Auto-organisation et connaissance dans la firme - article ; n°1 ; vol.88, pg 237-256
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1999 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 237-256
Le recours à l'auto-organisation et à la cognition semble pouvoir éclairer les processus d'évolution des connaissances au sein de la firme. L'objet de cette contribution consiste plus particulièrement à identifier certaines conditions qui président à la cohérence de cette évolution. La reconnaissance de différents niveaux d'analyse met ainsi l'accent sur les fondements cognitifs de la diversité. La spécification de la nature des interactions permet quant à elle de préciser les processus de transfert de connaissances et d'apprentissage qui entrent en jeu au sein de la firme. Enfin, la conception entrepreneuriale des affaires apparaît comme un élément clef de l'émergence d'une cohérence organisationnelle.
Self-organization and cognition constitute an interesting reference to understand the evolution of knowledge within the firm. Our aim is to identify some conditions which lead to such a coherent evolution. The identification of different levels of analysis allows us to underline the cognitive foundations of diversity. In order to explain the knowledge transfers as well as learning processes, we need to specify the very nature of individual interactions. Finally, the entrepreneurial business conception seems to be a key notion in understanding how an organizational coherence can emerge.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stephane Ngo Mai
Sylvie Rochhia
Auto-organisation et connaissance dans la firme
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 88. 2e trimestre 1999. pp. 237-256.
Résumé
Le recours à l'auto-organisation et à la cognition semble pouvoir éclairer les processus d'évolution des connaissances au sein de
la firme. L'objet de cette contribution consiste plus particulièrement à identifier certaines conditions qui président à la cohérence
de cette évolution. La reconnaissance de différents niveaux d'analyse met ainsi l'accent sur les fondements cognitifs de la
diversité. La spécification de la nature des interactions permet quant à elle de préciser les processus de transfert de
connaissances et d'apprentissage qui entrent en jeu au sein de la firme. Enfin, la conception entrepreneuriale des affaires
apparaît comme un élément clef de l'émergence d'une cohérence organisationnelle.
Abstract
Self-organization and cognition constitute an interesting reference to understand the evolution of knowledge within the firm. Our
aim is to identify some conditions which lead to such a coherent evolution. The identification of different levels of analysis allows
us to underline the cognitive foundations of diversity. In order to explain the knowledge transfers as well as learning processes,
we need to specify the very nature of individual interactions. Finally, the entrepreneurial business conception seems to be a key
notion in understanding how an organizational coherence can emerge.
Citer ce document / Cite this document :
Ngo Mai Stephane, Rochhia Sylvie. Auto-organisation et connaissance dans la firme. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 88.
2e trimestre 1999. pp. 237-256.
doi : 10.3406/rei.1999.1752
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1999_num_88_1_1752Stéphane NGO-MAI
Sylvie ROCHHIA
Université de Nice Sophia Antipolis
IDEFI-LATAPSES-CNRS
Département IODE
AUTO-ORGANISATION
ET CONNAISSANCE DANS LA FIRME*
Mots-dés : Auto-organisation, connaissance, firme, apprentissage, conception entrepreneu-
riale.
Key words : Self-Organization, Knowledge, Firm, Learning, Entrepreneurial Conception.
I. - INTRODUCTION
Action, interaction et rétroaction constituent des notions clefs des phéno
mènes économiques d'auto-organisation. Ces phénomènes ont fait l'objet ces
dernières années d'une attention soutenue, notamment de la part de l'approche
évolutionniste (1). Il s'avère en effet que l'analyse dynamique des propriétés
émergentes au sein de systèmes ouverts sur leur environnement est particuli
èrement bien adaptée pour rendre compte de mécanismes évolutionnistes fon
dés sur la diversité, l'apprentissage, la sélection et la diffusion. C'est dire
qu'au-delà de l'identification de phénomènes économiques précis qui restent à
l' auto-organisation tend à devenir un cadre catégoriser et à analyser avec soin,
d'analyse intéressant pour les économistes.
De manière générale et très stylisée, ce cadre véhicule l'idée que (i) les
agents économiques actifs intentionnels (individus ou organisations) sont
directement insérés dans un environnement composé d'objets sur lesquels ils
peuvent avoir une influence (action : production, consommation, innovat
ion...), (ii) les agents économiques sont directement insérés dans un environ
nement composé d'autres agents économiques actifs et avec lesquels ils peu
vent interagir (interaction : communication, coopération, compétition...) et
(iii) l'environnement de l'agent peut avoir une influence sur lui (rétroaction :
adaptation, apprentissage...).
