Argumentation interne et enchaînements dans les matrices définitoires - article ; n°142 ; vol.35, pg 92-126
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Description

Langages - Année 2001 - Volume 35 - Numéro 142 - Pages 92-126
To make sense is to set up, through the words and their grammar, the shapes that have, just by being shaped as they are, alike DNA coding for polypeptidic chains, the power to give instructions that code, in an abridged version, for very redundant definitions. This paper shows how and why the general framework of defining matrixes allows to deal with these instructions and, namely, with the aim of accounting for the chains in discourse, to integrate into the analysis of a strictly grammatical and derivational lexical data, that of the semantics of internal arguments. Key words: Internal arguments, Matrixes, Definition, Lexicon, Grammar, Chains, Redundancy.
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. Amr Helmy Ibrahim
Argumentation interne et enchaînements dans les matrices
définitoires
In: Langages, 35e année, n°142, 2001. pp. 92-126.
Abstract
To make sense is to set up, through the words and their grammar, the shapes that have, just by being shaped as they are, alike
DNA coding for polypeptidic chains, the power to give instructions that code, in an abridged version, for very redundant
definitions. This paper shows how and why the general framework of defining matrixes allows to deal with these instructions and,
namely, with the aim of accounting for the chains in discourse, to integrate into the analysis of a strictly grammatical and
derivational lexical data, that of the semantics of internal arguments.
Key words: Internal arguments, Matrixes, Definition, Lexicon, Grammar, Chains, Redundancy.
Citer ce document / Cite this document :
Ibrahim Amr Helmy. Argumentation interne et enchaînements dans les matrices définitoires. In: Langages, 35e année, n°142,
2001. pp. 92-126.
doi : 10.3406/lgge.2001.885
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_2001_num_35_142_885Amr Helmy Ibrahim
CRFLFC*
Université de Franche-Comté
ARGUMENTATION INTERNE ET ENCHAINEMENTS
DANS LES MATRICES DÉFINITOIRES
1 . Un défi à la description/interprétation des langues
Une réalité linguistique gêne depuis toujours la description des langues quel
que soit le cadre théorique et méthodologique où l'on se situe. Le rapport entre
une unité linguistique, de quelque nature ou taille qu'elle soit, et son interpréta
tion n'est pratiquement jamais, sauf pour les expressions figées et certaines confi
gurations rhétoriques qui leur sont apparentées, de type biunivoque. Le
matériau que le linguiste observe et dont il se doit d'interpréter le comportement
pour comprendre la manière avec laquelle la langue fait sens, n'a, paradoxale
ment, de valeur sémantique stable que lorsqu'il est figé, c'est-à-dire lorsqu'il ne
participe plus que par défaut aux échanges propres à l'ensemble de la langue ou
qu'il le fait d'une manière qui s'apparente plus aux codes non linguistiques qu'à
la dynamique et à l'économie qui caractérisent les échanges au sein des langues
naturelles et en déterminent, pour une large part, la spécificité.
Cette difficulté est accentuée par le fait que les relations biunivoques et les
relations plurivoques n'appartiennent pas au sein de la langue à des ensembles
disjoints et que, s'il est possible, dans une description soigneuse, d'identifier des
propriétés syntaxiques et sémantiques précises liées à chacun des deux types de
relations, il est beaucoup plus difficile d'établir, dans l'économie de l'usage, des
lignes de partage indiscutables, que ce soit au niveau du stock lexical, de la gram
maire générale des opérations syntactico-sémantiques ou de la gestion mémo-
rielle des données linguistiques. Ainsi nous pouvons assurément établir d'une
manière relativement fiable des listes quasi exhaustives d'expressions figées, pra
tiquement de la même manière que nous pouvons identifier la totalité des
constructions syntaxiques d'une langue donnée. Nous pouvons aussi, même si
c'est avec un peu moins de fiabilité et de consensus scientifique, reconnaître, tout
au moins pour une génération de locuteurs, l'ensemble des énoncés sclérosés ou
*. Cellule de Recherche Fondamentale en Linguistique Française et Comparée, créée en 1990 à
l'Université de Franche-Comté, l'une des deux composantes de l'Équipe d'Accueil 2283 du MENRT
(Centre Lucien Tesnière) pour le quadriennal 2000-2004.
