La figure du Kronos orphique chez Proclus. - article ; n°4 ; vol.219, pg 435-458
25 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La figure du Kronos orphique chez Proclus. - article ; n°4 ; vol.219, pg 435-458

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
25 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'histoire des religions - Année 2002 - Volume 219 - Numéro 4 - Pages 435-458
The figure of the Orphic Kronos in Proclus. From Orphism to Neoplatonism, on the origin of human beings
The figure of the Titan Kronos in Orphism is highly original in comparison with the Hesiodic tradition. Meticulous study of the texts shows that the fabrication of human beings from the vapors emitted by the Titans, when they were struck by Zeus lightning for having eaten the flesh of Dionysos, corresponds, not to the tale told in the Rhapsodies, but to an interpretation of this story, inspired by alchemy, which appears only late, in the Neoplatonic school. Other interpretations of the same episode were also put forward, referring either to the division of the circles of the world soul, or to the movement of descent and re-ascent of the human soul along the scale of being.
Dans l'orphisme, la figure de Kronos, le Titan, présente une grande originalité par rapport à la tradition hésiodique. Or, une étude minutieuse des textes montre que la fabrication de l'homme à partir des vapeurs émises par les Titans frappés par la foudre de Zeus pour avoir mangé les chairs de Dionysos correspond non pas au récit fait par les Rhapsodies, mais à une interprétation de ce récit qui, inspirée de l'alchimie, n'apparaît que tardivement dans l'École néoplatonicienne, où de surcroît étaient proposées d'autres interprétations du même épisode faisant référence soit à la division des cercles de l'âme du monde soit au mouvement de descente ou de remontée de l'âme de l'homme dans l'échelle de l'être.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Luc Brisson
La figure du Kronos orphique chez Proclus.
In: Revue de l'histoire des religions, tome 219 n°4, 2002. pp. 435-458.
Abstract
The figure of the Orphic Kronos in Proclus. From Orphism to Neoplatonism, on the origin of human beings
The figure of the Titan Kronos in Orphism is highly original in comparison with the Hesiodic tradition. Meticulous study of the texts
shows that the fabrication of human beings from the vapors emitted by the Titans, when they were struck by Zeus lightning for
having eaten the flesh of Dionysos, corresponds, not to the tale told in the "Rhapsodies", but to an interpretation of this story,
inspired by alchemy, which appears only late, in the Neoplatonic school. Other interpretations of the same episode were also put
forward, referring either to the division of the circles of the world soul, or to the movement of descent and re-ascent of the human
soul along the scale of being.
Résumé
Dans l'orphisme, la figure de Kronos, le Titan, présente une grande originalité par rapport à la tradition hésiodique. Or, une étude
minutieuse des textes montre que la fabrication de l'homme à partir des vapeurs émises par les Titans frappés par la foudre de
Zeus pour avoir mangé les chairs de Dionysos correspond non pas au récit fait par les "Rhapsodies", mais à une interprétation
de ce récit qui, inspirée de l'alchimie, n'apparaît que tardivement dans l'École néoplatonicienne, où de surcroît étaient proposées
d'autres interprétations du même épisode faisant référence soit à la division des cercles de l'âme du monde soit au mouvement
de descente ou de remontée de l'âme de l'homme dans l'échelle de l'être.
Citer ce document / Cite this document :
Brisson Luc. La figure du Kronos orphique chez Proclus. In: Revue de l'histoire des religions, tome 219 n°4, 2002. pp. 435-458.
doi : 10.3406/rhr.2002.953
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2002_num_219_4_953LUC BRISSON
Centre national de la Recherche scientifique, Paris ■;
Ea figure du Kronos orphique chez Proclus.
De sur l'orphisme l'origine de au ? l'être néoplatonisme, humain
Dans l'orphisme, la figure de Kronos; le Titan, présente une grande ori
ginalité par rapport à la tradition hésiodique;.Or, une étude, minutieuse des
textes montre que la fabrication de l'homme à partir des vapeurs émises par
les Titans frappés par. la foudre de Zeus pour avoir mangé les chairs de Dio
nysos correspond non pas au récit fait par les Rhapsodies, mais à une inter
prétation de ce récit qui, inspirée de l'alchimie; n'apparaît que tardivement
dans l'École néoplatonicienne, où de ' surcroît : étaient* proposées d'autres t
interprétations du même épisode faisant référence soit à la division des cer
cles de l'âme du monde soit au mouvement de descente ou de remontée de
l'âme de l'homme dans l'échelle de l'être.
The figure of the Orphic Kronos in Proclus. From Orphism to .
Neoplatonism, on the origin of human beings
The figure of the Titan Kronos in Orphism is highly original in compari
son with the Hesiodic tradition: Meticulous study of the texts shows that the
fabrication of human beings from . the : vapors emitted, by the .* Titans, . when :
Zeus' for having eaten the flesh of Dionysos, they were struck by lightning
corresponds, not to the tale told in the Rhapsodies, but to an interpretation >
of this story, inspired by alchemy, which appears only late, in the Neoplato-
nic school; Other interpretations of the same episode were also put forward,
referring either to the division of the circles, of, the world soul, or to .< the
movement of descent ; and re-ascent of the human soul along the scale of
being.
Revue de l'histoire des religions, 219 - 4/2002. p. 435 à 458 .
À la suite de découvertes archéologiques sensationnelles, les études
sur l'Orphisme ont connu, depuis les années 1960, un regain d'intérêt.
Le papyrus de Dervéni, les plaquettes d'os d'Olbia et le déchiffrement
des v feuilles d'or : inscrites . récemment! mises: à» jour ont relancé la
recherche,- II n'est pas question pour moi de nier l'intérêt de ces nou
veaux documents, mais tout simplement de rappeler que leur interpré
tation et - même leur classement > comme « orphiques » impliquent ; au
préalable une connaissance approfondie des textes réunis par Otto *
Kern en 1922, et qui fera très bientôt l'objet d'une nouvelle édition par
le -F Alberto Bernabé.
Je voudrais donner ici un exemple de l'intérêt de bien interpréter,
les témoignages que nous ont transmis un certain nombre d'œuvres li
ttéraires et philosophiques pour bien comprendre ce qu'il en . est de :
l'Orphisme. L'exploitation; de cette mine ne va pas de soi., Les témoi
gnages considérés sont pris dans des contextes longs, leur interpréta
tion est peu aisée et ils sont écrits en une langue (grecque1 ou latine),
tardive et difficile.. Pour isoler les informations pertinentes, il faut lire
beaucoup et se donner la peine de comprendre la stratégie du citateur.
Je concentrerai ici mon attention sur la figure de Kronos, le Titan,
telle qu'elle apparaît dans l'œuvre de Proclus (410-472 apr. J.-C), un
néoplatonicien de l'École d'Athènes.
1. LE CONTEXTE DE L'INTERPRÉTATION- DE L'ORPHISME
PAR . LES NÉOPLATONICIENS.
DE L'ÉCOLE D'ATHÈNES2
Le geste décisif, de Plotin, (204-269 apr. J.-C.) en matière de méta
physique . fut de rompre radicalement,- sur le - plan ' des principes; avec
les médio-Platoniciens, en tirant toutes les conséquences de la position
de Numénius. Celui-ci identifiait le Bien au premier Intellect et en fai-
1. Pour le grec j'ai-adopté le système de translitération suivant: êta = e;
oméga = о ; zêta = z ; thêta = th ; xi = x; phi = ph; khi = АЛ ; psi = ps. L'iota
souscrit est adscrit (par exemple ei) ; et lorsqu'il s'agit d'un alpha cet alpha est
long = ai). L'esprit rude est noté h, et l'esprit doux n'est pas noté. Tous les accents
sont notés..
2.. Les deux premières sections de cet article présentent un résumé de ce que
l'on trouve dans le ; recueil de mes articles sur l'Orphisme intitulé : Orphée et ■
l'Orphisme dans l'Antiquité gréco-romaine, Collected Studies Series CS476, Alders-
hot, Variorum, 1995. :
,
.

