Réalité des Indo-Européens : les diverses apories du modèle arborescent - article ; n°2 ; vol.208, pg 169-202
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Revue de l'histoire des religions - Année 1991 - Volume 208 - Numéro 2 - Pages 169-202
The reality of the Indo-Europeans : the various apories of the aborescent model.
If the Indo-European hypothesis by definition stems from the field of linguistics, only by definition as well in the field of archaelogical realia, can its « reality » be tested, i.e. the existence of a people who once upon a time practised a Proto-Indo-European language, mythology, institutions, etc. Now, although archaelogical hypotheses have recently blossomed again, none, it will be seen, prove entirely convincing. This is then the opportunity to wonder whether indisputable linguistic, mythological, institutional, even genetic, similarities between the various Eurasian societies can only be accounted for by a centrifugal, aborescent model in the first place, which is itself « Indo-European » in the second.
Si l'hypothèse indo-européenne est par définition issue du champ de la linguistique, ce n'est, également par définition, que dans le champ des realia archéologiques que l'on peut en tester la « réalité », c'est-à-dire celle de l'existence d'un peuple qui pratiqua un jour en Eurasie langue, mythologie, institutions, etc., proto-indo-européennes. Or, si depuis peu les hypothèses archéologiques ont à nouveau fleuri, aucune, on le verra, n'emporte vraiment la conviction. C'est alors l'occasion de se demander si l'on ne peut rendre compte d'indéniables ressemblances linguistiques, mythologiques, institutionnelles, voire génétiques, parmi diverses sociétés eurasiatiques que : a) sous la forme d'un modèle arborescent centrifuge et b) lui-même « indo-européen ».
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Paul Demoule
Réalité des Indo-Européens : les diverses apories du modèle
arborescent
In: Revue de l'histoire des religions, tome 208 n°2, 1991. pp. 169-202.
Abstract
The reality of the Indo-Europeans : the various apories of the aborescent model.
If the Indo-European hypothesis by definition stems from the field of linguistics, only by definition as well in the field of
archaelogical "realia", can its « reality » be tested, i.e. the existence of a people who once upon a time practised a Proto-Indo-
European language, mythology, institutions, etc. Now, although archaelogical hypotheses have recently blossomed again, none,
it will be seen, prove entirely convincing. This is then the opportunity to wonder whether indisputable linguistic, mythological,
institutional, even genetic, similarities between the various Eurasian societies can only be accounted for by a centrifugal,
aborescent model in the first place, which is itself « Indo-European » in the second.
Résumé
Si l'hypothèse indo-européenne est par définition issue du champ de la linguistique, ce n'est, également par définition, que dans
le champ des "realia" archéologiques que l'on peut en tester la « réalité », c'est-à-dire celle de l'existence d'un peuple qui
pratiqua un jour en Eurasie langue, mythologie, institutions, etc., proto-indo-européennes. Or, si depuis peu les hypothèses
archéologiques ont à nouveau fleuri, aucune, on le verra, n'emporte vraiment la conviction. C'est alors l'occasion de se demander
si l'on ne peut rendre compte d'indéniables ressemblances linguistiques, mythologiques, institutionnelles, voire génétiques, parmi
diverses sociétés eurasiatiques que : a) sous la forme d'un modèle arborescent centrifuge et b) lui-même « indo-européen ».
Citer ce document / Cite this document :
Demoule Jean-Paul. Réalité des Indo-Européens : les diverses apories du modèle arborescent. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 208 n°2, 1991. pp. 169-202.
doi : 10.3406/rhr.1991.1680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1991_num_208_2_1680JEAN-PAUL DEMOULE
Université de Pans I
RÉALITÉ DES INDO-EUROPÉENS
LES DIVERSES APORIES
DU MODÈLE ARBORESCENT
Si l'hypothèse indo-européenne est par définition issue du
champ de la linguistique, ce ríest, également par définition, que
dans le champ des realia archéologiques que Von peut en tester
la « réalité », c'est-à-dire celle de V existence d'un peuple qui pra
tiqua un jour en Eurasie langue, mythologie, institutions, etc.,
proto-indo-européennes. Or, si depuis peu les hypothèses archéo
logiques ont à nouveau fleuri, aucune, on le verra, n'emporte
vraiment la conviction. C'est alors l'occasion de se demander si
Von ne peut rendre compte d'indéniables ressemblances linguis
tiques, mythologiques, institutionnelles, voire génétiques, parmi
diverses sociétés eurasiatiques que : a) sous la forme d'un modèle
arborescent centrifuge et b) lui-même « indo-européen ».
The reality of the Indo- Europeans : the various apories
of the aborescent model
// the Indo-European hypothesis by definition stems from
the field of linguistics, only by definition as well in the field of
archaelogical realia, can its « reality » be tested, i.e. the existence
of a people who once upon a time practised a Proto-Indo-Euro
pean language, mythology, institutions, etc. Now, although hypotheses have recently blossomed again, none,
it will be seen, prove entirely convincing. This is then the oppor
tunity to wonder whether indisputable linguistic, mythological,
institutional, even genetic, similarities between the various Eura
sian societies can only be accounted for by a centrifugal, abores
cent model in the first place, which is itself « Indo-European »
in the second.
Revue de l'Histoire des Religions, ccviii-2/1991, p. 169 à 202 dernières années ont vu paraître au moins trois synCes
thèses importantes consacrées au problème de la « patrie
originelle » (la fameuse Urheimai) des Indo-Européens : celle
de deux linguistes soviétiques, T. V. Gamkrelidze et V. V. Iva-
nov (1984), celle d'un archéologue anglais, C. Renfrew (1987),
et celle d'un archéologue irlandais, J. P. Mallory (1989). Si
l'on ajoute que s'est tenu à Dublin durant l'automne 1989
un congrès international sur la question indo-européenne, que
les Actes d'une précédente rencontre, organisée à Florence,
viennent d'être édités et que, chaque année, la revue Die
Sprache publie imperturbablement une liste de plusieurs mil
liers de références bibliographiques ayant trait aux études
indo-européennes, on reconnaîtra que, après deux siècles de
débats, le sujet n'a rien perdu de son actualité.
Débats en effet : des trois synthèses mentionnées, la pre
mière situe le foyer originel du côté du Caucase, la seconde
en Anatolie ou plus au sud, la troisième dans les steppes
méridionales de l'Union soviétique. Chacune à des dates diffé
rentes et avec de très bons arguments, qui marient linguistique,
mythologies et archéologie. Et chacune n'a pas manqué de pro
voquer dans les revues spécialisées controverses fort savantes.
On reconnaîtra donc aussi que le sujet reste pour le moins
complexe.
C'est pourquoi il n'a pas semblé inutile de dresser un court
bilan de la question, bilan d'autant plus opportun que les
travaux académiques récents publiés en France (Haudry,
1979, 1981 ; Martinet, 1986 ; Freu, 1989, entre autres), travaux
discutables et discutés, font preuve sur ce même sujet d'une
assurance unidirectionnelle quelque peu surprenante. On ne
trouvera néanmoins ici qu'une série de constats et de pistes
de travail, et non une démonstration en règle, et encore moins
des contre-propositions élaborées. Réalité des Indo-Européens 171
Vers l'origine de Vorigine
Certes, c'est bien de la rencontre paradoxale entre des
objets matériels mais muets, poteries, outils ou tombes, et
de langues d'autant plus abstraites qu'elles sont « recons
truites », qu'est censée jaillir un jour la solution définitive de
cette troublante énigme. Encore faut-il rappeler que, sans les
linguistes, aucun préhistorien n'aurait recherché dans le sous-
sol de l'Eurasie les traces d'une histoire aussi simple, celle d'un
peuple originel qui, en quelques siècles ou millénaires, aurait
imposé de l'Atlantique à l'océan Indien sa langue et sa culture.
Mais pourtant, une fois posés les termes du problème, il n'est
guère de préhistorien connu ou moins connu, de G. Childe à
B. Soudsky, de V. Milojcic à G. Renfrew parmi tant d'autres,
qui ne se soit essayé à la résoudre. Comme si toute une
carrière de fouilles archéologiques et de monographies des
criptives n'avaient été qu'autant d'épreuves initiatiques
avant de s'affronter à la mortelle question du sphynx indo-
européen — mortelle car les sarcasmes du vaste collège des
européanistes ne sont guère épargnés à l'audacieux. Et de fait,
il n'est pas malaisé de dénicher les contre-exemples convain
cants qui s'opposent à toute solution, simple ou subtile.
Jouer ce jeu, c'est donc rechercher quelque part sur la
planète (raisonnablement en Eurasie), les traces d'un éclat
ement originel, d'une migration centrifuge, dont les formes
ultimes coïncideraient avec les peuples porteurs de langues
indo-européennes et attestés archéologiquement et historiqu
ement — Grecs, Romains, Celtes, Germains, Slaves, Thraces,
Tokhariens, Scythes, Indiens, Hittites, etc. Deux butoirs
temporels viennent encadrer le big-bang indo-européen pré
sumé. En aval, l'existence vers la fin du second millénaire
avant notre ère des trois premières langues indo-européennes
identifiées, le hittite, le mycénien et l'indien des hymnes
védiques — déjà suffisamment différentes l'une de l'autre
pour que leur séparation soit déjà fort ancienne.
La borne amont est moins nette. Dans sa variante dumézi- 172 Jean-Paul Démoule
lienne, l'hypothèse réclame une société déjà différenciée,
hiérarchisée, où la religion (partie prenante de la « première
fonction ») est une activité spécia

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