Amarendrapura dans Amoghapura - article ; n°1 ; vol.24, pg 359-372
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1924 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 359-372
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

George Groslier
Amarendrapura dans Amoghapura
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 359-372.
Citer ce document / Cite this document :
Groslier George. Amarendrapura dans Amoghapura. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 359-
372.
doi : 10.3406/befeo.1924.3010
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1924_num_24_1_3010DANS AMOGHAPURA AMARENDRAPURA
Par George GROSLIER,
Directeur des Arts Cambodgiens.
C'est dans le district d'Amoghapura que Jayavarman II (802-869 A. D.y
fonda l'une des capitales de l'empire khmèr, Amarendrapura, et qu'une grande-
famille sacerdotale, qui fut en faveur à la cour durant plus de deux siècles,
installa son patrimoine, l'augmenta progressivement et fit de nombreuses-
fondations. Où se trouvait le district d'Amoghapura ?
La circonscription actuelle de Battambang au Nord-Ouest du Cambodge
renferme trois temples où des inscriptions font mention d'Amoghapura. Ce
sont: au Sud, Vat Ek (№ 861) (*), à l'Est le Pràsàt Saňkhah (№ 839) et à
l'Ouest Sdok Как Thorn (№880). Examinons ces trois textes.
A Vat Ek, en 1027 A. D., le seigneur Çrï Yogïçvarapandita, du pays de
Vnur Kamdvât, territoire de Vyâdhapura, érige un Çivalinga à Vrah Çrï Na-
rendragrâma. Redevances au temple de certains villages et pays de la province
d'Amoghapura. Suryavarman I (1002-49) donne l'ordre de planter les bor
nes (2). Il est à première vue probable que ces redevances sont dues au temple
où nous sommes et, en tout cas, certain qu'elles le sont par des villages et
pays voisins. Il faudrait donc en conclure que Vat Ek est situé dans l'ancienne
province d'Amoghapura. Cette fondation est signalée dans un autre texte,
l'inscription du Pràsàt Ta K.èo, du groupe d'Ankor, de la façon suivante : «Çrï
Narendragrâma du saint pays de Bhïmapura » (3). S'il n'y a pas erreur du la-
picide, nous pourrions expliquer la divergence des deux textes de deux f
açons : i° le Çrï Narendragrâma cité à Ta Kèo n'est pas le même que celui de
Vat Ek ; 2° ou bien Amoghapura n'était qu'un district de Bhïmapura, ce qui
concilie les deux données, l'une ayant retenu seulement le nom du district où
avait lieu la fondation, l'autre celui de la province qui renfermait ce district.
Enfin une troisième hypothèse est admissible : il se pourrait que l'inscription
(') Numéro de l'Inventaire. Se reporter à notre carte I (fig. 20) où les noms actuels
des temples sont soulignés.
(-) Aymonier, Cambodge, II, 301.
P) Id., Ill, 39. — - Збо
de Vat Ek ne se rapportât pas à Vat Ek, mais à une fondation faite ailleurs,
entre Bhïmapura et Amoghapura. De la sorte, Vrah Çrï Narendragrâma, tout
en dépendant de Bhïmapura, pouvait recevoir des redevances d'Amoghapura.
S'il est impossible de trancher la question, il y a beaucoup de chances qu'à
Vat Ek, nous soyons dans Amoghapura et nous avons l'intuition qu'Amogha-
pura et Bhïmapura étaient pays voisins.
A la lecture d'une inscription de Vat Cakret, cette intuition va prendre
quelque consistance : une statue est érigée par le seigneur de la ville de Tâm-
rapura, qu'il avait conquise sur un prince rebelle, possesseur, en outre, des
trois villes de Cakrânkapura, Amoghapura et Bhïmapura. Ceci se passait en
627 A.D. f1). Il est beaucoup plus vraisemblable qu'un seigneur possède trois
provinces mitoyennes et réunies en un apanage que des provinces disséminées
dans un pays, éloignées et séparées les unes des autres. Aussi trouvons-nous
ici une présomption de plus du voisinage d'Amoghapura et de Bhïmapura.
