Antoine de La Salle. Nouveaux documents sur sa vie et ses relations avec la maison d Anjou - article ; n°1 ; vol.65, pg 55-100
47 pages
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1904 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 55-100
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Léon-Honoré Labande
Antoine de La Salle. Nouveaux documents sur sa vie et ses
relations avec la maison d'Anjou
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1904, tome 65. pp. 55-100.
Citer ce document / Cite this document :
Labande Léon-Honoré. Antoine de La Salle. Nouveaux documents sur sa vie et ses relations avec la maison d'Anjou. In:
Bibliothèque de l'école des chartes. 1904, tome 65. pp. 55-100.
doi : 10.3406/bec.1904.448201
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1904_num_65_1_448201ANTOINE DE LA SALLE
NOUVEAUX DOCUMENTS SUR SA VIE
ET SES
RELATIONS AVEC LA MAISON D'ANJOU.
Il est peu de personnages ayant vécu au xve siècle qui fasse
l'objet de tant de recherches et qui donne lieu à tant de publica
tions que Antoine de la Salle, l'auteur certain ou présumé du
Petit Jehan de Saintré, des Quinze joies de mariage, des
Cent nouvelles nouvelles, celui que M. Gaston Paris1 a
dénommé « l'initiateur de la nouvelle française. » Les mémoires
et travaux de MM. Gossart2, Ludwig Stern3, Bernard Prost /j,
Joseph Nève5, Gaston Paris6, Petit de Julleville7, Werner
1. Compte rendu de l'ouvrage de Pietro Toldo, Contribute alto studio délia
novella francesc, dans le Journal des Savants, 1895, p. 289.
2. Antoine de la Salle, sa vie et ses œuvres inédites, dans le Bibliophile
belge, 1871, p. 5-17, 45-56, 77-88. — Une deuxième édition de ce mémoire a
paru en 1902 à Bruxelles, chez Lamertin, 47 p. in-8°.
3. Versuch uber Antoine de La Sale des XV. Jahrhunderts, dans VArchiv
fur das Studium der neueren Sprachen und Literaturen, t. XL VI, 2,
p. 113-218.
4. Traité du duel judiciaire, relations de pas d'armes et tournois par Oli
vier de la Marche... Antoine de la Sale, etc. (Paris, L. "Willem, 1872, in-8").
5. Du Réconfort de Madame du Fresne, suivi de la Journée d'honneur et
de prouesse et de plusieurs fragments inédits par Antoine de la Salle...
(Bruxelles, F.-J. Olivier, 1881, in-8"; n° 14 des publications de la Société des
bibliophiles de Belgique).
6. Compte rendu déjà cité; puis, le Paradis de la reine Sybille et la Légende
du Tannhauser, dans la Revue de Paris, n03 des 15 décembre 1897 et 15 mars
1898; articles réimprimés dans les Légendes du moyen âge (Paris, Hachette
et C", 1903), p. 67-145.
7. Histoire de la langue et de la littérature française, t. II, p. 394-397. ANTOINE DE LA SALLE. 36
Sôderhjelm1 et G. Raynaud2, pour ne citer que les plus récents3,
ont décidément mis en vedette ce fidèle serviteur des maisons
d'Anjou et de Luxembourg, éducateur de princes, écrivain
fécond et érudit; ils ont dissipé une partie de l'obscurité dans
laquelle sa longue existence était restée enveloppée. Cependant,
on avait toujours négligé, jusque dans ces derniers temps, de
demander aux archives les documents qui permettraient d'écrire
sa biographie d'une façon à peu près complète.
M. Joseph Nève, le premier, y a eu recours ; mais les quelques
pièces qu'il vient de publier, en réimprimant des opuscules et
extraits d'œuvres d'Antoine de la Salle4, sont loin d'être les
seules qui existent dans le fonds qu'il a exploré ou fait explorer5.
De plus, il n'a pas su les rattacher à l'histoire générale et mont
rer le parti qu'on en pouvait tirer pour connaître la vie de
son héros. Ce sont donc quelques-unes des lacunes de son ouvrage
que le présent mémoire a la prétention de combler. Je ne veux
pas dissimuler en effet qu'il restera, encore après cela, beaucoup à
trouver, et j'ai l'espoir que des recherches plus étendues et plus
approfondies amèneront de nouvelles et précieuses découvertes.
Antoine de la Salle est né en Provence. Dans le Réconfort de
Madame du Fresne, il écrivit lui-même qu'il était « escuier de
la conté de Provence6. » Pour qui connaît les habitudes de lan
gage du xve siècle, il est évident que La Salle se disait originaire
de ce pays .