LA FIGURE DU KRONOS ORPHIQUE CHEZ PROCLUS 437
sait un principe supérieur, au Démiurge identifié à un second Intellect.
Puisque l'Intellect divin i d'Aristote : ne : suffit ; pas ; pour expliquer, le
monde des êtres, Plotin j soutient • qu'il faut •: un ■>_ principe au-delà • de
l'être : l'Un qu'il identifie au Bien: II trouve dans leParménide de Pla
ton, qui de ce fait supplante le Timée comme dialogue de référence du
Platonisme; non seulement 'la théorie de l'Un; mais celle de l'Intellect
et de l'Âme. Cela le conduira à, s'opposer aux. Gnostiques, en élabo
rant . une .. architecture du monde intelligible qui * rende compte , autre
ment de la présence de l'intelligible dans le monde sensible, ainsi que
du statut et du rôle de la matière considérée dans son rapport au mal.
Plotin interprétait les trois premières «hypothèses du: Parménide en
fonction de ses trois « hypostases ». Porphyre et Amélius appliquèrent:
la même méthode exégétique à l'ensemble des hypothèses; associées à
des classes de dieux: Pour sa part, le « philosophe de Rhodes », peut-
être Théodore d'Asinée, soutint que le propos véritable de la* seconde
partie du Parménide consistait à montrer que l'existence de toute réal
ité dépendait de l'existence de l'Un, et que les hypothèses se répartis-
saient en< deux* groupes qui \ se répondaient. Élaborée par Plutarque
d'Athènes- etr systématisée1 par Syrianus,. cette- interprétation: fut
adoptée par Proclus (410/412-485 apr.J.'-C).
Pour Proclus, les cinq premières hypothèses de la seconde partie du
Parménide font dépendre l'existence de toute réalité de celle de l'Un,
alors . que les quatre ' dernières montrent, au terme d'une reductio ad
absurdum, que; si l'Un n'existe pas; plus rien n'existe. Par ailleurs, cha
cune des conclusions de ces neuf hypothèses po

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents