Psychopathologie du travail
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Psychopathologie du travail

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00 DORAY Psychopathologie - Prem. pages 18/05/11 14:42 Page 3 Psychopathologie du travail Extrait de la publication 00 DORAY Psychopathologie - Prem. pages 18/05/11 14:42 Page 4 Du même auteur Le taylorisme, une folie rationnelle, Paris, Dunod, 1981. Avec Michèle Bertrand, Psychanalyse et sciences sociales, Paris, La Découverte, 1989. Toxicomanies et lien social en Afrique : les inter-dits de la modernité, Paris, L’Harmattan, 1994. Avec Claude Louzoun, Les traumatismes dans le psychisme et la culture, Toulouse, érès, 1997. L’inhumanitaire ou le cannibalisme guerrier à l’ère néolibéral, Pantin, La Dispute, 2000. La dignité, les debous de l’utopie, Pantin, La Dispute, 2006. Extrait de la publication 00 DORAY Psychopathologie - Prem. pages 18/05/11 14:42 Page 5 Bernard Doray Psychopathologie du travail De la resymbolisation Clinique du travail Extrait de la publication 00 DORAY Psychopathologie - Prem. pages 12/09/12 9:52 Page 6 Conception de la couverture : Anne Hébert Version PDF © Éditions érès 2012 CF - ISBN PDF : 978-2-7492-3144-0 Première édition © Éditions érès 2011 33, avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse, France www.editions-eres.

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Langue Français

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Psychopathologie du travail
Extrait de la publication
Du même auteur
Le taylorisme, une folie rationnelle,Paris, Dunod, 1981. Avec Michèle Bertrand,Psychanalyse et sciences sociales,Paris, La Découverte, 1989. Toxicomanies et lien social en Afrique : les inter-dits de la modernité, Paris, L’Harmattan, 1994. Avec Claude Louzoun,Les traumatismes dans le psychisme et la culture,Toulouse, érès, 1997. L’inhumanitaire ou le cannibalisme guerrier à l’ère néolibéral, Pantin, La Dispute, 2000. La dignité, les debous de l’utopie,Pantin, La Dispute, 2006.
Extrait de la publication
Bernard Doray
Psychopathologie du travail
De la resymbolisation
C l i n i q u e d u t r a v a i l
Extrait de la publication
Conception de la couverture : Anne Hébert
Version PDF © Éditions érès 2012
CF - ISBN PDF : 978-2-7492-3144-0
Première édition © Éditions érès 2011
33, avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse, France
www.editions-eres.com
Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, tél. 01 44 07 47 70, fax 01 46 34 67 19.
Extrait de la publication
Table des matières
PRÉSENTATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. LA SCIENCE/LA POLITIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Derniers feux des trente glorieuses : faux-nez de l’humanisation du travail et spectre d’une authentique démocratie économique (extraits). . . . . . . . . . . La science et le taylorisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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53
53 62
2. USINE-DÉSYMBOLISATION/USINE DES SYMBOLISATIONS: 79 LE MORT ET LE VIF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chômage et existence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79 . . . . . . . . . . . . . . . . L’usine d’automobiles : un bout de la chaîne de montage mondiale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101
3. L’HOMME AU TRAVAIL ET SON DOUBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115 Lire les processus les plus abstraits dans les figures concrètes du travail… et réciproquement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115 Qu’est-ce que remplir sa tâche ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123
131 4. RÉSISTANCES ET DRAMES,LES TRAUMAS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Conduite de trains : quand un autre réel s’en mêle. . . . . . . . . . . . .131 Lettre à l’instance d’un syndicat de psychiatres 150 . . . . . . . . . . . . . . . . . Maryse Cassat, le traumatisme éthique même. . . . . . . . . . . . . . . . . .156 Quelques réflexions sur les effets destructeurs du harcèlement sexuel. 172 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
179 5. RETOUR AU TRAVAIL DE LA SCIENCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Travail des traumas, travail industrieux, travail de la culture : les bobines du symbolique. . .. . . . . . 179 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CONCLUSION:RESYMBOLISER LE TRAVAIL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .199
Présentation
Pour un auteur, l’avantage que l’on procède à une recension de ses écrits avant que sa pensée ne devienne blette ou qu’il ne puisse plus rien penser du tout, est que dans ce cas, il peut com-1 menter ces textes , et pas seulement dans la perspective rétro-grade des contextes du passé par quoi je commencerai, mais aussi dans l’actuel et dans la projection des tâches du futur. Ce livre peut être lu au gré des attraits du lecteur, mais c’est un ensemble. Cet ensemble est constitué d’une suite de textes issus d’un parcours inauguré au début des années 1970 qui, côté scientifique, m’a amené assez tôt à travailler avec trois brins de tresse : la psychiatrie, la psychanalyse, et l’anthropologie. Et il se trouve que j’ai eu la chance d’être des quelques jeunes chercheurs qui ont fondé ce que l’on appelle aujourd’hui la psychopathologie du travail. Ce parcours a été enrichi par l’ex-périence d’une militance politique principalement marxiste. Ce rapport avec l’acte politique m’a amené à participer à la com -mission qui, en 1982, avait jeté les bases éphémères d’une psy-chiatrie publique radicalement nouvelle, et surtout, depuis une mission de recherches mise en place également en 1982 par la gauche politique, j’ai pu œuvrer au rapprochement de la psy-chanalyse et des sciences sociales, notamment en encoura-geant les recherches sur le travail.
