Notes bibliographiques  ; n°56 ; vol.12, pg 363-378
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Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1926 - Volume 12 - Numéro 56 - Pages 363-378
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Publié le 01 janvier 1926
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Notes bibliographiques
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 12. N°56, 1926. pp. 363-378.
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Notes bibliographiques. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 12. N°56, 1926. pp. 363-378.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1926_num_12_56_3680NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
HISTOIRE GENERALE
A. Cherel. Histoire de l'idée de Tolérance. Un aventurier religieux
au XVIIIe siècle : André-Michel Ramsay. Paris, Perrin, 1920.
In-16 de xn-210 pages.1 Prix : 10 francs.
Le chevalier Ramsay est cet Ecossais qui se fit auprès de la
postérité le représentant accrédité de Fénelon, le gardien de sa
mémoire, et l'éditeur quasi-officiel de ses œuvres. Personnage
étrange et quelque peu énigmatique, dont M. le baron E. Seillière
a esquissé la physionomie dans ses livres sur Madame Quyon et
Fénelon et Le Péril mystique dans l'inspiration des démocratie*
contemporaines, et qui a fait l'objet d'une remarquable enquête
dans sijt chapitres, particulièrement riches de faits et d'idées, da
la thèse de doctorat que M. A. Cherel, professeur à l'Université de
Bordeaux, avait en 1917 consacrée au prestige et à l'influence de
Fénelon au xvm* siècle en France. Ce sont précisément ces cha
pitres que M. Cherel se borne à reproduire ici en les modifiant
et en les allégeant. Et nul ne se plaindra de cette réédition qui
sera pour beaucoup une révélation.
Né vers 1686, d'un père calviniste et d'une mère anglicane,
André-Michel Ramsay ne tira d'abord des expériences religieuses
qu'il voyait se développer en Angleterre que des leçons de scepti
cisme et, comme on disait, de « pyrrhonisme universel ». Mais il
passe en Hollande, où peut-être le conduit quelque mission diplo
matique subalterne, et là il connaît le pasteur protestant Poiret,
dont la ferveur religieuse s'accompagne d'indifférence à l'égard
des dogmes et des églises et qui préconise uniquement « l'amour
ou l'abandon d'un cœur pur à la lumière et aux mouvements du
saint Esprit. » C'est l'acheminement au « pur amour » fénelonien.
Il suffira d'un séjour à Cambrai pour que Ramsay soit converti au
catholicisme, en attendant qu'il se fasse, à Blois, le disciple et le
secrétaire de M"*8 Guyon.
Après la mort de Fénelon, il publie ses inédits, discourt sur la
poésie épique et l'excellence du poème de Télémaque (1717) et mot
sous le patronage de l'illustre disparu un Essai philosophique sur
le gouvernement civil, « où l'on traite de la nécessité, de l'origine,
des bornes et des différentes formes de la souveraineté » (1719).
Il fait partie de FEntre'sol, où il discute politique et théologie, affi
rmant que tous les dogmes chrétiens se retrouvent dans les religions
païennes et développant cette idée dans un roman, Les Voyages
de Cyrus (1727). On le voit, enfin, saisi d'une nostalgie de la pensée
anglaise, importer d'Angleterre en France une active propagande
maçonnique et il manœuvre auprès du; cardinal Fleury pour faire REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 364
admettre du pouvoir cette institution qui doit régénérer la France,
dit-il, et faire de Paris la capitale du genre humain. Il meurt à
Saint-Germain-en-Laye en 1743.
Cet « aventurier religieux » est un témoin des inquiétudes phi
losophiques de son temps. Il apparaît essentiellement comme un
apôtre de la tolérance ou, plus exactement, de ce « tolérantisme »
qui regarde comme équivalents, aux yeux de Dieu, les divers cultes
et les diverses religions. Il laïcise, en l'émancipant de toute reli
gion précise, le désintéressement mystique du pasteur Poiret, de
Mme Guyon, de Fénelon, et il s'applique à- représenter l'archevêque
de Cambrai comme le précurseur de cette doctrine hérétique.
