Les implantations japonaises en France : des entreprises commerciales et exportatrices
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L'investissement japonais à l'étranger s'est développé au cours des années soixante-dix. L'abondance des capitaux disponibles, l'appréciation du yen et les pressions commerciales exercées par les principaux pays développés ont accéléré cette implantation. La France, où ces investissements ne se sont vraiment développés qu'à partir du milieu des années quatre-vingt, est devenue en 1992 le second pays d'accueil européen après la Grande Bretagne. Une position géographique centrale au sein de la Communauté européenne, l'existence d'un système d'infrastructure de qualité et la présence d'une main-d'oeuvre qualifiée à un coût attractif expliquent cette évolution. Toutefois, le poids de l'investissement japonais en France reste modeste comparé à celui des autres pays européens et à celui des États-Unis.

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Langue Français

Extrait

N° 478 AOÛT 1996
PRIX : 14F
Les implantations japonaises en France :
des entreprises commerciales et exportatrices
Agnès Topiol - Bensaïd, Division Marchés et stratégies d’entreses,pri Insee
elles employaient ensemble environ 40 000’investissement japonais à l’étran-
personnes. Les petites entreprises exercent
ger s’est développé au cours des généralement une activité dans le secteurL années 70. L’abondance des capi- tertiaire tandis que les moyennes et grandes
unités ont plutôt une activité industrielletaux disponibles, l’appréciation du yen et
(tableau 1) . Toutefois, ces dernières ne repré
les pressions commerciales exercées parsentent que 2 % des emplois industriels
les principaux pays dével oppés ont accé créés par les entreprises étrangères en
France : environ 25 000 emplois.léré cette implantation. La France, où ces
investissements ne se sont vraiment
Délocalisation à motivation commerciale
développés qu’à partir du milieu des
En 1992, plus de 70 % des entreprises japo années quatre vingt, est devenue en 1992
naises implantées en France exerçaient une
le second p ays d’accueil européen après la activité dans le secteur tertiaire. Ces entre
Grande Bretagne. Une position géogra- prises employaient 15 000 personnes et réa
lisaient près de 10 milliards de francs dephique centrale au sein de la Communauté
chiffre d’affaires. Essentiellement concen
Européenne, l’existence d’un système trées dans le commerce (graphique 1),
d’infrastructure de qualité et la présence les activités sont regroupées autour du
commerce de gros et concernent surtout lad’une main d’œuvre qualifiée à un coût
distribution des biens d’équipements (télévi
attractif expliquent cette évolution. Tou seurs, ordinateurs, photocopieuses,...) et
tefois, le poids de l’investissement japo- des produits chimiques. De façon plus mar
ginale, quelques investissements japonaisnais en France reste modeste comparé à
ont été réalisés dans le secteur du tourisme.
celui des autres pays européens et à celuiDans le secteur financier, le Japon a nette
des Etats Unis. ment moins investi en France qu’en Allema
gne et en Grande Bretagne.
L’investissement direct (Cf. Pour compren
dre ces résultats) japonais en France est Production industrielle orientée
assez modeste : 18,3 milliards de francs en vers la haute technologie
1992, soit 3,4 % seulement des investisse
La France a connu une forte croissance dements directs réalisés dans l’ensemble des
l’implantation industrielle japonaise sur sonpays de l’OCDE. Plus de 80 % des entrepri
territoire à partir de 1985. D’après le JETROses industrielles concernées sont contrô
(Japanese External Trade Organization), lelées (participation majoritaire) par les
nombre d’unités a été multiplié par 7 eninvestisseurs japonais, 65 % d’entre elles
Europe et par 10 en France entre 1983 etétant des filiales à 100 % de groupes japo
1992. En 1992, une centaine d’entreprisesnais. Ces investissements s’effectuent
industrielles japonaises étaient implantéesessentiellement par création ex nihilo (par
en France, réalisant environ 7 milliards deexemple Sony France) et, de façon plus
francs de chiffre d’affaires. Les entreprisesmarginale, par le biais de rachat (tel le
industrielles sont concentrées autour derachat de Dunlop par le groupe Sumitomo).
deux pôles d’activité principaux : les biensLes cas de participation minoritaire et de
d’équipement (près de 30%) et la chimie"joint ventures" sont relativement rares.
