Ba lira si, Résha, Reshba l. Etude de toponymie historique - article ; n°3 ; vol.58, pg 331-341
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Ba'lira'si, Résha, Reshba'l. Etude de toponymie historique - article ; n°3 ; vol.58, pg 331-341

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Description

Syria - Année 1981 - Volume 58 - Numéro 3 - Pages 331-341
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Josette Elayi
Ba'lira'si, Résha, Reshba'l. Etude de toponymie historique
In: Syria. Tome 58 fascicule 3-4, 1981. pp. 331-341.
Citer ce document / Cite this document :
Elayi Josette. Ba'lira'si, Résha, Reshba'l. Etude de toponymie historique. In: Syria. Tome 58 fascicule 3-4, 1981. pp. 331-341.
doi : 10.3406/syria.1981.6741
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1981_num_58_3_6741BA'LIRA'SI, RÊSHA, RESHBA'L,
ÉTUDE DE TOPONYMIE HISTORIQUE
PAR
Josette Elayi, C.N.R.S. (Paris)
Trois hypothèses ont été proposées pour identifier le massif de
Ba'lira'si, mentionné dans le récit de la dix-huitième campagne de Salma
nazar III en 841 av. J.-C. La première, qui est la plus ancienne et la plus
suivie, le situe au cap voisin du Nahr el-Kalb, à 15 km au nord de
Beyrouth <*> . Le principal argument avancé est que certains ont cru
reconnaître une stèle de Salmanazar dans l'une des cinq stèles assyriennes
non identifiées découvertes à cet endroit (2>. En fait, l'état de conservation
de ces stèles est si mauvais qu'il est impossible d'avoir une certitude ;
mais même la présence d'une stèle de Salmanazar dans un lieu aussi fr
équenté par les rois assyriens ne prouverait rien car il avait l'habitude de
laisser derrière lui de nombreuses stèles commémoratives de son passage :
(*) F. Hommel, Geschichte Babyloniens und Nahr el-Kelb, Berlin/Leipzig, 1922, p. 23 ;
Assyriens, Berlin, 1885-1888, p. 612, n. 3, suivi CAH III, p. 24 ; RLA, s.v. ; E. Michel, WO 1
par G. Maspero, Histoire ancienne des peuples (1949), p. 267, n. 6; E. G. H. Kraeling, Aram
and Israel, New York, 1966, p. 80 ; H. J. Kat- de l'Orient III, Paris, 1889, pp. 85-86, 280;
H. Winckler, « Das Vorgebirge am Nahr-el-Kelb zenstein, The History of Tyre, Jerusalem, 1973,
und seine Denkmàler », AO 10 (1909), p. 16 ; pp. 175-179.
H. Gressmann, Altorientalische Texte und (*) J. Rouvier, Gebal-Byblos, son histoire dans
Bilder zum alien Testamente I, Tubingen, 1909, l'antiquité et sa nécropole phénicienne, Beyrouth,
p. 112, n. 1 ; L* Du Mesnil et R. Mouterde, 1899, p. 12; F. H. Weissbach, Denkmàler,
« Dédicace au Zeus de Resa », MUSJ 7 (1914- pp. 23-24; E. F. Weidner, OLZ 27 (1924),
21), pp. 390-394; F. H. Weissbach, Die Denk col. 647.
màler und Inschriften an der Mùndung des 332 SYRIA [LVIII
Arvad«
Tripeli^^ _ . ,. Fn/Idii
Reshba«l#
Byblos
Nahr al
Beyrouth
Sid
• Damas
Tyr»,
Râj en
Nïqûra
C AVMEL
AURA
1.10O0OOO
80 km
Les cités phéniciennes et le royaume d'Hazaël. 1981] BA'LIRA'SI, RÊSHA, RESHBA'L 333
il pouvait en faire ériger jusqu'à trois au cours d'une seule campagne (1).
Rien n'interdit de penser qu'en 841, il a laissé une stèle au massif Ba' lira' si,
une autre au Mont Liban et une troisième au Nahr el-Kalb. E. Honigmann
"'V s'appuie sur la découverte, à Beyrouth, d'une inscription grecque men
tionnant le Zeus de Rêsha (2) ; en fait, cette a été trouvée à
l'est de Byblos, sur la colline de Qassûba. H. J. Katzenstein donne un
argument géographique : le passage au Nahr el-Kalb lui paraît s'enchaîner
naturellement avec l'étape suivante de l'armée assyrienne, qui est l'ascen
sion du Mont Liban <3> ; cet argument n'est valable que si on peut prouver
qu'elle venait du sud, car en venant du nord, elle pouvait très bien faire
l'ascension du Mont Liban sans passer par le Nahr el-Kalb. La deuxième
hypothèse, moins ancienne et moins suivie, situe le Massif de Ba' lira' si au
Mont Carmel (4). On a surtout invoqué à son appui le développement du
culte de Baal sur cette montagne à cette époque ; mais, comme l'a fait
remarquer E. Lipinski, le Carmel portait alors un autre nom : rô's hak-
karmel <5> . R. Dussaud considère que Salmanazar campait avec son armée