Au Prasat Kravan (№ 537), dans le groupe d'Ankor, un Kamsteň An Çrï
Mahïdharavarman érige en 921 un Visnu et lui offre des serfs habitant aux pays
de Sindûra et de Vendi, district de Bhïmapura (2). Ce Kamsteň fait sa fonda
tion en compagnie de deux autres personnages, dont un certain Mrataň Khlon
nommé Vïrendrâdhipativarman. Notons en passant que nous connaissons plu
sieurs personnages de ce nom parmi lesquels l'un érige un dieu à Phimai en
1 108 (3). Nous serons de nouveau renvoyés au Nord du Cambodge, au temple
du Práh Vihâr (№ 938) pour y retrouver le nom de Mahïdharavarman. En 1028
il est mort, car le roi dispose de ses biens de main-morte : le pays de Vibhe-
da (l). Décidément, ce Mahïdharavarman descendait. bien du Nord, puisqu'il
offre au Pràsàt Kravan des esclaves d'un pays de Bhïmapura et que ses biens de
main-morte sont cités au Práh Vihâr. Et tous ces renseignements donnés par
des textes différents confirmentla situation septentrionale de Bhïmapura. Il n'est
guère possible, dans l'état actuel des recherches, de préciser davantage.
M. Aymonier a hésité entre Vat Ek (5), Phnom Srôk appelé aussi Práh Srôk ((i)
et Phimai (7) ; dans cette dernière hypothèse, Bhïmapura aurait été situé au
Nord des Danrèk. Il faut attendre que de nouveaux documents permettent de
trancher la question.
(!) Cambodge, I, 237.
(*) Id., Ill, 15.
(:í) Cœdès, JA., janvier-mars 1920, p. 98.
(*) Cambodge, II, 209-,
(5)II, 301 et III, 39 (v. supra).
(6) Id., II, 348; 111,464 (à cause de l'expression vrah sruk Bhïmapura, de Pr.
Ta Kèo).
(") Id., II, 1 r8 ; III, 464. Cette identification paraît ne reposer que sur l'analogie des
noms Bhlmaipura) et Phimai <C Bhimay ; mais le nom ancien de Phimai est Vimày, qui
n'offre guère de ressemblance avec Bhïmapura. — — 3tí i
Retournons au deuxième des monuments retenus plus haut qui nous conser
vent le nom d'Amoghapura.
Au Pràsàt Sankhah, Sûryavarman I récupère des biens dans Amoghapura et
les donne au dieu Çivalinga. Cette donation est inscrite sur les parois du temple
par les soins de Çrï Vâgïçvarapandita. Mentio.n est faite en outre d'un pays
de Jaroy (Cár) ('). Cette fois l'inscription nous laisse nettement entendre que
les biens dont l'énumération suit et donnés au temple, étant dans Amoghapura,
— nous y sommes aussi. La mention du pays de Jaroy Cár nous servira d'ail
leurs de contrôle. Dans deux autres monuments, un personnage important por
te le nom de ce pays. Au Phnom Práh Nét Práh (№841), le Vrah Kamsteň Jaroy
Car reçoit un ordre au sujet d'une donation, vers 1007 C2), et à Phum Ta Ňen
(№864), en 1027, même apparition (3). Or, voyez sur la carte ; ces deux
temples sont, le premier à quelques kilomètres Sud-Ouest dePràsài Saňkhah,
le second voisin de Battambang. Et tous les événements relatés ici et là se
passent sous le règne de Sûryavarman I.
Il ne nous reste plus qu'à aborder la stèle de Sdok KâkThom. Elle va nous
livrer vingt pays du district d'Amoghapura, leur histoire, et nous aider à les
placer géographiquement. Mais comme en pareilles recherches, on ne se mont
re jamais assez prudent, nous avons jugé nécessaire d'atteindre le fameux
district par d'autres chemins qui recoupent la grande route qu'il nous reste à
suivre. Déjà les frontières d'Amoghapura ne se dissimulent plus sous un nuage
trop épais. Au Sud, ce district atteignait Vat Ek ; à l'Est, le Pràsàt Saňkhah, et
sa frontière Ouest englobait Sdok Как Thorn. Ajoutons que les districts de
Bhïmapura et d'Amoghapura étaient déjà constitués en 627, date de l'in
scription de Vat Cakret.
Les renseignements que renferme la stèle de Sdok KàkThom sont si touf
fus que pour éviter d'interminables répétitions et donner plus de clarté à no
tre exposé, nous grouperons par ordre alphabétique les principaux noms de
lieux que le texte dit être dans Amoghapura. Et comme le jeu des fiches est
à perpétuel ricochet, nous ajouterons à cette liste ce que d'autres inscriptions
nous apprennent de leur côté. Au cours de la discussion qui suivra, le lecteur
voudra donc bien se reporter à ce répertoire (l).
0) Cambodge. 11, 326.
('•!) Cambodge, H, 324.
(■»)/«*-, П, 303.
(*) Nous suivons la traduction de M. Finot, BEFEO, XV, 11, p. 59. Les lettres et
chiffres en italique et entre parenthèses renvoient aux stances de cette traduction. — - 36a
— Adripâda (Pied du mont), district. — Le nom indigène était Jeu Vnam I.
«{même sens). Il s'y t

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