1. Les notes rédigées spécifiquement pour cette édition sont présentées entre crochets.
Extrait de la publication
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Psychopathologie du travail
Par le fait même qu’elle opère un déplacement dans un autre contexte, la rétrospective crée un objet littéraire neuf. Ainsi le terme resymbolisationqui est inscrit au titre de ce livre n’existait pas dans ma boîte à outils avant 2001. Il est maintenant au centre de mon axe théorique et clinique. De ce fait, ce mot est en somme l’épo-nyme de l’exercice de recréation qu’est cet ouvrage. Espérons que certains trouveront dans ce livre soutien et inspiration… peut-être pour le plus urgent dans l’actuel de nos métiers de l’humain, à savoir le chantier très nécessaire du renversement de perspective que, dans ma conclusion, je nomme leprincipe d’Eliseo.
COMME EN SEMANT,COMMENCEMENT Je pourrais dater mon premier intérêt pour l’application de la clinique médicale au vécu des travailleurs à l’année universitaire 1967-1968, que j’ai passée à Marseille. La mort du Che le 8 octobre et l’offensive du Têt en janvier-février semblaient aux jeunes gens que nous étions le prélude grandiose pour la moindre des choses : la révolution en France. La déferlante de mai ne me parut donc pas un événement particulièrement extra-ordinaire. C’était plutôt le début d’un commencement. Une telle appréciation sur la perspective de la grande histoire aurait pu me laisser avec les griseries grises des petits sectarismes si, étu -diant la médecine, je n’avais pas arrimé ce désir de révolution à la quête d’un autre réel que celui de l’Académie, pour la pratique professionnelle à laquelle je me préparais. Un premier étayage en ce sens m’était arrivé de la méde -cine sociale, et particulièrement, de la mutualité marseillaise. Dans les années 1960, la fierté des militants d’obédience com -2 muniste, dans ce domaine, était la clinique de la Feuilleraie .
2. Le docteur Jean Marrot créa en 1952, avec le docteur Tichadou et le doc-teur Clerc, chirurgien, l’un des premiers cabinets de groupe en France. Ce cabinet qui fut hébergé à la cliniqueLa Maison blanche, et se développa jusqu’à la création d’une clinique autonome,La Feuilleraie, créée par sous-cription, et dont Marrot fut le premier médecin-chef.
Présentation
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C’est seulement plus tard que j’ai pu acquérir un point de vue plus complexe sur l’avant-gardisme de cette institution mutua-liste enracinée dans l’exceptionnel moment historique que fut la 3 libération de Marseille , et reprise sur un mode plus classique par la Fédération nationale des mutuelles de travailleurs proche duPCF. Savoir qu’il existait une telle clinique qui n’était qu’un élé-ment d’un réseau mutualiste militant représentait pour moi la promesse d’une autre manière de faire de la médecine, plus démocratique et plus humaniste que celle que l’on m’apprenait. Une autre inspiration fut l’Université nouvellenotamment animée par le philosophe marxiste et professeur au lycée Thiers, Lucien Sève. Le talent de pédagogue de Sève, son dévouement à la valorisation non complaisante de la pensée des participants (il répondait à toutes les lettres, tout comme il annotait de manière roborative les copies de ses élèves), mais aussi les cri-tiques mordantes dont il avait le secret vis-a-vis de la fausseté ou de la cécité de l’ennemi de classe, répandait un sentiment euphorique d’appartenir à une ligue de privilégiés dotés d’une lucidité hors pair. Un an plus tard, Sève publia un gros livre, Marxisme et théorie de la personnalité(Pantin, Éditions sociales, 1969). J’étais ébloui par l’aisance et la densité du livre et séduit par les continents vierges qu’il dévoilait et qui méritaient bien qu’on y voue une vie intellectuelle. La question du travail appa-
3. Le film de Sébastien Jousse et Luc Joulé,Les Réquisitions de Marseille (mesure provisoire)[L’œil sauvage, contact@oeilsauvage.com] montre notamment comment, nommé commissaire régional de la République par de Gaulle, Raymond Aubrac a donné à quinze grandes entreprises mar -seillaises abandonnées par leur propriétaire collaborateur, et à leur quinze mille ouvriers, les moyens de perpétuer l’élan de la Libération en appliquant une mesure propre à l’état de guerre : « la réquisition ». Il s’en est suivi une épopée économique, politique et culturelle qui fut bien trop rapidement effacée de l’histoire. Voir à ce sujet les pages que Raymond Aubrac consacre à ces événements dans son livre autobiographiqueOù la mémoire s’attarde(Paris, Odile Jacob, 1996).
