Les industries de Chalon-sur-Saône - article ; n°2 ; vol.35, pg 121-156

E. Leclerc

Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1960 - Volume 35 - Numéro 2 - Pages 121-156
Chalon-sur-Saône dont la réputation de ville commerciale n'est plus à faire, est aussi de plus en plus une ville industrielle, la deuxième de Saône-et-Loire après Le Creusot, par le nombre de salariés de l'industrie. Il s'agit ici d'industries de transformation et non de première élaboration, ď entreprises nombreuses et de taille très variable, les unes à caractère familial, les autres intégrées à des trusts puissants et relevant d'un siège social parisien. Métallurgie, constructions navales, fonderies, équipements électriques, verrerie, bonneterie, confection, chapellerie, fabriques de parapluies, fourrure, industries alimentaires, industries chimiques, industries du bois et du bâtiment, tels sont les principaux secteurs de la production industrielle chalonnaise où il faut souligner la prédominance de la Métallurgie et à l'intérieur de la Métallurgie, de l'usine S.F.A.C. (Société des Forges et Ateliers du Creusot) qui emploient respectivement, la moitié et le quarrt de la main-d'euvre industrielle de la ville de Chalon. Compte tenu de la situation géographique de Chalon, de la multiplicité et de la valeur de ses liaisons routières, ferroviaires, fluviales, des disponibilités de main-d'œuvre, des efforts de construction de logements, de l'aménagement d'un nouveau port et d'une zone industrielle bien équipée, Chalon devrait en bonne logique, attirer puissamment des industries nouvelles. Le présent article emprunte ses éléments d'information à notre étude manuscrite de 274 pages, sur les industries chalonnaises, étude basée sur l'analyse des entreprises à caractère industriel, à partir d'enquêtes effectuées personnellement et parfois renouvelées, en 1957, 1958, et 1959.
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_DE_GEOGRAPHIE_DE_LYON
• Publié le: 01 janvier 1960
• Nombre de lectures: 40
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

E. Leclerc
Les industries de Chalon-sur-Saône
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 35 n°2, 1960. pp. 121-156.
Résumé
Chalon-sur-Saône dont la réputation de ville commerciale n'est plus à faire, est aussi de plus en plus une ville industrielle, la
deuxième de Saône-et-Loire après Le Creusot, par le nombre de salariés de l'industrie. Il s'agit ici d'industries de transformation
et non de première élaboration, ď entreprises nombreuses et de taille très variable, les unes à caractère familial, les autres
intégrées à des trusts puissants et relevant d'un siège social parisien. Métallurgie, constructions navales, fonderies, équipements
électriques, verrerie, bonneterie, confection, chapellerie, fabriques de parapluies, fourrure, industries alimentaires, industries
chimiques, industries du bois et du bâtiment, tels sont les principaux secteurs de la production industrielle chalonnaise où il faut
souligner la prédominance de la Métallurgie et à l'intérieur de la Métallurgie, de l'usine S.F.A.C. (Société des Forges et Ateliers
du Creusot) qui emploient respectivement, la moitié et le quarrt de la main-d'euvre industrielle de la ville de Chalon. Compte tenu
de la situation géographique de Chalon, de la multiplicité et de la valeur de ses liaisons routières, ferroviaires, fluviales, des
disponibilités de main-d'œuvre, des efforts de construction de logements, de l'aménagement d'un nouveau port et d'une zone
industrielle bien équipée, Chalon devrait en bonne logique, attirer puissamment des industries nouvelles. Le présent article
emprunte ses éléments d'information à notre étude manuscrite de 274 pages, sur les chalonnaises, étude basée sur
l'analyse des entreprises à caractère industriel, à partir d'enquêtes effectuées personnellement et parfois renouvelées, en 1957,
1958, et 1959.
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Leclerc E. Les industries de Chalon-sur-Saône. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 35 n°2, 1960. pp. 121-156.
doi : 10.3406/geoca.1960.2390
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1960_num_35_2_2390LES INDUSTRIES DE CHALON-SUR-SAONE
par E. Leclerc
Résumé. — Chalon-sur-Saône dont la réputation de ville commerciale n'est plus à faire,
est aussi de plus en plus une villv industrielle, la deuxième de Saône-et-Loire après Le
Creusot, par le nombre de salariés de l'industrie. Il s'agit ici d'industries de transformation
et non de première élaboration, ď entreprises nombreuses et de taille très variable, les unes
à caractère familial, les autres intégrées à des trusts puissants et relevant d'un siège social
parisien. Métallurgie, constructions navales, fonderies, équipements électriques, verrerie,
bonneterie, confection, chapellerie, fabriques de parapluies, fourrure, industries alimentaires,
industries chimiques, industries du bois et du bâtiment, tels sont les principaux secteurs
de la production industrielle chalonnaise où il faut souligner la prédominance de la Métal
lurgie et à l'intérieur de la Métallurgie, de l'usine S.F.A.C. (Société des Forges et Ateliers
du Creusot) qui emploient respectivement, la moitié et le quarp de la main-d'<euvre indust
rielle de la ville de Chalon.
Compte tenu de la situation géographique de Chalon, de la multiplicité et de la valeur
de ses liaisons routières, ferroviaires, fluviales, des disponibilités de main-d'œuvre, des
efforts de construction de logements, de V aménagement d'un nouveau port et d'une zone
industrielle bien équipée, Chalon devrait en bonne logique, attirer puissamment des indust
ries nouvelles.
Le présent article emprunte ses éléments d'information à notre étude manuscrite de
274 pages, sur les industries chalonnaises, étude basée sur l'analyse des entreprises à carac
tère industriel, à partir d'enquêtes effectuées personnellement et parfois renouvelées, en
1957, 1958, et 1959.
Chalon-sur-Saône a toujours eu et garde encore dans le département de
Saône-et-Loire, la réputation d'une ville commerciale et d'une ville de plai
sirs. Des magasins bien achalandés, des rues commerciales toujours animées,
des marchés grouillants et bigarrés le vendredi et le dimanche, des foires
'-de Sauvagines et une grande foire-exposition qui traduisent la survivance
tenace des vieilles foires du Moyen Age grâce à une adaptation continue
à la vie moderne, les fastes du Carnaval, la fréquence presque lassante des
réjouissances collectives et des fêtes foraines, un goût certain et très général
de la mondanité légère et superficielle, justifient amplement cette double
réputation de capitale commerciale et de capitale des loisirs en Saône-et-
Loire, en face d'Autun, capitale religieuse avec son évêque, et de Mâcon,
capitale administrative qui a su manœuvrer contre le vœu des électeurs en
1790, pour obtenir et conserver le siège préfectoral 1.
1. E. Leclerc, Chalon-sur-Saône au cours de l'Histoire, 145 pages ronéotypées par la
Chambre de Commerce de Chalon, 1958. 122 E. LECLERC
Cette vocation commerciale de Chalon est attestée par l'Histoire et a
toujours été favorisée par une situation géographique privilégiée, sur le
grand coude de la Saône navigable, à l'endroit où elle s'engage vers le Sud,
sur le plus grand axe de circulation entre la France du Nord et la France
du Midi, au point où le grand tronc ferroviaire, routier, fluvial venu de Lyon
et de Marseille, éclate en une grande gerbe d'itinéraires vers Paris, la Basse-
Seine et le Nord, vers Dijon, Nancy, la Lorraine, la Sarre et la Ruhr, vers
Besançon et la Suisse, vers Mulhouse, Strasbourg et l'Allemagne du Sud.
Plus localement, Chalon est un lieu de passage, de rassemblement et
d'échanges pour les produits agricoles de pays différents et complémentaires :
élevage du Charollais, des vallées de la Grosne et de la Saône, polyculture et
volailles de Bresse, vins des « côtes » bourguignonnes et spécialement du
Chalonnais.
Chalon est aussi le débouché du Canal du Centre et du sillon industriel
Dheune-Bourbince animé par la métallurgie du Creusot, les mines de houille
de Blanzy-Montceau, les tuileries de Montchanin, les briqueteries de Perreuil
et d'Ecuisses, les forges de Gueugnon, la faïencerie et la céramique à Digoin
et à Paray-le Monial, les matériaux de construction et des tuileries encore,
à Chagny, à Saint-Julien et à St-Léger-sur-Dheune, etc..
Si l'activité commerciale sous toutes ses formes continue à dominer la
physionomie et la mentalité collective de la ville et à expliquer son attrait
sur les pays environnants, Chalon-sur-Saône n'en est pas moins devenue
une ville industrielle, surtout à partir de la seconde moitié du xixe siècle.
Comme on ne trouvait sur place ni source d'énergie industrielle, ni matière
première fondamentale, ce sont la bonne situation géographique, les facilités
de transports, les disponibilités locales de main-d'œuvre qui ont suscité les
initiatives industrielles, mais il faut s'attendre en conséquence, à trouver à
Chalon des industries de transformation et non des industries lourdes de
première élaboration.
l'importance relative de l'industrie chalonnaise
On peut essayer de prendre une notion d'ensemble de l'industrie chalon
naise en observant la place qu'elle tient dans le paysage urbain, en déter
minant la part de population active qui tire ses revenus du travail industriel,
en établissant la nature, le nombre et les dimensions des entreprises indust
rielles, en appréciant la quantité globale d'énergie consommée dans les
usines de Chalon et le pourcentage de cette consommation par rapport à
l'ensemble d'un département que les Saône-et-Loiriens croient assez fort
ement industrialisé. La meilleure mesure de l'industrie chalonnaise serait
fournie par la valeur totale de ses productions, mais nous avons trop de
lacunes et d'incertitudes sur les chiffres d'affaires pour hasarder honnête
ment une approximation. DE CHALON-SUR-SAONE 123 INDUSTRIES
1) Le paysage industriel.
Ce sont surtout les avenues remuantes, les vitrines des magasins, les cafés,
les salles de spectacles, qui attirent et retiennent au centre de Chalon, les
promeneurs, les hommes d'affaires, les foules des grands jours.
Pourtant, quelle que soit la route par laq