(20%). La construction de biens d’équipe Les entreprises japonaises implantées en
ment concerne avant tout le secteur deFrance sont le plus souvent de petites ou
l’électronique, la construction de matériel demoyennes structures : plus de la moitié
bureau et de traitement de l’information, ain d’entre elles emploient moins de 50 salariés
si que la fabrication d’instruments de préci et les trois quarts, moins de 200. En 1992,
INSEE PREMIEREl’étape de R&D et limiter les délais(1)
Répartition sectorielle des entreprises jponaa ises dans le tertiaire
entre recherche et production. D’autre
part, en délocalisant cette activité, les
entreprises peuvent profiter d’un envi
ronnement favorable à la R&D dans le
pays d’accueil.
Implantations concentrées en
Ile-de France et aux frontières
La localisation des investissements
directs japonais en France n’est pas
très différente de celle des autres inves
tissements directs étrangers, ni même
de la localisation des entreprises
françaises en général : elle se situe
essentiellement au dessus d’une ligne
le Havre Marseille (tableau 2). Il s’agit
de bénéficier de conditions locales favo
rables pour le développement de l’acti
(1) NAP 100 vité : proximité géographique d’autres
Source : données BRN 92 Insee pays européens afin d’avoir un accès
plus facile aux marchés, existencd’une
sion (graphique 2). Quant au secteur modifiée : l’implantation d’unités de réseau d’infrastructures performant,
de la chimie, il s’agit surtout de la chimie R&D à l’étranger s’est considérable qualité de la main d’œuvre disponible,
de base, de la parachimie et de ment accrue. existence de politiques locales favora
l’industrie pharmaceutique. L’implan En France, près d’une entreprise japo bles à l’investissement étranger,...
tation japonaise en France a donc un naise sur dix consacre une partie de Les entreprises à capitaux japonais
fort contenu en haute technologie. ses ressources à une activité de R&D.sont très fortement concentrées en Ile
Si l’on restreint le champ aux seules de France : plus de 50 % d’entre elles
entreprises industrielles, c’est alors sont implantées à Paris ou autour deUne entreprise industrielle sur
une entreprise sur trois qui fait de la la capitale ainsi que dans certainestrois fait de la R&D
recherche. L’activité de R&D concerne régions proches comme la Picardie.
Jusqu’à la fin des années 80, la stra tous les secteurs industriels dans lquelses Outre les sièges sociaux des entreprises,
tégie des groupes industriels japonais les entreprises japonaises sont y sont implantées de nombreuses unités
consistait à délocaliser les activités implantées donc surtout la construc commerciales et de R&D. Concernant
de production et de distribution. La tion de biens d’équipement (électroni l’industrie, les régions frontalières sem
Recherche et Développement (R&D), que et informatique) et la chimie. blent exercer un attrait particulier pour
considérée comme une activité fonda Deux explications peuvent être avan l’implantation japonaise. Ainsi, 11,3 %
mentale, s’exerçait au Japon au sein cées à cette nouvelle stratégie. D’une des établissements japonais sont
de la maison mère. Depuis le début part, elle permet de prendre en compte concentrés à la frontière allemande, sur
des années 90, cette tendance s’est les spécificités du marché local dès tout en Alsace. La région Rhône Alpes
Répartition par secteurs et tillea des Répartition régionale des établissements ndus i triels
entreprises japonaises et des unités de R&D
Répartition régionale des établissements Ayant une activité Nombre
Total Entreprises employant Industrie Services Total
industriels japonais (en %) de R&D d’entreprises
Ile de France 47,6 50,0
Moins de 20 salariés 3,0 28,0 31,0 92
Alsace Lorraine 11,3 9,9
De 20 à 49 salariés 5,4 22,6 28,0 83
Aquitaine 10,5 0
De 50 à 199 salariés 5,0 10,8 15,8 47 Picardie, Centre, Bourgogne 9,6 9,9
Rhône Alpes 7,3 13,3De 200 à 499 salariés 9,8 9,7 19,5 58
Normandie 4,0 6,6
plus de 500 salariés 4,4 1,3 5,7 17
Bretagne, Pays de Loire, Poitou Charentes 3,0 9,9
Total 27,6 72,4 100,0 297 PACA 3,2 3,3
Auvergne 2,4 0
Lecture : 9,8% des entreprises industrielles emploient entre 200 et 499 salariés.
Nombre d’établissements 124 30Source : données BRN-INSEE 1992
Total 100 100
Source : données JETRO 92, traitements INSEE
?˚¸concentre 7,3 % du total des établis (1)
Répartition sectorielle des entreprises jponaa ises dans l’industrie
sements

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