Approche sémiotique des troubles du geste - article ; n°5 ; vol.2, pg 67-83
18 pages
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Description

Langages - Année 1967 - Volume 2 - Numéro 5 - Pages 67-83
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H Hécaen
Approche sémiotique des troubles du geste
In: Langages, 2e année, n°5, 1967. pp. 67-83.
Citer ce document / Cite this document :
Hécaen H. Approche sémiotique des troubles du geste. In: Langages, 2e année, n°5, 1967. pp. 67-83.
doi : 10.3406/lgge.1967.2873
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1967_num_2_5_2873HENRY HECAEN
APPROCHE SÉMIOTIQUE DES TROUBLES DU GESTE
I. — Historique.
Les désordres de l'activité gestuelle, en tant qu'activité intentionnelle
et signifiante, ont été isolés par Liepmann, qui en 1900 décrit des troubles
du geste qui ne dépendent ni de perturbations de la compréhension verbale,
ni de la perte de la reconnaissance des objets, ni d'un déficit intellectuel
général. Liepmann * désigne ces gestuelles sous le nom
d'apraxie, déjà utilisé pour décrire les fausses utilisations d'objet dues à
leur non-reconnaissance (agnosies). « La méconnaissance des objets est à
la base de l'apraxie » (Kussmaiil 2). Toutefois, Meynert 3 (1890) avait di
stingué dans Fasymbolie telle que l'entendait Finkelburg * (c'est-à-dire la
perte de l'utilisation des signes conventionnels, langage, gestes, recon
naissance des lieux, des objets et des personnes) une asymbolie motrice
par impossibilité de déclenchement des « images d'innervation de l'extré
mité supérieure ». Cette conception, très proche de celle de Liepmann, repo
sait malheureusement sur une observation peu démonstrative en raison
de la complexité de sa symptomatologie. Au contraire, Liepmann donna
une description précise des troubles de son malade le conseiller impérial
M. T. et les résultats de l'examen post-mortem (lésion sous-corticale fron-
torolandique et lésion pariétale postérieure gauches avec destruction du
corps calleux). Le trouble de l'activité gestuelle n'atteignait que les extré
mités droites et les mouvements globaux de la tête, du visage et de la
langue. Au contraire avec la main gauche le sujet pouvait exécuter tous
les gestes commandés verbalement ou les imiter, qu'il s'agisse de mani
pulation d'objets ou non. Il n'existait aucun trouble de la reconnaissance
visuelle, la compréhension verbale étant bonne, et les connaissances intel
lectuelles « dans une grande mesure préservées ». Aussi Liepmann propose-
t-il d'adjoindre au terme d'apraxie le qualificatif de motrice pour spécifier
ce trouble. A partir de cette publication, Bonhoeffer 5, Pick 6, Kleist 7
et Liepmann 8 lui-même à plusieurs reprises, reviennent sur la question
des troubles du geste et en décrivent de nouveaux aspects cliniques. Lie
pmann en 1908 aboutit à une synthèse clinique, anatomique et psychopa
thologique de l'apraxie et de ses différentes formes. L'apraxie est pour lui 68
une dans son mécanisme, ses variétés correspondant seulement à des
atteintes des mécanismes de l'acte volontaire à des niveaux psychologiques
différents. Il reconnaît ainsi trois formes du trouble :
a) L'apraxie mélokinétique, décrite par Kleist comme apraxie inner-
vatoire proche d'un simple trouble parétique représente la perte des sou
venirs cinétiques propres à un membre. Elle est déterminée par une lésion
des circonvolutions motrices, lésion insuffisante pour produire une paralysie.
b) L'apraxie idéomotrice bilatérale, correspondant à l'apraxie motrice
telle que Liepmann l'avait primitivement nommée, résulte de l'isolement
du sensorium commune (c'est-à-dire la région pariétale de l'hémisphère
gauche) de la zone d'exécution du même hémisphère. Si la lésion atteint
le corps calleux en isolant seulement la zone d'exécution droite, l'apraxie
idéomotrice ne porte que sur les extrémités gauches.
c) L'apraxie idéatoire correspondant aux troubles décrits par Pick de
l'utilisation des objets les plus usuels pourtant nommés et reconnus. Dans
cette forme, la cinématique des membres est intacte, mais l'esquisse idéa
toire de l'acte est troublée; elle est due à des lésions plus diffuses et plus
postérieures de l'hémisphère gauche.
