Sécurité européenne : le point de vue britannique - article ; n°1 ; vol.60, pg 85-98
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Description

Politique étrangère - Année 1995 - Volume 60 - Numéro 1 - Pages 85-98
European Security: the British Point of View, by Alyson J.K. Bailes
Britain's philosophy of defence is active, global, multinational, inter-govemmental. It recognises the continuing and irreplaceable value of the Atlantic Alliance's force structures and political bonds; but also the need for Europe to strengthen its defence identity and be capable of rapid, flexible operations. WEU offers a good framework and UK-French cooperation a valuable instrument. Western institutions should and will expand towards the East, each on its own terms, when they can be sure expansion serves the general goals of their development and of strengthening European security. All States within or outside alliances should benefit from participation in OSCE andfrom more effective crisis prevention and management. Russia must take a full part in, and benefit from, these endeavours: none of our policies should damage her, exclude her — nor threat her with double standards. Europe's military action in the world should be effective and selectively applied, with clear goals and priorities. Britain and France have special reason to work together for better international decision-taking and burden-sharing, including schemes to help States take more responsibility for their regions' security.
La politique britannique de défense est active, globale, multinationale et intergouvemementale. Elle reconnaît la valeur permanente et irremplaçable des structures militaires et des engagements politiques de l'Alliance atlantique, mais aussi la nécessité pour l'Europe de renforcer son identité en matière de défense et d'être capable de réagir rapidement et avec souplesse. Pour cela, l'UEO offre un cadre satisfaisant et la coopération franco-britannique est un instrument valable. Les institutions occidentales devraient s'étendre et s'étendront vers l'Est, chacune en fonction de ses critères propres, quand elles seront certaines que l'expansion sert leurs propres objectifs de développement et le renforcement de la sécurité européenne. Tous les pays membres ou non des différentes alliances devraient tirer profit d'une participation à l'OSCE et d'une prévention et d'une gestion des conflits plus efficaces. La Russie doit apporter sa pleine contribution à ce projet et en tirer profit : aucune décision politique de notre part ne devrait la léser, l'exclure — ou la menacer avec « deux poids deux mesures ». Les interventions militaires européennes dans le monde devraient être efficaces et sélectives, et leurs buts et priorités clairement définis. La Grande-Bretagne et la France ont des raisons spécifiques de coopérer afin de parvenir, au niveau international, à une meilleure prise de décision et à un meilleur partage des tâches, y compris en aidant les Etats à assumer davantage leurs responsabilités régionales en matière de sécurité.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bailes
Sécurité européenne : le point de vue britannique
In: Politique étrangère N°1 - 1995 - 60e année pp. 85-98.
Citer ce document / Cite this document :
Bailes. Sécurité européenne : le point de vue britannique. In: Politique étrangère N°1 - 1995 - 60e année pp. 85-98.
doi : 10.3406/polit.1995.4388
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1995_num_60_1_4388Résumé
La politique britannique de défense est active, globale, multinationale et intergouvemementale. Elle
reconnaît la valeur permanente et irremplaçable des structures militaires et des engagements politiques
de l'Alliance atlantique, mais aussi la nécessité pour l'Europe de renforcer son identité en matière de
défense et d'être capable de réagir rapidement et avec souplesse. Pour cela, l'UEO offre un cadre
satisfaisant et la coopération franco-britannique est un instrument valable. Les institutions occidentales
devraient s'étendre et s'étendront vers l'Est, chacune en fonction de ses critères propres, quand elles
seront certaines que l'expansion sert leurs propres objectifs de développement et le renforcement de la
sécurité européenne. Tous les pays membres ou non des différentes alliances devraient tirer profit
d'une participation à l'OSCE et d'une prévention et d'une gestion des conflits plus efficaces. La Russie
doit apporter sa pleine contribution à ce projet et en tirer profit : aucune décision politique de notre part
ne devrait la léser, l'exclure — ou la menacer avec « deux poids deux mesures ». Les interventions
militaires européennes dans le monde devraient être efficaces et sélectives, et leurs buts et priorités
clairement définis. La Grande-Bretagne et la France ont des raisons spécifiques de coopérer afin de
parvenir, au niveau international, à une meilleure prise de décision et à un meilleur partage des tâches,
y compris en aidant les Etats à assumer davantage leurs responsabilités régionales en matière de
sécurité.
