La réduction des prélèvements sur les entreprises - article ; n°1 ; vol.72, pg 29-52
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Description

Économie & prévision - Année 1986 - Volume 72 - Numéro 1 - Pages 29-52
La réduction des prélèvements sur les entreprises, par Bernard Ullmo.

Alors que les oppositions doctrinales relatives à la baisse des prélèvements sur les entreprises sont très vives, on cherchera à fonder l'argumentation présentée ici sur l'utilisation conjointe de modèles macroéconométriques, de travaux théoriques et d'études empiriques. Les deux idées de départ étaient que
les entreprises en «régime classique» —selon la théorie des équilibres à prix fixe— investissaient l'intégralité des transferts publics dont elles bénéficiaient, alors que celles en «régime keynésien» en faisaient d autres usages ;

Dans une très forte proportion, les entreprises françaises étaient actuellement dans ce premier régime par suite d'une insuffisance de profits qui limitait leur croissance.

Cependant, les méthodes encore expérimentales mises en œuvre, ne permettent pas de conclure à l'existence d'un pourcentage important d'entreprises dans le premier régime : l'efficacité générale de la politique économique étudiée ne passe donc pas par la voie qui transforme directement le transfert public en voie qui transforme directement le transfert public en investissement productif. Mais d'autres mécanismes, efficients quoiqu'indirects, ne sont pas exclus les résultats sont d autant plus favorables que la baisse des prix intérieurs est plus importante et que la répercussion sur le prix des exportations et des importations en volume est élevée. Au contraire de Dms et de Copain, le modèle Métric correspond à ce cas heureux.

En résumé, il y a incertitude sur les régimes et, par conséquent, sur les comportements d'investissement, sur le cycle prix-salaires et sur le sous-modèle extérieur, c'est-à-dire sur trois domaines essentiels de la macroéconomie, ce qui interdit de donner une réponse ferme à l'intérêt actuel d'une baisse des prélèvements sur les entreprises.
The reduction of corporate tax and social security contributions,
by Bernard Ullmo.

Beyond the sharp controversies in terms of economic doctrine relative to the reduction of corporate taxes and social security contributions, this paper will seek to test the issue by resting its argumentation on the findings of macroeconometric models and of theoretical and empirical surveys.

We intended to test two current assumptions:
that, according to the fixed-prices temporary equilibrium theory, firms which operate under a classical régime tend to invest all of the transfer payments made to them, whereas firms under a Keynesian regime tend to employ such transfer payments in other ways;
that a large proportion of French firms find themselves currently operating under a classical régime, owing to the low profit-rate that limits their growth.

Yet, none of the experimental methods used in this research, have clearly demonstrated the existence of such a large proportion of firms following the pattern set by the classical regime. Furthermore, the overall efficiency of a policy of reduction of corporate taxes and social security contributions is not to be found in the circuits by which public transfer payments are turned into productive investments. But other efficient though indirect mechanisms should not be excluded, the policy appears to produce its most favourable results whenever the sharpest drops in domestic prices are obtained, and the repercussion on export prices and on the volume of imports and exports maximized. The model Metric, unlike Dms and Copain. substantiates the favourable pattern of behaviour.