(*) Nous remercions trois lecteurs anonymes pour leurs critiques et remarques constructives
formulées sur une version préliminaire de ce texte.
(1) Cf. e.g. Lesourne (91) ; Ngomai, Raybaut (96) ; Paulré (97) ; Lesourne, Orléan (98) ;
Arena (99b).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 88, 2e trimestre 1999 237 du point de vue de la méthode, l' auto-organisation implique d'emblée Ainsi,
la reconnaissance d'au moins deux niveaux d'étude. Un premier niveau, plus
microscopique, analyse les agents dans leur diversité et leurs interactions. Un
second niveau, plus macroscopique, analyse l'émergence de propriétés spéci
fiques ou de régularités. Ces dernières sont la résultante d'un processus de dif
fusion/sélection entretenu par les interactions et des rétroactions entre agents
et les contraintes macroscopiques. Soulignons ici que ces phénomènes nécess
itent, en général, des conditions externes spécifiques perceptibles au niveau
de l'ensemble du système (2) - la pression externe par exemple. Du point de
vue conceptuel, la mise en perspective des notions d'action, d'interaction et de
rétroaction soulève également la question délicate du rapport des individus au
monde dans lequel ils sont insérés (3). Sauf à considérer un isomorphisme
entre l'environnement externe et l'environnement interne de l'agent, le pro
blème de la compréhension par les individus d'un monde complexe se pose.
Notre contribution s'attache à étudier ce problème de cognition au niveau de
la firme en privilégiant une analyse en termes d'auto-organisation et apporte
ainsi un éclairage particulier aux approches évolutionnistes de la firme. Au-
delà de l'exercice de style, trois raisons au moins semblent plaider en faveur
du développement d'une telle piste.
La première est que l' auto-organisation constitue un thème fédérateur de
nombreux travaux évolutionnistes. En effet, si l'on distingue à la suite de
Paulré (1997) trois catégories de recherches complémentaires avec le « cou
rant sélectionniste » centré sur la dynamique industrielle, le « courant structu
raliste » axé sur l'évolution des technologies et le « courant de l'émergence »
orienté vers l'étude des rétroactions, on peut percevoir que les mécanismes
communs à l'œuvre reposent sur les notions de diversité, d'apprentissage et de
sélection. C'est précisément la combinaison de ces trois mécanismes que l'on
retrouve dans les théories de l' auto-organisation et qui fonde la notion d'évol
ution. Dans ce contexte, les processus de diffusion jouent un rôle central dans
la mesure où ils incorporent ces mécanismes et fournissent explicitement un
lien entre les différents niveaux d'analyse (4).
La seconde est liée à l'ambition de l'approche évolutionniste qui, selon
Cohendet, Llerena et Marengo (1998), cherche à expliquer « la structure et le
comportement de la firme comme étant une propriété émergente de la dyna
mique des interactions à la fois entre ses composantes et entre la firme elle-
(2) On peut penser à l'élévation du niveau de température dans la convection de Rayleigh
Bénar, sans compter « qu'il faut en général "aider" quelque peu la pour que la
structure prenne la configuration indiquée » (Berge, Pomeau, Vidal, 88, p. 93).
(3) Notons incidemment que la métaphore de Robinson Crusoe qui alloue rationnellement ses
ressources de façon inter-temporelle ne tient pas ici, même à titre heuristique.
(4) Cf. e.g. Weidlich, Braun (92).
238 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 88, 2e trimestre 1999 et son environnement ». Ce faisant, ils nous semblent indiquer que (i) même
une approche évolutionniste plus unifiée de la firme peut sans doute être envi
l' auto-organisation constitue une grille de lecture possible pour tensagée, (ii)
ter une présentation cohérente, (iii) une telle théorie n'a pas uniquement pour
objet l'étude de la firme per se ou la production de règles managériales à part
ir de faits stylisés mais aussi l'élaboration de fondements micro-économiques
à la dynamique industrielle évolutionniste. Libellée en ces termes, cette défi
nition - qualifiée d'utopique par ces auteurs - nous semble souligner l'enjeu
théorique possible d'une analyse évolutionniste de la firme dont la préoccupat
ion essentielle reste la question de la création de richesses.
Entendue comme un niveau d'analyse intermédiaire entre le niveau des indivi
dus et le niveau de la dynamique industrielle, la firme devient une entité où la
connaissance est créée et organisée en vue de produire des biens et des services
(5). Son

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