Les Tunisiens n ont plus peur LGS 11.01 - Les Tunisiens n ont plus ...
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Les Tunisiens n'ont plus peur LGS 11.01 - Les Tunisiens n'ont plus ...

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11 janvier 2011
Les Tunisiens n’ont plus peur
Luc Torreele
Cela fait trois semaines que les Tunisiens sont dans la rue. Tant et bien que ce weekend le pouvoir a envoyé l’armée dans les rues pour tenter de rétablir l’ordre. Résultat, 35 morts, sans doute cinquante. En Tunisie si votre cœur bat pour plus de liberté, plus de justice et de démocratie, le seul droit que l’on vous attribue, c’est une décharge de plomb. Pourtant malgré cette répression sanglante, les Tunisiens n’ont plus peur, mieux encore, la peur a changé de camp, c’est maintenant Ben Ali qui a peur pour la survie de son régime.
C’est le suicide de Mohamed Bouazizi de Sidi Bouzid qui a été le déclencheur des émeutes où la jeunesse excédée par le chômage et le peu d’avenir que lui réserve la société tunisienne, est descendue dans la rue. A Sidi Bouzid le chômage des jeunes atteint les 25% ? chez les femmes, on dépasse allègrement les 40%. Alors que les émeutes et les manifestations ont débuté dans les centres urbains de l’intérieur du pays, l’insurrection s’est maintenant étendue dans toutes les grandes villes, y compris à Tunis.
Ces manifestations spontanées de colère contre le chômage de masse ont pris un tour politique dès lors que les manifestants réclament désormais la fin de la mainmise de la famille Trabelsi sur le gouvernement, les institutions de l’Etat et l’économie. A plusieurs endroits d’ailleurs les bureauxdu parti au pouvoir le RDC, ont été saccagés et brûlés, des bâtiments gouvernementaux ont été mis à sac et les bureaux de police attaqués. Devant cette déferlante populaire même des syndicats jusqu’à présent soumis au pouvoir, tel l’UGTT, l’Union Généraledes Travailleurs de Tunisie commencent à réagir en soutenant le mouvement populaire. Des grèves sont annoncées, si cellesci se transforment en grève générale, les jours de la dictature sont probablement comptés.
Cela fait maintenant 23 ans que la famille Trabelsi, avec à sa tête le dictateur Zine el Abidine Ben Ali et son épouse Leïla, aussi surnommée la régente de Carthage, gouverne la Tunisie en maintenant la population dans un étau d’acier. La preuve en est qu’il faut retourner jusqu’en 1984 lors des «émeutes du pain » pour retrouver de tels manifestations populaires.
Le journal Gulf News a bien compris les évènements en résumant : « Personne ne pensait que la Tunisie serait le théâtre d’un tel désordre sociopolitique». En effet, jusqu’à ce qu’il y a peu, la Tunisie était considérée comme un état modèle dans une région troublée. Un Etat fortement apprécié par ses amis occidentaux pour le tourisme bien sûr, mais également et surtout sans aucun doute pour sa maind’œuvre à bas coûts, ce qui a permis pour nombres d’entreprise des délocalisations et des soustraitances très rentables. De plus, ce qui ne gâte rien, la Tunisie est considérée comme un bastion séculaire contre le fondamentalisme islamique.
Ces particularités tunisiennes font que ce pays est un des meilleurs amis des pays Européens à visée économicoimpérialiste qui soutiennent d’ailleurs l’économie tunisienne à plus de 80% par des investissements financiers, commerciaux et industriels, ce qui fait que les problèmes actuels de la Tunisie inquiètent grandement les dictatures voisines aussi bien que le capitalisme européen. Ainsi récemment encore, la Tunisie était félicitée à la fois par le FMI (Fonds Monétaire International) que par la Banque Mondiale, pour sa ténacité à respecter leurs dictats antisociaux pour combattre la récession. Ces deux institutions sont actuellement très inquiètes, car que vatil se passer dans les pays voisins du MoyenOrient et de l’Afrique du Nord, si la Tunisie explose politiquement et socialement. Il ne s’agit pas ici de fondamentalisme islamique ou de terrorisme, mais bien comme le soulignait il y a quelques jours Al Jazeera, d’une renaissance de l’activisme arabe, le jeune Mahamed Bou’aziz qui s’immola par le feu le 17 décembre, devenant un symbole de type «martyr » pour des millions de jeunes Arabes qui veulent améliorer leur quotidien, sortir de la précarité et vivre avec plus de libertés.
Il est indéniable que les causes de la révolte du peuple tunisien sont à rechercher dans la combinaison fatale de la pauvreté, du chômage et de la dictature politique, trois caractéristiques de la plupart des sociétés Arabes. Ce qui fait penser que ce qui se passe en ce moment en Tunisie, émeutes, mouvements populaires de protestations, grèves et confrontations contre le politique sont à l’agenda de tous les pays Arabes, comme cela se passe actuellement aussi bien en Egypte, en Algérie et en Jordanie.
On a déjà pu voir la contagion s’étendre ces derniers jours à l’Algérie, où des milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour manifester, manifestations tournant même à l’émeute dans les quartier populaires de Bab El
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