Chômage et politique de l emploi 1981-1983 - article ; n°1 ; vol.7, pg 95-122
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Chômage et politique de l'emploi 1981-1983 - article ; n°1 ; vol.7, pg 95-122

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Revue de l'OFCE - Année 1984 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 95-122
Cet article tente d'expliquer pourquoi et comment la faible progression du chômage entre la mi-1982 et les derniers mois de 1983 a été possible. Pour ce faire nous examinons les divers dispositifs de lutte contre le chômage mis en place par les pouvoirs publics au cours des années 1981-1983, en proposant une évaluation de leur impact sur la variation du chômage. D'après nos estimations, l'ensemble des mesures ont permis de freiner la hausse annuelle moyenne des demandeurs d'emplois de 150 000 personnes en 1981, 260 000 personnes en 1982 et 275 000 personnes en 1983. La politique « active » de l'emploi — créations d'emplois publics, réduction de la durée du travail, aides aux créations d'emplois et politique macroéconomique — a représenté 50 % des chômeurs évités en 1981, 72 % en 1982 mais seulement 37 % en 1983. La politique de formation et les dispositifs de cessation anticipée d'activité — garanties de ressources, contrats de solidarité — ont permis de freiner la hausse du chômage d'environ 60 000 personnes par an en 1981-1982 et 125 000 en 1983, soit respectivement 44 %, 24 % et 46 % du total des chômeurs évités. Les opérations menées par l'ANPE sur les chômeurs de longue durée ont permis d'éviter 15 000 chômeurs en 1982 et 45 000 en 1983. Même si ces évaluations restent de simples ordres de grandeur, elles montrent que les dispositifs de lutte contre le chômage ont eu un impact important. Toutefois, ils ont maintenant atteint leur effet maximum et il est à craindre que les mois qui viennent soient nettement moins favorables sur le front du chômage, sauf si tout ou partie des mesures qui ont été prises au cours de la période étudiée sont reconduites et amplifiées, en particulier la réduction de la durée du travail (y compris le développement du temps choisi).
This article attempts to explain why and how the low progression of unemployment between mid 1982 and the last months of 1983 was made possible. We shall therefore examine the different devices installed by the government from 1981 through 1983 to fight unemployment, and we shall propose an evaluation of their impact on unemployment changes. According to our estimates, the body of measures enables to slow down the average annual rise of registered work applicants by 150 000 persons in 1981, 260 000 in 1982 and 275 000 in 1983. The « active » employment policy — creation of public employments, reduction of the work period, aid to the creation of employments and macro-economic policy — represented 50 % of would be unemployed workers in 1981, 72 % in 1982 but only 37 % in 1983. The training policy and the devices of anticipated cessation of activity — income guarantees, solidarity contracts — enabled to slow down the rise of unemployment by about 60 000 persons a year in 1981-1982 and 125 000 in 1983, or respectively 44 %, 24 % and 46 % of the total would be unemployed workers. The operations lead by the National Employment Agency (ANPE) on long term unemployed workers enabled to avoid 15 000 unemployed workers in 1982 and 45 000 in 1983. Even if these evaluations remain simple orders of magnitude, they do show that the devises used to fight unemployment have had an important impact. Nonetheless, they have now attained their maximum effect, and it may be much less gratifying on the unemployment front, unless all or a part of the measures that were undertaken over the period studied here are renewed and amplified, in particular the reduction of the work period (including the development of flexible hours).
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-François Colin
Mireille Elbaum
Alain Fonteneau
Chômage et politique de l'emploi 1981-1983
In: Revue de l'OFCE. N°7, 1984. pp. 95-122.
Citer ce document / Cite this document :
Colin Jean-François, Elbaum Mireille, Fonteneau Alain. Chômage et politique de l'emploi 1981-1983. In: Revue de l'OFCE. N°7,
1984. pp. 95-122.
doi : 10.3406/ofce.1984.979
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1984_num_7_1_979Résumé
Cet article tente d'expliquer pourquoi et comment la faible progression du chômage entre la mi-1982 et
les derniers mois de 1983 a été possible. Pour ce faire nous examinons les divers dispositifs de lutte
contre le chômage mis en place par les pouvoirs publics au cours des années 1981-1983, en proposant
une évaluation de leur impact sur la variation du chômage. D'après nos estimations, l'ensemble des
mesures ont permis de freiner la hausse annuelle moyenne des demandeurs d'emplois de 150 000
personnes en 1981, 260 000 personnes en 1982 et 275 000 personnes en 1983. La politique « active »
de l'emploi — créations d'emplois publics, réduction de la durée du travail, aides aux créations
d'emplois et politique macroéconomique — a représenté 50 % des chômeurs évités en 1981, 72 % en
1982 mais seulement 37 % en 1983. La politique de formation et les dispositifs de cessation anticipée
d'activité — garanties de ressources, contrats de solidarité — ont permis de freiner la hausse du
chômage d'environ 60 000 personnes par an en 1981-1982 et 125 000 en 1983, soit respectivement 44
%, 24 % et 46 % du total des chômeurs évités. Les opérations menées par l'ANPE sur les chômeurs de
longue durée ont permis d'éviter 15 000 chômeurs en 1982 et 45 000 en 1983. Même si ces évaluations
restent de simples ordres de grandeur, elles montrent que les dispositifs de lutte contre le chômage ont
eu un impact important. Toutefois, ils ont maintenant atteint leur effet maximum et il est à craindre que
les mois qui viennent soient nettement moins favorables sur le front du chômage, sauf si tout ou partie
des mesures qui ont été prises au cours de la période étudiée sont reconduites et amplifiées, en
particulier la réduction de la durée du travail (y compris le développement du temps choisi).
