Ch. Robequain : L Indochine française - article ; n°1 ; vol.35, pg 363-374
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1935 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 363-374
12 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Gourou
Marcel Ner
Ch. Robequain : L'Indochine française
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 35, 1935. pp. 363-374.
Citer ce document / Cite this document :
Gourou Pierre, Ner Marcel. Ch. Robequain : L'Indochine française. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 35,
1935. pp. 363-374.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1935_num_35_1_3950BIBLIOGRAPHIE
Indochine française.
Charles Robequain. L'Indochine française. Paris, Armand Colin, 1935,
12-18, 221 p., 12 fig. (nQ 179 de la Collection Colin).
M. Charles Robequain, professeur à la Faculté des Lettres de Rennes, ancien
membre de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, auteur d'une remarquable étude de
géographie régionale consacrée à la province de Thanh-hóa (i), expose dans ce petit
ouvrage les traits généraux de la géographie de l'Indochine française. On ne saurait
trop en conseiller la lecture et l'étude à l'« honnête homme » comme au spécialiste.
Après les trop nombreuses publications mal documentées et mal composées, inexactes
et souvent fantaisistes auxquelles l'Exposition coloniale de 1931 avait donné l'envol,
c'est avec un sentiment de sécurité et d'allégresse que l'on tourne les pages de
l'étude de M. Robequain. C'est un portrait ressemblant de l'Indochine française,
exact dans ses détails et faisant ressortir clairement les traits généraux. Les spécial
istes des diverses disciplines auxquelles touche la géographie n'y trouveront rien à
redire : la documentation est impeccable et exhaustive ; on sent sous chaque phrase
un monde d'idées et de faits que l'auteur n'a pas le temps d'exprimer, mais qui
donnent à tout ce qu'il dit du poids et de la sève. Pourtant l'on se tromperait fort en
croyant trouver dans ce livre un sec résumé établi par un auteur s'efforçant à accu
muler sous une forme aussi condensée que possible le plus gros volume de documents :
bien au contraire, l'ouvrage est écrit avec aisance, dans une langue limpide et
élégante, sans lourdeur et sans inutile accumulation de détails. La lecture en est
délicieusement facile, et l'art'de l'auteur a consisté à créer cette forme aisée et
aimable tout en ne cédant rien à la phraséologie et en se maintenant sur le plan de
la rigueur scientifique. Cet ouvrage, malgré sa brièveté, est de beaucoup la meilleure
étude géographique d'ensemble dont nous disposions à l'heure actuelle sur l'Indo
chine française. Le charme des courtes descriptions où i'auteur sait évoquer d'une
touche rapide la grisaille du Delta tonkinois en hiver, l'éclat tropical des berges
luxuriantes du Mékong cochinchinois, l'opprimante monotonie de la forêt-clairière ne
doit pas faire oublier que sous chaque mot il y a, en plus de la vision directe des
choses, une étude approfondie des problèmes géographiques et un dépouillement
complet de la bibliographie du sujet (2).
(1) Charles Robequain, Le Thanh-hoá, Etude géographique d'une province annamite.
(Publications de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, t. XXIII et XXIV, Paris, Van
Oest, 1929, 2 vol., 636 p.). Nous avons rendu compte de cet important travail dans le
Bulletin de l'Ecole Française t. XXVIII, 1928, n«* 3-4, pp. 491-500.
(2) Nous ferons quelques observations ou corrections, qui n'ont d'ailleurs aucune
importance; elles prouveront que nous avons bien lu l'ouvrage de M. Robequain :
P. 19: «Sur le Fan-Si-Pan, la forêt semble cesser vers 2.800 m., remplacée par — — 364
L'auteur définit d'abord les grands traits géographiques de l'Indochine française :
climat, végétation, relief, fleuves, peuplement. Il examine ensuite les grandes régions
naturelles : deltas du Tonkin et de l'Annam septentrional, Haut-Tonkin, Haut-
Laos, Bas-Laos, plateaux Moï, Annam littoral au Sud de la Porte d'Annam,
Cochinchine, Cambodge. Puis il décrit en quelques pages particulièrement heureuses
les genres de vie montagnards et le genre de vie de la plaine ; il achève en examinant
l'outillage économique moderne du pays, la colonisation européenne et les cultures
nouvelles, les mines et les quelques industries de transformation, la question du
une association d'arbustes, d'herbes et de mousses indéterminés ». Au cours de l'été
1935 des excursionnistes ont fait l'ascension du Fan-Si-Pan; au-dessus de 2.500m.
environ ils ont trouvé un fourré continu de bambous de grosseur moyenne, atteignant
trois à quatre mètres de haut.
