Abrégé d histoire de Lorient de la fondation (1666) à nos jours (1939) - article ; n°1 ; vol.46, pg 66-87
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Abrégé d'histoire de Lorient de la fondation (1666) à nos jours (1939) - article ; n°1 ; vol.46, pg 66-87

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Annales de Bretagne - Année 1939 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 66-87
22 pages

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Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 26
Langue Français
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Extrait

Louis Chaumeil
Abrégé d'histoire de Lorient de la fondation (1666) à nos jours
(1939)
In: Annales de Bretagne. Tome 46, numéro 1-2, 1939. pp. 66-87.
Citer ce document / Cite this document :
Chaumeil Louis. Abrégé d'histoire de Lorient de la fondation (1666) à nos jours (1939). In: Annales de Bretagne. Tome 46,
numéro 1-2, 1939. pp. 66-87.
doi : 10.3406/abpo.1939.1788
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1939_num_46_1_1788Louis CHAUMEÏL
ABRÉGÉ D'HISTOIRE DE LORIENT (1)
DE LA FONDATION (1666) A NOS JOURS (1939)
Le Site.
Il y a trois siècles, des landes et des vases couvraient l'empla
cement de Lorient et de ses quais.
Cependant, une rade bien abritée et bien placée — depuis que
l'Atlantique conduisait aux Indes Orientales et Occidentales —
s'étendait devant la presqu'île déserte où Lorient allait naître et
grandir. Facile à défendre et facile à découvrir en raison des
hautes terres de Belle- Ile et de Groix qui l'annoncent, cette rade
servit d'abord de refuge aux navigateurs français et étrangers
qui y relâchaient par mauvais temps. Puis, vers 1642, le grand
commerce s'y fixa au Port-Louis qui devint la base d'armement
et de désarmement de la Compagnie Ricault ou de Madagascar.
Vers 1650, une rade nouvelle s'ouvrait donc, entre Nantes et
Brest, aux grands courants de circulation maritime.
La Fondation. (2)
En 1666, la Compagnie des Indes Orientales, fondée deux ans
plus tôt, décida de s'y établir quand elle eut reçu, par ordonnance
1. A ce jour (mai 1939), il n'existe aucune étude d'ensemble sur l'histoire de
Lorient. Cet abrégé donne un aperçu de l'évolution historique et des diverses activités
de cette ville depuis sa fondation.
2. Partie de l'histoire de Lorient la mieux connue. De 1863 à 1874, ardentes
controverses entre F. Jégou et Lecoq-Kerneven; bibliographie dans R. Maurice,
Un compatriote oublié : François Jégou, historien lorientais, Lorient, 1938 (1 plaquette
in-8°, de 12 p.).
Ouvrage capital :
F. Jégou. — Histoire de la fondation de Lorient, Lorient, 1870, 1 vol. in-8°.
Sur le nom de Lorient :
L. Chaumeil. — A propos du nom de Lorient, Lorient, 1936 (1 plaquette in-8°,
de 12 p.). D'HISTOIRE DE LORIENT 67 ABRÉGÉ
de juin 1666, « les places vaines et vagues et inutiles » appartenant
au Roi « tant dans la ville du Port-Louis qu'au lieu de Féandick ».
« Le lieu de Féandick » — altération de Faouédic — c'est le nom
breton de l'emplacement de Lorient. En août 1666, Denis Langlois,
un des Directeurs de la Compagnie, y achetait 15 journaux 7 cordes
de terre « sous lande rase et brière », en bordure de la baie de
Roshellec, sur la rive droite du Scorff, à son confluent avec le
Blavet et, tout de suite, y bâtissait des cales : la ville de Lorient
venait de naître.
Le programme mercantile de Colbert et « un trait de plume » de
Louis XIV, voilà donc ce qui est à l'origine de Lorient, ville
artificielle et création humaine s'il en fut. Les circonstances
allaient en faire, en moins d'un siècle, la grande ville de la rade,
l'entrepôt et la porte de l'Orient, pour la France, aux xvne et
xvme siècles.
Lorient au XVIIe siècle. (3)
Le chantier primitif
Ce ne fut tout d'abord qu'un chétif chantier de constructions
navales, deux ou trois cales découvertes et quelques baraques
en bois, — une simple annexe du Port-Louis où se trouvaient les
bureaux et magasins de la Compagnie.
Ce chantier s'appela Lorient — qu'on écrivait indifféremment
Lorient ou l'Orient — du nom de la Compagnie qui l'avait fondé
et des pays prestigieux qui allaient faire sa fortune. Il mena une
3. F. Jégou. — Histoire de Lorient, port de guerre (1690-1720). Vannes 1887,
1 vol. in-8°. (Ouvrage de base).
