Les foyers sans gaz ni électricité dans la ville de Lyon - article ; n°3 ; vol.25, pg 157-168
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les foyers sans gaz ni électricité dans la ville de Lyon - article ; n°3 ; vol.25, pg 157-168

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise - Année 1950 - Volume 25 - Numéro 3 - Pages 157-168
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Denise Courbin
Les foyers sans gaz ni électricité dans la ville de Lyon
In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 25
n°3, 1950. pp. 157-168.
Citer ce document / Cite this document :
Courbin Denise. Les foyers sans gaz ni électricité dans la ville de Lyon. In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société
de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 25 n°3, 1950. pp. 157-168.
doi : 10.3406/geoca.1950.6630
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6284_1950_num_25_3_6630LES FOYERS SANS GAZ NI ÉLECTRICITÉ
DANS LA VILLE DE LYON
par Madame Courbix, née Denise Janody
L'étude des foyers sans gaz ni électricité dans une grande ville telle qu.:
Lyon (1) permet d'aborder un problème d'urbanisme très intéressant, par
ses rapports avec toutes les questions économiques ou sociales qui concernent
les agglomérations importantes. La topographie des lieux y joue un rôle
essentiel, de même que l'ancienneté plus ou moins grande des quartiers et
la proximité relative des voies de circulation intense. Mais le mode d'éclai
rage est aussi lié étroitement aux ressources des habitants et peut servir
d'indice sur leur niveau de vie.
Le mode d'existence des populations urbaines a souvent préoccupé le?
économistes et les sociologues. Les exagérations sont fréquentes dans ct-
domaine et de manière opposée. Si quelques-uns voient dans la vie eu ville
l'idéal du confort et de l'hygiène, d'autres dénoncent les agglomération^
citadines comme le repaire des taudis sans hygiène ni éclairage. L'n article
paru dans un hebdomadaire trois mois avant la Libération annonçait comme
un scandale que « dans une seule ville comme Lyon, 20 % des habitations
n'ont ni l'électricité ni le gaz ». Il appartient au géographe de rétablir avec
d'exactes données (dans le domaine du possible) une réalité trop souvent
travestie par les amateurs de titres sensationnels. Sur un total de 1 70.000
foyers lyonnais, 5.550 environ ne possédaient en 1944 ni gaz ni électricité.
Ce n'est donc pas le cinquième de la population lyonnaise, mais le tren
tième seulement, qui fera l'objet de notre étude.
Г. — INTRODUCTION'
Ces foyers semblent au premier abord impossibles à dénombrer avec une
rigueur satisfaisante. Les enquêtes des assistantes sociales ou des employé^
des « bureaux de bienfaisance » municipaux nous permettent bien, de cn-
naître une multitude de cas isolés. Mais ceux qui ne bénéficient pa- ■'■•
(1) Travail établi sur les données «Je 1944. — Cette étude doit son origine i une s^^-
gestion de Madame Allix, à laquelle une de ses anciennes élèves doit ici rendre ce tribut.
Le travail a été poursuivi sous la direction de M. le Professeur Allix. La documentation,
remontant au temps de l'occupation, est déjà un peu ancienne, mais sa signification géo
graphique nous paraît encore intéressante. On voudra bien excuser le délai de publicarur:
sur le temps nécessaire à la ir.ise au net du plan. :
:
:
MADAME COURBIN-JANODY 158
secours et ne sont : pas abonnés au Gaz et à l'Electricité échappent au
contrôle des services intéressés. Depuis 1940, le rationnement des produits
d'éclairage avait contraint tous ceux qui ne possédaient pas une installation
d'électricité ou de gaz à demander des allocations. C'est par: les listes des
cartes de carbure, bougies et surtout pétrole, détenues par les mairies d'ar
rondissements, que nous avons pu repérer l'ensemble des foyers concernant
notre travail. Nous sommes bornée à l'étude des questions d'éclairage
et n'avons pas essayé de connaître tous ceux qui ne possèdent pas l'instal
lation au gaz pour les usages de cuisine, car 25.000 foyers environ (connus
par les cartes de charbon de cuisine et d'alcool à brûler) se trouvent dans
cette situation.
Nous ne pouvons pas d'ailleurs espérer une précision minutieuse. Les
bénéficiaires ne touchaient- pas tous régulièrement leurs attributions, les
nchiers tenus par les mairies n'étaient pas toujours très exacts.
De nombreuses difficultés se sont élevées lorsqu'il nous a fallu étudier
<!e près les documents ainsi obtenus. Nous possédions alors une succession
ne numéros et de rues, d'une réalité très intéressante certes, mais ne livrant:
pas l'ensemble des renseignements désirables. Il est presque impossible de
savoir, par exemple, si, lorsque nous trouvons plusieurs foyers dépourvus
d'éclairage dans le même immeuble, ces foyers représentent la ..totalité des
logements de la maison ou simplement les étages supérieurs. La diversité
d'importance des bâtiments lyonnais nous eût forcée à des visites particul
ières matériellement impossibles. Nous nous sommes fondée sur la moyenne
raisonnable du nombre des locataires, sans nous leurrer sur les multiples
possibilités d'erreurs. Des entrevues avec le< personnes accréditées pour les
visites domiciliaires nous ont permis de comprendre malgré tout îa situation
des familles dont nous désirions nous occuper.
Les listes de foyers sans gaz ni électricité, que nous avons relevées par
rues, ne sont pas très significatives sur la densité de ces artères en logements
privés d'éclairage. Les longues voies de communication ne peuvent être
comparées aux petits impasses et le nombre des familles qui nous intéressent,,
vivant dans les unes ou les autres, n'a aucune valeur propre. Il est indispen
sable de se reporter à chaque instant au plan de la ville et nous ne retirons
de cet examen qu'une approximation.
Cette étude apparaît enfin comme un assemblage d'innombrables cas par
ticuliers sans lois générales apparentes. Bien des questions d'intérêt person
nel interviennent parmi. l'immensité de la documentation.
II. RÉPARTITION DES FOYERS SANS ECLAIRAGE
En utilisant le cadre administratif imposé par le mode d'information, nous:
essayerons de décrire l'aspect que présente chaque arrondissement dans la
perspective' qui nous intéresse. Plutôt que de nous arrêter aux détails nom
breux fournis par le relevé des adresses, nous dégagerons les centres qui.
nous semblent les plus importants à cet égard. C'est naturellement le plan-
ci-joint (fig. 1) qui fait le principal intérêt de cette recherche. .
.
FOYERS S AXS GAZ XI ÉLECTRICITÉ 159
Premier arrondissement. Centre : Rhône et : Saône, entre Saint-Paul' et . les
Brotteanx). — Quelques rues possèdent- plusieurs : foyers sans gaz ni élec
tricité. Relevons en particulier la rue Bouteille, la rue Pouteau, la montée
Saint-Sébastien, la: rue des Tables-Claudiennes, la rue des Pierres-Plantées,
la montée des Carmélites, la montée des Chartreux; la rue Imbert-Colomès,
la rue du Bon-Pasteur, la rue de Flesselle, la rue Rivet. La rue de la Vieille-
Monnaie avec 25 foyers et la montée de la Grand'Côte qui en contient 55,
dominent nettement cette enumeration.
D'autres rues en -ont presque dépourvues: la, rue Longue n'en a qu'un,
!a rue Burdeau. deux, la rue Diderot, un, la rue Terme,. un, la rue d'Algérie,
deux. .
Plusieurs immeubles ne pos>èdent aucune installation destinée à l'éclairage.
• >u n'en ont qu'aux étages inférieurs. Le numéro 14 de la rue des Pierres-
Plantées a huit foyers dans ce cas, ainsi-que le numéro 3'de la rue de la
Vieille.
Il est assez facile de localiser dans cet arrondissement les quartiers qui
comprennent !a plus forte densité de foyers privés d'éclairage. Le quartier
des Terreaux, malgré ses nombreuses rues étroites et courtes qui entourent
Ta place, n'en contient à peu près pas. L'intense activité de ce point import
ant de la ville a obligé toutes les maisons même modestes ou anciennes aux
aménagements ; nécessaires.
Les foyers privés d'éclairage se : rassemblent presque tous sur les pentes
de la Croix-Rousse, dans toutes les montées qui conduisent à la colline. Ce
vieux quartier, centre légendaire de la tradition : lyonnaise dont la populat
ion souvent sans aisance est assez traditionnaliste, est resté en retard sur le
confort moderne.
D

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents