Les monnaies « faibles » et les « faiblesses » du système monétaire européen - article ; n°1 ; vol.45, pg 47-65
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les monnaies « faibles » et les « faiblesses » du système monétaire européen - article ; n°1 ; vol.45, pg 47-65

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1980 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 47-65
Weak currencies and the failings of the European monetary system, by Pier Luigi Gilibert and Mario Monti
The authors evaluate the European Monetary System in the light of the position of weak currency countries, in particular Italy. The prospects of participation of these countries in the European agreement are analysed in relation to the nature of the final aims of the agreement itself and how far these aims converge or appear to converge with national aims. The comparison with the first experiment of the European snake, dating from 1972, is particularly instructive. Italian participation is in keeping with its national aspirations, but it is doubtful whether this will help the country to attain its objectives.
Les monnaies faibles et les faiblesses du système monétaire européen, par Pier Luigi Gilibert et Mario Monti
Les auteurs évaluent le SME à la lumière de la position des nations à monnaies faibles et en particulier de l'Italie. Les perspectives de participation de ces pays à l'accord européen sont analysées par rapport à la nature des objectifs finaux de l'accord lui-même, et en fonction du degré de convergence que ceux-ci ont ou promettent d'avoir avec les objectifs nationaux. La comparaison avec la première expérience du serpent européen, datant de 1972, est particulièrement instructive. La participation italienne est dans la ligne des aspirations nationales, mais on peut douter qu'elle lui permette de réaliser ses objectifs.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pier Luigi Gilibert
Mario Monti
Les monnaies « faibles » et les « faiblesses » du système
monétaire européen
In: Politique étrangère N°1 - 1980 - 45e année pp. 47-65.
Abstract
Weak currencies and the failings of the European monetary system, by Pier Luigi Gilibert and Mario Monti
The authors evaluate the European Monetary System in the light of the position of "weak currency" countries, in particular Italy.
The prospects of participation of these countries in the European agreement are analysed in relation to the nature of the final
aims of the agreement itself and how far these aims converge or appear to converge with national aims. The comparison with the
first experiment of the European "snake", dating from 1972, is particularly instructive. Italian participation is in keeping with its
national aspirations, but it is doubtful whether this will help the country to attain its objectives.
Résumé
Les monnaies "faibles" et les "faiblesses" du système monétaire européen, par Pier Luigi Gilibert et Mario Monti
Les auteurs évaluent le SME à la lumière de la position des nations à monnaies "faibles" et en particulier de l'Italie. Les
perspectives de participation de ces pays à l'accord européen sont analysées par rapport à la nature des objectifs finaux de
l'accord lui-même, et en fonction du degré de convergence que ceux-ci ont ou promettent d'avoir avec les objectifs nationaux. La
comparaison avec la première expérience du "serpent" européen, datant de 1972, est particulièrement instructive. La
participation italienne est dans la ligne des aspirations nationales, mais on peut douter qu'elle lui permette de réaliser ses
objectifs.
Citer ce document / Cite this document :
Gilibert Pier Luigi, Monti Mario. Les monnaies « faibles » et les « faiblesses » du système monétaire européen. In: Politique
étrangère N°1 - 1980 - 45e année pp. 47-65.
doi : 10.3406/polit.1980.2958
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1980_num_45_1_2958POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 47
LES MONNAIES « FAIBLES »
ET LES « FAIBLESSES » Pier Luigi GILIBERT
Mario MONTI** DU SYSTÈME MONÉTAIRE
EUROPÉEN
LE SERPENT
« Tu t'acharnes sur la beauté.
Et quelles femmes ont été
Victimes de ta cruauté !
Eve, Eurydice, Cléopâtre ;
J'en connais encor trois ou quatre » ***.
G. Apollinaire : Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée,
Gallimard, Paris, 1920.
En décembre 1978, les pays de la Communauté Economique Euro
péenne ont décidé de relancer l'intégration monétaire euro
péenne1. Comme en avril 1972, lorsque fut lancée l'expérience
monétaire communément désignée sous le nom de « serpent », la
solution envisagée consiste principalement à fixer des limites à la fluc
tuation autour des parités centrales des devises européennes, solution
dont l'attrait principal est lié à son contenu symbolique et partant
au degré élevé d'autosatisfaction et de gratification qu'elle engendre
au niveau politique.
* Economiste au Département de Recherches Economiques de la « Banca Commerc
iale Italiana », Milan.