92 tout simplement stéréotypés, au sein d'un domaine particulier et étendre ainsi la
notion d'expression figée à celle de discours figé et de ce que l'ensemble des locu
teurs d'une langue appelle, sans avoir besoin de recourir à une référence tech
nique : la langue de bois. Mais cette transition, cette extension, par ailleurs tout à
fait légitime parce que reposant sur des données difficilement discutables de la
description linguistique - et dont la bibliographie dans les différentes langues du
monde occuperait facilement la moitié de l'espace de cette revue - n'est ni homog
ène, ni irréversible, ni autonome. L'extension de la biunivocité est toujours enca
drée par les mécanismes grammaticaux et les protocoles de construction du sens
qui aboutissent à la plurivocité caractéristique des langues naturelles. Deux
réalités linguistiques, entre autres, le montrent d'une manière particulièrement
nette. D'une part ce sont les moules, peu nombreux et rigides
des structures syntaxiques possibles d'une langue qui permettent de prendre la
mesure de la liberté combinatoire et de la créativité associées à ses unités lexi
cales. D'autre part, et ceci nous semble capital pour comprendre les mécanismes
fondamentaux de construction du sens dans les langues naturelles, il n'existe pas
une unité ou structure figée qui n'ait un équivalent non figé alors que l'inverse n'est pas
vrai. Le figement, de même d'ailleurs que la stéréotypie, n'est qu'une vaste pro
cédure d'abrègement, d'abréviation, qu'il est toujours possible de défaire, c'est-
à-dire de paraphraser à l'intérieur d'un système à combinatoire libre. De ce point
de vue, le figement grammatical n'est qu'un cas particulier de la contrainte gramm
aticale en général puisqu'z/ est presque toujours possible pour une structure définie
par une contrainte grammaticale donnée d'obtenir une structure transformée sémanti-
quement équivalente et dont cette contrainte est absente1. Il est donc toujours possible
1. Ceci est rendu possible par une propriété singulière des contraintes d'arguments que Zellig
Harris (1976 : 16-20) a mise en valeur dans le cadre d'un modèle d'application hiérarchisée des opé
rateurs, très clairement présenté dans un texte fondateur dont voici l'essentiel : « ... tous les opérat
eurs, quel que soit l'ensemble auquel ils appartiennent ou leur position, et qui ont des contraintes
d'arguments données, ont une transformée synonyme dans un ensemble moins contraint de ces opé
rateurs. Ceci revient à dire que pour toute contrainte d'arguments, il existe au moins un ensemble ou
une position qui est grammaticalement moins contrainte que toutes les autres, et qui contient des
transformées synonymes de chacun des opérateurs qui ont cette contrainte d'arguments. Nous pou
vons appeler cet ensemble distingué ou cette position distinguée la source descriptive de tous les
autres opérateurs, puisque nous pouvons les "dériver" de cette source, mais nous ne pouvons pas déri
ver tous les membres de cette source à partir des éléments éventuellement moins nombreux et plus contraints
des autres ensembles d'opérateurs associés à la contrainte d'arguments donnée. Une conséquence plus impor
tante de ce résultat réside dans la possibilité de définir un ensemble de processus ou d'options de forme qui
suffisent à transformer les membres de l'ensemble distingué en des membres correspondants (i.e. à sélection
équivalente) appartenant à d'autres ensembles d'opérateurs (alors que certains éléments n'existent que dans
l'ensemble distingué). Ces processus sont des transformations paraphrastiques (...) elles ne sont pas arbi
traires (...) elles ont des caractéristiques compréhensibles et cohérentes » et plus loin « ...les discours sont
directement formés à partir des mots. (...) Ces discours de stricte introduction forment un sous-langage struc
turé de manière simple, et pratiquement sans restrictions ; ce sous-ensemble est fermé sous ses opérations, et
il contient toute l'information objective (non strictement linguistique) de la langue, puisque les traitements
ultérieurs sont des réductions déforme destinées à réduire l'information. Les réductions peuvent être consi
dérées comme décrivant les autres discours de la langue à partir de ce sous-langage. Mais comme il n'y a pas
d'ordre de dérivation en dehors de l'ordre d'introduction et des conditions de la réduction, on peut
93 de générer des redondances qui déplient, paraphrasent, reformulent en les développant,
des séquences d'énoncés d

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