Abstract
This article attempts to explain why and how the low progression of unemployment between mid 1982
and the last months of 1983 was made possible. We shall therefore examine the different devices
installed by the government from 1981 through 1983 to fight unemployment, and we shall propose an
evaluation of their impact on unemployment changes. According to our estimates, the body of measures
enables to slow down the average annual rise of registered work applicants by 150 000 persons in
1981, 260 000 in 1982 and 275 000 in 1983. The « active » employment policy — creation of public
employments, reduction of the work period, aid to the creation of employments and macro-economic
policy — represented 50 % of would be unemployed workers in 1981, 72 % in 1982 but only 37 % in
1983. The training policy and the devices of anticipated cessation of activity — income guarantees,
solidarity contracts — enabled to slow down the rise of unemployment by about 60 000 persons a year
in 1981-1982 and 125 000 in 1983, or respectively 44 %, 24 % and 46 % of the total would be
unemployed workers. The operations lead by the National Employment Agency (ANPE) on long term workers enabled to avoid 15 000 unemployed workers in 1982 and 45 000 in 1983. Even if
these evaluations remain simple orders of magnitude, they do show that the devises used to fight
unemployment have had an important impact. Nonetheless, they have now attained their maximum
effect, and it may be much less gratifying on the unemployment front, unless all or a part of the
measures that were undertaken over the period studied here are renewed and amplified, in particular
the reduction of the work period (including the development of flexible hours).Chômage et politique de l'emploi
1981-1983
Jean-François Chargés de mission Colin, à la Délégation Mireille à l'Emploi Elbaum (*),
Alain Fonteneau,
Responsable des prévisions au département d'économétrie de l'OFCE
Cet article tente d'expliquer pourquoi et comment la faible pro
gression du chômage entre la mi-1982 et les derniers mois de 1983
a été possible. Pour ce faire nous examinons les divers dispositifs de
lutte contre le chômage mis en place par les pouvoirs publics au
cours des années 1981-1983, en proposant une évaluation de leur
impact sur la variation du chômage.
D'après nos estimations, l'ensemble des mesures ont permis de
freiner la hausse annuelle moyenne des demandeurs d'emplois de
150 000 personnes en 1981, 260 000 personnes en 1982 et 275 000
personnes en 1983.
La politique « active » de l'emploi — créations d'emplois publics,
réduction de la durée du travail, aides aux et poli
tique macroéconomique — a représenté 50 % des chômeurs évités
en 1981, 72 % en 1982 mais seulement 37 % en 1983.
La politique de formation et les dispositifs de cessation anticipée
d'activité — garanties de ressources, contrats de solidarité — ont
permis de freiner la hausse du chômage d'environ 60 000 personnes
par an en 1981-1982 et 125 000 en 1983, soit respectivement 44 %,
24 % et 46 % du total des chômeurs évités.
Les opérations menées par l'ANPE sur les chômeurs de longue
durée ont permis d'éviter 15 000 chômeurs en 1982 et 45 000
en 1983.
Même si ces évaluations restent de simples ordres de grandeur,
elles montrent que les dispositifs de lutte contre le chômage ont eu
un impact important. Toutefois, ils ont maintenant atteint leur effet
maximum et il est à craindre que les mois qui viennent soient nett
ement moins favorables sur le front du chômage, sauf si tout ou partie
des mesures qui ont été prises au cours de la période étudiée sont
reconduites et amplifiées, en particulier la réduction de la durée du
travail (y compris le développement du temps choisi).
(*) Les idées exprimées dans cet article n'engagent que leurs auteurs et non la Délégation à
l'Emploi.
Observations et diagnostics économiques n° 7 1 avril 1984 95 Jean-François Colin, Mireille Elbaum, Alain Fonteneau
La plupart des observateurs du marché du travail sont surpris, principa
lement depuis la seconde moitié de l'année 1982, par la stabilisation du chô
mage jusqu'à la fin de 1983. Surprise teintée d'incrédulité pour certains, qui
ne comprennent pas que dans un contexte marqué par la réduction de
l'emploi salarié d'environ 170 000 personnes entre fin 1980 et fin 1983 et par
l'accroissement des ressources en main-d'œuvre potentielles à un rythme
voisin de 250 000 par an, le nombre des demandeurs d'emploi s'éloigne peu
de la crête des 2 millions.
Il est vrai que depuis 1982 les évolutions spontanées de l'emploi et des
ressources en main-d'œuvre ne suffisent plus à expliquer les variations du
chômage, dont le sens et l'ampleur semblent étroitement liés à l'importance
de la politique de l'emploi mise en œuvre par le Gouvernement.
De tout temps les interventions publiques sur le marché du travail ont
permis d'expliquer une certaine indépendance de la courbe du chômage par
rapport aux autres indicateurs de l'évolution du marché du travail (1>. Mais ce
qui caractérise sans doute la période récente c'est l'importance du phéno
mène, dû à la multiplication et l'extension des mesures en faveur de l'emploi,
dont témoigne d'ailleurs le coût de la politique de l'emploi <2), passé en francs
courants de quelque 10 milliards de F en 1973 à environ 60 milliards en 1980
et à 120 milliards en 1982. Ce développement de la politique de l'emploi a
pris des formes diverses : réduction de la durée du travail, créations
d'emplois publics, politique de relance, actions sur les ressources en main-
d'œuvre, stages de formation, etc.
Prise individuellement, chacune de ces mesures n'a pas un impact consi
dérable sur le chômage, mais la somme de tous ces effets est indéniable
ment un facteur explicatif essentiel de la stabilisation observée du chômage
en France. Dès lors, si l'on veut comprendre l'évolution du chômage au cours
de la période récente, il faut mesurer la portée et l'impact des différentes
actions menées par les pouvoirs publics pour lutter contre le chômage.

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