Représentations de l'efficacité chez des cadres supérieurs d'une institution universitaire - article ; n°2 ; vol.12, pg 175-186

André Savoie, Luc Brunet

Description

Politiques et management public - Année 1994 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 175-186
Effectuée auprès des cadres supérieurs d'une multi-université, cette
recherche met en évidence leurs représentations de l'efficacité de l'institution universitaire et, de façon plus spécifique, leurs critères pour juger de cette efficacité. De plus, l'étude identifie les approches causales qu'ils privilégient pour corriger les écarts d'efficacité jugés inacceptables. Finalement, leur modèle diagnostique implicite et ses conséquences potentielles sur le devenir de l'université sont discutés.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: POLITIQUES_ET_MANAGEMENT_PUBLIC
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français

Extrait

André Savoie
Luc Brunet
Représentations de l'efficacité chez des cadres supérieurs d'une
institution universitaire
In: Politiques et management public, vol. 12 n° 2, 1994. Administrer les savoirs : leur production, leur transmission,
leur application, leur contrôle - Actes du Sixième Colloque International, Genève - 25/26 mars 1993. pp. 175-186.
Résumé
Effectuée auprès des cadres supérieurs d'une multi-université, cette
recherche met en évidence leurs représentations de l'efficacité de l'institution universitaire et, de façon plus spécifique, leurs
critères pour juger de cette efficacité. De plus, l'étude identifie les approches causales qu'ils privilégient pour corriger les écarts
d'efficacité jugés inacceptables. Finalement, leur modèle diagnostique implicite et ses conséquences potentielles sur le devenir
de l'université sont discutés.
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Savoie André, Brunet Luc. Représentations de l'efficacité chez des cadres supérieurs d'une institution universitaire. In:
Politiques et management public, vol. 12 n° 2, 1994. Administrer les savoirs : leur production, leur transmission, leur
application, leur contrôle - Actes du Sixième Colloque International, Genève - 25/26 mars 1993. pp. 175-186.
doi : 10.3406/pomap.1994.3166
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1994_num_12_2_3166DE L'EFFICACITÉ CHEZ DES CADRES REPRÉSENTATIONS
SUPÉRIEURS D'UNE INSTITUTION UNIVERSITAIRE
André SAVOIE
Luc BRUNET
Résumé Effectuée auprès des cadres supérieurs d'une multi-université, cette
recherche met en évidence leurs représentations de l'efficacité de l'institution
universitaire et, de façon plus spécifique, leurs critères pour juger de cette
efficacité. De plus, l'étude identifie les approches causales qu'ils privilégient
pour corriger les écarts d'efficacité jugés inacceptables. Finalement, leur
modèle diagnostique implicite et ses conséquences potentielles sur le devenir
de l'université sont discutés.
* Université de Montréal.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 12, n° 2, juin 1994.
© Institut de Management Public - 1994. 76 André SAVOIE et Luc BRUNET 1
Les questions d'efficacité, de productivité se font de plus en plus pressantes
dans les organisations et institutions contemporaines. On cherche à faire plus
avec autant, à faire autant avec moins et, encore mieux, à faire plus avec
moins. Les institutions de production et de diffusion du savoir n'échappent
pas et surtout n'échapperont pas à ces contraintes économiques accrues,
qu'on prenne pour tout dernier exemple les changements que s'impose déjà le
fleuron (ivy league) des universités américaines.
Mais qu'est-ce que l'efficacité ? Comment les dirigeants des institutions
universitaires se représentent-ils l'efficacité universitaire ? Quels sont les
critères sur lesquels ils s'appuient pour porter un jugement sur l'efficacité de
leur institution ? Quelle est la représentation instrumentale qu'érigent les
dirigeants pour générer des solutions ou avancer des causes face à des
écarts d'efficacité jugés inacceptables ? C'est à ces questions que s'adresse
le présent article.
L'efficacité désirée demande à être explicitée, définie afin d'être comprise par
les acteurs qui auront à l'atteindre. Elle demande d'être acceptée et soutenue
par ces mêmes acteurs, sinon elle sera laissée en plan. Elle requiert d'être