H.-F. Buffet. — Lorient sous Louis XIV. Rennes, 1937, 1 vol. in-8°.
L. Chaumeil. — Histoire de Lorient au XVIIe siècle. Lorient, 1934 (1 brochure
in-8° de 84 p.).
A. Dupouy. — Brest et Lorient. Paris. 1922, 1 vol. in-8°.
Sur la première Compagnie des Indes
.T. Sottas. — Histoire de la Compagnie Royale des Indes Orientales (1664-1719).
Paris, 1905, 1 vol. in-80/
P. Kaeppelin. — La Compagnie des Indes Orientales et François Martin. Paris,
1908, 1 vol. in-8° (thèse de doctorat-ès-lettres). 68 ABRÉGÉ D'HISTOIRE DE LORÏENf
vie longtemps précaire. Menacé plusieurs fois d'abandon, il reçut
une impulsion décisive en 1675, quand la Compagnie des Indes
décida de supprimer sa base du Havre, trop difficile d'accès en
temps de guerre. Alors, une chapelle, des ateliers, des forges, des
magasins, des bureaux s'élevèrent face aux cales et formèrent
le Parc; — un mur de clôture, — auquel s'appuya une eorderie —
ferma du côté des terres le domaine de la Compagnie qui reçut
le nom d'Enclos. Charpentiers et manœuvres, commis et boutiquiers
s'y établirent, et, jusqu'en 1700, la ville de Lorient fut tout entière
dans l'Enclos, l'arsenal actuel. Aux portes, il y avait seulement
quelques maisons — les faux-bourgs de Lorient ■ — premières
cellules de Lorient intra-muros.
Cette rapide croissance avait fait du chantier primitif, un
organisme autonome qui devint « le poste du Commandant ».
Tous les services de la Compagnie quittèrent le Port-Louis et
vinrent se fixer dans le Parc; les navires furent armés et désarmés
à Lorient; les marchandises des Indes stockées dans les
nouveaux magasins qui reçurent la visite de Madame de Sévigné
en 1689.
Lorient en 1689
Ainsi, Lorient, chantier de constructions navales de la Compagnie
des Indes était devenu, en outre, sa seule base d'armement et de
désarmement, son entrepôt. Chaque année, les marchandises
étaient acheminées à l'origine sur Rouen, plus tard sur Nantes
où se faisaient les ventes.
Lorient, arsenal royal, 1690
Toute l'activité de Lorient dépendait donc du commerce de
l'Inde, et par suite de la paix. Or, la guerre s'installait en Europe,
à la fin du xvne siècle. Ruinant la Compagnie, elle menaçait
Lorient dans son existence même, lorsque le fils de Colbert —
Seignelay — décida d'utiliser sa rade et son chantier de cons
tructions navales pour la marine royale qui y jeta l'ancre en 1690,
bientôt suivie des corsaires malouins. DE LA FONDATION A NOS JOURS 69
Le port de Lorient, créé de toutes pièces en moins de vingt-
cinq ans, servait à la fois d'arsenal et de port de guerre, de port
de commerce et d'entrepôt de l'Orient. Il avait toute chance
de durer.
Le Bourg de Lorient
Une population assez nombreuse et très mêlée y avait été attirée.
Entassée dans les cabanes et « cazernes de l'Enclos », à proximité
des magasins et de la corderie, elle créait un danger permanent
d'incendie. Aussi, un arrêt de 1700 lui ordonna-t-il de vider les
lieux et de se fixer aux portes de l'arsenal, sur la grande lande
du Faouédic. A la suite de cet exode, « les faux-bourgs de Lorient »
devinrent très vite « le Bourg de Lorient ».
Vers 1702, on estime à environ 6.000 le nombre des habitants de
« l'Enclos et Bourg de Lorient » qui dépendait de la paroisse de
Plcemeur. En 1709, après les démarches répétées de Charles de
Clairambault, Commissaire-Ordonnateur pour le Roi, et des
notables, des lettres patentes l'érigèrent en paroisse distincte de
Plcemeur. En 1710, la jeune cité avait son église, son général de
paroisse, sa police, son tribunal, ses marchés.
Ainsi la dernière moitié du xvne siècle a vu se bâtir sur les vases
du Scorfï et les landes du Faouédic un port et une ville neuve déjà
réputés et complètement indépendants du Port-Louis et de
Plcemeur. Mais, à cette date de 1710, la Compagnie des Indes est
moribonde, la marine de guerre est en pleine décadence. Lorient
qui a vécu de leur double activité s'inquiète de l'avenir.
Lorient au XVIIIe siècle. (4)
De fait, jusqu'en 1719, à Lorient les magasins sont vides, les
quais déserts, les cales inoccupées, et bien des familles quittent
cette ville sans travail.
4. Aucun travail d'ensemble, c'est le gros morceau de notre thèse de doctorat
en préparation.
Sur la deuxième Compagnie des Indes :
H. Weber. — La française des I

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