PROTECTION DU VIGNOBLE BORLELAIS en 2004 : Un équilibre ...
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al/article/viti/2005/colloque acariens AFPP/2-prospection faunistique. 1. PROSPECTION FAUNISTIQUE DANS LE VIGNOBLE BORDELAIS EN 2004 : ...

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PROSPECTION FAUNISTIQUE DANS LE VIGNOBLE BORDELAIS EN 2004 : Un équilibre retrouvé au bénéfice des viticulteurs ; les typhlodromes contrôlent les acariens phytophages.
En 1992 et 1993, l’IFV Aquitaine et le SRPV lançaient en collaboration une large prospection faunistique dans les vignobles aquitains. Cette prospection allait se poursuivre jusqu’en 1995 dans toutes les appellations régionales. A l’époque, nous constations la quasiabsence généralisée de prédateurs dans nos vignes. En particulier, les acariens de la famille des phytoséiidae appelés communément typhlodromes étaient assez peu retrouvés dans les vignes, à l’exception toutefois des parcelles conduites en agrobiologie. La figure 1 présente le détail des résultats obtenus à l’époque sur quatre échantillons des parcelles : échantillon de parcelles tirées au hasard échantillon de parcelles conduites en lutte raisonnée échantillon de parcelles conduites en agrobiologie échantillon de parcelles régulièrement traitées avec des insecticides neurotoxiques (carbamates, pyréthrinoïdes).
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T. Pyri
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Globalement, 60 % de ces parcelles sont totalement dépourvues de typhlodromes. Dans les autres, les densités d’animaux sont faibles, le plus souvent inférieures à 0,5 formes mobiles parfeuille, sauf chez les "bios" pour lesquels la situation faunistique est plus satisfaisante. L’espèce majoritaire (91 % des identifications effectuées à l’époque) est Typhlodromus pyri, prédateur de protection et régulateur efficace des populations phytophages, en particulier de Panonychus ulmi, l’acarien rouge dominant dans les vignobles atlantiques.
Panonychus ulmi
Une enquête conduite auprès des viticulteurs propriétaires des vignes prospectées a permis de croiser situation faunistique des parcelles et pratiques culturales. L’analyse statistique effectuée fait alors clairement ressortir l’influence de la protection chimique, en particulier insecticide, sur la présence (ou l’absence) des typhlodromes sur les vignes.Le large spectre d’action des produits neurotoxiques amène de fait à l’élimination des populations de prédateurs. Certains fongicides présentent également un effet dépressif, mais moins marqué (les dithiocarbamates en particulier). Une fois ce constat posé, l’ITV met en place une série d’essais avec pour objectif de préciser les conditions à réunir pour réimplanter et restaurer progressivement les populations de T. pyri, l’espèce qui nous intéresse pour une lutte biologique efficace dans nos vignobles. Ces essais portent : sur l’évaluation "des effets non intentionnels" des produits phytosanitaires (de la toxicité des produits) sur les populations locales de T. pyri. sur les conditions et techniques pratiques de recolonisation, passive ou active, du vignoble afin de permettreaux viticulteurs qui le souhaitaient d’installer des typhlodromes susceptibles de faire souche sur leurs parcelles. Après quelques années, nous étions capables de préciser les règles et conseils pratiques pour réussir de telles implantations. Nous rappelons en fin d’article (cf. fiche «banc d’essai ITV») les préconisations publiées à l’époque et diffusées en collaboration avec les acteurs du développement viticole et de la protection du vignoble, y compris de nombreux distributeurs de produits phytosanitaires qui ont orienté leurs clients vers les spécialités les plus respectueuses des auxiliaires. Un retour à un équilibre biologique prédateurs x proies (T. pyri X P. ulmi) était annoncé possible après 2 à 4 ans d’efforts raisonnés.
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Très rapidement, dans les années qui suivent, nous observons une nette augmentation des niveaux de populations de T. pyri dans nos parcelles de référence. C’est même spectaculaire, puisque au printemps, au stade 7 à 8 feuilles développées, on atteint jusqu’à 10, 15 et même 20 formes mobiles (adultes ou nymphes) de T. pyri par feuille. Corrélativement, sur ces dix dernières années, les consommations d’acaricides spécifiques diminuent très régulièrement. A partir de 1995, la lutte obligatoire contre Scaphoïdeus titanus, vecteur de la flavescence dorée, au moyen d’insecticides neurotoxiques fait craindre une nouvelle fois la disparition des populations de typhlodromes dans les secteurs concernés.
