Antiquités syriennes - article ; n°3 ; vol.14, pg 253-282
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Antiquités syriennes - article ; n°3 ; vol.14, pg 253-282

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Description

Syria - Année 1933 - Volume 14 - Numéro 3 - Pages 253-282
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Seyrig
Antiquités syriennes
In: Syria. Tome 14 fascicule 3, 1933. pp. 253-282.
Citer ce document / Cite this document :
Seyrig Henri. Antiquités syriennes. In: Syria. Tome 14 fascicule 3, 1933. pp. 253-282.
doi : 10.3406/syria.1933.8325
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1933_num_14_3_8325ANTIQUITÉS SYRIENNES 253
14. — Nouveaux monuments palmyréniens des cultes de Bel
et de Baalshamîn.
1 . Bas-reliefs de la celladu temple de Bel. — La cella du temple de Bel, à Palmyre,
contient (fig. 1) à chacune de ses extrémités un ensemble architectural dans
lequel s'ouvre une niche, où devaient être exposés à la vue des fidèles (sinon
à leur accès permanent) d'importants objets de culte, peut-être les idoles du
sanctuaire. Nous appellerons chacun de ces ensembles, pour lesquels la
langue française paraît manquer d'un terme propre, du nom de thalamos : tel
est, en effet, le mot qu'emploie Lucien pour décrire le lieu réservé, et surélevé,
dans lequel apparaissaient aux visiteurs du temple de Hiérapolis les statues de
Jupiter et de Junon (1). Les niches des deux thalamos de Palmyre sont sculptées
avec profusion. Mais alors que celle du thalamos du Sud est ornée d'un décor
presque exclusivement géométrique et floral, celle du thalamos du Nord présente
deux importants tableaux mythologiques. La seule édition que l'on ait de ces
bas-reliefs a été donnée par Wood à la fin du xvine siècle (2) : il y règne une
telle fantaisie, qu'elle laisse son objet presque inédit, non sans avoir induit en
erreur ceux qui y ont eu recours jusqu'ici. La description suivante, ainsi que
le croquis que nous publions grâce à l'amabilité de son auteur, M. Cavro,
permettront de se faire une idée correcte de ces documents. Pour ce qui est de
la position des tableaux, dont l'un orne le linteau de la niche, et l'autre son
plafond, je me borne à renvoyer le lecteur à l'étude du temple de Bel, que
Schulz a donnée dans la récente et magnifique publication des recherches
allemandes sur Palmyre (3).
Le tableau sculpté au soffite du linteau (fig. 2) représente le ciel étoile, porté
sur les ailes d'un grand aigle, dont la tête faisait saillie en avant de la pierre.
Parmi les étoiles, près du bord postérieur du linteau, se développe un serpent
flanqué de six globules. A droite est un dieu cuirassé et radié, à côté duquel un
astre se distingue des étoiles environnantes par sa forme discoïde. L'extrémité
gauche du tableau est aujourd'hui tout à fait fruste. Il est aisé de reconnaître
(*) Lucian., Dea syr. 31. I3) Palmyra, p. 127 s.
(2) Wood, Rains of Palmyra, pi. XVIII el XIX.
Stria. — XIV. 33 254 SYRIA
Sud
Fig. 1. — Plan de la cella
du temple de Bel à Palmyre,
relevé par M. Amy.
Nord ANTIQUITÉS SYRIENNES 255
larhibôl dans le dieu radié, et à côté de lui, figuré au naturel, le Soleil dont il
était Timagc humaine. On restituera donc sans grande chance d'erreur
l'image d'Aglibôl et de la Lune à l'extrémité gauche du linteau. Quant à
l'aigle, on sait que sa symbolique est souvent ambiguë en Syrie. Une tradi
tion orientale fait de lui le représentant du Soleil, et cette doctrine est illustrée
par nombre de monuments (1), mais d'autres monuments reflètent la tradition
Fig. 2. — Linteau du thalamos Nord du temple de Bel. Dessin de M. Cavro.
gréco-romaine, où l'aigle est l'oiseau de Jupiter (2). J'inclinerais ici vers cette
dernière exégèse, qui ferait apparaître sur notre linteau une image de la
triade : l'aigle de Zeus Bèlos entre larhibôl et Aglibôl ; on verra tout à
l'heure que le décor du plafond de la niche suppose lui aussi une tradition
grecque.
Quant au serpent flanqué des six globules, il figure le système planétaire.
Les six sphères représentent six des sept planètes connues des anciens (Saturne,
Jupiter, Mars, Vénus, Mercure, et la Lune), et le serpent représente le Soleil
qui était la septième. Cette symbolique du Soleil, fondée sur ce que le mou
vement annuel apparent de cet astre décrit une courbe sinueuse, est attestée
en Egypte (3), et notre linteau prouve qu'elle était reconnue en Syrie, où elle
semble d'ailleurs avoir laissé sa trace sur plusieurs autres monuments, qui
n'ont pas encore attiré l'attention des archéologues, et qu'il sera bon de citer
ici.
Celui de ces monuments qui ressemble le plus au linteau de Palmyre est le
(M C'est la théorie exposée par M. Cumont tale, 5, 1911, p. l*s. ; Cumont, Syria, 8, 1927,
dans ses Éludes syriennes, (p. 35-112). p. 163 s.
(2) Ronzevalle, Mélanges de la faculté (3) Syria, 13, 1932, p. 59. 256 SYRIA
linteau d'un temple de Rahlé w, sur les pentes de l'Hermon. On y voit (fig. 3) un
aigle tenant une couronne dans son bec et une palme dans ses serres. A l'extré
mité gauche est un astre, et au-dessus de la palme est un long serpent, qui
doit avoir la môme signification que celui de Palm\re, bien que l'absence des
six globes rende le tableau moins clair. — Un bas-relief hauranien, publié par
M. Dunand(*>, représente un aigle éployé, flanqué d'Hespéros et de Phosphoros
Fig. 3. — Linteau d'un temple de Rahlé, dans l'Hermon.
porteurs de torches. Ces génies attestent que l'aigle est celui du Soleil : or,
l'oiseau tient dans son bec un long serpent, que je serais tenté d'expliquer
comme ceux de Palmjre et de Rahlé. L'aigle tenant un serpent est d'ailleurs
un motif fréquent de la sculpture religieuse du Hauran. — II faut probablement
interpréter de même le reptile qui s'avance sous les pas du dieu cavalier sur
un bas-relief de Hama(3). La représentation, à cet égard, est voisine des
images égyptiennes du sphinx panthée(4), et je crois que le serpent fournit le
meilleur des arguments en faveur du caractère solaire du cavalier. — Enfin,
(4) Ce monument m'a été signalé, comme Land, p. 49.
tant d'autres, par l'inlassable obligeance du (2) Duîsand. Syria, 7, 1926, p. 331, pi. 65.
R. P. Mouterde, ce qui m'a permis d'aller le (3) Dussaud, cité par Virolleaud, Syria, 5,
voir et le photographier. 11 est mentionné par 1924, p. 120, pi. XXXI.
Jîubckhardt, Travel* in Syria and the Holy (4) Syria, 13, 1932, p. 59, ANTIQUITÉS SYRIENNES 257
M. Ploix de Rotrou a trouvé récemment, à Tell Arr, à quelque dix kilomètres
au Nord-Est de la gare d'Akhterin, sur la frontière turque (1>, un groupe de
basalte qu'il veut bien me permettre de publier ici (fig. 4), et qui ajoute, si je ne
me trompe, un exemple à notre série. Ce groupe, qui pourrait avoir constitué un
acrotère de faîte (2), représente un aigle sous les ailes duquel se tiennent deux
a 6
Fig. 4. — Groupe de basalte trouvé à Tell Arr : a) face ; b) profil.
figures; A droite une déesse, long-vètue, tient dans sa main droite un objet
allongé, qui ne descend pas jusqu'à terre, et que l'on ne saurait mieux comp
arer, vu la façon dont il est tenu, qu'à un cierge. Il s'agit presque certaine
ment d'une torche. A gauche est un dieu court-vètu et botté, qui tient dans
(4) Dussaud, Topographie historique de la allemands ont fait un acrotère : Baalbtk, %
Syrie, carte XII, C 2. pi. 62 s.; cf. p. 10o, note 2. Des groupes ana
l2) Voir par exemple le monument analogue logues ont aussi été découverts au Hauran :
trouvé à Baalbek, et dont les architectes Dl.nand, Syria, 7, 4926, pi. 64, n° 2. 258 SYRIA
ses mains un long serpent à tète plate, dont le sculpteur a figuré sans grâce les
replis. Je serais porté à reconnaître dans ce groupe un symbole de Jupiter,
conçu sans doute comme Jupiter Caelus, et flanqué des deux grands lumi-
Fig. 5. - - Plafond du thalamos Nord du temple de Bel. Dessin de M Cavro.
naires : la Lune, distinguée par une torche, et le Soleil, distingué par le serpent
qui figure sa course. Tous ces exemples paraissent bien confirmer notre expli
cation du linteau de Palmyre et prouvent que le serpent y figurait en vertu
d'une tradition fort répandue en Syrie.
Le plafond de la niche de Bel (fig. 5) est orné, comme le linteau, de sujets ANTIQUITÉS SYRIENNES 259
astrologiques. Au milieu s'élève une coupole divisée en sept médaillons hexago
naux, dont chacun contient un buste. On identifie sans peine, dans les six méd
aillons de la périphérie, les bustes

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