Les deux mères de Dionysos, Perséphone et Sémélé, dans les Hymnes orphiques - article ; n°4 ; vol.219, pg 483-501
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Les deux mères de Dionysos, Perséphone et Sémélé, dans les Hymnes orphiques - article ; n°4 ; vol.219, pg 483-501

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Revue de l'histoire des religions - Année 2002 - Volume 219 - Numéro 4 - Pages 483-501
Les Hymnes orphiques ne sont pas narratifs. Toutefois, par un jeu savant d'adjectifs, de participes et de propositions relatives, ils se réfèrent à de nombreux mythes. Il s'agit pour nous de percevoir et de comprendre ces brèves allusions : un exemple illustrera la richesse de leur apport. - La tradition hellénique courante fait de Dionysos le fils de Zeus et de Sémélé ; les mythes évoqués dans les fragments orphiques publiés par Otto Kern font de lui le fils de Zeus et de Perséphone. Nous constaterons que les Hymnes orphiques coordonnent les deux traditions d'une manière étrange et subtile.
The two mothers of Dionysos, Persephone and Semele, in the Orphic Hymns
The Orphic Hymns are not narrative, but through a skillful interplay of adjectives, participles and relative clauses they refer to numerous myths. The present study aims to isolate and understand these fleeting allusions, one example of which can illustrate quite how rich they prove to be. The prevailing, Hellenic tradition sees Dionysos as the son of Zeus and Semele, whereas the myths evoked in the Orphic fragments published by Otto Kern show him as the son of Zeus and Persephone. It will be seen that in the Orphic Hymns the two traditions are conjoined in strange and subtle ways.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Rudhardt
Les deux mères de Dionysos, Perséphone et Sémélé, dans les
Hymnes orphiques
In: Revue de l'histoire des religions, tome 219 n°4, 2002. pp. 483-501.
Résumé
Les "Hymnes orphiques" ne sont pas narratifs. Toutefois, par un jeu savant d'adjectifs, de participes et de propositions relatives,
ils se réfèrent à de nombreux mythes. Il s'agit pour nous de percevoir et de comprendre ces brèves allusions : un exemple
illustrera la richesse de leur apport. - La tradition hellénique courante fait de Dionysos le fils de Zeus et de Sémélé ; les mythes
évoqués dans les fragments orphiques publiés par Otto Kern font de lui le fils de Zeus et de Perséphone. Nous constaterons que
les "Hymnes orphiques" coordonnent les deux traditions d'une manière étrange et subtile.
Abstract
The two mothers of Dionysos, Persephone and Semele, in the "Orphic Hymns"
The "Orphic Hymns" are not narrative, but through a skillful interplay of adjectives, participles and relative clauses they refer to
numerous myths. The present study aims to isolate and understand these fleeting allusions, one example of which can illustrate
quite how rich they prove to be. The prevailing, Hellenic tradition sees Dionysos as the son of Zeus and Semele, whereas the
myths evoked in the Orphic fragments published by Otto Kern show him as the son of Zeus and Persephone. It will be seen that
in the "Orphic Hymns" the two traditions are conjoined in strange and subtle ways.
Citer ce document / Cite this document :
Rudhardt Jean. Les deux mères de Dionysos, Perséphone et Sémélé, dans les Hymnes orphiques. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 219 n°4, 2002. pp. 483-501.
doi : 10.3406/rhr.2002.955
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2002_num_219_4_955RUDHARDT JEAN
Université de Genève
Les deux mères de Dionysos,
Persephone et Sémélé,
dans les Hymnes orphiques
Les Hymnes orphiques ne sont pas narratifs. Toutefois, par un jeu
savant d'adjectifs, de participes et de propositions relatives, ils se réfèrent à
de nombreux mythes. Il s 'agit pour nous de percevoir et de comprendre ces
brèves allusions : un exemple illustrera la richesse de leur apport. - La tra
dition hellénique courante fait de Dionysos le fils de Zeus et de Sémélé ; les
mythes évoqués dans les fragments orphiques publiés par Otto Kern font de
lui le fils de Zeus et de Persephone. Nous constaterons que les Hymnes
orphiques coordonnent les deux traditions d'une manière étrange et subtile.
The two mothers of Dionysos, Persephone and Semele,
in the Orphic Hymns
The Orphic Hymns are not narrative, but through a skillful interplay of
adjectives, participles and relative clauses they refer to numerous myths. The
present study aims to isolate and understand these fleeting allusions, one
example of which can illustrate quite how rich they prove to be. The prevail
ing, Hellenic tradition sees Dionysos as the son of Zeus and Semele, whe
reas the myths evoked in the Orphic fragments published by Otto Kern show
him as the son of Zeus and Persephone. It will be seen that in the Orphic
Hymns the two traditions are conjoined in strange and subtle ways.
Revue de l'histoire des religions, 219 - 4/2002, p. 483 à 501 Présentation des Hymnes. Mon projet.
Quand je me suis mis à étudier la religion grecque, vers 1945, je
décidai de ne pas aborder d'emblée les. textes orphiques, au sujet des
quels les : érudits prononçaient . des jugements contradictoires ; ; cette
négligence • me paraissait justifiée car, malgré leurs divergences, ces
savants < s'accordaient sur un point : ils tenaient" l'orphisme : pour un
courant marginal dans l'ensemble des traditions helléniques. Au cours
de mon travail, je devais pourtant m'interroger maintes fois à son
sujet, car. les auteurs anciens que je lisais ; et leurs : commentateurs
modernes y faisaient des < allusions fréquentes. C'est pourquoi Je crus
nécessaire, dans le cours des année cinquante, de lire les Orphicorum
Fragmenta de Kern. Je ne les pris pas en considération dans ma thèse
mais j'y revins dès qu'elle eut paru, en 1958, et je me lançai dans un
premier travail - sur l'orphisme. Comme les fragments de Kern me
paraissaient extrêmement divers et difficiles Л concilier entre eux, je
crus sage : de les , considérer dans leur • succession ; chronologique : et
d'étudier, uniquement, dans une première étape, ceux d'entre eux qui
sont antérieurs au IVe siècle avant notre ère; Ces documents -je rap
pelle que le Papyrus de Dervéni était encore inconnu - ces documents;
comprenaient de brèves informations sur des écrits que le mage-
musicien légendaire aurait composés, sur des rites qu'il aurait institués,
sur un genre de vie dont il serait l'inspirateur et sur des : personnages
qui plaçaient certaines de leurs activités ou de leurs œuvres sous son
patronage. J'ai eu le sentiment de me trouver en présence de faits hété
rogènes, impossibles à coordonner ; cela me conduisait à conclure : Au:
cours des Ve et IVe siècles, si quelques individus ont invoqué l'autorité
d'Orphée. pour, donner du poids à certaines de leurs pratiques ou de
leurs croyances, ils ne constituaient pas ensemble une communauté, ne
s'inscrivaient nullement dans une tradition cohérente,- n'étaient point '
unis entre . eux par ; une inspiration commune. Le relatif scepticisme
exprimé quant a l'orphisme par Linforth puis par Dodds1 me confort
ait dans ; cette opinion. J'ai renoncé , à publier le mémoire où je la'
défendais - fort • heureusement, car je serais obligé de le désavouer
aujourd'hui. . J'y renonçai, . en ; partie , parce que Moulinier, venait de
1. I. M. Linforth, The Arts of Orpheus, Berkeley- et Los Angeles, 1941 ;
E. R. Dodds, The Greeks and the Irrational, Berkeley et Los Angeles, 1951. ;
LES DEUX MÈRES DE DIONYSOS 485
publier un • petit livre2 où : il énonçait une thèse assez : proche r de la
mienne, en partie aussi parce que j'avais été pris d'un doute en ache
vant mon manuscrit. Il m'avait paru de bonne méthode de suivre. un
ordre chronologique et d'étudier les documents les plus anciens avant
les plus récents * mais, constatant i la .- pauvreté des plus anciens, leur
incomplétude et leur dispersion, je me demandais s'il ne serait pas plus,
sage de procéder, en! sens inverse,- du mieux documenté au plus incert
ain,, du mieux au ; plus mal connu. Cités par, les néoplatoniciens,, les
fragments les * plus nombreux, . les plus intéressants - à' de : nombreux
égards, servent de principal fondement . aux . reconstitutions modernes
du mythe orphique. Très courts, sporadiques, choisis et interprétés par
des ; philosophes incroyablement abstraits, . intégrés dans l'exposé de
leur, doctrine, ils ; me semblaient difficiles ; à comprendre, et ■ je ne ; me
croyais pas capable d'en • tirer des enseignements meilleurs que les
nombreux savants qui les avaient déjà exploités. (Pour que l'entreprise
devînt possible, il fallait attendre les travaux de Luc Brisson.) Il exis
tait en revanche un recueil cohérent de 87 hymnes que son titre et son
préambule présentent explicitement comme une œuvre, d'Orphée. .Ne
valait-il • pas ■ la peine de l'étudier ?
Les ; auteurs - modernes tenaient i ces hymnes en* piètre estime. Ils •
sont, disaient-ils, dépourvus de mérite littéraire ; de leur côté, les histo
riens de la religion i affirmaient généralement qu'ils ne sont pas orphi
ques du . tout. Je me sentais incapable d'évaluer leur, qualité littéraire:
En к revanche, , alors >. que nous ne . savons pas exactement! ce qu'est
l'orphisme, je me demandais de quel droit nous pourrions contester le
caractère orphique d'un livre qui, en se donnant1 pour, une œuvre du*
musicien* légendaire, se place - explicitement sous; le patronage:
d'Orphée. J'admettais volontiers l'idée que ces hymnes ne nous rensei
gnent pas surtout l'orphisme ; ils me semblaient pourtant propres à en
éclairer au moins l'une des formes. Je les ai donc lus et relus - en les
confrontant évidemment aux fragments de Kern - et je leur ai consa
cré plusieurs séminaires, dans le cours de mon enseignement.
Ceux qui contestent l'orphisme des hymnes - dans sa traduction
des hymnes , de . Proclus, Saffrey parle encore en - 1 994 ■ des \ « hymnes
orphiques qui n'ont d'orphique que le nom » - ces auteurs critiques

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