opérationnaiisée en indicateurs observables ou mesurables afin de vérifier
son degré d'atteinte. Même avec ces conditions mobilisantes et
objectivantes, elle n'échappe pas à sa nature subjective : l'efficacité n'existe
pas en soi, mais procède d'un jugement que porte un individu ou un groupe sur
l'organisation, plus spécifiquement sur les réalisations, les résultats, les
produits ou les effets qu'il attend d'elle (Morin, 1991). Le choix des critères et
l'appréciation qui s'ensuit dépendent des intérêts et des valeurs de ceux qui
évaluent l'organisation et de l'usage qu'ils veulent en faire. De même, les
solutions proposées découlent d'un modèle causal implicite obéissant à la
théorie de l'attribution (Quinn et Rohrbaugh, 1981). Ainsi, l'efficacité, ses
critères, de ses causes émergent d'un système de représentation
en partie idiosyncratique à celui (individu ou groupe) qui porte le jugement.
Parmi les individus et les groupes qui peuvent avoir des intérêts à l'égard de
l'organisation, il y a les investisseurs, les producteurs, les clients, les
organismes régulateurs. Dans notre recherche, les informateurs privilégiés
appartiennent au groupe des producteurs. Il s'agit d'administrateurs de niveau
supérieur dans une multi-université, à savoir 80 % des membres du rectorat,
100 % des doyens de faculté et 100 % des directeurs de service. Par
entretiens semi-structures, l'équipe de chercheurs a procédé à un inventaire
des difficultés et problèmes perçus au travail et dans l'organisation, à une
recherche des causes et à une expbration des solutions possibles.
Les problématiques dominantes révélées par cette enquête seront tout
d'abord exposées, qu'elles eussent été exprimées en termes de situations
insatisfaisantes ou de solutions à adopter. Ensuite, la signification et la
portée de ces problématiques seront mises en lumière par la confrontation Représentations de l'efficacité chez des cadres supérieurs 1 77
d'une institution universitaire
successive à diverses grilles d'analyse : celle des critères d'efficacité, celle
des facteurs de l'efficacité, celle du diagnostic de l'organisation. Enfin il y
aura discussion des représentations cognitives qu'entretiennent les cadres
supérieurs à l'endroit de l'efficacité.
Données Pour la quasi totalité de nos interlocuteurs, l'essentiel de leurs informations a
descriptives pu être traité en utilisant des grilles d'analyse à caractère organisationnel,
excluant ainsi les quelques informations appartenant à l'univers de l'emploi et
au vécu au travail. La majeure partie des informateurs recadraient leurs
informations à l'intérieur de la structure typique de l'université nord-
américaine, à savoir les unités de production qui dispensent les cours et la
recherche vs les unités de soutien qui fournissent le support technique et
administratif aux précédentes.
Toutes catégories d'informateurs confondues, les thèmes saillants des
discours des cadres supérieurs se polarisent autour de six ancres reflétant
les préoccupations dominantes de cette population :
Interconnexion des unités de production
La production et la transmission des savoirs dépendent avant tout des petites
unités académiques : petites facultés sans département, départements de
grande faculté, centres de recherche. Insérées dans une structure
hiérarchique classique, mais décentralisées en raison d'objectifs et
d'environnements spécifiques, les unités de production n'entretiennent que
peu de relations horizontales entre elles. On déplore l'absence de
concertation, le dédoublement de ressources et la formation ultra-spécialisée
qui en découlent.
Processus administratif
On souhaite, pour l'ensemble des procédures bureaucratiques, une réduction
du nombre d'intervenants, d'autorisations et de contrôles jugés source de
ralentissement et de contre-productivité, particulièrement entre les unités de
production et les unités de soutien. Ces dernières, centralisées contrairement
aux précédentes, coordonnent l'affectation et l'utilisation des ressources
humaines, financières et matérielles de l'institution. De fait, on veut réhabiliter
par une efficacité accrue les voies formelles de communication et de décision,
ce qui éviterait d'autant le glissement vers les réseaux informels toujours
susceptibles de substitution d'objectifs. 1 78 André SAVOIE et Luc BRUNET
Leadership académique
On souhaite que la direction académi