Corrigé bac 2014 - Série ES - Philo - Sujet 2
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Corrigé bac 2014 - Série ES - Philo - Sujet 2

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Publié le 16 juin 2014
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Langue Français

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CORRECTION DU BACCALAUREAT DE PHILOSOPHIE 2014 SERIE ES 4h, coefficient 4
Sujet 2 : Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?
On attribue à Socrate la devise "connais toi toi même " inscrite au fronton du temple de Delphes. Mais dans le souci des grecs de son époque cette formule prend plutôt le sens de connais tes propres limites, prends conscience de ton ignorance que sache qui tu es, tes défauts, tes qualités. Se connaître soi même suppose avant tout la possibilité, tout au long de notre existence, de se considérer soi même comme une identité, une personne capable de faire un retour sur soi, bref d'avoir conscience de soi. Mais alors qu'est ce qui pourrait faire obstacle à cette connaissance si un simple égard intérieur suffisait, si l'immédiateté de la conscience donnait accès à ce qui est le plus intime et le plus proche de soi ? Le problème est celui de la subjectivité de la connaissance de soi qui n'est pas immédiate puisque l'on suppose qu'il faut chercher à se connaître soi même, c'est à dire que la connaissance de soi nous échappe. Il s'agit de mettre en œuvre une méthode, un processus de connaissance, comme par exemple une démonstration, qui me permette de savoir qui je suis. Mais il s'agit aussi de constituer le soi en tant qu'objet a connaître, comme quelque chose que je mets à distance de moi même pour pouvoir l'étudier. Or, nous supposons à cette recherche, que l'on veut objective, une intention et un but comme s'il y avait des raisons importantes de se connaître alors que différents obstacles empêchent de saisir ce qui nous appartient en propre, ce fameux moi dont Pascal affirmait qu'il est "haïssable". Il conviendra donc de se demander quels sont les motifs qui nous poussent à nous connaître et qu'elle est la valeur de cette connaissance dans le déroulement d'une existence où nous ne sommes pas seuls et où nous ne sommes pas toujours maître de notre propre moi.
I. L'injonction du "connais toi toi même" La conscience comme relation immédiate de soi à soi. La connaissance de soi est elle immédiate ou relève-t-elle d'une recherche ? À travers le cogito, c'est moi même que je saisis comme plus certain que le monde ou qu'autrui. Cependant il s'agit d'une connaissance subjective. Le pouvoir de réflexion. La conscience ouvre sur une vie intérieure comme condition de connaissance de soi renvoyant l'image du monde. "Toute conscience est conscience de quelque chose" affirme Husserl, c'est en effet grâce à la connaissance de soi que le monde devient notre monde ou que autrui devient comme l'explique Sartre un autre moi même. Le pouvoir de décision. Se connaître soi même permet de fonder une responsabilité juridique et morale quand bien même la langue française désigne sous un seul mot "conscience" l'activité réflexive et la conscience morale. C'est que le lien entre savoir et pouvoir est tenu en ce qui concerne la conscience(cum-scientifique= savoir avec soi, être présent à son savoir) qui permet à la fois de se connaître soi même et d'être maître de ses actions.
II. Contre l'égoïsme naïf, il existe des obstacles à la connaissance de soi Autrui est à la fois un obstacle et une nécessité pour chercher la connaissance de moi-même. L'illusion de la souveraineté de la conscience s'effondre dès lors que je m'aperçois de
la présence des autres qui peuvent constituer pour moi un "enfer" et cependant sont une nécessité comme le montre J-P. Sartre. Les passions mettent la connaissance de soi à l'épreuve. La difficulté de se connaître soi même et la nécessité paradoxale d'entreprendre une recherche vient du fait que dans la passions je ne me reconnais pas. Par ses excès, par son caractère souvent irrationnel ou déraisonnable, la passion excède la connaissance que je peux avoir de moi-même et surtout la maîtrise de soi. L'inconscient psychique dont Freud fait l'hypothèse pour expliquer ce qui nous échappe désigne non seulement ce que Spinoza appelait nos appétits mais l'ensemble de nos pulsions et désirs qui s'enracinent dans notre esprit. Pourquoi chercher à se connaître si c'est alors impossible?
III. La valeur de la connaissance de soi La prise de conscience de soi dépasse la seule connaissance. Il est difficile de saisir de manière transparentece qu'est une personne, ou de réduire le moi à n'être qu'une chose pensante. Kant montre par exemple que le je pense est plutôt une activité qui assure l'unité de son expérience. L'unité de ma propre personne à travers le temps, le changement rend la connaissance de soi obscure mais nécessaire. Si le moi nous échappe ou si sa connaissance rencontre des obstacles, le désir de se connaître soi même n'en demeure pas moins. C'est ce désir légitime qui fonde la recherche qui nous pousse à se connaître soi-même. Savoir pour agir. La connaissance désintéressée de soi même permet de constituer l'identité du sujet et de résoudre l'énigme d'une même personne qui pense et qui agit. Nous savons que la personnalité de tout individu est complexe et changeante, reste que chacun d'entre nous construit son identité, choisit sa vie et la représentation qu'il a de lui même en intégrant la connaissance qu'il a de lui même grâce au regard d'autrui mais aussi à la conscience qu'il a de lui même qui n'est jamais une sorte de contemplation narcissique et passive.
Je désire me connaître moi même pour comprendre qui je suis, pour comprendre ce que je dois faire et pour prendre conscience de mon humanité, c'est à dire de l'inter subjectivité qui me constitue.
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