DCEM1 - Immunologie 2008-2009 Cours n°15 : AUTOIMMUNITE – Mécanismes physiopathologiques Adapté de : Immunobiologie, Janeway, Travers, Walport et Schlomchik Chapitre 8 Pages 557-596 Enseignant: Régis Josien, INSERM U643, ITERT Regis.Josien@univ-nantes.fr 1 PLAN Introduction 1. Principes généraux 1.1. Notion de discrimination entre le soi et le non soi 1.2 Classification des maladies auto-immunes 1.3 Mécanismes immunopathologiques impliqués dans l’autoimmunité : apport des modèles expérimentaux 1.4 Les MAI sont des maladies chroniques 2. Les mécanismes de la tolérance au soi et leurs limites 2.1 L’autoréactivité est physiologique 2.2 Tolérance centrale 2.3 Tolérance périphérique 3. Facteurs génétiques et environnementaux de l’autoimmunité 3.1 Facteurs génétiques a. Rôle des gènes du CMH (HLA) b. Autres gènes de prédisposition 3.2. Rôle des toxiques environnementaux et des médicaments 3.3. Rôle des agents infectieux 4. Mécanismes pathogéniques effecteurs 4.1 Notions d’hypersensibilités et classifications 4.2 Auto-anticorps a. Dirigés contre des auto-antigènes cellulaires - Anticorps anti-cellules sanguines - Anticorps anti-cellules tissulaires - Anticorps anti-récepteur b. Dirigés contre des auto-antigènes extracellulaires - Hypersensibilité de type II - Hypersensibilité à complexes immuns (type III) (ex : Lupus) 4.3 Rôle des lymphocytes T 5. Notion de maladie auto-inflammatoire ...
PLAN Introduction 1. Principes généraux 1.1. Notion de discrimination entre le soi et le non soi 1.2 Classification des maladies auto-immunes 1.3 Mécanismes immunopathologiques impliqués dans lautoimmunité : apport des modèles expérimentaux 1.4 Les MAI sont des maladies chroniques 2. Les mécanismes de la tolérance au soi et leurs limites 2.1 Lautoréactivité est physiologique 2.2 Tolérance centrale 2.3 Tolérance périphérique 3. Facteurs génétiques et environnementaux de lautoimmunité 3.1Facteurs génétiquesa. Rôle des gènes du CMH (HLA)b. Autres gènes de prédisposition 3.2. Rôle des toxiques environnementaux et des médicaments 3.3. Rôle des agents infectieux 4. Mécanismes pathogéniques effecteurs 4.1 Notions dhypersensibilités et classifications 4.2 Auto-anticorps a. Dirigés contre des auto-antigènes cellulaires - Anticorps anti-cellules sanguines - Anticorps anti-cellules tissulaires - Anticorps anti-récepteurb. Dirigés contre des auto-antigènes extracellulaires - Hypersensibilité de type II - Hypersensibilité à complexes immuns (type III) (ex : Lupus) 4.3 Rôle des lymphocytes T 5. Notion de maladie auto-inflammatoire
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Introduction (Figure 3) La particularité des réponses autoimmunes tient dans le fait que lAg est un Ag du soi (autoAg)non dun agent infectieux. et Les maladies autoimmunes (MAI) se définissent comme des pathologies dues à des lésions provoquées par une réponse immune spécifique contre des autoAg. Le type de MAI dépend de la nature de lautoAg (spécifique dorgane (ex : insuline) ou systémiquechromatine).(ex : Il existe des mécanismes detolérance immunitaire empêchant normalement linitiation de réponses autoimmunes. Lapparition de MAI implique donc un mécanisme initial derupture de tolérance le plus souvent favorisé par desgènes de susceptibiliténotamment au niveau du CMH.Les MAI évoluent de façon chroniquemenant à la destruction du tissu cible et parfois à la perte de sa fonction.Les premiers symptômes apparaissent parfois de nombreuses années après le déclenchement de la réponse immunitaire autoimmune(ex : diabète). Les mécanismes effecteurs varient avec une dominante humorale (autoAc) ou cellulaire (lympho T). Néanmoins, il faut considérer que lensemble de la réponse immunitaire spécifique (CPA, lympho T, lympho B) est le plus souvent impliquée. 1. Principes généraux 1.1 Notion de discrimination entre le soi et le non soi A la fin du XIX siècle, Paul Ehrlich (1854-1915) proposa la théorie connue sous le nom de horror autotoxicus » impliquant que le système immunitaire ne produit pas d autotoxines » contre nos propres constituants limitant ainsi lapparition de manifestations autoimmunes.Le principe fondamental qui empêche le système immunitaire de sattaquer à nos propres tissus repose sur la discrimination entre le soi et le non soi. En fait, les différences entre le soi et le non soi sont assez subtiles, notamment pour un lympho T, etil ny apas de véritable signature moléculaire du soi. Le système immunitaire utilise en fait une combinaison de signaux associés au soi: le soi peut correspondre aux molécules reconnues par les lymphocytes immatures et cette reconnaissance entraîne leur mort ou inactivation ; la concentration en Ag du soi est constante et en général élevée ; les Ag du soi sont présentés normalement en labsence de signaux de costimulation (pas de ligands de TLR) et cette reconnaissance entraîne