Bronzes des dragages de la Saône - article ; n°10 ; vol.36, pg 407-416
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bronzes des dragages de la Saône - article ; n°10 ; vol.36, pg 407-416

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1939 - Volume 36 - Numéro 10 - Pages 407-416
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alexis Cabrol
Bronzes des dragages de la Saône
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1939, tome 36, N. 10. pp. 407-416.
Citer ce document / Cite this document :
Cabrol Alexis. Bronzes des dragages de la Saône. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1939, tome 36, N. 10. pp.
407-416.
doi : 10.3406/bspf.1939.4703
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1939_num_36_10_4703SOCIÉTÉ PREHISTORIQUE FRANÇAISE 407
Bronzes dee dragages de la £*aône.
PAR
Alexis CABROL (1).
(Dessins de E. Evrard).
Les dragages effectués dans les fleuves et les rivières importantes
fournissent la majeure partie des armes en bronze recueillies en
France.
J'ai pu acquérir, l'an passé, quelques objets trouvés en draguant
la Saône et certains présentent par leur conservation ou leur forme
un réel intérêt.
Avant de les décrire, je remercierai mon excellent ami Evrard
dont la plume experte a reproduit fidèlement ces objets, M. le Colo
nel Pupil, ancien Président de la Société, M. Hiîmery (de Com-
piègne) et plusieurs Collègues qui ont bien voulu me prêter leur
concours, en me confiant des pièces de leur collection.
Pointe de javelot en cuivre rouge (Fig. i). — Cette curieuse pointe
recouverte d'une belle patine verte a été
découpée dans une feuille de cuivre ; elle
n'est pas sans analogie avec les pointes de
flèches primitives et en diffère seulement
par ses dimensions.
J'ai vainement cherché une pointe sem
blable dans les collections publiques ou
privées et dans les ouvrages traitant de
l'Age du Bronze.
Je crois devoir la considérer comme une
pointe de javelot, tout en faisant observer
que la largeur de la soie est anormale ; il
est possible que ce soit la base d'un poi
gnard cassé, puis transformée en vue d'un
usage tout différent.
Hache à bords droits peu élevés et tran
chant semi-circulaire (Bronze II, Fig 2). —
Ce type commun dans la Haute-Italie est
assez rare en France ; il a été considéré
tantôt comme outil à main, tantôt et avec
plus de vraisemblance, comme ayant été
emmanché.
La hache présentée, revêtue d'une patine verte, appartient à cette
(1) Communication lue à la séance du 27 juillet 1939. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 408
dernière catégorie ; des fragments de bois du manche sont très visi
bles entre ses bords et, de plus, elle a conservé une partie de sa
ligature de fixation.
C'est, je pense, un des très rares exemplaires actuellement connus ;
mes recherches à ce sujet dans les musées et les diverses collections
sont demeurées infructueuses
Mes amis Coutier et Molot, m'ont communiqué deux fiches
tirées des archives d'Adrien de Mortillet, mentionnant la décou
verte en Bretagne d'une hache à bords droits avec ligature (Paul
du Chatelier, Les sépultures de l'Age du Bronze en Bretagne,
Paris, 1883) et d'une hache à bords également droits pourvue d'un
gros fil de bronze ouvert entourant le milieu de l'arme (Dr E.
Berciion, Etude sur Г Age du Bronze en Gironde, Bordeaux, 1893).
La première de ces haches provenant de la Nécropole de Lesconil
en Plobannalec (Finistère) était munie, dit P. du Chatelier dans
son ouvrage, « d'une ligature en fibres végétales qu'elle a conservée
et qui était destinée à retenir le manche aujourd'hui disparu. »
Cette ligature en matière très périssable qui aurait résisté à la
disparition du manche est fort suspecte et on ne peut en faire état.
