Chronique - article ; n°1 ; vol.10, pg 733-739
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1910 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 733-739
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Chronique
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 10, 1910. pp. 733-739.
Citer ce document / Cite this document :
Chronique. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 10, 1910. pp. 733-739.
doi : 10.3406/befeo.1910.2071
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1910_num_10_1_2071CHRONIQUE
Indochine française
Ecole française d'Extrême-Orient. — M. Cl. E. Maître, directeur de
l'Ecole, rentrant de congé administratif, est arrivé à Saigon le Ier novembre. Il s'est
rendu aussitôt à Angkor, pour examiner l'état des travaux dirigés par M. Commaille,
II a repris la direction de l'Ecole, à Hanoi, au début de décembre.
— M. H. Parmentier, chef du Service archéologique, qui avait rempli par intérim
les fonctions de directeur de l'Ecole pendant l'absence de M. Maitre, a quitté Hanoi le
31 décembre, se rendant en Annam et au Cambodge.
— M. J. de Mecquenem, architecte diplômé par le Gouvernement, nommé pension
naire de l'Ecole en remplacement de M. Chassigneux, est arrivé à Hanoi le 22
novembre. Il en est reparti le 31 décembre, se rendant en Annam et à Angkor.
— Notre correspondant, le P. Cadière, a été chargé de rechercher, en France et
en Europe, des documents relatifs à l'histoire ancienne de l'Indochine et aux rela
tions des Européens avec le royaume d'Annam.
Musée. — - Notre nouveau Musée, installé dans le bâtiment qui abrita tour à tour le
Consulat de France, puis la Résidence générale, et enfin le Gouvernement général, a
été inauguré le 6 novembre par M. Kiobukowski. Nous reproduisons avec plaisir un
article que le Bulletin du Comité de l'Asie française (février 191 1), sous la signature
L. Moure, a consacré à cette inauguration :
« L'œuvre entreprise par l'Ecole française d'Extrême-Orient vient d'aboutir à une
création du plus grand mérite : le Musée archéologique et ethnographique de Hanoi est
ouvert au public, et le 6 novembre dernier M. Kiobukowski, gouverneur générai
de l'Indochine, accompagné de M. Simoni, résident supérieur du Tonkin, et de
M. Gourbeil, lieutenant-gouverneur de la Cochinchine, l'a solennellement inauguré.
Les collections de ce musée synthétisent en quelque sorte, en un enseignement
concret, le passé touffu et nuancé de la presqu'île indochinoise ; elles s'adressent au
spécialiste comme au simple curieux.
« L'institution d'un musée était dans le programme initial soumis à l'approbation de
M. Doumer, gouverneur général. L'arrêté du 15 décembre 1898 « portant création »
d'une « Mission archéologique indochinoise » — ayant « pour objet de travailler à
l'exploration et philologique de la presqu'île indochinoise, de contribuer
à l'étude érudite des régions et des civilisations voisines » — prévoyait l'organisation
de divers services : bibliothèque, musée, etc. Le Ier février 1900, quelques jours après — — 734
l'arrêté qui changea la dénomination de la Mission archéologique en celle d'Ecole
française d'Extrême-Orient, tout en conservant les dispositions de l'arrêté d'institution,
M. Louis Finot, directeur de cet établissement, adressait au gouverneur général son
premier rapport. Au sujet du musée, il écrivait: «La nécessité d'un musée n'est,
« croyons-nous, contestée par personne. L'idée de cette création ne date pas d'aujour-
« d'hui ; elle a même été sur le point de se réaliser, et avec quelle ampleur, le palais
« du lieutenant-gouverneur de la Cochinchine est là pour l'attester. Si elle a échoué,
« il ne faut attribuer cet insuccès qu'à cette discontinuité dans l'effort qui a frappé de
« stérilité tant d'œuvres tentées en Indochine. Aujourd'hui, nous pouvons reprendre
a ce projet avec plus de chances de succès ; mais il importe de bien définir ce que
« nous voulons faire et comment nous le voulons faire. A mon avis, notre futur musée