linactivation du lymphocyte. Aucun de ces systèmes de contrôle nest parfait et il existe donc des points de contrôle (check points) additionnels permettant de limiter les réponses autoimmunes et cest le cas notamment des lymphocytes T dits régulateurs.1.2 Classification des maladies auto-immunes ème Laprévalence des MAI dans la population générale est de6 à 7 pour 100(3 grand processus pathologique). Les MAI graves sont cependant plus rares. Lincidence et la prévalence de quelques MAI sont indiquées dans laFigure 5.Il est habituel de classer les MAI enmaladies spécifiques dorganeet enmaladies systémiques(ex dansfigure 6)en fonction dudegré de spécificité tissulaire de lautoAg impliqué. Plusieurs MAI peuvent parfois affecter un même patient et ces maladies peuvent également être regroupé (ex : atteinte thyroïdienne autoimmune et vitiligo, ou lupus et syndrome de Sjögren). Tous les organes ou tissus peuvent être touché par une atteinte autoimmune, mais certains dentre eux le sont plus souvent comme les glandes endocrines. 1.3 Mécanismes immunopathologiques impliqués dans lautoimmunité : apport des modèles expérimentaux La mise en évidence des mécanismes effecteurs des MAI nest pas toujours aisée. Dans certaines maladies comme le Lupus, les autoAc semblent jouer un rôle prédominant alors que dans dautres comme le diabète ce sont plutôt les lympho T. Au-delà de la compréhension de la physiopathologie de ces maladies, la mise en évidence de ces mécanismes est importante pour la recherche de traitements spécifiques et efficaces.La détection dautoAc ou de lymphocytes spécifiques dAg du soi nimplique pas nécessairement leur rôle pathogénique. La meilleure preuve de la nature autoimmune dune maladie est obtenue quand la maladie peut être transférée par des autoAc ou des lympho T autoréactifs dun individu malade à un individu sain. Dans le cas de la myasthénie, par exemple, il est possible de reproduire la maladie chez la souris par injection de sérum dun patient atteint (Figure 7 et 8). Dans le modèledencéphalopathie allergique expérimentale(EAE) induite par
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linjection de lautoAg protéine basique de la myéline (MBP) avec un adjuvant, il est possible de transférer la maladie à une souris saine par des lympho T dune souris malade (Figure 9). Contrairement aux autoAc, le transfert de cellules T nécessite une compatibilité dans les molécules du CMH. En pratique,le transfert dautoAc de type IgG peut avoir lieu durant la grossesseet entraîner une pathologie autoimmune chez le fœtus et le nouveau-né (Figure 10). Cest le cas par exemple des Ac anti-récepteur de la TSH responsable de lamaladie de Basedowqui peuvent entraîner une hyperthyroïdie néonatale ou encore des anticorps anti-SSA (anti-ARN) dans lesyndrome de Sjögrenqui peuvent entraîner des troubles de conduction et auriculo-ventriculaire et des érythèmes chez le nouveau-né. Les réponses auto-immunes, comme les réponses aux pathogènes, impliquent lensemble de la réponse à savoir la présentation dautoAg par des cellules dendritiques, la reconnaissance par des lympho T qui aident les lympho B à produire des autoAc(Figure 11).Le rôle des lympho T est dailleurs majeurdans de nombreuses MAI, même sils ne sont pas directement pathogéniques. En effet, les autoAc pathogéniques sont le plus souvent T-dépendants. Comme pour toute réponse immunitaire lactivation de ces cellules T nécessitent deux signaux, le premier correspondant dans ce cas à la reconnaissance dun peptide du soi, le deuxième au signal de costimulation dont lexpression est contrôlée par limmunité innée (rôle des TLR++) 1.4 Les MAI sont des maladies chroniques Les mécanismes initiateurs des réponses autoimmunes sont très mal connus. Linflammation initiale de lorgane ou du tissu cible pourrait être dorigine virale ou toxique. La particularité des autoAg est quils sont souvent présents en grandes quantités, surtout sils sont ubiquitaires, et quils ne peuvent donc être éliminé facilement. Or lélimination de lAg est un des buts de la réponse immunitaire en général. Ceci explique notamment queles MAI évoluent sur un mode inflammatoire chronique.Cette inflammation chronique entraîne la libération de nouveaux Ag ou épitopes (dits cryptiques ») qui sont normalement non vus » par le système immunitaire (on parle de séquestration antigénique) et qui amplifient et perpétuent la réponse inflammatoire (Figure 12) (cercle vicieux).La réaction autoimmune a donc tendance à se diversifier avec le temps. Ainsi, une réponse initiale contre un épitope unique peut mener à une réponse autoimmune plus large contre de nouveaux épitopes. Il sagit du phénomène d epitope spreading» (Figure 13 et 14). 