La seconde présentée par le Dr Berchon au Congrès de l'A. F. A. S.
tenu à Montpellier, en 1879, fit lobjet d'une discussion entre les
Congressistes qui s'acordèrent à reconnaître « comme rarissime,
sinon unique, le spécimen présenté. »
De son côté, Gabriel de Mortillet décrivit longuement cette
hache dans sa chronique palethnologique (Revue mensuelle de l'Ecole
ď Anthropologie 1894, p. 124) et un dessin 1/2 grandeur par son fils
Adrien, illustrait celte description. G. de Mortillet souligne l'i
mportance de cette découverte et remarque que « cette hache avec
son anneau fait connaître un ingénieux moyen employé par les
morgiens de l'Aquitaine pour fixer et maintenir les lèvres du
manche dans les rebords de l'instrument. »
II est très regrettable qu'Adrien de Mortillet n'ait pas men
tionné et figuré dans la deuxième édition du Musée Préhistorique
cette curieuse hache, dont les préhistoriens ont ainsi perdu le sou
venir.
M. Coutil, en effet, dont les importants travaux sur le Bronze
constituent une source de documentation très précieuse, me répond
it le 20 février 1938, après avoir examiné le dessin grandeur nature
de la hache présentée : « Je ne connais rien qui s'en approche ».
Les bords droits sertissaient et assujettissaient les deux languettes
d'un manche en bois de forme coudée ; les côtés de la hache arrond
is, lisses et sans aucune trace de martelage montrent qu'ils ont été
obtenus directement au moule. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 409
Un fil de bronze demi-cylindrique fortement serré autour des lan
guettes du manche et de la hache servait de ligature.
Les fragments corrodés de cinq spires sont encore en place et,
d'après les traces laissées sur les côtés de l'arme, on voit que la liga
ture complète en comprenait dix.
Je signalerai une hache à bords droits peu accentués, trouvée
dans le tumulus de Porz-ar-Saoz, commune de Trémel (Côtes-du-
Nord), conservée au Musée de Rennes et portant aussi des traces
de son manche de bois sur les deux faces et entre les bords droits.
Hache à ailerons médians dépourvue d'anneau (Bronze IV, Fig. 3).
On trouve ce modèle en Italie, en Suisse, en Allemagne et en
France où il est assez répandu dans le Jura, la Savoie et le Dau
phine, c'est-à-dire au Nord du territoire ligure.
S'il n'est pas possible de déterminer la nature du bois du manche
delà hache précédente, en raison du peu d'importance de ses restes,
il n'en est plus de même pour cette hache à ailerons patinée vert
clair et qui était emmanchée dans une branche coudée de châtai
gnier.
Les côtés de la hache ont été martelés au-dessus des ailerons,
dans le but de fixer plus solidement la ligature aujourd'hui dis
parue.
L'emploi pour les ligatures d'un fil de bronze devait être assez
commun, mais il était parfois sans doute remplacé par une lanière
de cuir, si l'on en juge par le manche en bois d'une herminette de
l'Age du Bronze, encore muni de sa lanière de fixation en cette
matière, recueilli par L. Ugolotti dans la terramare de Castione,
Parmesan (Italie).
Ce précieux objet, conservé au Musée de Parme, a été ligure par
Gabriel et Adrien de Mortillet dans le Musée Préhistorique, 2e édi
tion, n° 921.
Avec les haches à douille, un nouveau mode de fixation fut
employé, rendu nécessaire par la transformation de l'arme; toutefois
si les plus anciennes haches de ce modèle présentent sur la partie
rétrécie des ailerons simulés, souvenir de la hache à ailerons termi
naux et qui constituaient alors une sorte de décor, il est permis de
supposer que l'ornement formé de rangées de filets saillants, parallèles
et circulaires de certaines haches à douille rappelaient l'ancienne
ligature (John Evans, h' Age du Bronze, 1882, fig. 138, 152 et 153.
G et A. de Mortillet, Le Musée Préhistorique, 1903, fig. 933, 934
et 935).
Il reste maintenant à examiner les causes probables de la dispari
tion des ligatures.
Les lanières de cuir sont très périssables et la conservation de SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 410
celle de l'emmanchure de la terramare de Castione, dont il vienl.d'ètre
parlé, est due à des conditions exceptionnelles.
iiiP
ш
La destruction des fils de bronze semble devoir être attribuée à
la présence de l'arme dans l'eau ou dans le sol ; le bois du manche
s'est gonllé sous l'influence de l'humidité provoquant l'éclatement PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 411 SOCIÉTÉ
des spires de métal, dont les fragments ont fi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents