Les comptes financiers de la Nation en 2006
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Nouvelle poussée de l’endettement du secteur privé, désendettement de l’État En 2006, la croissance de l’endettement du secteur privé se renforce. Les ménages continuent de s'endetter à un rythme soutenu tout en accumulant des actifs financiers, notamment en assurance-vie ; leur taux d’endettement atteint un nouveau record historique. Les sociétés non financières intensifient leur recours aux emprunts bancaires et aux financements de marché. À l’inverse, le besoin de financement des administrations publiques se réduit, de même que leur dette financière brute, qui diminue pour la première fois depuis 1999. Sous l’effet de la remontée des taux d’intérêt à court terme, l’accumulation de dépôts à vue ralentit au profit des placements à vue et des dépôts à terme. Par ailleurs, les plans d’épargne logement (PEL) subissent des retraits massifs à la suite de la modification de leur régime fiscal. Les ménages réemploient principalement ces fonds en souscrivant des contrats d’assurance-vie et des titres d’OPCVM. En contrepartie du gonflement de leur collecte, les sociétés d’assurance et les OPCVM accroissent leurs acquisitions de titres, et notamment de titres obligataires. Nouvel essor de l'endettement des ménages et de leurs placements en assurance-vie Les entreprises accentuent leur recours au crédit et aux financements de marché Réduction de la dette financière des administrations publiques Sociétés d’assurance et OPCVM investissent massivement en obligations Les banques empruntent davantage à l’étranger pour répondre à la demande de crédits Les résidents accroissent leurs achats d’obligations étrangères et d’actions

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Langue Français

Extrait

N° 1137 - MAI 2007
PRIX : 2,30€
Les comptes financiers
de la Nation en 2006
Nouvelle poussée de l’endettement du secteur privé,
désendettement de l’État
Denis Marionnet, Banque de France
n 2006, la croissance de l’endette- Nouvel essor de l’endettement
ment du secteur privé se renforce. des ménages et de leurs placementsELes ménages continuent de s'en- en assurance-vie
detter à un rythme soutenu tout en accu-
En 2006, la dette des ménages continue à croître
mulant des actifs financiers, notamment
à un rythme élevé (+ 11,3 %, après + 11,2 % en
en assurance-vie ; leur taux d’endettement 2005, tableau 1). Le flux net des crédits (crédits
atteint un nouveau record historique. Les nouveaux moins remboursements) s’élève à
sociétés non financières intensifient leur 84,0 milliards d’euros, après 72,5 milliards en
2005. La croissance des prêts à l’habitat, quirecours aux emprunts bancaires et aux
forment l’essentiel de la dette des ménages, sefinancements de marché. À l’inverse, le
poursuit à un rythme soutenu (+ 15 %) malgré
besoin de financement des administra-
le relèvement des taux appliqués aux crédits
tions publiques se réduit, de même que nouveaux. L’effet de ce renchérissement des
leur dette financière brute, qui diminue taux débiteurs sur la charge de remboursement
pour la première fois depuis 1999. des emprunts est toutefois en partie compensé
par l’allongement de leur durée moyenne.Sous l’effet de la remontée des taux
En parallèle à cet essor de leur endettement,d’intérêt à court terme, l’accumulation de
les ménages maintiennent des flux de place-
dépôts à vue ralentit au profit des place-
ments financiers importants (140,9 milliards
ments à vue et des dépôts à terme. Par d’euros), bien qu’en diminution par rapport à
ailleurs, les plans d’épargne logement 2005. Les flux de placements en assurance-vie
(PEL) subissent des retraits massifs à la (88,8 milliards d’euros) excèdent ceux de 2005
(82,0 milliards), bénéficiant pour une bonnesuite de la modification de leur régime
part du réemploi des fonds retirés des PEL àfiscal. Les ménages réemploient princi-
la suite de la modification du régime fiscal de
palement ces fonds en souscrivant des
erces derniers intervenue au 1 janvier 2006. Les
contrats d’assurance-vie et des titres
d’OPCVM. En contrepartie du gonflement
Endettement des ménages et des sociétés
de leur collecte, les sociétés d’assurance non financières (hors actions)
en %et les OPCVM accroissent leurs acquisi- 115 80
tions de titres, et notamment de titres
obligataires. 110 70
105 60
Fin 2006, la dette des ménages atteint un nou-
veau record au regard de leur revenu dispo-
100 50
nible brut, à 68,4 %, après 64,1 % fin 2005
(graphique). C’est également le cas pour le
95 40ratio dette/épargne brute des ménages qui
1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
représente désormais 4,5 années d’épargne. Taux d'endettement des sociétés non financières :
crédits et titres de créances sur valeur ajoutée (échelle de gauche).Sans précédent en France, ces niveaux
Taux des ménages :
demeurent toutefois sensiblement inférieurs à crédits sur revenu disponible brut (échelle de droite).
ceux de la zone euro, du Royaume-Uni ou des Sources : Comptes nationaux, base 2000, Insee - Banque de France
(Sesof).États-Unis.
INSEE
PREMIEREcontrats en unités de compte (30,4 % à l’endettement, notamment pour finan- – 51,5 milliards en 2005) résulte princi-
des flux de souscription) sont favorisés cer la reprise de leurs investissements palement de la réduction de celui de
par la hausse des cours boursiers mais productifs. En 2006, leur flux d’endette- l’État (– 47,5 milliards d’euros, après
aussi par le plein effet sur 2006 des dis- ment s’accroît fortement pour s’établir à – 52,4 milliards) et de l’augmentation de
positions permettant désormais de 63,9 milliards d’euros, après 39,1 milliards la capacité de financement des organis-
transformer sans pénalité un contrat en 2005. L’encours de la dette des SNF, mes divers d’administration centrale
monosupport (en euros) en un rapporté à leur valeur ajoutée, s’élève à (Odac), qui atteint 11,2 milliards d’euros,
multisupports investi en tout ou partie en 109,7 % fin 2006, après 107,4 % fin après 6,9 milliards. Il s’accompagne
unités de compte. 2005, se rapprochant du point haut de d’une diminution de la dette financière
Les ménages redeviennent acheteurs fin mars 2002 (graphique). brute (définitions) des administrations
nets de titres d’organismes de place- Cette poussée de l’endettement des centrales, entraînant à la baisse celle de
ment collectif en valeurs mobilières SNF recouvre une forte augmentation l’ensemble des APU (1 198,7 milliards
(OPCVM) : les fonds monétaires de leurs flux nets d’emprunts bancaires d’euros, après 1 219,9 milliards).
(1,2 milliard d’euros de souscriptions (53,6 milliards d’euros, après 40,5 mil- En 2006, la dette financière brute de
nettes) bénéficient de la remontée liards) et une reprise de leurs émissions l’État, exprimée en valeur de marché,
des taux à court terme, et les non nettes de titres de créances négocia- diminue en effet pour la première fois
monétaires (3,5 milliards) de la bonne bles (TCN, définitions), qui atteignent depuis 1999, revenant à 990,3 milliards
orientation des marchés financiers 21,1 milliards d’euros, après 10,8 mil- d’euros en fin d’année, après 1 023,3 mil-
(tableau 2), les ménages semblant en liards en 2005. Les SNF continuent en liards fin 2005. Cette réduction résulte
outre préférer la détention indirecte revanche de procéder à des rembour- pour une part de l’affectation d’importan-
d'actions cotées à leur directe sements nets d’obligations (– 10,6 mil- tes recettes de privatisation à des opéra-
(– 5,0 milliards d’euros, après 3,4 mil- liards d’euros). tions de désendettement. Elle reflète
liards). Par ailleurs, leurs flux nets de L’accroissement des emprunts mais également les retombées des change-
dépôts se réduisent sensiblement (17,6 aussi des émissions d’actions (97,6 mil- ments intervenus dans la gestion de la
milliards d’euros, après 34,7 milliards en liards d’euros, après 75,3 milliards) per- trésorerie de l’État, qui se traduisent par
2005). En particulier, l’accumulation de met aux SNF de financer, outre leurs une forte réduction de ses opérations
dépôts à vue (tableau 3) ralentit forte- investissements productifs, des de prise en pension (– 25,1 milliards
ment (10,2 milliards, après 19,6 mil- fusions-acquisitions et des opérations d’euros, après 5,9 milliards) et par des
liards en 2005), le coût d’opportunité de rachat d’entreprises à effet de levier remboursements nets très élevés de
de leur détention étant accru par la (Leverage Buy Out, LBO), opérations bons du Trésor (– 17,4 milliards d’euros,
hausse des taux d’intérêt à court qui ont pris de l’ampleur en 2006. Leurs après 3,3 milliards). En outre, le montant
terme, et ce d’autant plus que la rému- acquisitions nettes d’actions atteignent des émissions nettes d’obligations assi-
nération de ce type de dépôts est ainsi 66,8 milliards d’euros, après 38,6 milables du Trésor (OAT) atteint son
encore peu répandue en France. En milliards. niveau le plus bas des dix dernières
revanche, le flux net de placements à Hors actions, les flux de placement des années (16,1 milliards d’euros). Les
vue (définitions) retrouve son niveau SNF s’orientent davantage vers les titres émissions d’obligations indexées repré-
de 2004 (24,3 milliards d’euros, après de créances négociables et les titres sentent 21,4 % du volume global des
14,8 milliards en 2005), dans un d’OPCVM monétaires (21,2 milliards émissions brutes d’OAT (24,7 % en
contexte marqué par deux relèvements d’euros, après 8,2 milliards) au détri- 2005).
successifs de la rémunération des ment des obligations (0,2 milliard d’eu- Le besoin de financement des adminis-
livrets A et livrets bleus. De même, le ros, aprè

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