2. Les mécanismes de la tolérance au soi et leurs limites Nous rappellerons ici brièvement les mécanismes immunologiques de la tolérance qui ont été vus durant le cours n°9 et détaillerons comment une défaillance de ces mécanismes peut induire une réponse autoimmune. (Figure 15).Le système immunitaire comprend un certain nombre de points de contrôle indépendants et successifs ( check points ») qui doivent empêcher quune réaction autoimmune pathologique se développe. La nécessité de ces points de contrôle est inhérente à la nature même de la réponse immunitaire spécifique (Figure 16). En effet, lautoréactivité et lautoimmunité sont des conséquences directes de lextrême diversité du répertoire des récepteurs dAg des lymphocytes dont la génération est initialement aléatoire, et du fait que la sélection positive des lymphocytes T dans le thymus implique une certaine reconnaissance du soi (CMH). Le meilleur moyen de prévention des MAI serait donc de supprimer la réponse spécifique au prix de risques infectieux majeurs. Contrairement aux maladies infectieuses, le coût en termes dévolution des espèces des MAI est néanmoins minime et ceci dautant plus quelles apparaissent le plus souvent après la puberté. Etant donné le rôle central des lympho T CD4 dans les réponses immunitaires en général et plus spécifiquement dans les réponses autoimmunes, les mécanismes de tolérance au soi doivent concerner essentiellement ces cellules. 2.1 Lautoréactivité est physiologique (Figure 17) Il existe chez tout individu des lympho T autoréactifs de faible affinité qui ont échappé à la sélection négative thymique mais dont lactivation est contrôlée. Expérimentalement chez lanimal, ces lympho peuvent être activés par linjection dautoAg en présence dun adjuvant et induire une MAI. On peut également mettre en évidence dans le sérum des sujets sains des autoAc appelés autoAc naturels dont lapparition ne dépend pas dune immunisation. Ces autoAc dont le rôle est discuté présentent plusieurs caractéristiques :
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- ils sont polyspécifiques - ils sont de faible affinité - ce sont des IgM - leurs gènes sont en position germinale (pas de réarrangement). 2.2 Tolérance centrale A un stade immature, les lympho exprimant un récepteur dAg auto-réactif de haute affinité sont éliminés (délétion) ou inactivés (anergie). Les lympho B, mais non les lympho T, peuvent de plus ré-éditer un nouveau récepteur (receptor editing) non autoréactif. Dans le thymus, le facteur de transcriptionAIREregulator) qui (autoimmune est exprimé par les cellules épithéliales médullaires, permet lexpression de gènes dont le produit nest spécifiquement retrouvé que dans certains tissus périphériques (ex : insuline) et permet ainsi la délétion clonale des lymphocytes spécifiques de ces autoAg (Figure 18). Le rare syndrome depolyendocrinopathie autoimmune de type 1 ou APECED (autoimmune polyendocrinopathy-candidiasis- ectodermal dystrophy) est une maladie autosomique récessive due à une mutation du gène AIRE (Figure 19). Ce syndrome associe de nombreuses atteintes autoimmunes (diabète, anémie de Biermer, insuffisance gonadique, hypothyroïdie, insuffisance surrénale, vitiligo) et une candidose. 2.3 Tolérance périphérique (Figure 20) a. Ignorance Certains lympho autoréactifs sont dits ignorants » car ils nont pas accès dans les conditions normales à leur Ag spécifique. Cependant, dans certaines circonstances pathologiques comme durant uneinfection, lAg devient accessible. Un autre exemple de la limite de lignorance est celui oùlautoAg est un ligand de TLR (cf. cours n°2, Immunité innée). Le TLR9 reconnaît des séquences CpG retrouvées en grandes quantités dans lADN bactérien, mais qui peuvent également être présentes dans notre propre ADN. Cependant, le fait que le TLR9, qui est notamment exprimé par les lympho B, soit localisé dans des compartiments endosomiaux et que lADN ne soit présent dans le milieu extracellulaire quen très faible quantité empêche lactivation de ces cellules. En cas dapoptose massive et dune absence délimination efficace des cellules apoptotiques, des lympho B ignorants » spécifiques dautoAg présents dans la chromatine peuvent internaliser des fragments de chromatine qui vont alors être reconnus par le TLR9. Ces deux signaux (reconnaissance par le BCR et activation TLR) peuvent entraîner lactivation du lympho B (Figure 21). Ce phénomène semble jouer un rôle important dans lelupus4.1.b). Dune façon plus générale, le rôle des TLR dans (cf. linitiation des réponses autoimmunes est probablement très important. Une réponse autoimmune transitoire anti-myocarde peut également se produire à la suite dun infarctus en raison de la libération de grandes quantités dantigènes intracellulaires qui vont alors activer des lymphocytes ignorants ». Les autoantigènes présents dans les organes dits immuno-privilégiés (cf. cours n°9) sont également ignorés, mais peuvent néanmoins devenir la