La situation matérielle des membres du clergé séculier dans la France du XVIIe siècle (possibilités et limites des recherches) - article ; n°152 ; vol.54, pg 47-68
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1968 - Volume 54 - Numéro 152 - Pages 47-68
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Meuvret
La situation matérielle des membres du clergé séculier dans la
France du XVIIe siècle (possibilités et limites des recherches)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 54. N°152, 1968. pp. 47-68.
Citer ce document / Cite this document :
Meuvret Jean. La situation matérielle des membres du clergé séculier dans la France du XVIIe siècle (possibilités et limites des
recherches). In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 54. N°152, 1968. pp. 47-68.
doi : 10.3406/rhef.1968.1790
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1968_num_54_152_1790LA SITUATION MATÉRIELLE
DES MEMBRES DU CLERGÉ SÉCULIER
DANS LA FRANCE DU XVIP SIÈCLE
POSSIBILITÉS ET LIMITES DES RECHERCHES
Entre les membres de l'ancien clergé, les goûts, le sens de la
discipline eecclésiastique et la ferveur charitable mettaient des
différences de modes de vie qu'on ne peut déduire de la seule
différence des situations matérielles. Mais cette dernière pouvait
cependant avoir des conséquences assez importantes dans l'ordre
spirituel. Elle pouvait entraîner, chez les laïcs, des réflexions
qui n'étaient pas sans portée. Or, il nous semble que, dans la
très riche bibliographie existante, les travaux sont plus nombreux,
qui permettent d'apercevoir les profils moraux d'un certain
nombre d'ecclésiastiques, plutôt que le montant exact de leurs
revenus. Cela nous paraît vrai de presque toutes les études sur
le clergé de l'Ancien Régime. Mais, pour des raisons évidentes,
dont la principale est la rareté relative et la dispersion plus
grande des sources, cela est encore plus vrai du xvne siècle, ce
déshérité par rapport au xvnie. Aussi un effort particulier doit-il
être fait pour combler cette lacune. D'autre part, l'étude de la
situation matérielle des réguliers nous parait poser d'autres
questions. Nous nous limiterons ici à celles qui intéressent les
séculiers. Au demeurant, nous ne prétendons rien apporter
qui ne soit, en principe, connu des spécialistes. Nous nous référe
rons à des notions qui leur sont familières. Tout au plus, en grou
pant ces en une sorte de tableau et en indiquant par
quelques exemples les possibilités et les limites que, dans ce
cadre, peuvent trouver des recherches futures, espérons-nous
rendre service à un public assez large, celui auquel font nécessaire-
ment appel des enquêtes un peu étendues.
Une première remarque très simple doit être d'abord formulée.
A toutes les époques, les membres du clergé séculier ont pu .
48 J. MEUVRET
posséder des biens personnels. Ces biens leur venaient de leur
famille et y faisaient retour à leur mort, sous réserve des dispo
sitions testamentaires. Il pouvait s'y ajouter des acquêts. Tout
■cela doit être nettement distingué des revenus ecclésiastiques.
Il est, d'ailleurs, difficile, comme nous allons le voir, d'atteindre
■en ce domaine, sauf exception, des données sûres et précises.
Mais on fausse la réalité concrète qu'il importe de saisir, si on
ne tient pas compte de cet aspect de la question. Des prélats
ou des chanoines, appartenant à des familles riches, pouvaient
disposer, du seul fait de leur naissance, de fonds qui élargissaient
leur assiette financière. Mais, peut-être encore plus décisifs,
étaient les revenus personnels comme éléments de différenciation
«ntre les membres du bas clergé. Un simple prêtre, vivant dans
une paroisse modeste, mais issu d'un milieu aisé, fût-ce de rotu
riers ruraux, se trouvait parfois avantagé par rapport à des col
lègues moins fortunés.
Voilà donc un premier ordre de recherches. Il se heurte malheu
reusement à de gros obstacles. En principe, la fortune personnelle
d'un ecclésiastique peut être connue à partir des mêmes sources
que la fortune d'un laïc. Le plus souvent, dans un cas comme dans
l'autre, rien ne peut suppléer aux renseignements que fournissent
les minutes notariales. Les lacunes de celles-ci, ainsi que le temps
et les efforts nécessaires pour rassembler les données qu'elles
contiennent, limiteront les résultats qu'on peut espérer obtenir.
