Bipolarisation ou rénovation du centrisme  - article ; n°5 ; vol.17, pg 918-928
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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 5 - Pages 918-928
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

Monsieur François Goguel
Bipolarisation ou rénovation du centrisme
In: Revue française de science politique, 17e année, n°5, 1967. pp. 918-928.
Citer ce document / Cite this document :
Goguel François. Bipolarisation ou rénovation du centrisme . In: Revue française de science politique, 17e année, n°5, 1967.
pp. 918-928.
doi : 10.3406/rfsp.1967.393047
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_5_393047LES FORCES POLITIQUES EN FRANCE
SOMMAIRE
1 BIPOLARISATION OU RENOVATION DU CENTRISME?
(François Goguel) 918
2 LES DIFFICULTES DU PARLEMENTARISME
MAJORITAIRE (Jean~Luc Parodi) 928
3 LE CHOIX DU P.S.U. (Roland Cayrol) 931
4 LA S.F.I.O. : UN CONGRES DE CLARIFICATION
(Colette Ysmal) 938
5 LA GAUCHE CLASSIQUE ET LE PARTI COMMUNISTE
EN LIMOUSIN {Jean Petrel) 944
BIPOLARISATION
OU RENOVATION DU CENTRISME ?
La France va-t-elle au bipartisme ? A cette question, suggérée
par un récent ouvrage de Maurice Duverger 1, et au sujet de laquelle
d'excellentes choses ont été écrites dans le numéro de mai-juin 1967
de la revue France-Forum, il serait aventuré de prétendre donner une
réponse péremptoire, que celle-ci fût affirmative ou négative. Mais,
puisque le débat est ouvert, il est tentant d'essayer de recenser les
signes et les causes de l'évolution du système français de partis vers
une certaine simplification, mais aussi les facteurs qui semblent s'op
poser à ce que ces causes produisent vite et complètement leurs effets.
♦ II est évident au premier coup d'œil qu'en 1967 la configuration
des forces politiques françaises est plus simple qu'elle ne l'était sous la
IIIe et la IVe République. Neuf formations d'audience nationale s'étaient
1. Duverger (Maurice), La démocratie sans le peuple, Paris, Editions
du Seuil, 1967. Les Forces Politiques en France 919
affrontées aux élections du 2 janvier 1956 2, douze groupés s'étaient
constitués à l'Assemblée nationale au lendemain de ce scrutin. En mars
1967, quatre formations3 ont présenté 79,3% des candidats, recueilli
92,5 % des suffrages exprimés et obtenu 93,8 % des sièges de députés ;
cinq groupes se sont créés dans l'Assemblée.
Sans doute deux de ces groupes — celui des républicains indépen
dants et celui de l'Union démocratique pour la Ve République — se
partagent-ils les élus d'une seule formation, le Comité d'action pour
la V" République. Mais, du point de vue où nous nous plaçons, cet
élément de complication du système est compensé par les liens perma
nents que la création d'une délégation des gauches a institués entre
le P.C. et la Fédération, et dont l'équivalent existe d'ailleurs en fait
entre les deux groupes qui se réclament de la Ve République. En un
sens, on pourrait donc presque soutenir que l'Assemblée nationale élue
en 1967 se partage en trois tendances seulement : la majorité du gou
vernement Pompidou, l'opposition de gauche et d'extrême-gauche, et
le groupe Progrès et démocratie moderne, dont la place par rapport
à la majorité pose des problèmes délicats, sur lesquels nous aurons
à revenir.
Maurice Duverger a montré comment, sous la IIIe et la IVe Répub
lique, la multiplicité de partis et de groupes parlementaires dont
aucun n'avait « vocation majoritaire » avait conduit, en même temps
qu'à l'instabilité gouvernementale, à la formation habituelle de major
ités « centristes », reposant sur une coalition, perpétuellement menacée
mais perpétuellement reconstituée, entre les éléments les plus modérés
de la gauche et de la droite. A cette constatation, parfaitement exacte
sur le plan parlementaire, il faut ajouter qu'aux élections la coalition
des centres disparaissait toujours presque partout ; le centre droit se
rapprochait alors de la droite et de l'extrême-droite, comme le centre
gauche de la gauche et de l'extrême-gauche.