cible dune réponse autoimmune (voir lexemple de lophtalmie sympathiqueFigure 22). b. Cellules régulatrices ou suppressives Les réponses autoimmunes sont sous le contrôle de lympho T dits régulateurs ou suppresseurs. Les plus importants pour le contrôle de lautoimmunité sont les lymphocytes T régulateurs naturelsencore appelésTreg. Ces Treg expriment un TCRαβ+ + et constitutivement la chaîneαdu récepteur à lIL-2 ou (T CD4 CD25 ). Ils représentent 5% des lymphocytes T CD4 totaux chez tout individu. Ces cellules T sont spécifiques dAg du soi et lorsquelles sont activées, sont capables de supprimer les réponses autoimmunes agressives des autres lympho T autoréactifs (Figure 23). Leur mécanisme daction nest pas clairement établi. Leur génération est dépendante du facteur de transcriptionFOX-P3. Une mutation de FOX-P3 est responsable du raresyndrome IPEXune associant polyendocrinopathie et une atteinte intestinale inflammatoire.
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c. Anergie (Figure 24) Les lympho T naïfs rencontrant leur Ag en labsence de signaux de costimulation sont inactivés nd de façon durable. Ils sont anergisés. Ce phénomène se produit essentiellement dans les organes lymphoïdes 2 dans lesquels des autoAg tissulaires sont présentés constitutivement par certaines DC immatures. Le rôle physiologique de lanergie nest pas très clair, mais lanergie peut être levée en présence de forte concentration dIL-2, une situation qui peut survenir lors dune réponse inflammatoire ou anti-infectieuse. d. Déviation immune (Figure 24+ Les lympho T CD4 peuvent se différencier durant une réponse immunitaire en Th1 producteur dIFN-γet de TNF-α, Th2 producteur dIL-4, IL-5, IL-10 et IL-13 (cf. ED n° 6 et 7), responsable respectivement de la réponse cellulaire et la réponse humorale ou Th17 producteur dIL-17.Comme pour les réponses anti-infectieuses, les MAI peuvent être soit de type Th1, Th2 ou Th17. Par exemple, le diabète type 1 est associé à une réponse Th1 alors que la production dautoAc dans le lupus est associée à une réponse Th2. Comme les réponses Th1 et Th2 sinhibent mutuellement, un changement de profil de cytokine des cellules T CD4 (déviation immune) peut parfois permettre de contrôler la réponse autoimmune. LIL-10 produite par les cellules Th2 par exemple a un puissant effet anti-inflammatoire et supprime la réponse Th1. e. Epuisement/contraction clonale (Figure 24Le dernier mécanisme de tolérance périphérique correspond en fait à lensemble des propriétés intrinsèques des lympho qui tendent à limiter leur prolifération et activation. Ce phénomène de contraction clonale est nécessaire pour arrêter toute réponse immunitaire et implique lapoptose des lympho activés (activation-induced cell death, AICD). Une anomalie dans les voies de signalisation de lapoptose (mutation de Bcl-2 ou de Fas par exemple) peut ainsi être la cause dautoimmunité ou autoinflammation spontanée souvent en association avec un syndrome prolifératif.Dune manière générale, les syndromes lymphoprolifératifs B saccompagnent souvent de la production dautoAc qui peuvent être ou non pathogèniques (anémie hémolytique auto-immune par exemple).3. Facteurs génétiques et environnementaux de lautoimmunité Les MAI sont le plus souvent des maladies multifactoriellesimpliquent une et interaction entre facteurs génétiques et certains facteurs environnementaux comme les infections ou des toxiques (Figure 25). Il faut noter quelincidence des MAI, en général, augmente aveclâge. 3.2 Facteurs génétiques Il existe une susceptibilité génétique au développement de MAI. Bien quil existe de rare cas de pathologies monogéniques, la plupart des MAI sont polygéniques. Lesexe est un facteur de risque génétique important: en effetde nombreuses MAI sont plus fréquentes chez la femme que chez lhomme (Figure 27). De nombreux gènes de susceptibilité ont été mis en évidence par lesétudes cliniques de concordance de maladies entre paires de jumeaux monozygotes par rapport aux jumeaux dizygotes (Figure 26). Ces études indiquent de plus que le taux de concordance entre jumeaux monozygotes nest jamais de 100%, soulignant le rôle des facteurs environnementaux. a. Rôle des gènes du CMH (HLA) Les gènes du CMH sont les plus importants gènes de prédisposition aux MAIavec un rôle prédominant des molécules declasse II(Figure 27). Certains allèles ont de plus un rôle protecteur, comme par exempleHLA-DR2le pour diabète de type 1. Dans certains cas, lassociation avec un phénotype HLA correspond à un déséquilibre de liaison avec un gène localisé au sein de la région CMH : cest le cas par exemple de lassociation du phénotypeHLA-DR3/DR4 avec le diabète de type 1qui est en fait dû à un déséquilibre de liaison avec certaines allèlesDQβ. Le déséquilibre de liaison peut également concerner un gène de la région CMH, mais qui nest pas un gène de molécule HLA. Cest le cas par exemple de certaines fractions du complément (C4, C2). Le mécanisme daction de cette susceptibilité génétique liée aux molécules HLA nest pas clairement établi. Néanmoins, il faut se rappeler que le rôle des molécule HLA est de présenter des peptides antigèniques aux lympho T. Ainsi certains allèles HLA pourraient présenter plus facilement certains peptides
