À propos d un sarcophage romain de la région de Narbonne - article ; n°2 ; vol.92, pg 925-946
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1980 - Volume 92 - Numéro 2 - Pages 925-946
Isabelle Rilliet-Maillard, ~~À propos d'un sarcophage romain de la région de Narbonne~~, p. 925-946. Le grand sarcophage à médaillon central conservé dans l'église Ste Marie de Quarante (au nord de Narbonne, sur la D. 37 à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Béziers) peut être daté par sa thématique et son style du deuxième tiers du IIIe siècle. Les restes des bustes antiques permettent de confirmer cette datation et de localiser sa production dans un atelier romain, notamment grâce aux liens étroits qu'on lui trouve avec un sarcophage de la Villa Doria Pamphili. Les portraits de l'homme et de la femme ont été retouchés au Moyen-Âge par un atelier lié aux successeurs de Gilduin et travaillant dans la région de Quarante au début du XIIe siècle. Les raisons de cette retaille restent inconnues.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 263
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Isabelle Rillet-Maillard
À propos d'un sarcophage romain de la région de Narbonne
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 92, N°2. 1980. pp. 925-946.
Résumé
Isabelle Rilliet-Maillard, À propos d'un sarcophage romain de la région de Narbonne, p. 925-946.
Le grand sarcophage à médaillon central conservé dans l'église Ste Marie de Quarante (au nord de Narbonne, sur la D. 37 à une
vingtaine de kilomètres à l'ouest de Béziers) peut être daté par sa thématique et son style du deuxième tiers du IIIe siècle. Les
restes des bustes antiques permettent de confirmer cette datation et de localiser sa production dans un atelier romain,
notamment grâce aux liens étroits qu'on lui trouve avec un sarcophage de la Villa Doria Pamphili.
Les portraits de l'homme et de la femme ont été retouchés au Moyen-Âge par un atelier lié aux successeurs de Gilduin et
travaillant dans la région de Quarante au début du XIIe siècle. Les raisons de cette retaille restent inconnues.
Citer ce document / Cite this document :
Rillet-Maillard Isabelle. À propos d'un sarcophage romain de la région de Narbonne. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 92, N°2. 1980. pp. 925-946.
doi : 10.3406/mefr.1980.1259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1980_num_92_2_1259ISABELLE RILLIET-MAILLARD
À PROPOS D'UN SARCOPHAGE ROMAIN
DE LA RÉGION DE NARBONNE *
En 1870, Louis Noguier notait dans sa chronique archéologique de l'Hé
rault la présence d'un grand sarcophage romain inédit dans l'église Ste Marie
de Quarante, au Nord de Narbonne ' . Il en donnait un relevé (cf. fig. 2) et
reconnaissait un couple de flammes dans les personnages figures dans le
tondo. Depuis, cette pièce dont on ignore la provenance a retenu plus d'une
fois l'attention des historiens et des archéologues2 sans pour autant faire
l'objet d'une étude particulière à laquelle sa masse imposante, sa matière, la
qualité de sa taille et sa présence à Quarante pouvaient prêter.
* J'aimerais remercier ici le R.P. M. Arnal qui a tout mis en œuvre à Quarante pour
que je puisse étudier cette pièce dans les meilleures conditions. Abréviations : DAI =
Deutsches archäologisches Institut, Rome; DBB = F.W. Deichmann, G. Bovini, H. Bran
denburg, Repertorium der christlich-antiken Sarkophage, bd 1, Rom und Ostia, Wiesbad
en, 1967; WS. = G. Wilpert, / Sarcofagi Cristiani Antichi, Cité du Vatican, 1929-1936.
1 L. Noguier, Chronique archéologique, dans Bulletin de la Société archéologique de
Béziers, 5, 1870, p. 183-184, pi. 2, fig. 1.
2 E. Bonnet, Antiquités et monuments de l'Hérault, Montpellier, 1905, p. 265-267
(« couple ») ; id., Répertoire archéologique de l'Hérault, période gallo-romaine, Montpellier,
1930, p. 39-40 («deux femmes»); id., dans E. Bonnet, A. Blanchet, FOR, 10, Paris, 1946,
n° 110, p. 43 («couple antique»); E. Espérandieu, Ree. Gen., I, 1907, n° 555, p. 354 et fig.
(« deux femmes ») ; M. de Dainville, Les églises romanes du Diocèse de Montpellier, dans
Monspelliensia, 2, 1937, p. 203 («deux femmes»); id, Monuments historiques de l'Hérault,
Montpellier, 1939, p. 69-70 («couple»); J. Vallery-Radot, L'église Sainte Marie de Quarant
e, dans Congrès SFA (Montpellier 1950), Paris-Orléans, 1951, p. 321 («deux femmes», sans
datation) ; A. Sassier, La sculpture paléochrétienne et préromane en Languedoc méditerra
néen et en Roussillon, IVe-IXe siècles. Evolution du sarcophage. Influences orientales,
Toulouse, 1956 (ouvrage multigraphié), p. 185; R. Saint- Jean, dans R. Saint- Jean, A. Sur
champ, J. Lugand, J. Nougaret et A. Burgos, Languedoc Roman, La-Pierre-qui-Vire, 1975,
p. 72 (« couple, IIIe siècle »); L. Vabre, Sainte Marie de Quarante, Béziers, 1907, p. 12 et fig.
p. 13 (« flamines »). En outre, ce sarcophage doit être signalé par M. Cathala dans le
Bulletin de la Société des études de l'Aude, 15, 1904, p. 47 probablement avec le dessin
signé de cet auteur dans la publication de L. Vabre. Documentation photographique :
Photo Marburg 52.828, 52.829 et DAI.Neg. 60.2068, 60.2069.