P. 62: «Le Ngoc Ang, point culminant de l'Indochine, s'élève à 3.200m- envi
ron». La royauté du Ngoc Ang est maintenant détrônée; de nouvelles observations
du Service géographique, que M. Robequain ne pouvait connaître au moment où son
livre est sorti des presses, ne lui attribuent plus que 2.500 m. environ et rendent au
Fan-Si-Pan (3.142 m.) la primauté. On peut juger que les observations qui donnaient
au Ngoc Ang 3.200m. avaient été faites avec beaucoup de légèreté; une erreur de
700 m. sur une altitude aussi médiocre est considérable, quel que soit le moyen que
l'on ait employé pour déterminer cette altitude. On aurait dû éviter de publier une
indication dont on était aussi peu certain.
P. 83 : «Les grands nomades». Certes, cette qualification de nomades appliquée
aux Man et aux Miao n'est pas littéralement inexacte, cependant elle nous paraît mal
adaptée à l'objet, et c'est d'ailleurs l'avis de M. Robequain qui écrit : « il n'y a pas en
Indochine de groupes se déplaçant chaque année au rythme des saisons et sur de
longs parcours...; pas de nomadisme périodique ni de transhumance ».
P. 149-150: Le Crédit populaire agricole est excellent dans son principe, mais le
moins que l'on en puisse dire est qu'il a été fort mal organisé, au Tonkin tout au
moins. L'œuvre est à reprendre à la base et c'est d'ailleurs à quoi l'on s'occupe.
P. 165 : Nous pensons que le Delta tonkinois a non pas 335 habitants au km2, mais
une moyenne de 430 habitants sur ses 15.000 km^.
P. 178: «En 1931 les trois derniers bacs qui subsistaient entre Hanoi et Saigon ont
été remplacés par des ponts en ciment armé». A la vérité il subsiste encore entre
Hanoi et Huê cinq bacs.
P. 185: «Les transbordements sur pirogues... seront réduits encore par les déro-
chements, le creusement et l'entretien de chenaux balisés». Il semble que la techni
que des dérochements et du creusement ne doive pas donner de bons résultats.
Certains indices permettent de croire en effet que l'abaissement du profil longitudinal
que l'on détermine par ces opérations déchaîne l'érosion en amont et y abaisse le
plan d'eau si bien que les travaux que l'on a entrepris risquent de compromettre la
navigabilité des biefs jusqu'à présent utilisables.
P. 191 : La population de Haiphong «est de 120.000 habitants»; d'après les der
nières enquêtes, Haiphong semble bien loin de ce chiffre et ne compte probablement
pas plus de 80.000 âmes.
On voit que ces observations n'enlèvent rien à la valeur de l'ouvrage de
M. Robequain; elles sont simplement de modestes compléments que nous nous sommes
permis d'apporter parce qu'ils sont de date plus récente que l'achèvement de cet
ouvrage. — — 365
la vie commerciale. Les conclusions sont à la fois généreuses et surpeuplement,
réalistes, nuancées et précises ; on ne saurait lire, sur l'œuvre française en Indochine,
une opinion plus judicieuse, exprimée avec plus de modération et témoignant d'une
plus grande ouverture d'esprit. Une telle œuvre fait honneur à la Collection Armand
Colin et brille au tout premier rang des nombreuses études géographiques qu'elle a
déjà publiées.
Pierre Gourou.
Je n'ai pas la prétention de refaire, après M. Gourou, un compte rendu de
l'ouvrage de M. Charles Robequain, L'Indochine française. Je veux dire seulement,
justement parce que je ne suis pas géographe, quel intérêt il présente pour tous
ceux qui désirent acquérir vite, avec le maximum de sécurité, une connaissance
d'ensemble de Г Union indochinoise. Les études écrites jusqu'ici par ceux qui avaient
un

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