Il est, en fin de compte, le principal responsable de l'idée un peu
confuse, très conforme à la sensibilité régnante, que le xvine. siècle
se fera de Fénelon mis à la mode des préjugés en formation et
accaparé par les philosophes. Bientôt d'Alembert montrera un
Bossuet dogmatique et querelleur, s'achajrnant sur un Fénelon qui
« préférait le genre humain à tout » ; la Harpe fulminera contre
1' « enthousiasme de religion », le « fanatisme des croisades »
et le « prosélytisme ambitieux » des missionnaires; l'abbé\Maury
présentera le christianisme comme un simple déisme bienfaisant,
et Fénelon restera le saint de la tolérance. M. «L Ghénier lui en
donnera l'attitude dans sa tragédie de Fénelon ou les religieuses
de Cambrai, jouée le 9 février 1793, et les théophilanthropes le
fêteront en l'an VIII dans leur « temple de la Victoire » qui est
aujourd'hui l'église Saint-Sulpice
Telle est la curieuse histoire du chevalier Ramsay, que M. Cherel
nous conte avec beaucoup d'agrément. Il ne fut supérieur ni par
le talent ni par le caractère, mais il exerça une indéniable influence
sur l'évolution des idées philosophiques et religieuses et il reste
très représentatif de toute une époque. Louis Villat
Bernard Fay. L'Esprit révolutionnaire en France et aux Etats-Unis
à la fin du XVIIIe siècle. Paris, Champion, 1925. In-8° de
378 pages.
Vaste sujet, si vaste qu'on ne saurait s'étonner que l'auteur l'ait
plutôt effleuré que traité à fond. Mais aussi, beau, nouveau, intéres
sant sujet, puisque c'est un effort pour introduire dans l'histoire le
développement vivant des idées, la puissance multiforme et sans
cesse accrue de l'opinion populaire, et expliquer l'avènement de
la démocratie dans les deux mondes. Comment ont réagi les uns
sur les autres, d'une part, les principes de la philosophie française
du xviii0 siècle, d'autre part, les aspirations qui ont animé les
colons américains à la conquête de l'indépendance; quelles con
ceptions de la liberté en a-t-on tirées des deux côtés de l'Atlan
tique, tel est, en somme, le problème à élucider. Qui n'en voit
toute l'étendue et la complexité, et en même temps l'importance ?
M. Bernard Fay a le mérite d'en avoir compris l'intérêt capital,
s'il ne peut se flatter de l'avoir entièrement résolu. BIBLIOGRAPHIQUES 365 NOTES
Son information, puisée en grande partie, pour la première fois,
dans les sources américaines les plus diverses, livres, journaux,
pamphlets, sermons, archives publiques et particulières, est extra-
ordinairement abondante. L'indication de ces documents, de va
leur et de provenance si variée, ne remplit pas moins de 80 pages.
Il est fâcheux, pour le dire en passant, que les notes aient été
rejetées en bloc à la fin des chapitres; l'étude du livre en est rendue
plus difficile, et c'est ce qui contribue, sans doute, à donner au
texte, réduit à moins de 270 pages, l'allure monotone d'une sorte
de discours, où ne manquent ni les redites, ni même les contra
dictions.
Il semble que l'auteur ait été comme submergé par l'abondance
de ses fiches, et qu'il se soit trouvé impuissant à ordonner et à
nuancer son information. Voir, par exemple, les pages 32k et 49,
opinion de Turgot sur la guerre d'Amérique;- la page 126, où les
opinions résumées se dissolvent en généralités quelque peu banales;
les pages 131-132, qui sont une analyse pénible, peu claire, et
d'ailleurs répétée, de Raynal, etc. On a souvent peine à découvrir le
trait net, précis, significatif, à travers des transitions purement
externes, des images toujours semblables, aux traits mous et effacés.
Le fil qui relie la composition paraît également assez fragile. Les
cinq chapitres qui se partagent l'ouvrage se déroulent, en appa
rence, suivant l'ordre chronologique, de 1770 à 1803 environ. Mais
ce cadre s'avère tout de suite incapable de tout embrasser et
surtout de tout expliquer. Les titres des chapitres rendent assez
peu compte du contenu. Aussi serait-il vain de vouloir s'en aider
pour établir, dans cette masse de notes, de

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