Scaphoïdeus titanus
Un "monitoring" mis en place par l’ITV dans le nordGironde sur 25 parcelles de référence révèle bien un effet dépressif des applications répétées d’insecticides sur T. pyri. Cependant, ces populations se reconstituent assez rapidement en cas de stratégie "organophosphorés", plus lentement en cas de stratégie "pyréthrinoïdes". Mais, le pire ne se produit pas et un équilibre faunistique est maintenu, les populations phytophages restent maîtrisées. Il est vrai que le contexte préalable à la prise des arrêtés de traitement obligatoire était relativement favorable, avec des populations nombreuses de T. pyri présentes dans ce secteur. La pression de sélection exercée par les produits phytosanitaires sélectionne parmi ces populations quelques individus tolérants ou résistants qui vont assurer la reconstitution assez rapide des "troupes" de typhlodromes. De nombreux indicateurs nous rendaient donc optimistes par rapport à la réalité et à l’efficacité de la lutte biologique contre les acariens phytophages dans le vignoble régional. Afin d’évaluer plus précisément ce phénomène, en 2004, l’ITV relance une prospection faunistique sur 215 parcelles parmi les 533 prospectées dix ans auparavant. Nous approchons deux échantillons distincts. Le premier qualifié de "général" (188 parcelles) regroupe des parcelles issues del’échantillon tiré au hasard en 1992, mais aussi des parcelles classées à l’époque en "lutte raisonnée", ainsi que des parcelles qui étaient traitées systématiquement avec des neurotoxiques, mais ne le sont plus actuellement. Le second est "agrobiologique" (27 parcelles). Le total de 215 parcelles prospectées permet d’espérer une excellente représentativité des résultats obtenus au plan régional. Réparties sur sept zones d’appellation en Gironde, en Dordogne et Lot et Garonne, avec pour chaque zone environ 30 parcelles prospectées, nous obtenons aussi un bon niveau d’information pour chacun de ces secteurs du vignoble, sans pouvoir prétendre mettre en évidence des différences significatives entre secteurs comme nous le verrons ciaprès.
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Les résultats de la prospection 2004 et évolution depuis 10 ans La figure 2 présente les résultats comparés obtenus en 1992/93 et en 2004 sur les 215 même parcelles (ou parcelles de même cépage de la même propriété en cas d’arrachage). On assiste à uneinversion complète de la situation faunistique dans les dix années écoulées :
en 1992/93, les populations de T. pyri sont peu nombreuses et minoritaires sur les parcelles, alors que P. ulmi est présent fréquemment et majoritaire. En 2004, P. ulmi a pratiquement disparu et T. pyri domine largement, avec des niveaux de populations élevés. T. pyri est l’espèce largement majoritaire dans le vignoble (97 % des typhlodromes identifiés). Les tydeides, famille d’acariens neutres (sans action phytophage ou prédatrice particulière) mais bons indicateurs de vie biologique, augmentent également significativement entre 1992/93 et 2004.
En 2004, l’équilibre biologique prédateurs X proies est établi et les phytophages sont maîtrisés.
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La figure 3 distingue les résultats obtenus pour les deux échantillons "général" et « agrobio » :
en 1992/93, la situation "agrobio" est plus favorable, avec des typhlodromes plus fréquents et plus nombreux sur les parcelles, des araignées rouges plus correctement maîtrisées. en 2004, on constate une situation homogène d’équilibre faunistique pour les deux échantillons.La figure 4 et la carte 1 précisent les résultats obtenus pour les différentes zones du vignoble et comparent les situations 1992/93 et 2004, très belle illustration de l’évolution générale constatée. Sauf exception, sur l’échantillon de parcelles prospectées, les niveaux de population de T. pyri en 2004 autorisent sans problème une régulation naturelle efficace des phytophages. Dans cette situation, toute application d’acaricides est inutile et même dommageable pour la faune auxiliaire.Notons qu’en tendance, les parcelles médocaines présentent des populations un peu moins nombreuses, mais suffisantes pour assurer cette régulation. Figure 4: Niveaux de population d’acariens par petites régions viticolesComparaison entre 1992/93 et 2004 1992/95 Les araignées rouges causent d'importants dégâts sur l'ensemble duvignoble Bordelais
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L'équilibre biologique acariens phytophages/prédateursressort effectif et généralisé
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Conclusion Majoritairement dans nos vignobles (mais c’est aussi vrai pour d’autres vignobles français), l’objectif fixé il y a dix ans est atteint: l’équilibre prédateurs X proies (T. pyri X P. ulmi principalement) est rétabli, effectif et généralisé. Les préconisations issues des travaux conduits par les différents partenaires ITV, INRA, PV….paraissent donc validées à posteriori. C’est sans aucun doute l’addition de plusieurs facteurs qui a permis une telle évolution : choix adapté des produits phytosanitaires respectueux de la faune utile, tentatives des viticulteurs "pionniers" pour recoloniser activement leurs vignes à partir des parcelles "réservoir" repérées, entre autre, lors de la prospection 1992/93. A partir de là, "nos amis les typhlodromes" pouvaient se réinstaller, se multiplier et reconquérir progressivementl’essentiel du vignoble. Les équipes ITV et leurs partenaires tiennent à remercier tous les viticulteurs qui ont participé et aidé à ce résultat en accueillant les essais et en participant activement à la démarche. Thierry COULON Enguerrand ZABOLLONE PierreAldric JEANNE ITV France en Aquitaine
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