à Ba' lira' si lorsque les Tyriens, les Sidoniens et Jéhu vinrent lui porter leur
tribut ; le sommet du Mont Carmel lui paraît donc plus favorable au campe
ment d'une armée que le cap du Nahr el-Kalb <6>. Mais rien dans les textes
ne permet de relier l'ascension du Massif de Ba' lira' si et l'offrande des
tributs. Le dernier argument, d'ordre géographique, paraît plus sérieux :
en admettant que la chronologie du récit soit exacte, le roi d'Assyrie aurait
pu, à partir du Hauran, gagner le Carmel par la vallée de Jezréel<7>. La
troisième hypothèse, développée seulement par E. Lipinski, concerne le
(x) On en dénombre au moins douze en lisant (*) RLA, s.v. Voir plus loin pour cette
les textes : D. D. Luckenbill, Ancient Records of inscription.
Assyria and Babylonia, Chicago, 1926 (= ARAB) (*) H. J. Katzenstein, Tyre, p. 177.
{*) La bibliographie sur cette hypothèse a été I, p. 214, § 598 ; pp. 215-216, § 600 ; pp. 219-220,
rassemblée par E. Lipinski, « Note de topo§§ 605-606 ; p. 203, § 564 ; pp. 235-236, § 638 ;
p. 241, §§ 660, 662 ; p. 208, § 585. Les textes graphie historique : Ba'li-ra'âi et ra'su qudsu »,
de Salmanazar mettent en valeur ses ascensions RB 78 (1971), p. 84, n. 2.
de sommets escarpés par des sentiers difficiles : (*) E. Lipinski, ibid., p. 85 (d'après I Rois,
ARAB I, p. 212, § 596 ; p. 213, § 598 ; p. 218, XVIII, 42; Am. I, 2; IX, 3).
(•) R. Dussaud, Syria 29 (1952), p. 385. § 604 ; p. 242, § 665 ; c'est là qu'il préférait
placer ses stèles, sans doute comme témoins (') Voir à ce sujet H. J. Katzenstein, Tyre,
de ses ascensions difficiles. p. 176, notes 41-42. SYRIA [lviii 334
Ràs en-Nâqùra W. Il s'appuie d'abord sur l'indication qui figure dans la
version des Annales de 1' Iraqi Museum IM 55644 : sa pu-ut mât sur-ri^
qu'il traduit « face au territoire de Tyr ». Le promontoire du Râs en-Nàqûra,
situé à 21 km au sud de Tyr, lui paraît être le plus indiqué car le territoire
de Tyr s'étendait alors, selon lui, jusqu'au Carmel. Il considère que pour
se rendre du Hauran au Mont Liban, Salmanazar devait passer, non pas
par le Mont Carmel, mais par le Râs en-Nàqûra. Si ces deux arguments
paraissent plausibles, les autres arguments avancés par cet auteur ne le sont
guère. L'identification du ra'su qudsu, « le Cap Sacré » des listes topogra
phiques égyptiennes, avec le Ràs en-Nâqûra est possible, mais elle n'impli
que pas que le Massif de Ba' lira' si était situé à cet endroit. Le goût des
Phéniciens pour les hauts lieux de culte donne à penser qu'il y avait plu
sieurs « montagnes sacrées ». L'autel dédié au Zeus de Rêsha, trouvé si loin
du Ràs en-Nàqûra, ne saurait être utilisé à l'appui de cette hypothèse.
Quant à l'identification de âlu ba-'-li, mentionnée dans les textes d'Adad-
nirâri III <3>, avec Ba'lira'si, elle est possible, mais elle ne prouve en rien
qu'il s'agit du Râs en-Nàqûra.
De ces trois hypothèses, seule la troisième pourrait avoir quelque
fondement. Cependant, un élément important qui n'a pas été pris en consi
dération oblige à reconsidérer entièrement le problème : le toponyme arabe
moderne Reshba'l, qui désigne un lieu-dit situé sur le versant oriental du
Qamwa't, au nord du Mont Liban, où se trouve un site antique non explo
ré (4). Ce toponyme dérive très probablement du toponyme antique men
tionné dans les textes akkadiens de Salmanazar et dans l'inscription
grecque de Byblos. Le toponyme ba-' -li-ra-' -si est une transcription akka
dienne d'un toponyme nord-ouest sémitique pour lequel on pourrait proposer
plusieurs interprétations, selon le sens donné à R'S. Le sens de « tête », qui
est le plus attesté, ne paraît pas convenir. Le sens de « chef », attesté en
(») E. Lipinski, RB 78 (1971), pp. 84-92. sars III (858-824) », WO % (1954), p. 38, col. IV,
Cette hypothèse avait été déjà suggérée comme 1. 9 ; F. Safar, < A Further Text of Shalmane-
deuxième hypothèse par A. Malamat, «Cam- ser III ■>, Sumer 7 (1951), p. 11, col. IV, 1. 9.
paigns to the Mediterranean by Iahdunlim and (3) A. Ungnad, RLA, s.v. Eponymen (âlu
other early Mesopotamian Rulers », dans Studies ba-%-li) ; E. Lipinski, RB 78 (1971), pp. 8

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