Le dernier adversaire de Zeus. Le mythe de Typhon dans l épopée grecque archaïque - article ; n°1 ; vol.207, pg 3-30
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Le dernier adversaire de Zeus. Le mythe de Typhon dans l'épopée grecque archaïque - article ; n°1 ; vol.207, pg 3-30

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1990 - Volume 207 - Numéro 1 - Pages 3-30
L'interprétation ordinaire du mythe de Typhon, qui repose sur une lecture de la Théogonie faite à la lumière du Pseudo- Apollodore, ne parvient à rendre compte ni de la lettre du texte « hésiodique » ni de la version de l'Hymne à Apollon. Une réévaluation du dossier épique permet de donner une analyse plus englobante du mythe et de suggérer, à partir de ce cas particulier et remarquable, la nécessité d'un réexamen des présupposés historiques et exégétiques qui conditionnent l'étude de l'épopée grecque archaïque.
Zeus' last adversary. The myth of Typhon in Greek archaic epic poetry
Based on a reading of the Theogony in the light of Pseudo-Apollodorus, the usual interpretation of the myth of Typhon accounts for neither the letter of the « Hesiodic » text nor the Hymn to Apollo version. A reassessment of the epic file enables to analyse the mytlh in a more comprehensive way, and based on one exceptional example, to suggest the need for reexamining the historical and exegetical presuppositions that condition investigations in Greek archaic epic poetry.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Ballabriga
Le dernier adversaire de Zeus. Le mythe de Typhon dans
l'épopée grecque archaïque
In: Revue de l'histoire des religions, tome 207 n°1, 1990. pp. 3-30.
Résumé
L'interprétation ordinaire du mythe de Typhon, qui repose sur une lecture de la "Théogonie" faite à la lumière du Pseudo-
Apollodore, ne parvient à rendre compte ni de la lettre du texte « hésiodique » ni de la version de l'"Hymne à Apollon". Une
réévaluation du dossier épique permet de donner une analyse plus englobante du mythe et de suggérer, à partir de ce cas
particulier et remarquable, la nécessité d'un réexamen des présupposés historiques et exégétiques qui conditionnent l'étude de
l'épopée grecque archaïque.
Abstract
Zeus' last adversary. The myth of Typhon in Greek archaic epic poetry
Based on a reading of the "Theogony" in the light of Pseudo-Apollodorus, the usual interpretation of the myth of Typhon accounts
for neither the letter of the « Hesiodic » text nor the "Hymn to Apollo" version. A reassessment of the epic file enables to analyse
the mytlh in a more comprehensive way, and based on one exceptional example, to suggest the need for reexamining the
historical and exegetical presuppositions that condition investigations in Greek archaic epic poetry.
Citer ce document / Cite this document :
Ballabriga Alain. Le dernier adversaire de Zeus. Le mythe de Typhon dans l'épopée grecque archaïque. In: Revue de l'histoire
des religions, tome 207 n°1, 1990. pp. 3-30.
doi : 10.3406/rhr.1990.1756
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1990_num_207_1_1756ALAIN BALLABRIGA
Centre National de la Recherche Scientifique
LE DERNIER ADVERSAIRE DE ZEUS
Le mythe de Typhon
dans l'épopée grecque archaïque
L'interprétation ordinaire du mythe de Typhon, qui repose
sur une lecture de la Théogonie faite à la lumière du Pseudo-
Apollodore, ne parvient à rendre compte ni de la lettre du texte
« hésiodique » ni de la version de /'Hymne à Apollon. Une
réévaluation du dossier épique permet de donner une analyse
plus englobante du mythe et de suggérer, à partir de ce cas
particulier et remarquable, la nécessité d'un réexamen des
présupposés historiques et exégéliques qui conditionnent l'élude
de l 'épopée grecque archaïque.
Zeus' last adversary. The myth of Typhon in Greek archaic
epic poetry
Based on a reading of the Theogony in the light of Pseudo-
Apollodorus, the usual interpretation of the myth of Typhon
accounts for neither the letter of the « Hesiodic » text nor the
Hymn to Apollo version. A reassessment of the epic file enables
lo analyse the mytli in a more comprehensive way, and based
on one exceptional example, to suggest the need for reexamining
the historical and exegetical presuppositions that condition
investigations in Greek archaic epic poetry.
Revue de l'Histoire des Religions, ccvii-1/1990, p. 3 à 30 1 / Position du problème
La représentation commune du mythe de Typhon, à
savoir celle d'une sorte de monstrueux dragon suscité par
Gaia contre la souveraineté de Zeus, repose exclusivement sur
la Théogonie hésiodique lue à la lumière du Pseudo-Apollodore.
Dans cette optique on ne sait trop quoi faire de la version de
l'Hymne à Apollon selon laquelle Typhon fut enfanté par Héra.
Malgré l'importance tôt reconnue par les poètes grecs à la
Théogonie et l'incontestable utilité du célèbre manuel de
mythographie, il m'est apparu au cours de recherches sur
l'épopée grecque que l'on obtenait une vision sensiblement
différente et plus comprehensive si l'on procédait à une
nouvelle évaluation des sources épiques du mythe de Typhon.