« doit être un musée de l'Indochine, c'est-à-dire rassembler dans un même local tout
« ce qui peut servir à l'étude des civilisations indochinoises. On peut même admettre
« qu'il y aurait avantage à y joindre quelque image des civilisations voisines. Le musée
a devrait comprendre deux sections : une section archéologique et une section ethno-
« graphique. »
« Cette conception d'un musée central se modifia par la suite. Elle fut admise tant
que l'Ecole demeura à Saigon. « Saigon était point d'escale pour nombre de voyageurs
« en Extrême-Orient ; tous les fonctionnaires et colons d'Indochine, en quelque lieu
« qu'ils eussent à se rendre, étaient obligés de s'y arrêter. D'ailleurs toutes les civili-
« sations qui se sont développées dans notre colonie se sont heurtées en Cochinchine ;
« nulle ne pouvait donc y être dépaysée. Il n'en fut plus de même, l'Ecole d'Extrême-
« Orient transportée à Hanoi, car si le climat plus favorable y rendait les études plus
a aisées, par contre, un musée général y trouvait infiniment moins sa place. Dans ce
« pays de civilisation chinoise, les arts d'origine hindoue se seraient trouvés isolés, sans
« aucun des points de comparaison locaux qui permettent de mieux les comprendre.
« II devenait alors plus naturel de substituer à l'idée d'un musée général celle de
« musées locaux, conservant dans chaque région de l'Indochine où une civilisation
a spéciale avait laissé des traces puissantes les débris qui en subsistaient ('). »
« Et c'est ainsi que le système des dépôts archéologiques régionaux a prévalu sur
celui d'un dépôt central. L'Indochine ayant contenu, à des âges et en des lieux
différents, trois grandes civilisations, il y aurait trois musées : l'un à Phnom-penh pour
les antiquités khmères, l'autre à Tourane pour les restes chams, le troisième à Hanoi
pour les objets annamites provenant du Tonkin ou de l'Annam et les pièces originaires
des pays directement voisins de l'Indochine française (Siam, Birmanie, Etats chans,
etc.) ou des pays d'Extrême-Orient (Inde et Insulinde d'une part, Chine, Japon, Tibet,
Corée, de l'autre). Les premiers, d'origine commune, permettraient la comparaison
directe avec les pièces provenant de notre colonie ; les autres, en dehors de leur intérêt
propre, faciliteraient autant les recherches de filiation possible que les comparaisons
avec des pays éloignés.
« Cette organisation régionale de l'enseignement archéologique et ethnographique
par l'objet exposé répondait donc aux réalités historiques. Car M. Finot l'a dit dans sa
belle leçon d'ouverture du cours d'histoire et de philologie indochinoises au Collège
de France (16 mai 1908) : « La famille indochinoise se rattache, par delà la mer, au
(i) BEFEO, ix, n° 3, p. 615. — — 735
<( vaste domaine austronésien; par les Mon-khmèrs, elle se ramifie jusque dans l'Hin-
« doustan; par les Thai, elle s'apparente aux Chinois; par les Birmans, elle se relie
« au Tibet; elle est ainsi un nœud du système ethnographique et linguistique de l'Asie
« orientale et une donnée essentielle de tous les problèmes qui se posent dans cette
<( partie du monde... »
« Sous la direction intérimaire de M. Foucher, du Ier février 1901 au 23 janvier
1902, des dons et des achats accrurent les collections qui, soigneusement, furent
classées et étiquetées. Mais au retour de M. Finot, l'heure était venue de se disposer au
départ pour Hanoi, le transfert des services généraux au Tonkin entraînant celui de
l'Ecole. « II nous fallut, non sans regrets ni sans inquiétude, remettre dans leurs
« caisses les délicates peintures, les fines procelaines, les jades fragiles et les livrer de
<( nouveau aux hasards des traversées. L'opération fut longue et difficile; elle ne dura
« pas moins de cinq mois, de février à juin. Grâce au concours de M. Commaille,
« secrétaire de l'Ecole, l'emballage des meubles et des collections fut exécuté

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