Afghanistan : la guerre comme facteur du passage au politique - article ; n°6 ; vol.39, pg 887-902
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Description

Revue française de science politique - Année 1989 - Volume 39 - Numéro 6 - Pages 887-902
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Olivier Roy
Afghanistan : la guerre comme facteur du passage au politique
In: Revue française de science politique, 39e année, n°6, 1989. pp. 887-902.
Résumé
Une guerre de guérilla moderne suppose un espace « étatisé » : l'objectif stratégique est bien la conquête de l'Etat et la guérilla
s'organise en contre-Etat. Or, dans la résistance afghane, les formes que prennent la guerre comme l'organisation de la société
reposent précisément sur le mode traditionnel de l'évitement de l'Etat, ce qui explique comment la résistance a pu aussi vite
contrôler les campagnes, tout en butant devant les villes. Pourtant, quelques modèles émergent dans la résistance, où l'on
combine l'adaptation au mode de fonctionnement traditionnel et la mise en œuvre d'une organisation étatique. Mais c'est par le
modèle militaire que cette évolution se fait et non par l'imposition d'un modèle idéologico-politique.
Abstract
Afghanistan: the war as a factor in the passage to politics
A modem guerrilla war supposes a "state " space : the strategic objective is to conquer the state, and the guerrilla is organized as
a counter-state. In the Afghan resistance, the forms that the war is taking in the organization of society rest precisely on the
traditional mode of state-avoidance. This explains why the resistance succeeded so rapidly in controlling the countryside, while
failing at the gates of the cities. A few models have emerged in the resistance, where adaptation to the traditional mode of
functioning and building a state organization are combined. But the process relies on the military model, not on the imposition of
an ideological-political one.
Citer ce document / Cite this document :
Roy Olivier. Afghanistan : la guerre comme facteur du passage au politique. In: Revue française de science politique, 39e
année, n°6, 1989. pp. 887-902.
doi : 10.3406/rfsp.1989.394453
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1989_num_39_6_394453AFGHANISTAN
LA GUERRE COMME FACTEUR
DU PASSAGE AU POLITIQUE
OLIVIER ROY
UNE
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887 Olivier Roy
prince ou un petit notable se combinent au moment des crises pour
définir des réseaux alliances où Etat sera la fois juge et partie Mais
tous ont besoin que Etat existe car il assure des fonctions que personne
ne veut prendre en charge non par déférence mais par dévalorisation
des ces fonctions Pour piller il faut une richesse existe pour recevoir
des subsides et des armes il faut il ait des douanes et un commerce
extérieur pour il ait contrebande il faut des frontières Pour être
chef dans son village il est utile un ministre ou un général donne le
coup de pouce qui marquera la distanciation définitive du rival cela
peut aller de arrestation du rival au versement de subsides au candidat
officiel en passant par la dévolution de fonctions administratives au chef
loyal où finalement une certaine codification de la violence dans un
espace une temporalité des règles tactiques et une absence de stratégie
qui rendent les coups Etat plus proches de la vendetta du conflit tribal
ou de la rivalité entre ethnies que de imposition un nouveau modèle
politique le coup Etat communiste bien été per dans les jours
qui ont suivi comme le triomphe des Pachtounes Ghilzays sur les
Pachtounes Durranis même si la dimension idéologique guère tardé
se faire sentir Ce rapport ambivalent entre Etat et les communautés
se reconstitue régulièrement après chaque crise Il joue toujours dans la
guerre actuelle aussi bien dans la résistance que dans le régime
Pourtant cette guerre introduit des données profondément nouvelles
sans effacer certaines permanences La première nouveauté est la notion
de guerre totale est-à-dire une guerre qui met en cause la société
dans ses fondements au lieu exprimer un de ses modes de fonction
nement et sans doute de régulation la guerre moderne plus espace
propre et fermé tant géographique que social Il plus de champ
de bataille il plus de séparation entre le privé et le public il
plus de temps propre au combat Aviation artillerie et troupes aéro
portées portent le combat partout tout moment et sans distinction de
personnes On sort de espace clos de la compartimentation propre
Afghanistan pour entrer dans un espace ouvert comme les vieilles
solidarités qui définissaient les espaces clos ont du mal résister la
guerre moderne cet espace ouvert est soit celui du vide la population
fuit en masse) soit celui de anarchie soit enfin espace structuré par
des institutions politiques inconnues ici les partis politiques de la
résistance Le deuxième élément est donc celui de la politisation de la afghane sensible dans la mise en place de partis politiques
sur des bases complexes où jouent trois facteurs idéologisation de
la vie politique en miroir face au marxisme islam est pensé comme
une idéologie politique et non une simple religion la nécessité de
disposer de relais politiques pour obtenir des armes la remanence
des solidarités traditionnelles confréries ethnies réseaux de clientèle
etc. sous des formes politiques modernes partis)
Derrière cette politisation les permanences sont le maintien des
réseaux de solidarités infra-politiques ainsi que la segmentation en général
de la société quel que soit le fondement de cette fragmentation Etat
communiste abord per comme quintessence de Etat en général
888 La guerre afghane
joue ouvertement depuis 1985 le jeu tribal traditionnel ce faisant il
rentre nouveau dans le jeu des acteurs et perd son côté martien
qui avait entraîné son rejet Si cette évolution de Etat communiste
permet une ouverture du jeu politique il prive URSS et les commu
nistes en général de tout discours sur Afghanistan En somme
plus la résistance afghane se dote de structures politiques plus Etat
communiste emploie faire disparaître tout ce qui le qualifie comme
Etat abandon du terme démocratique dans intitulé du
pays en 1987 reconnaissance de islam comme religion officielle instau
ration du pluripartisme Les Soviétiques reco

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