In summary, there is some uncertainty as to the regimes, and by way of consequence, the investment behaviours, the wage-price cycles and the sub-model related to foreign-trade. Therefore, there could be no decisive evidence in support of the desirability of a reduction of corporate taxes and social security contributions.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bernard Ullmo
La réduction des prélèvements sur les entreprises
In: Économie & prévision. Numéro 72, 1986-1. pp. 29-52.
Citer ce document / Cite this document :
Ullmo Bernard. La réduction des prélèvements sur les entreprises. In: Économie & prévision. Numéro 72, 1986-1. pp. 29-52.
doi : 10.3406/ecop.1986.4913
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1986_num_72_1_4913Résumé
La réduction des prélèvements sur les entreprises, par Bernard Ullmo.
Alors que les oppositions doctrinales relatives à la baisse des prélèvements sur les entreprises sont très
vives, on cherchera à fonder l'argumentation présentée ici sur l'utilisation conjointe de modèles
macroéconométriques, de travaux théoriques et d'études empiriques. Les deux idées de départ étaient
que
les entreprises en «régime classique» —selon la théorie des équilibres à prix fixe— investissaient
l'intégralité des transferts publics dont elles bénéficiaient, alors que celles en «régime keynésien» en
faisaient d autres usages ;
Dans une très forte proportion, les entreprises françaises étaient actuellement dans ce premier régime
par suite d'une insuffisance de profits qui limitait leur croissance.
Cependant, les méthodes encore expérimentales mises en œuvre, ne permettent pas de conclure à
l'existence d'un pourcentage important d'entreprises dans le premier régime : l'efficacité générale de la
politique économique étudiée ne passe donc pas par la voie qui transforme directement le transfert
public en voie qui transforme directement le transfert public en investissement productif. Mais d'autres
mécanismes, efficients quoiqu'indirects, ne sont pas exclus les résultats sont d autant plus favorables
que la baisse des prix intérieurs est plus importante et que la répercussion sur le prix des exportations
et des importations en volume est élevée. Au contraire de Dms et de Copain, le modèle Métric
correspond à ce cas heureux.
En résumé, il y a incertitude sur les régimes et, par conséquent, sur les comportements
d'investissement, sur le cycle prix-salaires et sur le sous-modèle extérieur, c'est-à-dire sur trois
domaines essentiels de la macroéconomie, ce qui interdit de donner une réponse ferme à l'intérêt
actuel d'une baisse des prélèvements sur les entreprises.
Abstract
The reduction of corporate tax and social security contributions,
by Bernard Ullmo.
Beyond the sharp controversies in terms of economic doctrine relative to the reduction of corporate
taxes and social security contributions, this paper will seek to test the issue by resting its argumentation
on the findings of macroeconometric models and of theoretical and empirical surveys.
We intended to test two current assumptions:
that, according to the fixed-prices temporary equilibrium theory, firms which operate under a "classical
régime" tend to invest all of the transfer payments made to them, whereas firms under a Keynesian
regime tend to employ such transfer in other ways;
that a large proportion of French firms find themselves currently operating under a "classical régime",
owing to the low profit-rate that limits their growth.
Yet, none of the experimental methods used in this research, have clearly demonstrated the existence
of such a large proportion of firms following the pattern set by the classical regime. Furthermore, the
overall efficiency of a policy of reduction of corporate taxes and social security contributions is not to be
found in the circuits by which public transfer payments are turned into productive investments. But other
efficient though indirect mechanisms should not be excluded, the policy appears to produce its most
favourable results whenever the sharpest drops in domestic prices are obtained, and the repercussion
on export prices and on the volume of imports and exports maximized. The model Metric, unlike Dms
and Copain. substantiates the favourable pattern of behaviour.
In summary, there is some uncertainty as to the regimes, and by way of consequence, the investment
behaviours, the wage-price cycles and the sub-model related to foreign-trade. Therefore, there could beno decisive evidence in support of the desirability of a reduction of corporate taxes and social security
contributions.La réduction
des prélèvements
sur les entreprises
Conseiller Bernard Ullmo, scientifique à la Direction de la prévision
Comme la langue d'Esope, la baisse des prélèvements sur les
entreprises est la meilleure ou la pire des choses : élément es
sentiel d'une offre dynamique pour les uns, arbitrage favorab
le aux profits alors que ceux-ci sont mal utilisés pour les
autres.
Afin d'éclairer ce débat, l'analyse économique dispose de
théories et d'instruments empiriques. Ainsi, une place import
ante doit être réservée aux grands modèles macroéconomét
riques : Metric, Dms ou Copain. Mais une autre doit être
faite au progrès théorique important, relatif aux équilibres à
prix fixes, qui a donné l'espoir d'obtenir des résultats plus
sûrs de la mesure étudiée d'autant que des méthodes prag
matiques ont été développées pour tester son adéquation à la
réalité actuelle.
Le texte qui suit se situe donc au point de rencontre d'une
préoccupation stratégique -baisser ou ne pas baisser les pré
lèvements sur les entreprises- et de l'évolution des théories
et techniques économiques.
Contrairement aux a priori doctrinaux, il importe de noter
qu'il n'y a pas, selon l'auteur, une réponse unique, valable en
tout temps et en tout lieu. Celle-ci dépend de la structure de
l'économie et de la phase conjoncturelle dans laquelle elle est
engagée. En fait, toutefois, aucune conclusion ferme ne semb
le pouvoir être présentée car les résultats fournis par les in
struments employés sont disparates, sans que l'on puisse pri
vilégier les uns et rejeter les autres. En l'état actuel de nos
connaissances, la réduction des prélèvements est une politi
que qui repose probablement sur un pari.
Cette approche complexe dont l'aboutissement n'est donc pas
parfaitement satisfaisant est assez nouvelle. Son emploi, qui
use pratiquement de toutes les possibilités existantes, est cer
tainement plus édifiant et instructif que l'enseignement prati
que relativement pauvre auquel il conduit.
La rédaction
29 Depuis 1983, le Président de la République s'est engagé à réduire le
taux des prélèvements obligatoires d'un point en 1985. Son inter
vention à la télévision française s'est située dans un contexte natio
nal et international où la réticence, voire l'hostilité à la pression
fiscale et sociale, se développe dans l'opinion et chez de nombreux
économistes et gouvernants.
On ne traitera pas ici, sinon à titre de référence, de la baisse des
prélèvements sur les ménages mais uniquement sur les entreprises.
Les motifs invoqués partent de l'idée microéconomique simple se
lon laquelle l'investissement productif est un point de passage obli
gatoire pour l'introduction du progrès technique, l'amélioration de
la compétitivité, l'extension des capacités de production et que des
profits suffisants sont indispensables à sa réalisation ; mais aussi de
l'idée macroéconomique, également simple, selon laquelle, une fois
payés les salaires, il existe un surplus à répartir, notamment entre
les entreprises et la Puissance Publique : si, par exemple, cette der
nière prélève trop à des fins de redistribution, la masse disponible
pour l'investissement productif peut se révéler trop faible ; les créa
tions d'emploi sont freinées et le chômage progresse. Face à des
pays pour lesquels le partage entre les salaires et les profits est plus
favorable à ces derniers, la place de l'industrie française ne peut
que se réduire, les parts de marché régresser et l'équilibre extérieur
constituer une contrainte de plus en plus redoutable.
Le thème de l'éviction constitue une extension des idées ci-dessus,
qui s'appliquent aux niveaux de prélèvements publics, alors que
l'éviction concerne le déficit : le financement de ce dernier entre en
concurrence avec l'investissement privé, qui est «évincé» car la entre la demande publique et privée de capita

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