nos soins, pour illustrer la présente publi
cation, d'après le Bulletin quotidien de VOfJîce National météorologique. M.
Pardé a fait sur épreuves quelques rectifications. Signalons sur le même su
jet, les articles de D.Faucher dans l'Œuvre des 28 et 31 mars 1930; du même, ■
136 A PROPOS DES INONDATIONS DE MARS 1930
niement de chiffres très nombreux, ..encore dispersés; et qui nous
parviendront seulement peu à peu.
Cependant, dès maintenant, les causes générales et la marche du
phénomène sortent du mystère:
Depuis bien longtemps, d'ailleurs, nous avions rassemblé des do
cuments sur les crues du Tarn et des rivières voisines. En septem
bre 1927, nous avons ; copié : quantité de , chiffres : aux accueillants
bureaux des Ponts et Chaussées de Cahors, d'AIbi et de Montau-
ban. Et nous avons passé de longs moments sur les rives du Tarn
Fie. 1. — La zone arrosée et la zone inondée au début de mars 1930/
Le trait interrompu entoure la région qui a reçu des pluies exceptionnelle?,
à évoquer, le souvenir, des crues célèbres d'autrefois. Depuis un siè
cle, les Montalbanais n'avaient jamais vu les eaux rougeâtres grim
per, au-dessus de 8 mètres,, cote impressionnante . déjà, dans; un ;
chenal large de 180 mètres. Or, les arches, les repères, portaient la;
trace de maxima fabuleux: plus de 10 mètres en novembre 1766
sous le titre «les Inondations de mars 1930 dans le Sud-Ouest», Rev. Géogr.
Pyrénées Sud-Ouest, 16 avril 1930, p. 244-248 (cette revue publiera prochai
nement un numéro spécial sur la question); de M. Zimmermann, dans le Salut
Public de Lyon dus 12 mars et dans la Dépêche Tunisienne du 19; enfin,. de
Ml Maurice Pardé lui-même, « les Inondations ' désastreuses de mars 1930»
dans les Annales de Géographie du 15 mai 193(1, p. 244-248 (N. D. L. R.). , : ET LANGUEDOC 137 GARONNE
et décembre 1772. N'était-ce point une légende? De tels cataclys
mes avaient-ils bien. eu lieu?-
Nous .voici . maintenant fixés. .
Le 3 mars 1930 au soir,. dans le grondement des maisons qui
croulaient, et le mugissement d'un courant féroce, le Tarn arrêtait
enfin sa montée à l'inoubliable niveau de 11 m. 40. On sait ce qui'
en résulta : les • quartiers bas de Montauban, de Moissac, maints
villages qui croyaient défier le fleuve, sur leur terrasse jusqu'alors
inviolée, submergés, ravagés, anéantis: 200 i victimes, un milliard;
au moins de dégâts. Comment ce cataclysme est-il venu?
LES CAUSES DU CATACLYSME
II tient à la coïncidence, de plusieurs facteurs désastreux. Tout
d'abord, au. rebours de ce qui s'est passé dans nos Alpes du Nord,.
Fig/ 2.' — Situation barométrique au début de mars 1930.'
A gauche: samedi 1er mars à 7 heures..
A droite: dimanche 2 à 7 heures. ,
il; a énormément plu dans le Midi cet hiver, surtout à l'ouest du
Rhône, du côté méditerranéen ; comme en Aquitaine. .
Dans ces régions il est tombé, de novembre à février, des précipi
tations plus que doubles de la normale; le sol était sursaturé, des
sources jaillissaient là où l'on n'en n'avait jamais vu, et il ne restait 138* A PROPOS DES INONDATIONS DE MARS, 1930
plus de place pour ainsi dire à l'infiltration. Déjà en février, en jan
vier surtout, on i avait asisté à des crues inquiétantes de l'Orb, de.
l'Aude, du, Tarn. Une quantité de neige difficile à apprécier, mais
que tousles observateurs signalent comme très importante (là 3
mètres), au point de gêner la circulation; s'était déposée au delà de.
800 ou de. 1.000 mètres dans le sud du Massif Central: Cévennes^
Montagne-Noire: et chaînes í voisines, Causses,. Aubrac; etc.* Une
grosse: averse tombant au début de mars devait donc fatalement
donner lieu sur ce sol humide à l'excès, à un ruissellement dange
reux et encore aggravé parla fusion de la neige. Or, les annales de.
l'hydrologie ne portent pas trace de pluies diluviennes tombées en;
mars dans ces parages, du côté du Tarn, tout au moins. Après une
étude ; approfondie : du : climat languedocien < et aquitain, nous au
rions été le dernier, à juger possible une crue formidable de chaque:
côté de la Montagne-Noire, en dehors de l'automne ou, par except
ion; des premières semaines hivernales. Et les règles de fréquence
saisonnière en hydrologie sont presque partout vérifiées rigoureu
sement par les faits..
Au début de mars 1928,. cependant, presque jour pour jour, on
avait vu la pluie méditerranéenne s'abattre au-dessus de Montpell
ier et de Béziers, l'Orb subir une très forte crue et le Tarn bondir
à б m: 70 à Montauban; Ces fantaisies nous semblaient avoir atteint
la limite du possible et nous les estimions dignes de figurer au titre
d'anomalies remarquables dans nos dossiers et dans notre souvenir.
Or, au début de mars 1930, l'exception s'est renouvelée, et cette,
fois l'averse, encore plus torrentielle qu'en» 1928,. a: bénéficié des
conditions préparatoires signalées plus haut.
Quel bouleversement de l'atmosphère a donc permis une infrac
tion aussi étonnante aux lois climatiques?
*Les causes atmosphériques immédiates de la crue n'ont rien
eu d'anormal; et nous retrouvons dans les cartes quotidiennes de
l'Office national météorologique l'indication des phénomènes dont:
l'apparition pousse infailliblement: le. vent pluvieux du sud-est
contre la-Montagne Noire et les Cévennes.Le 27 et le 28 février,
de hautes pressions s'étalent sur la : Corse, . la ■ Sardaigne, Г Italie y
les jours suivants; cet anticyclone se renforce, se bombe vers l'ouest.
IK empiète sur, le, bassin .rhodanien et. s'avance assez au nord de
Valence ou de Lyon pour empêcher toute pluie grave dans la France ,
.
.
ET. LANGUEDOC: 139 GARONNE
septentrionale et orientale, , mêm e sur le bord > oriental du ; Massif ■'.
Central;, au • nord > de : l'Ardèche, d'ailleurs peu . arrosée ; en ■ même
temps, des dépressions феи: profondes; étroites, orageuses, surgis
sent sur le golfe de Gascogne et sur l'Espagne du nord, puis se di
rigent vers le golfe du Lion; l'une d'elles, le 2 mars, déviée par l'an
ticyclone, file vers les Baléa

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents