Le vignoble et les vignerons du Lyonnais aux XlVe et XVe siècles - article ; n°1 ; vol.2, pg 15-37
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Description

Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public - Année 1971 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 15-37
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Marie-Thérèse Lorcin
Le vignoble et les vignerons du Lyonnais aux XlVe et XVe
siècles
In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 2e congrès,
Grenoble, 1971. pp. 15-37.
Citer ce document / Cite this document :
Lorcin Marie-Thérèse. Le vignoble et les vignerons du Lyonnais aux XlVe et XVe siècles. In: Actes des congrès de la Société
des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 2e congrès, Grenoble, 1971. pp. 15-37.
doi : 10.3406/shmes.1971.1219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/shmes_1261-9078_1978_act_2_1_121915
LE VIGNOBLE ET LES VIGNERONS DU LYONNAIS
AUX XlVe et XVe SIECLES
par Mme M.T. Lorcin
A la fin du Moyen Age prospérait en Lyonnais un vignoble qui commenç
ait à l'intérieur même de la ville de Lyon, et s'étendait de part et d'autre de
celle-ci en un ruban presque ininterrompu, parallèlement aux fleuves. Tout
comme l'actuel vignoble du Beaujolais qui lui a succédé, le vignoble lyonnais
trouvait à Lyon son principal débouché. C'est ce que montrent les efforts dé
ployés par les citoyens de Lyon au cours des XlVe et XVe siècles pour multi
plier les rangées de vignes à proximité de leur ville.
I - DESCRIPTION DU VIGNOBLE
Localisation
Les paroisses situées à moins de 500 m d'altitude possèdent presque toutes
quelques lopins de vigne. Mais dans certaines censives, les "pies" de vigne r
eprésentent plus de 10% des parcelles composant les tenures paysannes , et en
certains endroits atteignent près de 50 %. Il existe donc une "zone viticole",
nettement distincte du reste du terroir agricole.
Cette zone viticole suit la rive droite de la Saône et du Rhône, depuis Anse
jusqu'à Givors, et pousse en direction de l'ouest quelques digitations : elle se
prolonge en effet le long de PAzergues, au moins juqu'à Chessy, et le long du
Gier jusqu'à Saint-Martin-La-Plaine. L'ensemble dessine une sorte de croissant
dont la convexité est tournée vers l'Est.
Le vignoble s'étale largement dans sa partie nord, sur les collines qu'entour
e le coude de l'Azergues, et tout autour d'Anse. Resserré à la latitude du
Mont-d'Or, dont il n'occupe que les flancs est et sud, le vignoble s'élargit de
nouveau au sud de Lyon, sur le plateau de Saint-Genis-Laval et dans la vallée
du Garon.
Il existe aussi quelques vignobles isolés, moins étendus : l'un sur la rive
droite du Rhône entre Vienne et Condrieu, un autre dans la vallée de la Bré-
venne entre Savigny et Bessenay, un autre dans la moyenne vallée de l'Azer
gues, vers Létra, et de petits vignobles autour des villes et bourgades situées
à faible altitude : Villefranche, Beaujeu, etc.. Mais l'essentiel du vignoble mé
diéval se situe entre Givors et Anse, et son emplacement est donc très diffé
rent de celui du vignoble actuel. 16
De nos jours, seules les extrémités de la zone viticole médiévale ont conser
vé la même vocation. Au nord, les communes qu'entoure le coude de l'Azer-
gues produisent du "Beaujolais bâtard", et forment le prolongement méridion
al du vignoble beaujolais proprement dit. Au sud, les vignobles de Côte- Rôtie
et de Condrieu occupent remplacement d'un vignoble médiéval. En revanche,
la vigne a presque totalement disparu dans la partie centrale. Si l'on peut voir
encore en différents endroits (au-dessus de Rive-de-Gier, entre Millery et
Grigny...) quelques rangées de ceps soignées avec orgueil, le vignoble a d'ordi
naire cédé la place soit aux vergers, soit aux prairies, soit aux maisons de la
ville.
Comme on peut le voir, le vignoble lyonnais est disposé de manière à bénéf
icier de plusieurs avantages. En son milieu se trouve Lyon, qui offre une clien
tèle composée à la fois de gens d'Eglise, et de marchands et d'artisans. Du Mont-
d'Or jusqu'à Anse, le vignoble longe la Saône , très facilement navigable. Enfin
les digitations que pousse le vignoble en direction de l'ouest suivent des vallées
qui donnent accès aux montagnes, où le vin peut éventuellement trouver d'au
tres consommateurs.
La densité du vignoble
II est difficile de savoir quelle portion du terroir était occupée par le vigno
ble, dont la densité varie considérablement. C'est aux abords immédiats de
Lyon que la viticulture approche le plus de la monoculture. Dans les paroisses
de Sainte-Foy et d'Oullins, les lopins de vigne représentent 40 à 50 % des par
celles énumérées dans les terriers. Dans la ville même, les flancs raides des col
lines de Fourvière et de la Croix-Rousse sont tapissées de vignobles. En 1388,
les habitants de Lyon possèdent, sur le rebord de plateau qui domine la Saône
de Pierre-Scize à Sainte-Foy, environ 101 ha de vigne et 50 ha de biens culti
vables divers.
Cependant dès que l'on quitte les paroisses limitrophes de Lyon, les terres,
les prés, les jardins, les bois, occupent une surface plus étendue que celle
qu'occupe la vigne. Prenons l'exemple de Saint-Genis-Laval, la principale parois
se viticole de la moitié méridionale. Les lopins de vigne représentent en moyenn
e 28,8 % des parcelles. Mais les parcelles de vigne sont plus petites que les ter
res (en moyenne 26 ares 27, contre 42 ares 66 pour les terres). Dans la princi
pale ccnsive du chapitre de Saint-Jean à la fin du XVe siècle, les vignes oc
cupent environ 27,8 ha, les terres de labour environ 49 ha, les prés, les bois, sau
laies , jardins, etc.. environ 40 ha. La censive compte presque autant de vignes
que de terres (respectivement 171 et 178) mais la viticulture n'y couvre pas
tout a fait le quart de l'espace non bâti. 17
Aux vignes contenues dans les tenures, il faut ajouter celles que peuvent
tenir en alleu les villageois et les citadins, et les réserves seigneuriales. Les pre
mières ne semblent pas ajouter grand'chose à l'étendue du vignoble, car il
subsiste peu d'alleux roturiers aux environs de Lyon. Us sont un peu plus
nombreux dans la région de Condrieu, mais on ignore leur superficie.
Les seigneuries laïques et ecclésiastiques conservent des vignes en exploi
tation directe quand le terroir s'y prête. Le Chapitre de Saint-Jean en possè
de à Saint-Genis-Laval, le Chapitre de Saint-Paul à Saint-Romain-au-Mont
d'Or, l'Abbé d'Ainay à Chazay, Orliénas et Vernaison, et les seigneurs laïcs
ont une ou deux pièces de vigne près de leur demeure. Mais en Lyonnais, la
réserve seigneuriale tient très peu de place dans l'ensemble de la seigneurie
foncière. Le plus vaste clos seigneurial semble celui du Chapitre de Saint-Paul
à Saint-Romain, qui dans la deuxième moitié du XVe siècle fournit 120 à
150 ânées par an, soit 111 à 140 hl. Comme ce vignoble est très bien entrete
nu, on peut lui attribuer un rendement voisin de celui qu'obtiennent les c
itoyens de Lyon dans leurs meilleures vignes de Millery, Brignais et Saint-
Genis-Laval, soit environ 40 hl. à l'ha. La réserve du Chapitre de Saint-Paul
compterait environ 3 ha de vignoble. Le Chapitre y fait faire au maximum
5 à 700 prouvains par an. C'est peu de chose auprès de ce que fait faire l'a
bbaye de Saint-Denis. Ajoutons que si les Chapitres ont tous plusieurs obé-
ances dans la zone viticole, chacun d'eux semble bien n'avoir conservé un
clos de vigne que dans une seule d'entre elles, en choisissant le meilleur ter
roir. Les réserves seigneuriales, tout compte fait, n'ajoutent pas aux vignes
des censives une superficie importante.
On peut attribuer au vignoble, de façon approximative, la densité suivant
e : il occupe probablement les deux tiers du sol cultivable sur les pentes
méridionales de la Croix-Rousse, la moitié sur la colline de Fourvières, le
quart sur le plateau de Saint-Genis Laval et dans le Mont-d'Or, et moins du
quart dans le reste de la zone viticole.
Le site des vignobles
La zone viticole s'étale indifféremment sur les terrains les plus variés.
Mais quel que soit le sol, les vignobles se trouvent à faible altitude (1) et pres
que toujours sur des pentes orientées vers l'est, le sud ou le sud-est. C'est le
cas des coteaux calcaires du Mont-d'Or et du "pays des pierres dorées" à
l'ouest d'Anse (2), des basses pentes cristallines des monts de Tarare entre
Hessenay et Savigny... C'est le cas surtout des rebords du plateau lyonnais,
entaillé par de* ravins

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