Extrait de la publication
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Psychopathologie du travail
raissait comme centrale, et beaucoup semblait devoir y être à inventer puisque, par exemple, d’immenses questions psycholo-giques comme le salaire ou la dialectique du travail abstrait et du travail concret étaient desterra incognitapour les savoirs déjà 4 normés . Lisant avec passion cet ouvrage, je n’étais pas alors suffi-samment tourné vers la psychanalyse pour y interroger l’évite-ment de la dimension de l’inconscient. Une ouverture de ce côté-là aurait peut-être fait de ce livre profond un plus incontour-nable apport pour les courants critiques des sciences sociales qui ne s’arrêtaient pas devant la complexité du subjectif. Et puis cette année marseillaise fut encore celle de l’action politique. Certes par le mouvement de mai-juin, mais je n’y ai pas fait de plus grand exploit que d’avoir contribué avec quelques autres à bloquer les examens de médecine auCHUde La Timone. Par contre s’exerçait sur moi l’attrait de ces militants qui se réclamaient souvent d’une révolution culturelle maoïste dont je soupçonnais le tragique, là-bas, et le ridicule de l’imita -tion, ici, mais militants dont quelques-uns avaient à mes yeux le mérite d’aller jusqu’au bout d’un engagement pratique assez pur, en se faisant volontairement membres de la classe ouvrière :
4. « Comment le travail abstrait, par opposition au travail concret, pourrait-il ne concerner que l’économiste, et nullement le psychologue, s’il est bien vrai, comme le montre très clairement Marx dansLe Capitalpar exemple, qu’il n’y a pas à proprement parler deux sortes de travail dans la marchan -dise” – ni non plus, cela va de soi, dans l’homme qui travaille – mais que le travail concret et le travail abstrait sont deux faces du même travail qui s’oppose à lui-même ? Comment l’unité essentielle de ces deux aspects contradictoires du travail pourrait-elle exister dans la marchandise, mais non dans la personnalité du producteur ? Le concept de travail abstrait comme tel correspond aussi à une réalité psychologique concrète : voilà le mot de l’énigme. » Lucien Sève,Marxisme et théorie de la personnalité,op. cit., p. 211-212.
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Présentation
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5 lesétablis. Au milieu d’études de médecine dont je réalisais bien le coût qu’elles représentaient pour ma famille, je n’envi-sageais pas d’y renoncer, mais c’est peut-être le malaise de ne pas aller jusqu’au bout d’un militantisme politique aussi accompli qui me conduisait parfois à enfourcher ma mobylette pour me fondre dans les petits matins de la classe ouvrière : les odeurs de café, les blagues, des aperçus sur des petites tranches de vie, parfois des tracts… Ce besoin d’épaisseur concrète et l’aversion concomitante pour l’identification de la science à la seule pensée réductionniste ne m’ont jamais lâché dans tous les travaux de recherche que j’ai réalisés par la suite.
VISITE DES TEXTES « Derniers feux des trente glorieuses : faux-nez de l’huma-nisation du travail et spectre d’une authentique démocratie éco-nomique. » Ce premier des textes que présente le présent ouvrage a été publié en septembre 1973 dans la revueÉco-6 nomie et politique. Il reprenait une intervention orale prononcée
5. Le livre plusieurs fois rééditéL’établi(Paris, Éditions de Minuit, 1978), de Robert Linhart, leader de la Gauche prolétarienne issue de l’Union des jeu-nesses communistes marxistes-léninistes où fut voté à l’automne 1967 le principe de ces « établissements », a restitué la densité des expériences humaines que portaient parfois ces pratiques. 6.Économie et politiquefondée en 1954 par le, revue PCFalors, était dirigée par deux militants qui avaient connu les combats de la Résistance. Henri Jourdain se vantait malicieusement d’avoir fait son université à l’usine Hispano-Suiza, si mon souvenir est bon, en étant placardisé dans une sorte de cagibi d’où il avait une vue sur les détails de la vie d’un ate-lier à faire pâlir de jalousie tous les sociologues du travail. Et Jean Fabre, ancien haut fonctionnaire en Indochine, militant anticolonialiste et grand chasseur de tigres. La Section économique duPCF, dont cette revue était l’expression, a été pour un certain nombre de militants une sorte de conser-vatoire où se croisaient des économistes patentés, des responsables poli-tiques et syndicaux et des chercheurs en diverses sciences sociales.
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