La Tunisie : il est temps de promouvoir les énergies renouvelables
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L'article traite le déficit énergétique de la Tunisie et l'obligation de promouvoir les énergie renouvelable.

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Publié le 28 septembre 2011
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Langue Français

Extrait

La Tunisie : il est temps de promouvoir les énergies renouvelables
A
ujourd’hui, tout le monde s’accorde à reconnaitre que la situation énergétique de la
Tunisie s’aggrave considérablement. En effet, dès l’année 2000 le secteur énergétique
paralyse la croissance du produit national brut. Depuis, la Tunisie s’est classée parmi les pays
importateurs net d’énergie suite à un déficit qui se creuse à un rythme qui vari d’une année à
l’autre. Selon les données de l’Agence Nationale pour la Maitrise de l’Energie (ANME), les
trois premiers mois de 2011 tablent sur un déficit de 600 Ktep, soit une perte de 85 MDT et
un déficit cumulé de -291.9 MDT, atteignant ainsi un taux de couverture de 72,9% (alors qu’il
était de 78,4% à la même période en 2010).
Parmi les motifs de creusement du déficit énergétique on peut citer principalement la
demande croissante et pressante des secteurs économiques en énergie, dont l’industrie et les
transports sont les plus gloutons à hauteur de 36% et 31%, respectivement. Comme le montre
la figure 1, la croissance de la consommation énergétique est exponentielle depuis les années
70. Pour la période 2000-2010, elle s’élève à un taux de 33.22% (selon les données de la
Banque Mondiale), un rythme difficile à asservir par une production très instable et non
diversifiée, reposant principalement sur des ressources fossiles limitées, épuisables et non
renouvelables.
Figure 1 : Banque Mondiale Consommation et production d’énergie en Tunisie (1971 – 2010).
Suite à une telle détérioration du secteur, la Tunisie se trouve aujourd’hui confrontée à
un problème énergétique sérieux. Pour y faire face, l’État décide, dès 2005, l’augmentation de
sa capacité de production en hydrocarbures : le nombre des permis de recherche
d'hydrocarbures atteint les 56 permis en 2010 contre 41 permis en 2005. Parallèlement, le
nombre des puits de forage passe à 32 en 2010 contre 14 forés en 2005 (ce qui explique
l’augmentation de la production de 6 681Ktep à 8 708Ktep entre 2005 et 2010).
En revanche, cette politique est restreinte au court terme, elle vise à solder le déficit et à
diminuer les dépenses énergétiques affectées aux importations par le recours massif à
l’exploitation des ressources rares et non renouvelables. Une telle gouvernance sert à gérer la
situation par ce qui est disponible dans l’instant, sans investigations sur le coût d’opportunité
à assumer dans futur et sans mettre le point sur la durabilité de la voie admise (l'épuisement
inévitable des ressources exploitées).
Cette politique se trouve en contradiction avec un contexte international marqué par
l’augmentation des prix de l’énergie et la nécessité de réduire les émissions de Gaz à Effet de
Serre (GES), c’est ainsi que la Tunisie se trouve face à un défi majeur et prioritaire :
JRIDI Omar
moderniser et diversifier son mix énergétique. Ces pressions économico-environnementales
mettent la Tunisie face à la servitude de la réorientation de sa politique énergétique vers le
développement durable, en focalisant l’attention sur l’efficacité énergétique, la réduction de
l’intensité énergétique (consommation d’énergie par unité de PIB) et surtout la promotion des
énergies renouvelables.
Actuellement, le mix énergétique de la Tunisie est composé à hauteur de 40% de
cycles combinés gaz (CCG), 14% turbine à gaz, 45% thermique vapeur et 1% d’énergies
renouvelables et qui ôte le gaz naturel à raison de 53% et les produits pétroliers, y compris
pétrole coke, à raison de 47%. Il en ressort de ce paquet énergétique un recours total aux
énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables, avec une contribution à hauteur de
1% seulement. La question du faible taux des énergies renouvelables impose des
préoccupations qui doivent être prisent au premier rang, vue qu’elle constitue un facteur de
développement économique dont les effets sont directs sur la diminution des dépenses
énergétiques, d’une part, et la création de nouvelles activités et postes d’emplois, de l’autre
part.
Au niveau mondial, le marché des énergies renouvelables est en progression colossale.
Selon les projections de l'évaluation de l'énergie mondiale, réalisées récemment par le
Programme des Nations Unis pour l'Environnement, le marché mondial des énergies
renouvelables devrait atteindre entre 40 et 78 milliards de dollars par an d'ici 2010, un marché
dont la contribution à la production de l’électricité augmente d'environ 30 % par an. Une
tendance consolidée par des décisions politiques comme celle du « paquet énergie-climat » de
l’Union européenne qui table sur une part de 20% des énergies renouvelables dans la
consommation énergétique de l’Europe en 2020, soit 23% pour la France.
Cette orientation européenne vers les énergies renouvelables prolifèrera un afflux important
de demande vers les pays Méditerranéen du sud, surtout suite au communiqué du 09
septembre 2011 de la Commission Européenne qui vise
la création d’un marché intégré
d’énergie par le lancement de centrales solaires pilotes qui englobe le "grand voisinage" de
l'UE
, en précisant que : « Notre dépendance à l'égard des importations augmentera au cours
des prochaines décennies, nos voisins joueront un rôle de plus en plus important dans la
fourniture et l'acheminement d'énergie vers l'UE ».
C’est ainsi que la modernisation du mix énergétique constitue une éventualité de
relance économique pour la Tunisie. En effet, avant d’être une infliction, promouvoir et
s’immigrer vers les énergies renouvelables est un choix logique, apporteur de technologie
moderne et économiquement efficace, en vertu de l’importance du potentiel de valorisation
des énergies renouvelables modernes estimé selon le rapport de ANME en 2004 à 1,3 Mtep
cumulé à l’horizon 2010, à 7 Mtep à l’horizon 2020 et à 19 Mtep à l’horizon 2030 (1Mtep =
1000Ktep). Selon le même rapport « La mobilisation de ce potentiel permettra d’améliorer
sensiblement l’apport des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire :
2,7% à l’horizon 2010, 5,6% à l’horizon 2020 et 6,5% à l’horizon 2030. ». L’apport de ce
secteur ne se limite pas seulement à la contribution non futile au paquet énergétique, mais il
constitue un potentiel d’exportation pour riposter la demande effective extérieure.
Si la croyance en la nécessité d’une réorientation vers les énergies renouvelables
semble avoir l’unanimité, autres points restent ambigus tels que l’alternative entre le solaire,
l’éolien ou la combinaison entre les deux, et dont les coûts d’investissement, l’échéance de
réalisation et la stabilité de production pèsent bien parmi les critères de décision.
JRIDI Omar
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