Abstract
European Security: the British Point of View, by Alyson J.K. Bailes
Britain's philosophy of defence is active, global, multinational, inter-govemmental. It recognises the
continuing and irreplaceable value of the Atlantic Alliance's force structures and political bonds; but also
the need for Europe to strengthen its defence identity and be capable of rapid, flexible operations. WEU
offers a good framework and UK-French cooperation a valuable instrument. Western institutions should
and will expand towards the East, each on its own terms, when they can be sure expansion serves the
general goals of their development and of strengthening European security. All States within or outside
alliances should benefit from participation in OSCE andfrom more effective crisis prevention and
management. Russia must take a full part in, and benefit from, these endeavours: none of our policies
should damage her, exclude her — nor threat her with double standards. Europe's military action in the
world should be effective and selectively applied, with clear goals and priorities. Britain and France have
special reason to work together for better international decision-taking and burden-sharing, including
schemes to help States take more responsibility for their regions' security.POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 85
Sécurité européenne :
Alyson J.K. BAILES
le point de vue britannique
La Grande-Bretagne a une frontière naturelle : la mer. La monarchie et
l'Etat y jouissent d'une continuité depuis la fin du XVIIe siècle. La
mémoire de nos aïeuls ne renferme aucun souvenir de défaite ni sur le ter
ritoire national ni dans les possessions d'outre-mer. La dissolution de l'Empire
britannique a suivi un processus en grande partie volontaire et contrôlé, et le
Commonwealth a montré qu'il en était un successeur durable.
Ce ne sont pas là des marques d'autosatisfaction mais des réalités qu'il faut sou
ligner, pour expliquer certaines caractéristiques que des non-Britanniques ri
squeraient d'attribuer à une excentricité ou à une suffisance inacceptable de notre
politique de sécurité. Ces circonstances particulières ont amené les Britanniques
à considérer la défense comme une fonction évidente et une expression de l'ident
ité nationale. En Grande-Bretagne, la majorité de la population n'a aucune
réserve quant à l'usage de la force ou des ressources militaires là où il semble
possible et opportun d'y recourir. Les pertes en vies humaines (à moins qu'elles
ne paraissent être le fruit de l'incompétence) ont tendance à renforcer notre
détermination plutôt qu'à nous décourager. Dans la plupart de ses aspects, la
défense suscite un consensus bipartite au sein du Parlement, et les activités liées
au « mouvement pour la paix » sont restées insignifiantes depuis la fin de la
guerre froide, même dans le domaine nucléaire.
Mais si les caractéristiques nationales de la défense britannique sont claires, celle-
ci comporte des éléments internationaux qui ont évolué de façon beaucoup plus
complexe. Jusqu'au XXe siècle, l'Angleterre a soigneusement évité de s'engager
dans des alliances permanentes, veillant à garder toute liberté de se reposition
ner au mieux de ses intérêts, à l'échelle planétaire, et pour le meilleur équilibre
possible sur le continent européen. L'expérience des deux guerres mondiales a
modifié cette politique, changement que les gens de notre génération ont facil
ement tendance à oublier. Avec la signature du traité de Bruxelles sur l'Union de
l'Europe occidentale, puis celle du traité de Washington instituant l'OTAN, la
Grande-Bretagne s'est engagée totalement dans la défense collective mutuelle, en
maintenant une partie importante de ses forces sur le continent européen, en fa
isant de l'élite de son armée la preuve concrète du risque partagé. La Grande-
Bretagne s'est accoutumée aux réalités quotidiennes du partage et du partenariat
Chef du Security Policy Department, Foreign and Commonwealth Office.
Les opinions exprimées dans cet article le sont à titre personnel et ne sauraient être considérées
comme l'expression de la politique officielle britannique. 86/ POLITIQUE ÉTRANGÈRE
dans le commandement, la doctrine, les exercices, les opérations, le renseigne
ment, les communications. Dans le domaine nucléaire, elle a noué, avec les Etats-
Unis, des liens de coopération étroits qui, jusqu'à ce jour — et bien qu'ils aient
évolué pour s'adapter aux mutations considérables de l'environnement straté
gique — , continuent de fonctionner à la satisfaction des deux parties.
C'est ainsi que la coopération étroite et l'interdépendance avec des partenaires,
en matière de sécurité, ne provoquent guère de crispations en Grande-Bretagne.
Nous nous sommes aperçus qu'elles sont totalement compatibles avec nos inté
rêts nationaux et notre autonomie, tant que les décisions continuent d'être prises
sur une base nationale ou intergouvernementale. C'est pourquoi nous avons
toujours précisé que, si notre force de dissuasion nucléaire est à la disposition de
l'OTAN, nous sommes également libres de l'utiliser, en vertu d'une décision
purement nationale, pour faire face à une urgence elle aussi nationale.
Tel est l'un des paramètres qui définissent notre attitude face à toute proposi
tion d'accord en matière de défense ou de sécurité. Nous estimons qu'aucun
gouvernement, et pas seulement le nôtre, ne doit renoncer et ne renoncera à
exercer un contrôle direct sur toutes les affaires mettant en jeu la vie et la mort
de ses soldats et de ses citoyens. C'est un domaine où il est difficile d'envisager
que les décisions soient prises — aujourd'hui ou dans un avenir prévisible — à
la majorité ou confiées à des organismes supranationaux. Ce sont là des prin
cipes que l'OTAN a toujours respectés et qui, selon nous, la renforcent.
En d'autres termes, la coordination intergouvernementale est le point de conver
gence des principes et du pragmatisme, deux préoccupations que nous enten
dons généralement associer dans notre politique de défense. Si notre façon de
voir est pragmatique, c'est en raison d'une solide expérience qui nous a appris
les difficultés et les coûts du recours à la force, mais aussi la nécessité d

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