Bourges, et les abbayes et châteaux du Berry

Georges Hardy, Alfred Gandilhon

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dart célèbresle:s villes
^
BOURGES
Les Abbayes et Châteaux du BerryMÊME COLLECTION
parComtat-Venaissin, par Munich, Jean Chantavoine, grav.Avignon et le 134
Hallays, gravures. par André Hallays, gravures.André 127 Nancy, 118
par Antoine Naples et son Golfe, par Ernest Lémonon,Bâle, Berne et Genève,
gravures.121Perrin, gravures.Sainte-Marie 115
Nîmes, Arles, par Roger Peyre,Orange,Chambord et les Châteaux duBlois,
88 gravures.Fernand Bournon. ioi grav.Blésois, par
gravures.Nuremberg, par P.-J. Rée, 109par Pierre deBouchaud, I24grav.Bologne,
OxfordetCambridge, parJosephAynard,
112 gravures.Bordeaux, par Ch. Saunier,
92 gravures.
par Henri Hymans,Bruges et Ypres,
Padoue et Vérone, par Roger Peyre,
I 16 gravures.
128 gravures.
par Henri Hymans, grav.Bruxelles, 139 par Charles Diehl,Palerme et Syracuse,
grav.parH .Prentout 108CaenetBayeux, , gravures.129
vol. grav.Caire, par Gaston Migeon, iLe 133 Paris, par Georges Riat, 150 gravures.
et les villes Poitiers et Angoulême, par H. LabbéCarthage, Timgad, Tébessa
antiques de l'Afrique du Nord, par René DE LA Mauvinière, gravures.113
Cagnat, de l'Institut, iio grav. (Histoire— privée), par HenryPompéi Vie
Thédenat, de l'Institut, gravures.Puy-de- 123Clermont-Ferrand,Royat etle
par G. Desdevises du Dézert et Pompéi (Vie publique), par Henry Théde-Dôme,
nat, de l'Institut, gravures.L. Bréhier, i vol. grav. 77117
Prague, par Louis Léger, de l'Institut,par Louis Réau, gravures.Cologne, 127
III gravures.
Constantinople, parH.Barth,103
Ravenne, par Charles Diehl, gravures.133Cordoueet Grenade, par Ch.-E. Schmidt,
Rome (L'Antiquité), par Emile Bertaux.
gravures.97
136 gravures.
Cracovie, parMarie-Anne de Bovet, 118 gr.
Rome (Des catacombes à II) par EmileJules
,
Dijon et Beaune, par A. Kleinclausz, Bertaux, no gravures.
gravures.119
(De II à nos jours), par EmileRome Jules
Dresde, Freiberg Meissen,parGeorgeset Bertaux, 100 gravures.
Servières, i vol. avec gravures.119 gravures.Rouen, par Camille Enlart, 108
par Emile Gebhart, de l'Acadé-Florence, Schmidt, i i iSéville, par Ch.-Eug,
mie Française, gravures.176 Strasbourg, par Henri Welschinger, de
Fontainebleau, par Louis Dimier, grav.109 l'Institut, gravures.117
Gand et Tournai, par Henri Hymans, Touraine,Tours et les Châteaux de
120 gravures. par Paul Vitry, gravures.107
par de gravures.Gênes, Jean Foville, 130 Troyes et Provins, par L. Morel-Payen,
120 grav.Grenoble et Vienne, par Marcel Rey-
MOND, 118 gravures. Tunis et Kairouan, par Henri Saladin,
no gravures.Milan, par Pierre-Gauthiez, gravures.109
Venise, par Pierre Gusman, gravures.130Moscou, par Louis Léger, de l'Institut,
gravures. grav.Versailles, par André Pératé,93 149
ÉVREUX, IMPKIMERIE CH. HÉRISSEY. PAUL H F.RISSE Y. SUCC.Les Villes d'Art célèbres
BOURGES
ET
Les Abbayes et Châteaux du Berry
PAR
GEORGES HARDY
ANCIEN ÉLÈVE DE L ECOLE NORMALE SUPERIELKE, AGRÉGÉ DHISTOIRE ET GEOGRAPHIE.
ET
ALFRED GANDILHON
ANCIEN ELEVE DE L ECOLE DES CHARTES, ARCHIVISTE-PALEOGRAPHE.