Si on veut éviter le gaspillage, il importe de procéder préalable
ment à des enquêtes sur l'origine géographique et sociale de
chacun des ecclésiastiques qu'il conviendra d'étudier individuelle
ment. Sans qu'il soit toujours indispensable de connaître le patr
imoine des ascendants, il est évidemment préférable de savoir
quel a été le montant des biens dont le sujet de notre recherche
a pu hériter. Or, il n'est pas toujours facile de connaître le lieu
d'origine et, le connaissant, il faut déplacer le cadre des sondages
entrepris. C'est ainsi que beaucoup de clercs du diocèse de Paris
étaient nés en d'autres lieux.
De toute façon, un aperçu valable, constituant une approxi
mation précieuse, peut être obtenu à partir des minutiers qui
enregistrent l'activité économique de la paroisse de résidence.
Voici un exemple. Simon de Boussac, curé de Saint-Laurent :
de Carbone, au diocèse de Rieux, de 1666 à 1703, officiai dudit
diocèse à partir de 1692, disposait, en dehors des revenus de sa
cure, d'une fortune personnelle K Deux contrats d'acquisition
nous révèlent qu'en février 1691, il acheta, d'une part, pour
1. V. Bagneris, « Simon de Boussac », dans Revue de Comminges, t. XVI,
1906. SITUATION MATÉRIELLE DU CLERGÉ SÉCULIER : 49
9.000 livres, tous les biens possédés en divers lieux à Frouzins
et autour de Frouzins (canton de Murât, Haute-Garonne) par
Sabatier de Labourgade « écuyer » et, d'autre part, pour 2.000
livres, une métairie également à Frouzins, appartenant à un autre
écuyer, « officier dans les troupes du roi ». Ces acquisitions, assez
éloignées de la paroisse de Carbone, s'éclairent par le fait que
Simon de Boussac s'est retiré, douze ans plus tard, à Frouzins
auprès de sa sœur Marie. Cependant, nous possédons un troisième
acte : son testament de 1702. Un testament n'est pas, du point
de vue où nous nous plaçons, un texte parfait. Il ne donne, en
principe, qu'une idée incomplète de l'ensemble de la fortune du
testataire. Ne sont détaillés que les legs, petits ou grands, alors
que la majeure partie va au légataire universel, ici à Marie de
Boussac, sans qu'on sache en quoi consiste cette part majeure.
Ce n'est qu'en cas de partage entre plusieurs héritiers, avec un
lot attribué à chacun, que nous pouvons espérer connaître la
totalité d'une succession. Mais les actes de « partage », documents
particulièrement précieux, ne sont pas très fréquents. A défaut
de textes de ce genre, un testament n'est jamais négligeable.
Celui de Simon de Boussac commence par une déclaration où
il affirme : « n'avoir joui que peu des revenus ecclésiastiques...
et si peu que, communes années, les charges payées, il n'y a eu
pour moi qu'un honnête entretien et une congrue ». Les rense
ignements que nous pouvons avoir par ailleurs semblent justifier
cette affirmation. Ce n'est donc pas des revenus ecclésiastiques
que provient le patrimoine laissé par Simon de Boussac. Patri
moine dont nous ne pouvons connaître qu'une partie, c'est-à-
dire les acquisitions de 1691 et les legs particuliers dont les plus
importants sont une métairie dite de La Tarde, sise à Carbone,
1.000 livres promises lors de son mariage à Jean de Boussac
son frère, et 1.000 livres au séminaire de Rieux ; le tout, avec
une poussière d'autres legs dont quelques objets mobiliers,
révèle une réelle aisance, mais que nous ne pouvons chiffrer
qu'au minimum. C'est l'origine sociale et la situation familiale
qui permettent d'expliquer ce patrimoine. Simon de Boussac
avait deux frères : Jean, docteur et avocat à la Cour, et Durand,
« garde sac des procédures » au Parlement de Toulouse. Quant
à sa sœur Marie, elle était l'épouse de « noble Henri de Lacaze,
seigneur de Montbel ». D'un autre côté, notre personnage était
docteur en théologie. Quand il résigne sa cure en faveur de son
neveu, appelé ég

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