Son père, ainsi que le témoignent les documents publiés par
M. Nève et ceux qui le seront ci-après, était le fameux capitaine
de routiers Bernard de la Salle ; sa mère était une concubine de
1. Antoine de la Sale et la légende de Tannhauser, dans les Mémoires de la
Société néo-philologique à Tlelsingfors, t. II (1897), p. 101-167. — M. Sôderh-
jelm donne une bibliographie dans la note au bas des pages 102 et 103.
2. Un nouveau Manuscrit du Petit Jean de Sainiré, dans la Romania,
t. XXXI (1902), p. 527-556.
3. Sans compter les éditeurs des ouvrages d'Antoine de la Salle.
4. Antoine de la Salle, sa vie et ses d'après des documents inédits,
suivi du Réconfort de Madame du Fresne... (Paris, H. Champion; Bruxelles,
Falk fils, 1903, in- 12, 291 p.).
5. Il a donné en tout six nouveaux documents extraits des archives des
Bouches-du -Rhône. On en trouvera ici onze autres provenant des mêmes
archives, sans compter ceux qui ont été trouvés à Arles et à Avignon.
6. J. Nève, Antoine de la Salle... (1903), p. 24 et 142. NOUVEAUX DOCUMENTS SUE SA VIE. o7
ce dernier et s'appelait Perrinette Damendel1 ; c'était certaine
ment une Provençale. Par elle, Antoine se trouva apparenté de
très près aux familles méridionales Flamenc, d'Allemand, Bayon
et de Bonnieux, dont les représentants figureront dans son test
ament de 1438.
Il n'est pas utile de retracer ici toute la carrière de Bernard
de la Salle ; cependant, pour l'intelligence de ce qui va suivre et
pour la fixation de la date de naissance d'Antoine, il est néces
saire d'entrer clans quelques détails. Pour le surplus, je me bor
nerai à renvoyer soit à la notice que lui a consacrée M. Dur-
rieu2, soit au volume en préparation qui racontera tout au long
ses exploits.
Après avoir servi plus ou moins brillamment dans les armées
anglo-navarraises, après avoir été en Espagne prendre part
aux expéditions de Du Guesclin et du prince de Galles, Ber
nard de la Salle, originaire du diocèse d'Agen, s'était fait chef
de routiers pour son propre compte, avait ravagé la Bourgogne,
pris le château de Belleperche avec la duchesse de Bourbon
(août 1369), occupé la ville de Figeac (1371-1373), pillé le Lan
guedoc ; finalement, il était devenu la terreur des pays sur les
quels il s'abattait. Le pape Grégoire XI, séduit par ses brillants
faits d'armes, n'avait trouvé rien de mieux que de le prendre à
la solde de l'Église romaine ; il lui avait d'abord fait faire cam
pagne contre le prince d'Orange, puis l'avait envoyé en Italie
combattre ses nombreux ennemis. Ses courses dans la péninsule
furent véritablement épiques et lui valurent une renommée des
plus grandes. Aussi, c'est à la force et à la valeur de son bras
qu'eurent recours les cardinaux qui se séparèrent d'Urbain "VI,
en 1378; sa victoire sur les Romains au pont Lamentano, le
16 juillet 1378, décida du grand schisme. Quelques semaines plus
tard, Clément VII était élu et la chrétienté se trouvait divisée
en deux obédiences. Bernard de la Salle, déjà récompensé de ses
exploits par la donation des châteaux de Mornas 3 et Caderousse4,
dans le comté Venaissin (il eut ensuite Oppède5, puis Malau-
1. J. Nève, op. cit., p. 251, Pièce just, n1 I.
2. Les Gascons en Italie, p. 105-171.
3. Vaucluse, arr. d'Orange, cant, de Bollène.
4. Idem, arr. et cant. d'Orange.
5.arr. d'Apt, cant, de Bonnieux. 58 ANTOINE DE LA SALLE.
cène1), resta jusqu'à sa mort fidèle à la cause de Clément VII et
la défendit par les armes contre les Romains, les Florentins, les
Siennois, les Pisans, etc.
Mais, dès le début de 1379 au moins, il était en même temps
devenu un des fidèles partisans de la reine Jeanne Pe de Naples ;
celle-ci, le 25 mai de cette même année, lui avait, en raison de
ses services, octroyé le château de Vergons en Provence2, con
fisqué sur le duc d'Andria, François de Baux3. Il n'y a donc rien
de surprenant à ce qu'il ait été, dès la première heure, un des
capitaines qui se soient dévoués, avec le plus d'énergie, à la cause
de Louis Ier d'Anjou, héritier de la reine Jeanne, et qui l'aient
aidé de leur mieux dans la conquête du royaume de Naples. Les
lettres patentes du

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