Un théosophe post-kantien : Thomas Lechleitner (1740-1797) - article ; n°1 ; vol.174, pg 39-63
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Un théosophe post-kantien : Thomas Lechleitner (1740-1797) - article ; n°1 ; vol.174, pg 39-63

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1968 - Volume 174 - Numéro 1 - Pages 39-63
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Antoine Faivre
Un théosophe post-kantien : Thomas Lechleitner (1740-1797)
In: Revue de l'histoire des religions, tome 174 n°1, 1968. pp. 39-63.
Citer ce document / Cite this document :
Faivre Antoine. Un théosophe post-kantien : Thomas Lechleitner (1740-1797). In: Revue de l'histoire des religions, tome 174
n°1, 1968. pp. 39-63.
doi : 10.3406/rhr.1968.9203
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1968_num_174_1_9203Un théosophe post-kantien :
Thomas Lechleitner (1740-1797)
Si la philosophie de Kant a fait l'objet, dès la Critique
de la raison pure (1781), d'apologies et d'oppositions, il s'en
faut de beaucoup que chacune des réactions les plus caracté
ristiques suscitées par le kantisme ait été jusqu'à présent
étudiée avec l'attention qu'elle méritait ; et l'on peut dire à
cet égard que l'intérêt porté par les théosophes à l'œuvre du
penseur de Kônigsberg constitue un sujet de réflexion d'autant
plus important qu'il concerne à la fois l'histoire du sentiment
religieux, de la philosophie, et des idées en ce xvine siècle
finissant. Si l'on se limite aux œuvres de cette époque en
langue allemande, on peut citer les noms de Jakob Hermann
Obereit, Karl von Eckartshausen, Andreas Schônberger,
Thomas Lechleitner ; celui-ci, trop oublié, nous permettra
d'évoquer ceux-là ; auteur d'un ouvrage qui mérite de retenir
l'attention de l'historien, Lechleitner se réclame lui-même de
contemporains ; il se réfère sinon à une école, du moins à un
ensemble de tendances dont il est utile de rappeler les traits
essentiels.
Lechleitner est mentionné dans ['Histoire de l'Église de
Preclin-Jarry, et dans un ouvrage de J. Diebolt sur La
théologie morale catholique en Allemagne au temps du phil
osophisme et de la Révolution1. Il n'y est pas question de l'aspect
théosophique de son œuvre, qui est également passé sous
silence dans l'ouvrage de Fr. X. Hodler sur Haigerloch2 et
1) Histoire de V Église, éd. Bloud & Í lay, 1956, t. 19, p. 745. L. y est cité paral
lèlement à B. Wurzer et E. Amort. La théologie morale catholique, etc., Strasbourg,
1926, p. 54 s., 61 s., 179 s.
2) F. X. Hodler, (iesr.hichle des Ohernmls Haigerloch, Hechinpren, 1928, p. 5*1. 40 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
dans relui — resté manuscrit — de N. Konrád1. A ma connais
sance, il faut attendre l'année 1966 pour trouver une référence
précise à l'activité à la fois théosophique et « post-kantienne »
de Lechleitner, dans un excellent article de Richard van
Dulmen consacré à Sébastian Seemiller2. Fils d'un négociant
en soies, Lechleitner naît le 8 avril 1740 à Haigerloch ;
il entre en 1758 au couvent de Beuron, est ordonné prêtre
en 1763, passe son doctorat en droit à Tubingen; plusieurs
faits rapportés par Fr. X. Hodler tendraient à témoigner
d'un don de prophétie qui lui serait propre. Il meurt le
13 mars 1797 en odeur de sainteté3. Pendant son séjour
à Tubingen, il est plutôt de tendance wolfîenne, puis se
tourne vers la philosophie de Kant avant de développer
un système fondé sur les théories de Dalberg et d'Eckarts-
hausen. C'est un ami intime du théologien Klupfel à Fri-
bourg, et du célèbre abbé Rautenstrauch à Braunau4. Le
chanoine de Beuron n'a laissé qu'un seul ouvrage théoso
phique, mais ce livre est d'un grand intérêt. Ses lettres
conservées au département des Manuscrits de la Staats-
bibliothek de Munich, écrites presque toutes en latin, n'expr
iment pas de préoccupations théosophiques ; il y est question
1) N. Ko.nrad, Dnrlrina de amore ("an Reg Thomae Lechleitner, Romae,
11)63 (MS1 ; renseignement aimablement fourni par Richard van Dulmen.
2) Sebastian Seemiller (1 752-1 71W), Augustiner Chorherr und Professor hi
Ingolstadt. Kin Beitrag zuř Wissenschaftsgeschichte Bayerns im 18. Jahrundert,
in Zeilsr.hrifl fiïr hnyerisrhe Geschichle, 11)66, Bd 21), Heft 2, р. 530, note. C'est van
Dulmen qui, en 11)65, a attiré mon attention sur ce personnage. Van Dulmen,
spécialiste de la Bavière du xvnie siècle, avait déjà eu l'occasion de dépouiller
le fonds MS de Lechleitner fStaatsbibl. Munich, Section des MS). Qu'il trouve
ici l'expression de ma reconnaissance pour l'aide apportée ; sans lui, le présent
article n'eût peut-être jamais vu le jour.
3) F. X. Hodler, op. cit., p. 5*1. Voici deux des prophéties rapportées par
Hodler (p. 5*1 ss.) : « Am 11). Mai 171)4 brannte ein grosser Teil des Dorfes Irrendorf
ab. Als die Lente die Wohnungen wieder aufbauten, kam L. mit einigen andern
(Ihorherrn ans Beuron herauf und sagte bei Betrachtung der Neubauten zu seinen
Begleitern : О Schade um die schônen Gebaude, dass sie so bald wieder ein Raub
der Flammen werden miissen ! Und siehe am 6 Oktober 1706 brannten die
Franzosen das ganze Dorf nieder. Von Beuron prophezeite er, es werde nicht
zerstort, sondern spater seiner ursprfmglicher Bestimmung wieder zuruckgehen
werden. Tatsaehlich ist Beuron im Jahre 1863 durch die Bruder Maurus und
Plazidus Wolter eine nachmals so benihmt gewordenen Niederlassimg des Benedik-
tinerordens gewnrden. »
4) Van Dulmen, op. cit., p. 530, note. :

THOMAS LECHLEITNER 41
d'auteurs comme Benedict Stattler, Christian Wolff, etc.,. des
problèmes du molinisme et de la grâce suffisante, et elles sont
antérieures à la période qui fait l'objet' de la présente étude1.
Jusqu'en -1778 il publie cinq ouvrages purement théologiques
dont sa correspondance est le reflet; puis, s'intéressantà la
philosophie kantienne, il écrit sur les devoirs des chrétiens2 ;
enfin, en 1795 il fait paraître l'ouvrage qui nous intéresse ici :
Introduction à une philosophie nouvelle et améliorée*, lamême
année un' petit traité sur la «superstition1 ainsi qu'un « caté
chisme » pour les gens mariés et un autre « catéchisme » sur
la superstition4.
Dès l'introductiom de son ouvrage, Lechleitner indique
les deux sources principales auxquelles il a puisé. Ce sont
d'abord les Considérations sur l'univers, de Dalberg ; c'est
ensuite la1 Théorie des Nombres et les Éclaircissements sur la:
1) MS Staatsbibliothek Mûnchen, Handschriftenabteilung, Cgm 3219, 132,
L. à Seemiller, 25 juin 1777, et la correspondance citée par van Důlmen, in op. cil-
2; Entre autres ouvrages citons : Syslema positionum Theologicarum praelec-
lionibns do g maliens accomodalum, Ratisbonne, 1777, 224 p. ; Syslema posilionum
Iheologicarum seu inslilutiones theologiae dogmalicae, Ulm, 1777, 323 p. ; Allgemeiner '
Unlerricht, und Andacht eines fJhrislen, besonders zu der schmerzhaflen Mutter
Maria, fi'ir ein Haushuch der gemeinen Leule, oder kurze und grûndliche Lehren,
und kernhafle Gebelhen, ;. etc., 1781; Theologische Moral oder die Beweggrunde,
Pflichten und Mitlel des Christen, aus der HI. Schrifl und Wernunfl, Constance,
1789,641 p. Cf. aussi Kayser, 1835, IIIs Partie, p. 502. J. Diebolt (op. cil., p. 61s.)
note que les livres de L. sont courts, mais remarquables de précision. Diebolt tire
les traits qui caractérisent la philosophie de L., de son Syslema positionum de 1777 ;
sa méthode théologique consiste dans l'art de produire les arguments selon un
enchaînement continu. Puisque l'influence de. la philosophie sur la théologie est
grande, ce que Wolff a bien montré, il s'ensuit que l'amélioration de la
n'est possible que par une philosophie améliorée, c'est-à-dire une « philosophia
notionibus distinctis, certis principiis ac naturali methodo instructa.» (p. 57 de
Systerna) ; la philosophie de Wolff répond à ces exigences. L., probabilioriste
convaincu, méfiant de la soolastique, s'appuie volontiers sur saint Augustin, dont
il adopte la définition du péché et de la prédestination, et il cite des théologiens
de son ordre tels que Amort, Tourneley, Collet. J. Diebolt présente L. sous le
titre : Prédominance de la philosophie molfienne. Thomas Lechleitner et Theodor
Sr.hmiedel.
31 Anleitung zu einer neuen und verbesserten Philosophie : oder Sammlung
iibe.r die Kanlische Philosophie und das Dalbergische Grundgesetz der Aehnlichkeit
in der Nalur. Sammt einem Anhange uber die Môglichkeit einer malhemalischen
Melaphysik. Mil Genehmhallung des hochwiïrdigen Ordinarials zu Constanz. Ersles :
Bandchen, Augsburg, heij Mallh&

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