Ouvrage illustré de 124 Gravures
PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD, H. LAURENS, ÉDITEUR
RUE DE TOURNON, 66,
I I 29
Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays.Bourges vue du faubourg d'Auron.
(Extrait de la Cosmographie de Braun Wogenberg, i556).
BOURGES
CHAPITRE PREMIER
AVARICUM
— — ses monuments,Le site. La ville gauloise. La ville gallo-romaine : ses enceintes,
— construction civile,ses cimetières. La ville romane : églises, remparts.
Quand César, maître d'Orléans, marcha sur Berry, les Gauloisle
prirent le parti de le réduire par la disette et dernierde brûler jusqu'au
village, Biturigesmais les se jetèrent aux pieds de Vercingétorix et le
supplièrent d'épargner leur cité, « la plus belle ville de toute la Gaule,
le rempart et l'ornement du pays ». La richesse artistique de Bourges
est donc une vieille, et solide richesse elle ne rappelle en rien le miracle
;
de fortune qui dota Versailles et brusquement fit surgir des marécages
un palais et de hautes futaies elle tient au sol même où la ville née; est
Gauchery, architecteI. M, à Vierzon, auteur de remarquables travaux sur l'art et les
Berry, a bien vouluartistes du revoir notre manuscrit. Sa vaste érudition et son goût
parfait nous ont été d'un grand secours. Nous ne saurions le remercier ici trop vive-
ment.BOURGES2
doit à la nature des roches, à la répartition des eaux, à la situation duet
pays son origine et sa durée.
Berry ne s'impose plus à Tesprit comme un type achevéLe de région
naturelle. Des événements à la fois politiques et géographiques l'ont fait
passer tout entier dans l'unité française : les hommes ne se sont pas con-
tentés de lui ôter son nom, de le morceler en départements informes, ils
son sol les puissants obstacles qui leont fait disparaître de séparaient
provinces voisines ils ont asséché la Brenne et la Sologne, essartédes ;
les brandes, brûlé ou coupé les bois. Mais au xviii^ siècle encore le Berry
s'entourait de ces défenses naturelles rien n'isole un pays comme une
;
large zone de forêts, comme des étangs où les chevaux s'embourbent, où
Ainsi muré, le Berry était appelédort la fièvre. à se développer libre-
à chercher en soi-même l'intérêt de sa vie, placerment, à le centre de ses
regards au centre de son sol, à Bourges.
Par ailleurs, l'emplacement de Bourges s'offrait nécessairement à l'at-
tention des habitants primitifs : c'était mieux qu'un mamelon et mieux
qu'une île : on gravit un mamelon sous la carapace des boucliers, on
mais s'enliseaborde une île à la nage, on dans la boueglauque des marais
;
eux-mêmes refusent de tenterles animaux le passage, avertis par instinct
qu'une mort sourde les guette : il n'est guère de plus sûr asile qu'un
oppidum palustre. C'était aussi, en pleine Champagne, comme une fraîche
—oasis cinq rivières de ces rivières abondantes et claires dont le calcaire
;
—soutient le régime, la traversent ou l'entourent. Nous apercevons mal
cette abondance d'eau pure; elle est aujourd'hui cachée sous des ponts,
et noircie en des canaux qui frôlent lesenserrée murs des maisons, et les
saules ou les peupliers qu'elle voudrait refléter sont tués masquésou par
les bâtisses mais elle devait, avant la naissance de la ville, étonner; les
yeux : lueurs bleues d'étangs, frétillements de sources, boursouflures
grasses des marais, vigueur de l'herbe et des arbres, tout cela trouait
d'un l'étendue grise duéclat plateau jurassique.
Et cette ville, qui, pour des raisons résistance dede et commodité,
s'élevait au centre de la région, allait profiter des ressources les plus
amples et les plus variées. D'autres provinces sont riches d'un seul pro-
duit, le blé, la vigne ou les pâturages le Berry, lui, est une réduction de
;
la France. Sans que son unité souffre, ilen se compose de régions diverses,
dont chacune évoque un t} pe de paysage français
: au nord et à l'ouest,
la Sologne et la Brenne, amassant la pluie dans argi-leurs fondrières
leuses, ont la mélancolique pauvreté, le charme étrange des Dombes, de
la Double et des Landes les bosses de verdure et les collines fraîches du
;