MEFRA - 92 - 1980 - 2, p. 925-946. 60 ISABELLE RILLIET-MAILLARD 926
C'est une sépulture de type biplace3 (cf. fig. 3); la cuve rectangulaire et le
couvercle tectiforme sont monolithes. Les deux blocs employés ont été déga
gés de la même veine de carrière et travaillés dans le même sens. La pente
antérieure du couvercle4 est recouverte de quatre rangs de tuiles imbriquées,
en forme d'écaillés plates, très arrondies et articulées par une double incision
médiane. Un listel borde le toit; il est souligné d'une double liste moulurée et
décoré d'une frise de rosettes et de feuilles d'acanthe qui s'épanchent du
calice central et des acrotères. Ces derniers sont ornés sur le devant d'une
feuille d'acanthe horizontale d'où s'élèvent des volutes en nombre inégal5. Sur
les côtés, des frontons, encadrés d'un bord plat, présentent en leur centre un
bouton à'umbo en relief.
Pour la cuve, le décor est aussi limité à la face antérieure. Deux pilastres
lisses reposant sur des bases moulurées sont surmontés de chapiteaux compos
ites6; ils flanquent un cadre formé par une moulure à double gorge délimi
tant un rectangle orné de cannelures. Ce dernier est interrompu vers le
3 Cuve, hauteur moyenne : 97 cm, longueur moyenne : 213 cm, profondeur moyen
ne : 92cm; couvercle, ht. de la bissectrice: 48,5cm, lg. moyenne: 214cm, profondeur:
95 cm, lg. de la pente du toit : 62 cm. L'état de conservation de la cuve et de son
couvercle est remarquable. La surface décorée porte des traces de peinture rouge, sauf
sur le tondo. D'après une série de photographies faite en 1974, lors du déplacement du
sarcophage, on sait que les côtés et l'arrière de la cuve, la pente postérieure du
couvercle, les acrotères arrières et la face latérale des acrotères antérieurs n'ont pas été
polis mais simplement lissés. Les rangs inférieurs de la couverture en forme de toit
présentent une forte usure (marque de vénération?). Le marbre porte en plusieurs
points des traces d'abrasion: sur le fond du tondo derrière le voile déployé, sur la trabea
au niveau de l'épaule gauche de l'homme et vers la main droite de la femme, sur le
bracelet et enfin entre les deux mains de l'homme. Le coussinet du chapiteau de droite,
l'angle inférieur droit de la cuve, l'objet serré par l'homme dans sa main gauche, son
index droit, le pouce de la main droite de la femme, l'extrémité du voile déployé autour
de sa tête, le cœur de la palmette de l'acrotère gauche sont brisés. Quelques éraflures
entament les moulures. Les zones schisteuses se détachent régulièrement sur le fond
blanc, transparent, à grain moyen et définissent un marbre cipollin apuan, probable
ment de la région de Carrare. Les caractéristiques du marbre, le type de dégrossissage
des blocs et le genre 'de taille sont identiques pour la cuve et le couvercle.
4 Hauteur des acrotères: 32cm pour celui de droite, 36,5 pour le gauche; ht.
moyenne du listel : 13. La palmette de l'acrotère droit comporte cinq éléments et celui
de gauche six, contrairement au témoignage du relevé de L. Noguier.
5 On retrouve fréquemment ce débordement du motif décoratif de l'acrotère,
envahissant généralement plutôt les petits côtés, cf. le sarcophage aux centaures du
Vatican, S. des Muses, Inv. 290, cf. H. Sichtermann, G. Koch, Griechische Mythen auf
römischen Sarkophagen, Tübingen, 1975, n° 33, p. 38-39, pl. 76-77.
6 Cf. P. Pensabene, / Capitelli, dans Scavi di Ostia!, Rome, 1973, p. 8, 122-135 et
par ex., n° 468-471, p. 122-123 (IP-IV* siècles). ROMAIN DE LA RÉGION DE NARBONNE 927 SARCOPHAGE
milieu, légèrement sur la gauche, par une tabula anépigraphe surmontée d'une
tablette où reposent deux petites cornes d'abondance qui remplissent les
angles sous le tondo7 où régnent deux bustes. Les cannelures, remplies pour
leur tiers inférieur, sont bordées d'un filet. Un cadre sculpté en négatif
délimite la tabula qui est ample mais peu allongée, aux bords verticaux
épaissis par une accolade aux extrémités fortement recourbées. Le clïpeus (cf.

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