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autoantigéniques aux lympho T autoréactifs. La deuxième explication est que certains allèles HLA pourraient présenter moins efficacement certains peptides autoantigéniques limiter ainsi la sélection négative. b.Autres gènes de prédisposition (Figure 28)Les autres gènes de prédisposition sont moins bien connus. Ils sont le plus souvent mis en évidence chez lanimal après invalidation. Il existe de rares exemples de MAI monogénique) : - syndrome APECED et gènen AIRE - syndrome IPEX et gène FOX-P3 - syndrome ALPS (autoimmune lymphoproliferative syndrome, phénotype lupique) et gène Fas. Certains gènes de prédisposition codent pour des molécules impliquées dans lélimination des complexes immuns et des cellules apoptotiques et sont associés à des syndromes lupiques(fractions du complément C1q, C2, C4; mannose-binding lectine (MBL) : DNAase I). Des gènes de certaines cytokines (TNF-α) et des gènes impliqués dans la signalisation intracellulaire pourraient également jouer un rôle. a. Rôle des toxiques environnementaux et des médicaments Certains médicaments peuvent être à lorigine de réactions autoimmunes qui sont néanmoins rarement pathogéniques. Par exemple le procaïnamide, des béta-bloqueurs peuvent chez un nombre limité de patients entraîner lapparition dautoAc de type anti-nucléaires similaires à ceux qui sont retrouvés au cours du lupus rarement accompagnés de signes cliniques. Certains métaux lourds (mercure, sels dor) peuvent également induire des pathologies autoimmunes à autoAc dans des modèles expérimentaux. Les mécanismes daction invoqués sont : réaction croisée du médicament avec un autoAg; modification chimique de lautoAg le rendant immunogénique (haptènisation) ;activation polyclonale des B. b. Rôle des agents infectieux Le rôle de certains agents infectieux comme facteur déclenchant a été prouvé dans un nombre limité de MAI. Ce rôle est important à comprendre car sa mise en évidence peut conduire à des mesures thérapeutiques ou préventives spécifiques (vaccination, antibiotiques, antiviraux). Il est aisé de comprendre comment une infection et linflammation qui laccompagne peuvent mener à une réponse autoimmune notamment en cas de lésions tissulaires importantes qui peuvent exposer de nouveaux autoAg. Il est possible quun certain degré dautoimmunité soit commune au cours des infections, mais que cette réaction soit transitoire. Chez certains individus génétiquement prédisposés, certaines infections pourraient cependant favoriser lémergence dune réaction autoimmune prolongée et donc dune MAI.Il est important de se souvenir que les pathogènes expriment certains motifs moléculaires qui sont reconnus par lesTLR et que cette reconnaissance induit lexpression des molécules de costimulation nécessaire à lactivation des lympho T, y compris les lympho T autoréactifs.a. Mimétisme moléculaire Certains pathogènes expriment desAg de structure similaire ou très proches de certains Ag du soi. Ainsi des Ac produits contre ces Ag infectieux présenteront uneréactivité croiséeces Ag du soi et entraîneront des lésions autoimmunes. Le avec même phénomène peut être envisagé avec les lymphocytes T. Un exemple expérimental de mimétisme moléculaire est décrit dans lafigure 29. Dans cette expérience classique, des souris ont été modifiées génétiquement pour exprimer un Ag dérivant du virus de la chrorioméningite lymphocytaire (LCMV) sous le contrôle du promoteur de linsuline. Ainsi cet Ag est exprimé constitutivement dans les cellulesβdes îlots de Langerhans et est donc vu comme un Ag du soi. Bien que cet Ag ne soit pas exprimé dans le thymus et ne donne donc pas lieu à une sélection négative, ces souris sont parfaitement tolérantes car lAg nest pas présenté de façon immunogène (ignorance). Néanmoins, si ces souris sont infectés par le virus LCMV, elle développe rapidement un diabète dû à la réponse T antivirale. Plus récemment, il a été montré que la stimulation par le virus LCMV faisait intervenir des récepteurs TLR. Dans dautres circonstances, lAg peut avoir donner lieu à une sélection négative, mais comme nous lavons vu, il persiste des lymphocytes autoréactifs de faible affinité qui peuvent être activé en raison de la forte réponse inflammatoire induite par linfection. La réaction autoimmune peut persister même après lélimination du pathogène en raison de la réactivation chronique par les autoAg impliqués.
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Quelques exemples de pathologies autoimmunes dues à un mimétisme moléculaire (Figure 30). Dans tous les cas, il est plus que probable quune susceptibilité génétique est également impliquée: articulaire aigu : devenue très rare. Succède à une Rhumatisme infection par streptocoque hémolytiqueβ du groupe A. Lésions articulaires et surtout valvulaires cardiaques dues à une réaction T croisée entre la protéine M5 du streptocoque et certaines protéines articulaires ou cardiaques (myosine, tropomyosine) : survient Glomérulonéphrite aigue post-streptococcique également après une infection à streptocoque avec une réaction croisée avec un antigène glomérulaire. hémolytique auto-immune (AHAI) : certaines AHAI Anémie peuvent être déclenchées par une infection par le virus Epstein Barr (EBV) ou le mycoplasme. Dues à des Ac qui présentent une réactivité croisée avec certains Ag érythrocytaires (Ii). de Guillain-Barré : polyradiculonévrite parfois due à une Syndrome infection virale avec production dAc anti-gangliosides. b. Superantigènes (Figure 31)Les lympho T autoréactifs pourraient être activés de façon non spécifique et donc polyclonale par des superAg bactériéns (cf cours n° 5). c. Autres - Exposition dantigènes (Figure 32): linfection et surtout linflammation associée peuvent exposer des Ag habituellement séquestrés pour lesquels il ny a pas eu de délétion thymique. Cest le cas par exemple de lophtalmie sympathiquesurvenant après une infection oculaire - Infection de cellules présentatrices dantigène (Figure 32) : certains virus peuvent infecter les DC et induire ainsi leur maturation et activation chronique, ce qui favorise la présentation efficace dautoAg. 4. Mécanismes pathogéniques effecteurs des MAI Les symptômes des MAI peuvent être la conséquence de la réaction inflammatoire autoimmune locale (ex : pemphigoïde bulleuse) ou systémique (ex : lupus), ou de la perte de fonction dun organe ou dun tissu atteint par la réponse autoimmune (ex : diabète dû à la disparition des cellules produisant de linsuline). Les mécanismes impliqués dans les lésions tissulaires sont dus à laction de lympho T et/ou B. Une particularité est que les Ags du soi sont difficiles à éliminer et quils nexpriment pas le plus souvent les mêmes types de signaux pro-inflammatoires que les pathogènes. 4.1 Notion dhypersensibilité et classification De façon générale, les lésions tissulaires provoquées par les réponses immunitaires portent le nom dhypersensibilités (Figure 33).Elles peuvent être dues à desréponses excessives (non contrôlées) ou aberrantes (contre des Ag normalement non reconnus).Il existe 4 principaux types dhypersensibilitésde Gell et (classification Coombs)qui dépendent des mécanismes immunitaires effecteurs impliqués(Figure 34). Ils sont dus à la réponse adaptative et impliquent la reconnaissance dun Ag et un état de sensibilisation à cet Ag. Les HS de type I, II et III sont dues à des Ac, lHS de type IV est due aux lympho T. LHS de type I ou immédiate est impliquée dans des phénomènes allergiques comme lasthme (cf. cours Allergie) mais nintervient pas dans lautoimmunité. Les HS impliquées dans les MAI sont (Figure 35): Type II : liée à des IgG dirigées contre des Ag cellulaires ou extracellulaires (réaction de cytotoxicité et neutralisation) Type III : liée à des IgG dirigées contre des Ag solubles (réactions secondaires aux effets des complexes immuns) Type IV : liée aux lympho T, dite retardée.
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4.2 Auto-anticorps a. Dirigés contre des auto-antigènes cellulaires - Anticorps anti-cellules sanguines Des Ac de type IgG ou IgM contre des Ag membranaires des cellules sanguines peuvent entraîner la destruction rapide de ces cellules. Cest le cas lorsdes anémies hémolytiques auto-immunes (Figure 36). Les mécanismes daction des Ac impliquent soit lactivation du complément (Cp) à la surface des GR avec formation du CAM et lyse intravasculaire, soit, plus fréquemment, la phagocytose par les MØ spléniques et hépatiques via les récepteurs aux fragments Fc des Ig ou au Cp. - Anticorps anti-cellules tissulaires Les cellules nucléées sont en général résistantes à la lyse par le Cp en raison de lexpression de nombreuses protéines de régulation. Néanmoins lactivation locale du Cp peut entraîner une puissante réponse inflammatoire locale (recrutement cellulaire, action de cytokines) source de lésions tissulaires. Ce type de lésion intervient probablement dans différentes MAI et notamment lathyroïdite de Hashimoto qui saccompagne de la production dAc anti-peroxydase et anti-thyroglobuline (les lympho T jouent également un rôle pathogénique direct dans cette maladie). -Anticorps anti-récepteur Certains autoAcs reconnaissent des récepteurs membranaires et peuvent alors exercer un effet agoniste ou antagoniste (Figure 39). Ex : Maladie de Basedow: due à des auto-Ac anti-récepteur de la thyroid-stimulating hormon (TSH) exprimé par les cellules thyroïdiennes. Ils entraînent une production accrue dhormone thyroïdienne (hyperthyroïdie) en raison de la stimulation chronique du récepteur à la TSH et de linefficacité du retro-contrôle négatif normalement effectué par la diminution de synthèse de TSH (Figure 37). Myasthénie: due à la production dAc dirigés contre le récepteur de lacétylcholine qui joue un rôle majeur dans la transmission neuromusculaire. LAc entraîne une internalisation du récepteur et sa dégradation. Les symptômes sont caractérisés par une faiblesse musculaire progressive (Figure 38). b. Dirigés contre des auto-antigènes extracellulaires Certains autoAc peuvent être produits contre des molécules solubles et bloquer leur fonction (ex : anticorps anti-facteur intrinsèque dans lanémie de Biermer). - Hypersensibilité de type II Des autoanticorps peuvent être produits contre des protéines de la matrice extracellulaire. Cest le cas dansle syndrome de Goodpasturequi est dû à des Ac dirigés contre la chaîneα3 du collagène de type IV présent dans la membrane basale des glomérules rénaux et des capillaires pulmonaires. La liaison de ces Ac au collagène active les phagocytes via les récepteurs Fc entraînant des lésions tissulaires sévères amplifiées par lactivation locale du Cp. Dans sa forme grave, la maladie associe une glomérulonéphrite rapidement progressive (Figure 40) à une atteinte pulmonaire grave - Hypersensibilité à complexes immuns (type III) (ex : Lupus) La formation de complexes immuns (CI) circulants survient quand des Ac sont produits contre un antigène soluble.La pathogénicité des CI dépend de leur taille, les gros étant plus facilement éliminés que lespetits qui sont donc plus pathogèniques. Normalement les CI sont éliminés par les globules rouges qui les transportent à leur surface via le récepteur au Co CR1 (CD35) vers la rate, et par les MØ qui expriment à la fois des récepteurs au fragment Fc et des récepteurs au Cp. Un défaut délimination ou une production accrue de ces CI peuvent entraîner leur accumulation, des signes généraux (frissons, fièvre, rash cutané) et deslésions tissulaires dus à leur dépôt dans certains vaisseaux (vascularites) et au niveau desglomérules, des articulations et de la peau. Les lésions tissulaires sont dues àlactivation du complément(voie classique) qui entraîne lerecrutement de cellules inflammatoires et leur activationles récepteurs aux via fragments Fc des Ig et au complément. Ces cellules produisent notamment des
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intermédiaires réactifs de lO2 et diverses enzymes, responsable des lésions tissulaires. Les formes classiques de réactions dues à des CI sont laréaction dArthuset la (locale) maladie sérique(systémique). Ces phénomènes se produisent lors dulupus érythémateux disséminé (Figure 41), une MAI systémique caractérisée par la production dautoAc dirigés contre des particules nucléoprotéiques (Ac anti-ADN, Ac anti-ARN).Les 3 cibles majeures de ces Ac sont le nucléosome, le splicéosome (particule dépissage) et des petites ribonucléoprotéines cytoplasmique (protéines SSA/Ro et SSB/La).Ces cibles sont normalement intracellulaires et doivent donc être relarguées ou exposées pour donner lieu à une réponse. Il a été montré que ces autoAg peuvent être exprimés à la surface des cellules apoptotiques ou relarguées lors de lésions tissulaires.Une caractéristique importante de ces autoAg est quils sont des ligands endogènes de certains TLR (TLR9 pour lADN et TLR7/8 pour lARN) et peuvent ainsi directement stimuler les lympho B (production dautoAc) et certaines cellules dendritiques dites plasmacytoïdes (production dIFN de type I) après internalisation via le BCR ou certains FcR(Figure 42). Le lupus saccompagne dune production continue de CI qui se déposent dans les parois des petits vaisseaux notamment glomérulaires, dans les articulations et dans dautres organes. Ces dépôts entraînent lactivation chronique du Cp (les taux circulants deC3 et C4 sont effondrés) et des MØ via les FcR, source de lésions tissulaires qui libèrent de plus grande quantité dautoAg, formant ainsi un cercle vicieux. 4.3 Rôle des lymphocytes T Il faut rappeler encore une fois le rôle majeur joué par les lympho T. Dune part, il peuvent être directement pathogéniques et, dautre part, ils sont presque toujours indispensables à la production initiale dauto-Ac (coopération T CD4-B) (Figure 43). Le rôle pathogénique direct des lympho T implique une réponse cellulaire (Th1 ou Th17). Les MAI dans lesquelles un rôle important de la réponse T effectrice est fortement suggéré sont : lediabète de type 1, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïdeet probablement le lupus. Dans ces maladies, lanalyse histologique des lésions met en évidence une forte infiltration de lympho T et de MØ activés. Lanalyse du rôle pathogénique direct des lympho T est cependant beaucoup plus difficile que pour les autoAc de même que la recherche de la cible antigénique qui dans ce cas est un peptide. Diabète de type I. La connaissance de la physiopathologie de cette MAI a bénéficié de létude de deux modèles animaux de diabète spontané (souris NOD, rat BB). Il existe de nombreux arguments impliquant leslympho T CD8cytotoxiques comme effecteurs de la lyse des cellulesβdes îlots de Langerhans (Figure 44). PlusieursautoAgspécifiques de ces cellules peuvent être la cible des cellules T CD8: glutamate decarboxylase (GAD), insuline, pro-insuline, tyrosine phosphatase (IA-2), etc.. Néanmoins lautoAg responsable du déclenchement de la maladie nest pas connu. Le premier signe histologique est une infiltration T dabord peri-insulaire puis centrale. Ces lésions initiales surviennent5 à 10 ans avant lapparition des premiers signes cliniquesqui témoignent de la destruction de plus de 80% des cellulesβ. La maladie peut également sassocier (environ 50% des cas) précocement à la production dautoAcanti-insuline ou anti-tyrosine phosphatase anti-GAD, qui peuvent servir à la recherche de marqueurs précoces de la maladie dans les populations à risque (peuvent être détectés jusquà 10 ans avant lapparition du diabète). 5. Notion de maladie auto-inflammatoire Certaines maladies inflammatoires sévères sont dues à des mutations dans des gènes qui contrôlent lactivité et/ou la durée de vie des cellules inflammatoires. Il en résulte undéfaut de limmunité innéedonc de contrôle de la réponse inflammatoire ou de la et réponse immune anti-infectieuse. Ce ne sont pas des maladies autoimmunes. Ces maladies appeléesauto-inflammatoires (Figure 45), sont héréditaires et évoluent par poussées qui peuvent être déclenchées par divers stimuli (infection, froid, etc..)
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Lesfièvres récurrentes héréditaires font partie de ce groupe de maladies. Parmi elles, la fièvre méditerranéenne familiale (FMF) oumaladie périodiquecaractérise par se des crises fébriles associés à de violentes douleurs abdominales, thoracique et articulaires survenant à intervalles variables. Le gène en cause est celui de la pyrin ou marenostrin et est exprimé par les PNN et mono et notamment. La pyrin joue un rôle anti-inflammatoire en inhibant notamment lactivité de linflammasome, un complexe moléculaire responsable de la production dIL-1 notamment. Autres exemples de maladies auto-inflammatoires: - Syndrome de Muckle-Wells (mutation du gène NALP3/cryopyrin) - Urticaire familial au froid (mutation du gène NALP3/cryopyrin) - Syndrome hyper-IgD (mutation du gène de la mévalonate kinase) Lamaladie de Crohn peut aussi être classée parmi ces maladies. Il sagit dune maladie inflammatoire chronique du tube digestif touchant plus spécifiquement liléon et associée à des lésions granulomateuses. Sa cause est inconnue mais 30% des patients présentent une mutation de NOD2 qui est un PRR intracellulaire cytoplasmique (cf. cours Immunite Innéé) reconnaissant le peptidoglycan bactérien et activant la voie NF-kB. Les mutations entraînent une diminution dactivité de ce récepteur. Dautres facteurs mal connus interviennent cependant dans cette maladie. Des mutations du gène NOD2 peuvent également être responsable du syndrome de Blau ou de certaines formes de sarcoïdoses. (Pour des détails sur ces pathologies voir :http://fmf.igh.cnrs.fr/ISSAID/infevers/)