La première tâche est de prendre exactement la mesure des
difficultés toujours offertes par la Théogonie en dépit de
l'autorité dont semble revêtue l'argumentation unitariste.
2 / Difficultés de la Typhonomachie (Théogonie 820-880)
L'épisode de Typhon dans la Théogonie offre des diff
icultés qui l'ont souvent fait condamner par les éditeurs. C'est
le cas en particulier du dernier en date : Friedrich Solmsen1.
Au contraire Martin West s'était efforcé de défendre le
passage2. Mais, comme il arrive souvent en pareil cas, ses
arguments étaient plus propres à convaincre ceux qui nourris
saient déjà des sentiments unitaristes, comme Walter Marg3,
que des analystes comme Solmsen4.
1. Hesiodi Opera, Oxford, 2e éd., 1983.
2. Hesiod, Theogontj, Oxford, 1966.
3.Samlliche Gedichîe, Darmstadt, 2e éd., 1984.
4. F. Solmsen, The earliest stages in the history of Hesiod's text, Harvard
Studies in Classical Philology, 86, 1982, p. 1-31. ,
dernier adversaire de Z eus : 5 Le
Je propose d'abord à: mes lecteurs de reprendre l'examen
de ces difficultés , en faisant abstraction toutefois des arguments
d'ordre linguistique- ou stylistique. L'expérience a; démontré
que ce type d'arguments n'étaient pas plus: scientifiques,
du* moins' en ce qui r concerner l'épopée, que les arguments
d'ordinaire utilisés dans les débats philosophico-littéraires..
Je ne préconise nullement une sorte de scientisme positiviste
en matière de philologie grecque. Il s'agit simplement d'établir
que certains préjugés ont- empêché de percevoir des faits
d'histoire littéraire- permettant de mieux comprendre un-
épisode important de la mythologie grecque.
A - Typhaôn-Typhôeus »
Le Typhaôn dont il г est question -■ en Théogonie; 306-307,
a le temps d'engendrer avec Echidna, dragon issu de Phorkys
et Kétô, trois monstres : Orthos, le chien de Géryon ; Cerbère,
le о.Ыеш d'Hadès ; l'Hydre de Lerne. Il semble donc avoir eu
toute • une ; carrière ' amoureuse ■ avant de • périr éventuellement
sous les coups deZeus. Par contre; les vers 836-838, faisant;
suite à f la i description du f monstre - dont ош vient d'annoncer
la naissance, impliquent que Typhôeus est occis dès qu'il
voiť le jour.'.
Le : fils monstrueux d'Héra élevé • par la « dragonne » de
Delphes. est appelé Typhaôn' (Hymne à* Apollon; 306, 352).
Lorsque la ; dragonne agonise, Apollon' s'exclame i fièrement :
« Ce n'est pas Typhôeus qui écartera de toi la triste mort,
ni non-plus la Chimère au nom: maudit » (367-368).
Le catalogue des monstres issus de Phorkys et Kétô évoque
la : Chimère à Ла ; suite des enfants de Typhaôn et ď Echidna
(Théog,, 319-325) -et avant la Phix (Sphinx) qui ravageait
Thèbes. Dans le Bouclier (32-33), Zeus, traversant T'espace
béotien,-, passe1 par un Typhaonion et un Phikion avant de
s'unir: à Alcmène.. Ces divers textes suggèrent que Typhôeus
et Typhaôn étaient perçus par l'auteur, de Г Hymne à Apollon
comme des dénominations d'une même -figure mythique. On 6 Ь A lain Ballabriga
s'acheminerait; ainsi < vers1 l'alternance1 Typhôn/Typhôs du
Prométhee enchaîné (354-370).
Ce peut êtrele résultat d'un* processus interprétatifs dont
il faut prendre -acte — puisqu'il:est entériné dès la= poésie
archaïque ; — sans • que soit pour ■ autant réglée la différence
qui . doit résulter : de la > présence dans ; la Théogonie • de deux
variantes du mythe de-Typhon (cf. infra; n: 32).
В.— Pourquoi un doublet de la Tilanomachie ?r
Les vers 881L885 de la; Théogonie nous apprennent que
Zeus prend . le pouvoir et répartit les honneurs divins après
la défaite des Titans. Ils ignorent la : Typhonomachie - qui
précède ^immédiatement.. Selon West ce serait! parce que
l'épisode de Typhon est subsidiaire. par rappport à la ^Titano-
machie..G'est là une pétition de principe car il s'agit justement
de se demander pourquoi un: épisode subsidiaire se trouve ici
inséré alors que sa dramatisations ne Je cède en rien à la Tita-
nomachie : dans i un article d'inspiration unitariste ■. Suzanne
Saïd va* jusqu'à^ parler. d!un « adversaire encore * plus ï formi
dable que les Titans »5.
Un second argument de West consiste à faire. intervenir à
titre- de parallèle- la^ mythologie hourriter : le: combat de
Teshoub, le

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