** Professeur de Théorie et Politique Monétaire à l'Université Bocconi, Milan.
*** II n'est pas certain que parmi les femmes auxquelles fait allusion le poète se trouve
également Europe, la très belle fille d'Agénor et de Télèphe, aimée de Zeus méta
morphosé pour l'occasion en taureau. Il est en revanche certain que parmi les enfants
de celle-ci figure Sarpédon.
1. Rappelons que l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'accord fut, et reste, pour le
moment, limitée et que cet accord ne fut conclu officiellement que le 13 mars 1979,
même si dès le début de l'année dernière il fut respecté de fait dans la limite de la
marge de fluctuation restreinte (cf. D. Marsch, A case of life before birth. Financial
Times, 9 mars 1979). Pour une description détaillée de tous les aspects de l'accord,
nous renvoyons à la Commission des Communautés Européennes, Direction générale
des Affaires Economiques et Financières, Economie Européenne, n" 3, juillet 1979, 48 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
II faut préciser tout de suite la multiplicité des différences entre les
mécanismes de fonctionnement du Système Monétaire Européen
(SME) et ceux du « serpent » communautaire. En premier lieu, la grille
des parités bilatérales s'est vue adjoindre, dans l'espoir d'aboutir à une
meilleure coordination des politiques économiques nationales, un indi
cateur de divergence fondé sur les parités de chaque devise en termes
d' European Currency Unit (ECU). On a également accordé aux pays
membres la possibilité, utilisée jusqu'à présent uniquement par l'Italie,
d'opter pour une marge de fluctuation plus ample pouvant aller des
2,25 % couramment retenus à 6 % ; on a aussi procédé à une mise en
commun partielle des réserves de change en vue de la création d'un
Fonds Monétaire Européen. Enfin on a élargi d'une part la possibil
ité d'accès au crédit communautaire pour les pays membres ayant
des difficultés avec leur commerce extérieur, d'autre part, la portée
des mécanismes de redistribution des ressources visant à réduire les
déséquilibres régionaux existants dans la zone communautaire.
Toutefois, comme ce fut déjà le cas pour les projets d'union monétaire
européenne adoptés par le passé [1], cet accord repose sur l'espoir
que les taux de change relativement fixes non seulement ne seront pas
rapidement rendus obsolescents par des tendances divergeant des va
riables économiques nationales les plus significatives, mais qu'ils
représenteront même un stimulant puissant, favorisant une plus grande
coordination des politiques économiques et financières des pays memb
res, ainsi que des procédures de consultation plus rapides et plus
efficaces entre les autorités respectives.
En vérité, on connaît depuis longtemps les mécanismes automatiques
par lesquels l'adhésion à des parités de change fixes peut conduire
à l'harmonisation des développements des variables monétaires des
pays intéressés : dans un pays dont le taux d'inflation est relativement
élevé, la nécessité de contrecarrer le mouvement à la baisse qui en
résulte et qui pèse sur sa monnaie, implique, de la part de la banque
centrale, des ventes de devises étrangères et par conséquent la dimi
nution de la base monétaire, de la quantité de monnaie, et ce te ris
paribus, du taux d'inflation. Ce mécanisme devrait fonctionner en sens
inverse dans les pays ayant un rythme de dégradation monétaire rel
ativement contenu. Le processus est traditionnellement considéré avec
méfiance dans les pays à monnaie faible, en raison de ses conséquen
ces redoutées sur l'emploi, même si cette attitude évolue au fur et à
mesure qu'augmente, dans la théorie économique, le scepticisme envers
les interprétations soutenant l'existence d'une relation inverse, même
à long terme, entre le taux de croissance des prix et le taux de chômage.
Il est de fait que les autorités choisissent très rarement de s'en remett
re essentiellement aux automatismes du marché dans le fonctionne
ment de l'économie : elles poursuivent, au contraire, bien ou mal,
des politiques actives de gestion de la conjoncture. Même si le mé- DOSSIER MONÉTAIRE II I 49
canisme décrit ici fonctionnait librement, c'est-à-dire même si des
politiques de neutralisation monétaire n'étaient pas adoptées, il est
douteux que ses effets quantitatifs soient importants à court terme
et par conséquent suffisants pour éviter le développement de tensions
spéculatives. De plus, et surtout, les résultats engendrés par le libre
fonctionnement de ce processus peuvent ne pas être dans la ligne
des objectifs économiques et politiques, même si dans le principe ils
satisfont aux règles aseptiques et neutres de la « symétrie » et de
l'« automatisme » si chers aux experts des systèmes économiques
internationaux. Il y a en fait toute raison de croire que la convergence
des taux d'inflation des pays européens vers un niveau

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents