Politique culturelle et gouvernance urbaine : l exemple de Rennes - article ; n°1 ; vol.16, pg 1-33
34 pages
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Politiques et management public - Année 1998 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 1-33
Le cadre d'analyse de la gouvernance aide à comprendre les évolutions des politiques culturelles des villes en élargissant le regard vers des variables externes à l'organisation du secteur d'action publique qu'elles constituent. Le développement des politiques culturelles dans les grandes villes s'explique par le fait qu'elles sont centrales pour les élites urbaines qui tentent de constituer et/ou de faire apparaître les villes comme des acteurs politiques et sociaux et comme des sociétés locales. L'analyse du cas rennais, qui a longtemps été à l'avant-garde des transformations de l'action culturelle, fait apparaître deux périodes successives : celle du développement de la culture dans une gouvernance fortement intégrée (1977-1990) et celle d'une autonomisation relative du secteur liée à l'affaiblissement de la gouvernance rennaise (1990-1995).
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Antoine Vion
Patrick Le Galès
Politique culturelle et gouvernance urbaine : l'exemple de
Rennes
In: Politiques et management public, vol. 16 n° 1, 1998. La gouvernance urbaine. pp. 1-33.
Résumé
Le cadre d'analyse de la gouvernance aide à comprendre les évolutions des politiques culturelles des villes en élargissant le
regard vers des variables externes à l'organisation du secteur d'action publique qu'elles constituent. Le développement des
politiques culturelles dans les grandes villes s'explique par le fait qu'elles sont centrales pour les élites urbaines qui tentent de
constituer et/ou de faire apparaître les villes comme des acteurs politiques et sociaux et comme des sociétés locales. L'analyse
du cas rennais, qui a longtemps été à l'avant-garde des transformations de l'action culturelle, fait apparaître deux périodes
successives : celle du développement de la culture dans une gouvernance fortement intégrée (1977-1990) et celle d'une
autonomisation relative du secteur liée à l'affaiblissement de la rennaise (1990-1995).
Citer ce document / Cite this document :
Vion Antoine, Le Galès Patrick. Politique culturelle et gouvernance urbaine : l'exemple de Rennes. In: Politiques et
management public, vol. 16 n° 1, 1998. La gouvernance urbaine. pp. 1-33.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1998_num_16_1_2172POLITIQUE CULTURELLE ET GOUVERNANCE URBAINE :
L'EXEMPLE DE RENNES
Antoine VION*
Patrick LE GALES*
Résumé Le cadre d'analyse de la gouvernance aide à comprendre les évolutions des politiques
culturelles des villes en élargissant le regard vers des variables externes à
l'organisation du secteur d'action publique qu'elles constituent. Le développement des
politiques culturelles dans les grandes villes s'explique par le fait qu'elles sont centrales
pour les élites urbaines qui tentent de constituer et/ou de faire apparaître les villes
comme des acteurs politiques et sociaux et comme des sociétés locales. L'analyse du
cas rennais, qui a longtemps été à l'avant-garde des transformations de l'action
culturelle, fait apparaître deux périodes successives : celle du développement de la
culture dans une gouvernance fortement intégrée (1977-1990) et celle d'une
autonomisaîion relative du secteur liée à l'affaiblissement de la gouvernance rennaise
(1990-1995).
* CRAP (CNRS/IEP Rennes/Université de Rennes I).
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 16, n° 1, mars 1998.
© Institut de Management Public - 1998. VION et Patrick LE GALES Antoine
Les recherches sur les villes et les régions, ou plus généralement sur ce qui est Politique culturelle
et gouvernance rassemblé sous l'appellation ambiguë de «local», ont le plus souvent comme objectif
urbaine : plus ou moins avoué de faire apparaître l'agencement de traits particuliers liés à un
l'exemple territoire, qu'il s'agisse de culture, de systèmes d'action, de jeux, de régulations,
de Rennes d'arrangements. Cela revient souvent à tenter de mettre en évidence les caractérist
iques d'un système social, économique, politique local relativement stable dans le
temps et susceptible d'avoir une influence sur différentes variables. L'érosion et la
restructuration des Etats-nations et des sociétés nationales ont renouvelé l'intérêt de
ces approches, notamment pour les villes, à partir d'une double logique : «La première
touche aux conditions qui permettent aux villes de continuer à être au cœur des
relations économiques et sociales stables dans le temps par des acteurs qui orientent
réciproquement leur action. Les villes sont de cette façon des sociétés locales
structurées de diverses façons. La seconde perspective concerne la capacité de
régulation interne du jeu des intérêts - comme contribution à l'intégration - et de les
représenter d'une façon recomposée sur la scène extérieure, ce qui fait des villes des
acteurs unitaires, du moins dans une certaine mesure. Elles tirent leur spécificité de
différents niveaux de gouvernement et de leur gouvernance urbaine»1.
Cette évolution a été notamment marquée en France par «la montée en puissance
des villes» (Lorrain, 1989). Dès les années 1970, les grandes villes avaient acquis des
marges de jeu considérables dans le système politico-administratif français en termes
de finances, de ressources humaines et d'expertise, de capacité à élaborer et mettre
en œuvre des stratégies de négociation avec l'Etat (Jobert et Sellier, 1977 ; Grémion,
1976). Les maires et leurs équipes ont investi de nouveaux domaines, ont multiplié les
initiatives, les programmes. Or, la culture a joué un rôle important dans cette évolution.
Le domaine culturel est devenu en effet en moins de vingt ans l'un des principaux
domaines d'action des municipalités, notamment dans les communes de plus de
200 000 habitants où la culture représente environ 15% du budget total (et parfois
jusqu'à 20 % comme à Bordeaux). De 1981 à 1993, les villes de plus de 150 000
habitants ont quasiment doublé leurs dépenses culturelles totales et assurent
aujourd'hui plus de 40 % de la dépense publique en matière culturelle sur le territoire
français2. Tous les domaines d'intervention des villes n'ont pas bénéficié de la même
sollicitude. Avec l'urbanisme, le social et le développement économique, la culture est
devenue un des secteurs-clés de l'action publique des villes. Le développement
important des politiques culturelles dans les grandes villes s'explique par le fait
qu'elles sont centrales pour les élites urbaines qui tentent de constituer et/ou de faire
apparaître les villes comme des acteurs politiques et sociaux plus ou moins unitaires
et comme des sociétés locales. Aussi proposons-nous d'analyser les politiques
culturelles comme un élément-clé des modes de gouvernance des villes françaises.
1 A. Bagnasco et P. Le Gales, "Les villes commes sociétés locales et comme acteurs", in A. Bagnasco et P. Le
Gales (sous la direction de), Villes en Europe, Paris, La Découverte 1997.
2 Ces estimations sont extraites de l'étude du Département des Etudes et de la Prospective du Ministère de la
Culture, "Les dépenses culturelles des collectivités territoriales", Développement culturel, hors-série, juillet
1996. culturelle et gouvernance urbaine : l'exemple de Rennes Politique
Le plus souvent, en France, la politique culturelle des autorités locales, notamment
des villes et des régions, a été envisagée sous l'angle d'un secteur particulier de
l'action publique dans un schéma centre-périphérie désormais daté. Cette logique
sectorielle est relativement pertinente dans la mesure où l'Etat français, de façon
assez originale à l'échelle de l'Europe occidentale, a mis en œuvre depuis les années
1950 une politique publique de la culture qui a fortement contribué à la légitimation de
l'action publique dans ce domaine1. La recherche de Friedberg et Urfalino (1984) sur
Amiens, Montpellier et Rennes a depuis longtemps souligné l'importance des
arrangements locaux et les limites de la rationalité des politiques culturelles locales2.
Ces travaux ainsi que ceux de Saez (1983, 1990) ont ouvert la voie à toute une série
de sur la «municipalisation de la culture» (Urfalino, 1987) où ont notamment
été identifiées les logiques de transformation de ces politiques culturelles locales en
tant que secteurs de l'action publique. Des analyses plus historiques s'appliquent à
faire apparaître l'ancienneté et l'évolution historique des politiques culturelles
municipales (Poirrier, 1994 ; Dubois, 1994) ainsi que les modes d'interaction entre
l'Etat et les autorités locales (Urfalino, 1993).
Plus récemment, la coopération avec l'Etat a constitué dans la première partie des
années 1980 un puissant moteur de développement de l'action culturelle locale en
France. La professionnalisation des acteurs constitue l'une des transformations les
plus importantes, qu'il s'agisse des festivals (Négrier, 1994) ou du théâtre (Youinou,
1995). Négrier a notamment montré, dans le cas de Montpellier, à la fois les
fondements empiriques de cette professionnalisation (secteurs-phares, renforcement
du poids des professionne

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