2. Le Parti communiste, le Parti socialiste S.F.I.O., le Parti républicain
radical et radical socialiste, l'Union démocratique et socialiste de la Résistance,
le Centre républicain, le Mouvement républicain populaire, l'Union des répu
blicains sociaux, le Centre national des indépendants et paysans, l'Union et
fraternité françaises. Encore pourrait-on ajouter à cette liste des
républicains progressistes (satellite du P.C.), le Parti radical-socialiste (diss
idence éphémère patronnée par M. Queuille) , le Rassemblement des gauches
républicaines (sur lequel M. Edgar Faure s'était replié après son exclusion du
Parti radical), le Parti paysan d'union sociale de M. Antier, et certains
groupements constitués uniquement en vue du scrutin afin de participer aux
apparentements, comme le Rassemblement des groupes républicains et indé
pendants français. Au total, vingt-huit groupements avaient demandé en 1956
le droit de conclure des apparentements, et dix-huit l'avaient obtenu.
3. Le Parti communiste, la Fédération de la gauche démocrate et social
iste, le Centre démocrate, le Comité d'action pour la Ve République. Revue Française de Science Politique 920
De là cette dissociation presque statutaire entre les élections (à l'o
ccasion desquelles s'affrontaient deux coalitions dont chacune comport
ait des éléments centristes) et la vie parlementaire (au cours de
laquelle se produisait le rapprochement des centres), qui a constam
ment caractérisé la politique française depuis l'entre-deux-guerres jus
qu'à 1958. Le cas le plus exemplaire en a sans doute été celui des
élections de 1928, à l'occasion desquelles les radicaux, associés aux
modérés depuis deux ans dans le gouvernement Poincaré, mais ayant
fait alliance avec les socialistes devant les électeurs, ont jugé incom
préhensible et scandaleuse l'attitude du Parti communiste : celui-ci avait
maintenu ses candidats au second tour contre ceux de 1' « union » que
les gauches pratiquaient au moment du scrutin, tout en reconnaissant
qu'elles ne seraient pas en mesure de la préserver lorsqu'il s'agirait
de gouverner.
De juillet 1926 à octobre 1957, on peut relever sept crises politiques
à l'occasion desquelles les accords entre groupes parlementaires ont
radicalement contredit les rapports existant entre les partis au moment
des élections précédentes : juillet 1926, avec la formation du gouver
nement Poincaré ; février 1934, avec celle du ministère Doumergue ;
mai 1937, avec celle du cabinet Daladier ; mai 1947, avec la rupture
du tripartisme ; janvier 1953, avec l'entrée du R.P.F. dans la majorité
du gouvernement René Mayer ; juin 1954, avec l'investiture de Pierre
Mendès France ; octobre 1957, avec le retour au pouvoir des modérés
dans le cabinet Félix Gaillard.
Rien d'analogue ne s'est produit depuis neuf ans. Il y a là un
signe que, même à ne considérer que l'aspect parlementaire des choses,
la simplification du système français de partis dont nous avons relevé
les éléments les plus visibles, n'a pas été sans porter ses effets. Comme
Jean-Luc Parodi l'a si bien montré dans France-Forum, une forme de
régime majoritaire qui lui était jusqu'ici demeurée étrangère paraît être
en train de s'acclimater dans notre pays, ce qui implique sans doute,
sinon le bipartisme, au moins la bipolarisation des forces politiques,
et une bipolarisation valable aussi bien devant le corps électoral qu'au
Parlement.
Sur les causes de ce changement, d'excellentes remarques ont été
présentées par les collaborateurs de France-Forum. Nous nous borne
rons à mentionner ici celle de ces causes qui nous paraît la plus impor
tante : il est clair que la simplification récente du système français de
partis résulte pour la plus grande part de l'élection présidentielle au suf
frage universel qui a eu lieu en décembre 1965. Le fait que les deux
principaux candidats d'opposition de 1965 aient été les leaders
de deux des formations qui se sont attaquées à la majorité sortante en
mars 1967 est à cet égard très significatif, d'autant plus que ces forma- Forces Politiques en France 921 Les
tions datent l'une et l'autre de la période de l'élection présidentielle,
puisque la F&#

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