Regin Prenter. Le Saint-Esprit et le renouveau de l Église  ; n°1 ; vol.146, pg 104-110
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Revue de l'histoire des religions - Année 1954 - Volume 146 - Numéro 1 - Pages 104-110
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Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Émile-G. Léonard
Regin Prenter. Le Saint-Esprit et le renouveau de l'Église
In: Revue de l'histoire des religions, tome 146 n°1, 1954. pp. 104-110.
Citer ce document / Cite this document :
Léonard Émile-G. Regin Prenter. Le Saint-Esprit et le renouveau de l'Église. In: Revue de l'histoire des religions, tome 146 n°1,
1954. pp. 104-110.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1954_num_146_1_7003104 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
phil. et Ihéol, 1953, p. 537), nous ne joindrons que le bizarre « Saint-
Cyran » de 1609. Mais ces remarques n'enlèvent rien au mérite de
l'auteur. Dans le domaine si mal exploré de l'histoire des idées, il a
fourni un instrument de travail -indispensable qui facilitera grande
ment la préparation des « bibliographies critiques » que M. Dagens
appelle lui-même de ses vœux (p. 9).
J. Orcibal.
Regin Prenter, Le Saint-Esprii et le renouveau de l'Église, Neu-
châtel et Paris, Delachaux Se Niestlé, 1949, in-8°, 93 p. (« Cahiers
théologiques de l'actualité protestante », n03 23-24).
Professeur à la Faculté de Théologie d'Aarhus (Danemark),
M. Prenter est l'auteur d'un gros livre sur la doctrine du Saint-Esprit
chez Luther (Spiritus Creator. Sludier i Luthers theologi (Copenhague,
Samlerens Forlag, 1944, 344 p.). Appelé, en janvier 1947, à donner
un cours à l'Institut Œcuménique de Bossey, près de Genève — qui
est, à la fois, sous la direction de l'ancien professeur d'histoire
des religions de l'Université de Leyde, Henri Kraemer et de Mlle de
Dietrich, l'école de cadres et le centre de rencontres du Mouvement
œcuménique — il choisit naturellement un sujet qui unissait ses études
aux préoccupations d'une maison consacrée à la formation d'une
notion nouvelle ou, si l'on veut, au renouveau, de l'Église.
D'où, sur 3 thèmes immenses (le Saint-Esprit, l'Église et leur
liaison) un exposé auquel nous ne reprocherons pas d'être rapide (les
théologiens d'aujourd'hui ont habitués à ces courtes publications,
flanquant parfois des dogmatiques monumentales), mais qui porte la
peine d'être un écrit de circonstance condamné à procéder par affi
rmations point toujours assez étayées.
Deux parties : La nature et l'œuvre du Saint-Esprit (d'après le
témoignage de l'orthodoxie traditionnelle, des Écritures, de l'Église
d'aujourd'hui), Le renouveau de l'Église parle (renouveau
de l'Église, unité de l'Église, sainteté, catholicité et apostolicité de
l'Église). Un lecteur français, ami des plans ternaires, trouvera peut-
être qu'il lui manque quelque chose. Et son impression s'accroît à lire
les déclarations massives sur lesquelles s'ouvre Г Introduction :
« Dans le Symbole des apôtres, le lien est très étroit entre le Saint-
Esprit et l'Église : « Je crois au Saint-Esprit, la sainte Église universe
lle... » Le Symbole marque ainsi clairement que le Saint-Esprit ne
saurait être séparé de l'Église, ni l'Église du Saint-Esprit. L'Esprit
demeure dans l'Église et opère par elle. Il n'existe ni connaissance, ni
expérience du Saint-Esprit en dehors de l'Église, dans laquelle il et par laquelle il opère. Un Esprit Saint se manifestant
indépendamment de l'Église ou en opposition avec elle ne serait pas le
Saint-Esprit dont parlent le Symbole et les Écritures Saintes ; un tel ANALYSES ET COMPTES RENDUS 105
« esprit » ne serait rien d'autre que le reflet de la raison et des désirs
de l'homme lui-même. »
Le lecteur est averti et, s'il n'est pas convaincu, il peut fermer le
livre.. Mais il voudrait être convaincu, et reprend le passage. Quel est
l'argument décisif de la thèse ? Le Credo : que l'on médite la séquence,
et son ordre, « le Saint-Esprit dont parlent le Symbole et les Écritures ».