En outre, pour Liepmann, un souvenir total d'acte complexe ne peut
être limité à une zone déterminée du cortex, circonvolution centrale ou
pariétale, mais des éléments optiques, tactiles, kinesthésiques, voire acous
tiques, interviennent dans cette image-souvenir globale. Un focus lésionnel
circonscrit pourrait donc difficilement entraîner la perte d'un souvenir
moteur.
Cette synthèse anatomo-clinique sera rapidement admise et les tr
avaux ultérieurs sur la pathologie du geste s'en inspireront, si l'on excepte
ceux de Von Monakow 9 et de son élève Brun 10 qui, refusant toute possi
bilité de localisation des apraxies, proposent une classification purement
descriptive.
Après 1918 la question est renouvelée par la théorie physiologique
de Sittig u pour qui l'apraxie est proche de la paralysie, tous les interméd
iaires existant entre les aspects extrêmes de ces deux types de troubles
moteurs, par le rapprochement des désordres gnosiques et praxiques (Poppel-
reuter 12, Foix 13,Morlaas 14, Schilder 15, Lhermitte 16, 17 Grunbaum 18) et sur
tout par l'isolement d'un nouvel aspect clinique. En effet, en 1920, Kleist 19
et Strauss 2° décrivent l'apraxie constructive en la rattachant à des lésions
pariétales postérieures gauches. En 1949 R. Brain21 isole l'apraxie de
l'habillage et en 1950 et 1951 McFie Piercy et Zangwill 22, Hécaen, Ajuria-
guerra, Massonnet 23 décrivent des troubles visuoconstructifs dus aux lésions
de l'hémisphère droit. Enfin Denny-Brown2425, d'après l'étude des compor
tements distingue formellement apraxies conceptuelles et apraxies kiné-
tiques; ces dernières, unilatérales, sont le résultat d'une rupture de l'équi
libre normal entre les réactions de retrait et les réactions de contact; lors
de lésion pariétale ou frontale l'un des deux types de réactions prédomine
sur un côté du corps interdisant l'exécution correcte des gestes.
II. — Description sommaire des principales variétés d'apraxie.
Nous ne retiendrons que les quatre grandes de désordres du
geste, apraxie idéomotrice, apraxie idéatoire, apraxie constructive et 69
apraxie de l'habillage; elles répondent toutes les quatre à la définition en
quelque sorte négative que donnait Déjérine^du phénomène apraxique:
trouble de l'activité gestuelle chez un sujet dont les appareils d'exécution
sont intacts (absence de paralysie, d'ataxie et de choréoathétose) et qui
possède la pleine connaissance de l'acte à accomplir (absence de troubles
gnosiques et de déficits intellectuels globaux).
Quant à l'apraxie mélokinétique, à l'apraxie buccolinguofaciale,
aux apraxies unilatérales ou aux apraxies de la marche et des mouvements
du tronc, nous ne les envisagerons pas dans cette première classification :
en effet, d'une part leur limite avec les troubles moteurs ou psychomot
eurs est souvent difficile à établir, d'autre part, elles ne paraissent pas
répondre à une latéralisation hémisphérique lésionnelle.
1° L'apraxie idéomotrice.
Le trouble ne porte que sur le geste simple tandis que le plan idéa-
toire nécessaire aux activités complexes est conservé. Tous les actes
complexes pourraient être exécutés alors que seraient perturbés leurs él
éments constitutifs.
Le trouble s'extériorise assez rarement dans les activités spontanées
et c'est principalement dans la situation d'examen que ce désordre du
comportement se révèle soit dans l'exécution du geste ordonné verbale
ment, soit dans l'imitation des gestes de l'observateur. La dissociation
existe souvent entre la réponse aux ordres verbaux et la réponse d'imi
tation, alors que l'aphasie ne peut en être tenue responsable, le geste
de l'observateur étant plus souvent reproduit que l'ordre exécuté sur
commande verbale.
Les gestes simples utilisés pour mettre en évidence cette apraxie
ont été ainsi classés : gestes à valeur expressive plus ou moins symbol
ique (adieu, menace, baiser, etc.), gestes de la symbolique conventionnelle
(salut militaire,

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