L«f Symbole établit un « lien très étroit entre le Saint-Esprit et l'Église ».
En fait, c'est le lien d'une enumeration, dont M. Prenter bloque à sa
guise deux termes. La mienne peut être de les maintenir, séparés,
comme le fait la tradition. Trois affirmations concernant la Trinité
(Je crois en Dieu... Je crois en Jésus-Christ... Je crois au Saint-Esprit.).
Et le dernier paragraphe qui concerne l'homme et les hommes : « Je
crois la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission
des péchés... ».
La suite du passage que nous avons rapporté est encore plus sur
prenante. « Le Saint-Esprit ne saurait être séparé de l'Église ». N'est-il
pas éternel, et l'Église n'a-t-elle pas eu un commencement ? « L'Esprit
demeure dans » : l'expression est dangereuse. « Un Esprit Saint
se manifestant indépendamment de l'Église ou en opposition avec
elle ne serait pas le Saint-Esprit dont parlent... » Que devient sa
liberté ? L'Église est-elle donc maîtresse du Saint-Esprit ? Bien des
développements, à l'intérieur du livre, affirmeront le contraire. Mai$
l'on voit là le danger de ces aphorismes — coups de poing, auxquels se
plaisent les dogmaticiens. Ils provoquent les malentendus. Or, le
théologien n'est pas un philosophe quelconque : ayant charge d'âmes,
il est responsable des contre-sens que l'on peut faire sur son texte.
Les affirmations continuent. P. 10 : « Le lieu où le Saint-Esprit a
choisi de se révéler à l'homme est l'Église. » Preuve : « L'Église est le
temple de Dieu, dans lequel son Esprit habite », avec référence
à I Cor. III, 16. Interprétation au moins contestable, puisque ma tr
aduction des Écritures, qui n'est pas particulièrement retardataire
(Version Synodale) fait précéder le paragraphe qu'ouvre ce verset
de la rubrique « Le chrétien temple de Dieu ». Et il y a, tout de même,
pour préciser ce verset, celui de I Cor. VI, 19, que M. Prenter ne cite
point : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-
Esprit, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu. » Et ce corps-là,
c'est celui que l'on peut unir au corps d'une prostituée.
Étant ainsi affirmé, mais non établi, que l'Église est « l'endroit
particulier choisi et sanctifié par Dieu pour être le lieu de sa présence
parmi les hommes » (p. 10), on affirme ensuite (p. 11) « que la véritable
connaissance, la véritable expérience de l'Esprit sont opérées dans
l'Église ». Preuve : « Sinon l'Église ne serait aucunement l'Église, car
il est de son essence même d'être le lieu où l'esprit de Dieu demeure et
opère réellement. » En toute autre matière que la théologie, ce serait
pétition de principe ou tautologie. M. Prenter ne l'ignore naturell
ement pas, et s'en justifie, dans sa conclusion (p. 92) par un nouvel 106 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
aphorisme : « Tourner ainsi en rond est la seule méthode possible du
point de vue théologique : c'est la méthode de l'homme parlant de ce
qui n'appartient qu'à Dieu. » Heureusement que les théologiens sont
souvent gens d'humour ; mais ils ne peuvent guère s'offenser quand les
non-spécialistes parlent de paralogisme.
Écrite par un chrétien, et protestant, cette étude devrait donner
la part principale aux Saintes Écritures. Le chapitre sur leur témoi
gnage à l'égard des thèmes traités a 14 pages (18-32) sur 93. Et sans
doute tout le reste du livre s'appuie-t-il sur les Livres Saints. Mais l'on
a vu que ce témoignage des Écritures n'est qu'un des témoignages
invoqués sur le Saint-Esprit, entre celui de l'orthodoxie traditionnelle
et celui de l'Église d'aujourd'hui. Et le chapitre qui lui est propre
ne laisse point de surprendre le lecteur habitué à l'interprétation
traditionnelle de ce Symbole des Apôtres invoqué dès la première
ligne.
On sait bien que Luther, tout en affirmant la Trinité, se souciait
moins d'hypostases et de Personnes que ne le fera Calvin, et surtout
le Calvin d'après le conflit avec Servet. Mais que M. Prenter donne
dans le modalisme le plus caractérisé, toute la première partie de ce
ch

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